Ampoules buvablesAntidépresseur CompositionLithii D-gluconas 1 g/2 g corresp., Lithium 4,95 mmol/9,9 mmol, Excip. ad solut. pro dosi 5 ml/10 ml.
Propriétés/EffetsNeurolithium est indiqué pour la prévention et le traitement des troubles affectifs du type maniaco-dépressif. Il arrive que l'effet du traitement ne se déploie entièrement qu'au bout de plusieurs mois. Dans de nombreux cas, c'est une lithiothérapie ininterrompue pendant plusieurs années qui s'impose.
Bien que l'effet thérapeutique sur l'épisode maniaque soit connu depuis 1949 et que l'effet prophylactique contre les récidives de psychoses maniaco-dépressives soit établi depuis 1959, le mode d'action du lithium n'a pas encore été élucidé complètement.
Le lithium contenu dans Neurolithium est disponible sous forme de sel de gluconate. La solubilité dans l'eau du gluconate de lithium facilite la résorption et l'intégration immédiate du gluconate (métabolite normal de l'oxydase du glucose) dans le cycle de Krebs.
PharmacocinétiqueAbsorption
Les ions de lithium subissent une absorption gastro-intestinale rapide et presque intégrale et les pics de la concentration plasmatique de lithium sont atteints au bout de 2 à 4 heures après administration orale. Une prise simultanée d'aliments n'influence pas la biodisponibilité du lithium.
Distribution
Le lithium se répartit dans tout l'organisme et n'est pas lié aux protéines plasmatiques. Le volume de distribution est d'env. 0,7-1 l/kg. La concentration dans le liquide céphalo-rachidien correspond à peu près à 50% de la concentration sérique.
Le lithium franchit la barrière placentaire et passe dans le lait maternel.
Métabolisme et élimination
Le lithium est éliminé à plus de 95% par voie rénale sous forme inchangée. La demi-vie plasmatique s'élève à environ 24 heures. La clairance rénale du lithium est généralement constante pour un individu donné (20-40 ml/min.), de même que le rapport lithium salivaire/lithium plasmatique. La compétition entre lithium et sodium lors de la résorption tubulaire explique que de grandes variations dans l'élimination sodique et l'hydratation de l'organisme perturbent la lithiémie. La lithiémie se stabilise entre le 5e et le 8e jour.
Pharmacocinétique des situations cliniques particulières
Chez les patients âgés et en cas d'insuffisance rénale, la clairance rénale est réduite.
Indications/Possibilités d'emploiPour la prophylaxie de psychoses maniaco-dépressives. Pour le traitement des états d'excitation maniaques ou hypomaniaques.
Posologie/Mode d'emploiLa posologie doit être adaptée individuellement à chaque patient. La lithiémie doit être équilibrée à un taux compris entre 0,5 et 0,8 mmol Li/l.
Posologie recommandée: la dose initiale est de 10 à 20 mmol de lithium par jour, ce qui correspond à 1 à 2 ampoules buvables de Neurolithium 10 ml. La dose d'entretien est ajustée en fonction des concentrations de lithium, déterminées au début du traitement 2 fois par semaine, le matin avant la première dose journalière respectivement 12 heures après la dernière administration. Il n'est pas nécessaire que le patient soit à jeun lors de la prise de sang. Si nécessaire, la dose est augmentée par paliers de 5 mmol de lithium (correspondant à une ampoule buvable de Neurolithium 5 ml).
Lorsque la lithiémie efficace est atteinte, les dosages de contrôle seront effectués une fois par semaine pendant le premier mois, tous les mois pendant le deuxième et le troisième mois et ensuite tous les 2 mois.
La solution de Neurolithium peut être prise pure ou diluée avec un peu d'eau. Compte tenu des connaissances actuelles sur la chronobiologie du lithium, Neurolithium doit être administré pendant les repas, midi et soir, la dose la plus élevée le soir.
L'effet prophylactique du lithium dans la psychose maniaco-dépressive n'est obtenu que par un traitement ininterrompu.
Instructions spéciales de dosages
Utilisation pédiatrique
Comme l'on ne dispose pas de données concernant l'efficacité et la sécurité de ce médicament chez l'enfant de moins de 12 ans, le traitement au lithium ne peut être conseillé dans ce groupe d'âge.
