PharmacocinétiqueAbsorption
Après la prise des comprimés filmés de Melleril ou de Mellerettes solution-gouttes, la thioridazine est rapidement et entièrement absorbée par la muqueuse gastro-intestinale. Le pic plasmatique est atteint 2-4 h après la prise orale. Avec Melleril Retard, l'absorption est ralentie. Le pic plasmatique est atteint avec 2-4 h de retard par rapport aux formes non retardées. La biodisponibilité systémique moyenne est d'environ 60%, mais il peut exister d'importantes différences entre les patients.
Distribution
Le volume de distribution relatif est d'environ 10 l/kg. La thioridazine se lie fortement aux protéines plasmatiques (à plus de 95%). Elle traverse la barrière placentaire et passe dans le lait maternel. La thioridazine et ses principaux métabolites actifs (la sulphoridazine et la mésoridazine) traversent également la barrière hémato-encéphalique et peuvent être mis en évidence dans le liquide céphalorachidien. Le rapport des concentrations LCR/plasma des deux métabolites est plus élevé que celui de la thioridazine, ce qui indique que les métabolites participent également à l'activité antipsychotique du médicament.
Métabolisme
La thioridazine est métabolisée dans une large mesure dans le foie par l'isoenzyme CYP 2D6. Elle est principalement oxydée en un sulfoxide à chaîne latérale (mésoridazine) et en une sulfone à chaîne latérale (sulphoridazine), deux composés qui possèdent tous deux des propriétés pharmacodynamiques comparables à la substance de base. Elle est ensuite métabolisée en un anneau sulfoxide sans activité psychotrope, mais doté d'effets cardiovasculaires, et en un métabolite N-déméthyl, dont l'action n'est pas identifiée.
Elimination
L'excrétion a lieu principalement par voie fécale (50%), mais aussi par voie rénale (moins de 4% sous forme inchangée et environ 30% sous forme de métabolites). La demi-vie plasmatique est d'environ 10 h.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Métabolisme hépatique: La thioridazine est métabolisée dans une large mesure dans le foie, surtout par les enzymes du système CYP 450 2D6. Certaines sous-populations de patients dont le métabolisme du CYP 450 2D6 est plus lent, se distinguent par un retard de transformation en mésoridazine, ce qui se traduit par une élévation des taux sériques de thioridazine et par une augmentation de l'exposition de la thioridazine pouvant aller jusqu'à un facteur quatre (mesurée par l'AUC). Certaines études avec le dextrométhorphane ont aussi montré que la thioridazine inhibe les enzymes du système CYP 450 2D6. La prudence est donc de rigueur lorsqu'on prescrit ce médicament à des patients connus pour être des métaboliseurs lents du CYP 450 2D6 ou qui prennent aussi d'autres médicaments métabolisés par l'intermédiaire du système du CYP 450 2D6.
En cas d'insuffisance hépatique: Il est recommandé de contrôler régulièrement la fonction hépatique chez les patients souffrant d'une maladie du foie.
En cas d'insuffisance rénale: On ne connait pas l'importance de la fonction rénale dans l'élimination de la thioridazine. La prudence s'impose donc chez de tels patients.
Chez les patients âgés: Les patients âgés présentent plutôt une tendance à l'hypotension orthostatique et sont plus sensibles aux effets anticholinergiques et sédatifs des phénothiazines. Ils manifestent par ailleurs plus souvent des réactions extrapyramidales, telles que des dyskinésies tardives ou un parkinsonisme. Il est donc indispensable de surveiller soigneusement ces patients pendant le traitement et d'adapter la posologie si nécessaire (cf. «Posologie/Mode d'emploi»).
En cas petit poids, d'affection hépatique ou rénale, ainsi que chez le patient âgé, il est recommandé de commencer par des doses faibles, puis de les augmenter progressivement, par petites étapes.
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