Comprimés et solution pour injectionsGlucocorticoïde synthétique CompositionDexacortin comprimés
1 comprimé contient: Dexamethasonum 0,5 mg; colorant: E 132; excipients pour 1 comprimé.
Dexacortin solution pour injections
1 ampoule contient: Dexamethasonum natrii phosphas 6,58 mg (correspondant à 5 mg de dexaméthasone); glycerolum; aqua q.s. ad solutionem pro 1 ml.
Propriétés/EffetsLa dexaméthasone est un glucocorticoïde synthétique. Elle a une action anti-inflammatoire, antiallergique (anti-oedémateuse) et immunosuppressive; en outre, elle a des propriétés antitoxiques aspécifiques (protectrices de membrane) et stimulantes de la microcirculation (stabilisation de l'irrigation cérébrale).
L'effet de la dexaméthasone repose sur la stimulation de la synthèse de protéines spécifiques dans la cellule, comme pour tous les glucocorticoïdes. Ces dernières sont à l'origine des effets biologiques à proprement parler. L'action pharmacologique maximale n'intervient que de manière retardée même en cas d'administration parentérale (env. 2 heures après l'injection) en raison de ce mécanisme d'action passant par le noyau cellulaire; elle dure aussi plus longtemps de ce qui correspond à la demi-vie. La dexaméthasone est pour ces raisons et sur la base de sa longue demi-vie biologique particulièrement appropriée pour les indications comprenant une action glucocorticoïde continue.
La dose anti-inflammatoire équivalente relative de la dexaméthasone en comparaison à d'autres glucocorticoïdes est la suivante: 1 mg de dexaméthasone = 6 mg de triamcinolone resp. de méthylprednisolone = 7,5 mg de prednisone resp. de prednisolone = 30 mg de hydrocortisone = 35 mg de cortisone.
La durée de l'action anti-inflammatoire correspond environ à la durée de la suppression de l'axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien.
L'effet minéralocorticoïde de la dexaméthasone est très faible.
PharmacocinétiqueAbsorption
Comprimés
Après administration orale, la dexaméthasone est absorbée rapidement et pratiquement complètement dans l'estomac et l'intestin grêle proximal. Les pics plasmatiques sont obtenus après 1-2 heures. La biodisponibilité est de l'ordre de 90%.
L'effet pharmacologique maximal est seulement atteint au bout de 6-24 heures.
Ampoules
Après injection i.v., le phosphate 21-disodé de dexaméthasone est rapidement et pratiquement complètement transformé par hydrolyse de l'ester sous forme d'alcool libre. Les taux plasmatiques maximaux sont atteints seulement après environ 5 minutes.
Le phosphate 21-disodé de dexaméthasone est résorbé rapidement et pratiquement complètement. Les taux plasmatiques maximaux sont atteints 60 minutes après l'application.
Distribution
La dexaméthasone est fixée principalement (jusqu'à 80%) aux protéines plasmatiques, de façon préférentielle à l'albumine. Contrairement à d'autres glucocorticoïdes, la part de corticoïde non liée n'augmente pas proportionnellement avec la dose.
Le volume de distribution de la dexaméthasone est de 0,6-0,8 l/kg.
Des concentrations maximales sont atteintes dans le liquide céphalo-rachidien (LCR) environ 4 heures après application intraveineuse du phosphate 21-disodé de dexaméthasone. Le rapport des concentrations dans le LCR et le plasma est de environ 1 : 6. La concentration dans le LCR baisse ensuite lentement et encore environ deux tiers de la concentration maximale sont retrouvés 24 heures après l'injection.
La dexaméthasone passe autant la barrière hémato-encéphalique que placentaire et passe dans le lait maternel.
Métabolisme
La dexaméthasone est surtout (plus de 60%) éliminée par voie rénale. Environ un tiers de la substance est hydroxylée, resp. hydrogénée en 6-hydroxydexaméthasone et env. 5% en 20-dihydrodexaméthasone. Environ 80% sont conjugués dans le foie à l'acide glucuronique ou à l'acide sulfurique puis sont éliminés sous cette forme par voie rénale.
Elimination
La clairance plasmatique est de 2-5 ml/min/kg chez l'adulte et la demi-vie plasmatique est de 3-4,5 heures. La demi-vie d'élimination biologique est de 36-72 heures.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Affections hépatiques sévères (p.ex. hépatite, cirrhose du foie): diminution de la clairance et demi-vie d'élimination prolongée.
Lésions rénales: possibilité de demi-vie plasmatique raccourcie.
Grossesse: demi-vie plasmatique prolongée.
Nouveau-nés: clairance plus faible que chez les enfants et les adultes.
Voir plus loin «Interactions».
Indications/Possibilités d'emploiComprimés
Affections allergiques: affections allergiques sévères et invalidantes ne répondant pas à un traitement conventionnel, en particulier poussées aiguës ou exacerbations de: rhinite allergique, asthme bronchique, dermatite de contact, dermatite atopique; ainsi que lors de maladie sérique.
Affections rhumatismales: en tant que thérapie complémentaire de courte durée lors de poussées aiguës de: polyarthrite (rhumatoïde), boursite, arthrite goutteuse aiguë, épicondylite, ténovaginite, arthrose déformante ne pouvant être suffisamment maîtrisées par des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Affections cutanées: poussées aiguës de: dermatoses sévères, p. ex. lors de syndrome de Lyell, sarcoïdose cutanée (syndrome de Boeck), érythrodermie aiguë, syndrome de Stevens-Johnson, pemphigus vulgaire, psoriasis; ainsi que pour le traitement initial d'eczémas aigus incontrôlables.