Patients âgés
Les doses nécessaires à l'obtention des concentrations sériques efficaces sont souvent moindres chez les patients âgés. De même, on peut observer chez eux des effets secondaires à des posologies parfaitement tolérées par des patients plus jeunes (voir «Précaution»).
Limitations d'emploiContre-indications
Patients ayant des antécédents de réactions d'hypersensibilité au lithium. En règle générale, le lithium ne devrait pas être prescrit dans les cas suivants:
néphropathie;
maladie cardiovasculaire (insuffisance cardiaque en particulier);
hypothyroïdie non traitée;
troubles du bilan hydro-sodique par déshydratation;
régime hyposodé;
maladie d'Addison;
car ces patients présentent un risque accru d'intoxication par le lithium. Toutefois, si l'indication psychiatrique avait un caractère vital, le patient ne réagissant pas à d'autres médications, le traitement à Neurolithium pourrait être instauré, mais avec une grande prudence. Il faudrait alors hospitaliser le malade et procéder journellement au dosage de la lithiémie.
Précautions
A un examen physique approfondi à l'instauration du traitement, il convient d'associer une surveillance étroite des malades du point de vue de l'efficacité du Neurolithium. En début de traitement, il faut prévoir un contrôle bihebdomadaire de la lithiémie. Par la suite, les taux sériques du lithium sont à contrôler tous les 2 mois.
En vue d'une brève interruption du traitement (qui n'est pas sans risques pour le patient), il conviendrait de réduire la dose journalière de telle manière que la lithiémie ne tombe pas au-delà du seuil thérapeutique de 0,6 mmol/l.
Avant l'instauration d'un traitement au lithium, il convient de procéder impérativement à des tests sanguins avec explorations des fonctions thyroïdiennes (T4 et TSH), à un dosage de la créatinine sérique (ou dosage de la clairance de la créatinine) et à un culot urinaire. Il convient d'y associer une surveillance pondérale. Le lithium risque d'influencer le segment T et un électrocardiogramme devra être pratiqué chez certains malades avant la mise en route du traitement au lithium. Une surveillance clinique régulière de la fonction thyroïdienne, jointe à celle du tableau hématologique, constitue une nécessité au cours d'un traitement prolongé au lithium, en vue d'un dépistage précoce de tout désordre thyroïdien d'origine iatrogène.
Un traitement au long cours par le lithium peut s'accompagner d'une baisse du pouvoir des reins à concentrer les urines pouvant se manifester occasionnellement par un diabète insipide néphrogène, avec polyurie et polydipsie. Il est donc recommandé de surveiller l'apparition probable d'un désordre rénal (réabsorption de l'eau) par le dosage de la natriémie. Face à de tels symptômes, une vigilance spéciale s'impose pour prévenir toute déshydratation, afin d'éviter une rétention toxique du lithium.
Traitement associé
Les patients subissant un traitement neuroleptique concomitant doivent faire l'objet d'une surveillance étroite en vue du dépistage précoce d'une symptomatologie de neurotoxicité, qui impose l'arrêt immédiat du traitement. Dans des cas extrêmement rares, l'administration concomitante de lithium et d'un neuroleptique peut aboutir à un syndrome encéphalopathique (caractérisé par du délire, des crises convulsives ou bien une incidence accrue des manifestations extrapyramidales), mimant étroitement ou réalisant un syndrome malin par neuroleptiques. Des lésions cérébrales irréversibles sont apparues dans quelques cas.
Pendant un traitement au lithium, les diurétiques ne doivent être utilisés qu'avec circonspection (voir «Interactions»). La lithiémie est alors à surveiller à intervalles plus rapprochés, la posologie devant être ajustée en conséquence.
Sismothérapie
La médication par le lithium doit être interrompue deux jours avant le début de la sismothérapie, en vue d'atténuer le risque des états délirants pouvant apparaître à l'association de ces deux thérapies.
Avant toute anesthésie générale, il convient d'arrêter le lithium 2-3 jours avant l'intervention.
