Posologie/Mode d’emploiConditions d’utilisation du test: cf. «Mises en garde et précautions».
1. Utilisation diagnostique
a) Test rapide à dose unique pour diagnostiquer une carence latente en ACTH (praticable en ambulatoire). Il consiste à doser dans le plasma le 11-désoxycortisol (composé S) et/ou l’ACTH après l’administration d’une seule dose de Métopirone.
1-2 g de Métopirone (30 mg/kg, également chez l’enfant) sont administrés vers minuit avec du yaourt ou du lait. Le sang nécessaire pour déterminer le 11-désoxycortisol et l’ACTH est prélevé, selon JUBIZ, le lendemain matin à 8 heures; STAUB recommande d’effectuer la prise de sang à 7h30. Le plasma doit être mis au congélateur le plus rapidement possible. On donne ensuite une dose prophylactique de 50 mg d’acétate de cortisone.
Évaluation: les valeurs normales dépendent de la méthode employée au laboratoire pour déterminer l’ACTH et le 11-désoxycortisol. Les valeurs générales indiquant l’intégrité des valeurs d’ACTH sont, selon STAUB, une élévation de l’ACTH plasmatique à au moins 44 pmol/l (200 ng/l) ou (pour d’autres auteurs) une augmentation du 11-désoxycortisol à plus de 0,2 µmol/l (70 µg/l). Les patients suspectés d’insuffisance corticosurrénale chez lesquels une surveillance stricte par l’entourage ne saurait être garantie devraient, pour raison de sécurité, être hospitalisés pour la nuit, bien qu’aucun cas d’insuffisance corticosurrénale aiguë n’ait été signalé jusqu’ici après le test rapide à dose unique.
b) Test multidose pour le diagnostic d’une carence latente en ACTH et pour le diagnostic différentiel de l’hypercorticisme dans le syndrome de Cushing (réalisable uniquement en milieu hospitalier):
Les stéroïdes éliminés sont mesurés dans les urines. On détermine tout d’abord les valeurs de contrôle pour les 24 heures qui précèdent le test à la Métopirone. Puis on administre 500-750 mg de Métopirone toutes les 4 heures pendant 24 heures, soit au total 3,0-4,5 g. Chez les enfants, on recommande une posologie de 15 mg/kg de poids corporel, la dose minimale devant être de 250 mg toutes les 4 heures, pour les 6 doses administrées. Il est recommandé d’avaler les capsules avec du lait ou après un repas. Il faut s’attendre à ce que l’effet de Métopirone sur les valeurs des stéroïdes urinaires atteigne son maximum dans les 24 heures suivantes.
Évaluation: carence en ACTH: lorsque la fonction antéhypophysaire est intacte, Métopirone entraîne une nette augmentation (jusqu’au double ou plus) des 17-hydroxycorticostéroïdes (17-OHCS) ou des 17-cétostéroïdes (17-CS) dans les urines. Si, en cas d’insuffisance surrénalienne, une telle augmentation ne se produit pas, il faut s’attendre à la présence d’une insuffisance corticosurrénale secondaire à l’insuffisance d’ACTH.
Syndrome de Cushing: en cas d’hyperproduction surrénalienne de glucocorticoïdes (et en général lors de la production ectopique d’ACTH), on constate une suppression de l’hypophyse. Dans ces cas, le test ne montre pas d’augmentation notable des précurseurs du cortisol.
Une augmentation des 17-hydrocorticostéroïdes (17-OHCS) ou des 17-cétostéroïdes (17-CS) dans les urines (ampleur de l’augmentation, voir ci-dessus) après Métopirone est révélatrice d’une surproduction d’ACTH ayant entraîné une hyperplasie corticosurrénalienne (maladie de Cushing). On peut considérer que cette élévation indique l’absence de tumeur corticosurrénalienne productrice autonome de cortisol.
2. Utilisation thérapeutique
Les capsules doivent être prises avec du lait ou après un repas pour minimiser les nausées et vomissements susceptibles de diminuer l’absorption du médicament.
Syndrome de Cushing
Dans le traitement du syndrome de Cushing, la dose initiale de métyrapone peut varier entre 250 mg/jour et 1500 mg/jour en fonction de la sévérité de l’hypercorticisme et de l’étiologie du syndrome de Cushing.
Le traitement par la métyrapone peut être instauré à la dose de 750 mg/jour chez les patients présentant un syndrome de Cushing modéré. Chez les patients présentant un syndrome de Cushing sévère, les doses initiales peuvent être plus élevées, jusqu’à 1500 mg/jour. Des doses initiales moindres peuvent être utilisées en cas de maladie de Cushing modérée ou d’adénome surrénalien ou d’hyperplasie surrénalienne. La dose de métyrapone doit être adaptée individuellement en fonction des besoins du patient et de la tolérance. La dose d’entretien habituelle est de 500 à 6000 mg/jour. La dose doit être fractionnée en trois ou quatre prises.
La dose quotidienne doit être adaptée après quelques jours dans le but de diminuer les taux moyens de cortisol plasmatique/sérique et/ou du cortisol libre urinaire sur 24 heures vers une valeur cible normale ou jusqu’à ce que la dose maximale tolérée de métyrapone soit atteinte. Les taux moyens de cortisol sérique/plasmatique peuvent être calculés par la moyenne de 5 à 6 échantillons de plasma/sérum prélevés sur une journée ou à partir du taux de cortisol déterminé immédiatement avant la dose du matin. La surveillance des taux de cortisol plasmatique/sérique et/ou de cortisol libre urinaire est nécessaire une fois par semaine afin de permettre d’autres ajustements posologiques si nécessaire. La période d’adaptation posologique est généralement de une à quatre semaines. Lorsque les taux de cortisol sont proches des valeurs optimales, des intervalles plus longs (généralement une fois par mois ou tous les 2 mois) sont suffisants pour le suivi.
Un traitement de substitution physiologique par des corticostéroïdes peut être ajouté à l’inhibition complète du cortisol induite par la métyrapone (stratégie d’inhibition substitution). Celui-ci doit débuter lorsque le taux de cortisol sérique ou urinaire est dans l’intervalle normal et que la dose de métyrapone est augmentée afin d’obtenir la suppression complète de la sécrétion de cortisol. En cas d’augmentation rapide de la dose ou chez les patients présentant un syndrome de Cushing cyclique, un traitement de substitution par des corticostéroïdes peut être ajouté.
Enfants et adolescents
Les données disponibles concernant l’utilisation chez les enfants et adolescents ne sont pas suffisantes.
Patients âgés
La posologie est la même que chez les adultes. Les données concernant l’utilisation de la métyrapone chez les patients âgés (≥ 65 ans) sont limitées. Les données cliniques indiquent qu’aucune adaptation posologique n’est nécessaire, quelle que soit l’indication.
Hyperaldostéronisme
La posologie quotidienne habituelle est de 3 g de Métopirone, répartis en plusieurs prises. Dans les cas d’hyperaldostéronisme, Métopirone sera administrée en association avec un glucocorticoïde. Dans les cas d’œdème résistant, Métopirone s’utilise parallèlement à un traitement diurétique et sur une courte durée.
L’utilisation et la sécurité des capsules de Métopirone à des fins thérapeutiques chez l’enfant et l’adolescent n’ont pas été évaluées jusqu’ici.
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