Toxicité
La toxicité du lithium est en rapport étroit avec la concentration sérique obtenue et est à escompter à partir de taux de 1,5 mmol/l; bien que chez les sujets particulièrement sensibles, des symptômes de toxicité peuvent apparaître même aux concentrations thérapeutiques. Il convient d'interrompre le traitement sans délai dès les premiers signes d'une toxicité, décrits ci-après:
troubles gastro-intestinaux tels que diarrhées, vomissements et déshydratation;
troubles neurologiques tels que l'ataxie, les tremblements, l'hypertension et les contractions musculaires involontaires, l'hyperréflexie; les troubles de l'élocution, les états confusionnels, la somnolence, le nystagmus;
une défaillance rénale aiguë n'a que rarement été signalée lors d'intoxication au lithium;
les cas graves peuvent s'accompagner de convulsions, aboutir au coma ou à la mort.
Réabsorption sodique et potassique
Au début du traitement, le lithium fait baisser la réabsorption sodique et potassique, de sorte que des fuites sodiques sont possibles. Normalement, l'excrétion sodique et potassique devrait cependant revenir en l'espace d'une semaine aux valeurs d'avant le traitement.
Il convient de communiquer aux malades en traitement ambulatoire ou à leurs proches les éléments suivants:
le traitement doit être interrompu immédiatement et le médecin traitant consulté lors de l'apparition des symptômes suivants: polydipsie, polyurie ou signes cliniques d'une toxicité par lithium;
nécessité d'une consommation sodique et hydrique suffisante;
la prise du médicament doit avoir lieu à intervalles fixes. Si le patient a omis une prise, il devra simplement attendre l'heure de la prise suivante mais non doubler la dose en vue de compenser la prise omise.
L'aptitude du malade à tolérer le médicament est maximale en phase maniaque aiguë et elle baisse après la régression des signes de manie.
Les facteurs suivants sont de nature à réduire l'excrétion du lithium et par la même, à favoriser l'apparition d'une toxicité:
vomissements;
diarrhée;
infections concomitantes;
pertes liquidiennes;
autres médications (voir «Interactions»).
Malades âgés
Le lithium ne doit être utilisé qu'avec circonspection chez le patient âgé car la baisse de la fonction rénale s'accompagne d'une sensibilité accrue à cette médication.
Vigilance/réflexes
Le lithium peut provoquer des troubles nerveux centraux du type somnolence, vertiges ou hallucinations. Il convient d'appeler l'attention des conducteurs de véhicule ou de machines sur les risques à envisager.
Grossesse/Allaitement
Catégorie de grossesse D.
Il existe des indices clairs de risques pour l'embryon humain mais il est possible que le bénéfice thérapeutique à escompter pour la femme enceinte l'emporte.
Les données épidémiologiques réunies à ce jour paraissent indiquer que le lithium fait augmenter le risque d'anomalies cardiaques, en particulier celui du syndrome d'Ebstein et autres anomalies.
Neurolithium ne devrait donc pas être administré pendant la grossesse (en particulier durant le premier trimestre), sauf si le bénéfice potentiel à escompter pour la femme enceinte l'emporte sur le risque couru par l'enfant.
Si une thérapie par le lithium doit néanmoins avoir lieu, il faut choisir la dose minimum efficace et surveiller fréquemment la lithiémie en raison des altérations de la fonction rénale qui accompagnent la grossesse et l'accouchement.
Le lithium est à interrompre 7 à 10 jours avant le terme prévu car la capacité d'excrétion rénale subit pendant l'accouchement une baisse drastique et il faut envisager le risque d'intoxications pour la mère comme pour le nouveau-né.
Les intoxications au lithium du nouveau-né sont généralement réversibles en 1-2 semaines.
Allaitement:
Le lithium passe dans le lait maternel. La femme sous traitement au lithium devra renoncer à l'allaitement, hormis les situations très rares, à apprécier par le médecin traitant, dans lesquelles le bénéfice potentiel à escompter pour la mère l'emporte sur le risque pour l'enfant.
Effets indésirablesL'incidence et le degré des réactions indésirables sont en règle générale en corrélation avec les taux sériques, tout en étant tributaires de la sensibilité individuelle. La marge entre doses thérapeutiques et doses toxiques est très étroite.
Effets possibles au début du traitement:
Légers tremblements des mains, polyurie, soif et nausées. Ces effets disparaissent habituellement au cours du traitement ou à la réduction de la posologie.
Les réactions suivantes, dans l'étroite dépendance des taux sériques du patient, peuvent se manifester à une posologie courante:
Au niveau du corps entier: oedème.
Sphère cardiovasculaire: arythmie, surtout bradycardie d'origine sinusale, collapsus circulatoire périphérique, chute de tension, oedème et maladie de Raynaud. ECG : aplatissement réversible et inversion du segment T.
SNC: tremblements, tressautements fasciculaires, tressautements et clonus des membres, ataxie, choréoathétose, hyperréflexie tendineuse, manifestations extrapyramidales, crises convulsives, dysarthrie, vertiges, nystagmus, stupeur, coma, pseudotumor cerebri, céphalalgies, exceptionnellement myasthénie.
Sphère dermatologique: alopécie, acné, folliculite, prurit, apparition ou aggravation d'un psoriasis existant, oedème angioneurotique, éruptions cutanées et autres signes d'hypersensibilité.
Sphère endocrinologique: goitre (euthyroïdie), hypothyroïdie, dans des cas rares, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie.
Sphère gastro-intestinale: anorexie, nausées, vomissements, diarrhée, gastrite, hypersialorrhée, sécheresse buccale.
Sphère hématologique: leucocytose et sporadiquement, thrombocytose. Dans des cas individuels, une hausse de la numération érythrocytaire a également été observée.
Métabolisme et régime: hyperglycémie, hypercalcémie, augmentation pondérale.
Musculature squelettique: arthralgie, myalgie.
Sphère psychiatrique: hallucinations, somnolence, troubles amnésiques.
Sphère néphrologique: symptômes de diabète insipide néphrogénique (polydipsie, polyurie, voir «Précautions»), incontinence urinaire, syndrome néphrotique.
Sphère génitale: impuissance, dysfonction sexuelle.
Oganes sensoriels: scotome, altérations du goût, vision floue.
InteractionsDes interactions sont possibles avec un certain nombre de médicaments et un traitement associé par d'autres médicaments est à conduire avec circonspection. Il a été fait état en particulier des interactions médicamenteuses suivantes.
Interactions:
Entraînant une hausse de la lithiémie
métronidazole;
anti-inflammatoires non stéroïdiens;
inhibiteurs de l'ECA,
diurétiques d'épargne potassique, diurétiques de l'anse de Henle; thiazidés peuvent paradoxalement entraîner une rétention hydrique et une intoxication par le lithium (voir «Précautions»).
Entraînant une baisse de la lithiémie
urée (carbamide);
xanthines;
substances alcalinisantes du type bicarbonate de sodium;
diurétiques (voir aussi ci-dessus): diurétiques à effet osmotique et inhibiteurs de carbo-anhydrase, dont l'acétazolamide.
Il convient donc d'augmenter la fréquence des dosages de la lithiémie dès que le lithium est associé à l'une des substances énumérées ci-dessus:
Associations à neurotoxicité potentielle
neuroleptiques susceptibles de déclencher un syndrome d'encéphalopathie (voir «Précautions»);
anticonvulsivants;
méthyldopa;
antagonistes sélectifs des récepteurs sérotoninergiques (antagonistes du 5-HT); l'administration simultanée de lithium et de ces substances devra donc se faire avec circonspection, cette association pouvant être à l'origine d'un syndrome sérotoninergique;
bloquants du canal calcique: ils sont susceptibles de renforcer l'effet neurotoxique du lithium et il peut être nécessaire d'ajuster la posologie de ce dernier au niveau le plus bas de la fourchette thérapeutique;
antidépresseurs tricycliques.
Autres interactions
Le lithium peut prolonger la durée de l'effet des médicaments assurant un blocage neuromusculaire. Lors de l'administration concomitante de calcitonine et de lithium, la lithiémie peut subir une baisse allant jusqu'à 30% et la posologie du lithium devra être ajustée en conséquence.
Sismothérapie: voir «Précautions».
SurdosageLes concentrations toxiques du lithium sont proches des taux thérapeutiques. Les symptômes du surdosage miment ceux décrits à la rubrique «Effets indésirables». Les cas graves peuvent aboutir à des accès convulsifs, au coma, voire à la mort.
Le traitement du surdosage associera à un lavage gastrique des mesures symptomatiques et de soutien, en particulier celles visant à la normalisation du bilan hydro-électrolytique. La diurèse forcée et la dialyse constituent des mesures efficaces.
Il n'existe à ce jour aucun antidote connu.
Remarques particulièresA conserver à une température inférieure à 30 °C.
Mise à jour de l'informationMai 2000.
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