Affections neurologiques: oedème cérébral aigu, subaigu ou chronique, p. ex. lors de traumatisme cranio-cérébral, d'apoplexie ou d'autres hémorragies intracérébrales; après interventions neurochirurgicales, lors d'abcès cérébral, de méningoencéphalite ou de tumeur cérébrale métastatique primaire ou récidivante non opérable, ou de lésions par irradiation.
Affections gastro-intestinales: pour le traitement adjuvant de patients pendant une phase critique de recto-colite ulcéro-hémorragique (RCUH) ou de maladie de Crohn.
Affections endocriniennes: insuffisance cortico-surrénalienne primaire et secondaire lors de thérapie simultanée avec un minéralocorticoïde (la hydrocortisone ou la cortisone sont les produits de choix; la substitution avec un minéralocorticoïde est particulièrement importante chez l'enfant), syndrome adrénogénital congénital avec perte de sel, thyréoïdite à cellules géantes granulomateuse subaiguë et non purulente, hypercalciémie en cas de carcinome.
Affections hématologiques: anémie hémolytique autoimmune acquise (aiguë), purpura thrombocytopénique idiopathique chez l'adulte, thrombocytopénie secondaire chez l'adulte, érythroblastopénie, anémie hypoplasique congénitale.
Affections néoplasiques: pour le traitement palliatif de leucémies et de lymphomes chez l'adulte et de leucémies aiguës chez l'enfant.
Syndrome néphrotique: afin d'introduire la diurèse lors d'oedèmes et pour la réduction de la protéinurie lors de syndrome néphrotique idiopathique non urémique ou suite à un lupus érythémateux.
Autres affections: choc polytraumatique (prophylaxie du poumon de choc et de l'embolie graisseuse), prophylaxie et thérapie de vomissements induits pas les cytostatiques, méningite tuberculeuse, réactions d'hypersensibilité lors de trichinose avec réactions allergiques systémiques (angio-oedème, urticaire) et/ou participation neuronale ou atteinte du myocarde.
Ampoules
Pour les formes particulièrement sévères ou aiguës et menaçant le pronostic vital des affections citées plus haut pour les comprimés, si un début d'action le plus rapide possible est nécessaire ou souhaité, telles que:
choc anaphylactique, choc polytraumatique, état de mal asthmatique, oedème cérébral aigu;
pour introduire une thérapie à la dexaméthasone si une administration orale n'est pas praticable ou pas souhaitable pour les indications mentionnées plus haut pour les comprimés.
Posologie/Mode d'emploiInstructions générales pour le dosage
Une thérapie par corticostéroïdes peut généralement compléter un traitement de fond, mais elle ne le remplace pas.
La posologie de la dexaméthasone devrait être adaptée à la gravité de la maladie et à la réponse du patient. Afin de diminuer les effets indésirables et aussitôt que l'état du patient le permet, un dosage initialement élevé devrait être abaissée à la dose minimale efficace. Il faudra alors être attentif à une réduction progressive de la dose si le traitement a duré plus de quelques jours (voir «Traitement au long cours» et «Mesures de précautions»).
Le traitement devrait être interrompu s'il intervient une rémission spontanée lors d'une affection chronique.
Dans le cas où Dexacortin doit remplacer la thérapie avec un autre glucocorticoïde, il faut respecter les doses d'équivalence (voir «Propriétés/Effets»).
Comme pour tous les glucocorticoïdes, l'administration parentérale de Dexacortin devrait rester réservée à des situations d'urgence et lorsque une thérapie par voie orale est impossible ou non souhaitée. Les précautions habituelles d'une technique d'injection aseptique seront respectées.
La dose parentérale correspond généralement à 1/3 jusqu'à 1/2 de la dose orale.
Instructions spéciales pour le dosage
La posologie initiale dépend de l'affection à traiter et correspond habituellement à 0,5 jusqu'à 20 mg de dexaméthasone par jour, administrés si possible par voie orale. La dose d'entretien pour une thérapie par voie orale n'excède généralement pas 0,5-1 mg par jour.
Des doses allant jusqu'à 200 mg peuvent être nécessaires pour le traitement à court terme d'affections aiguës et sévères telles que l'état de mal asthmatique ou le choc anaphylactique. Une thérapie orale ou parentérale par Dexacortin à un dosage élevé ne devra être poursuivie que jusqu'à la stabilisation du patient, habituellement pas au-delà de 48-72 heures. Dès que l'état du patient le permet, la posologie devra être diminuée et le traitement changé en administration par voie orale.
Dans la prophylaxie des vomissements induits par les cytostatiques, il peut être indiqué d'administrer du métoclopramide ou une butyrophénone en quantités appropriées en association à Dexacortin dès le début d'une chimiothérapie à effet émétogène marqué.
Un traitement au long cours ne devrait être effectué qu'après avoir évalué soigneusement le bénéfice thérapeutique par rapport aux risques encourus. Dans le cas où un traitement prolongé s'avère nécessaire, il convient de surveiller attentivement les patients pour déceler tout signe imposant une réduction de la posologie ou une interruption du traitement. Dexacortin n'est toutefois pas approprié pour une thérapie intermittente (administration de la double dose quotidienne chaque deuxième jour le matin) en raison de son action inhibitrice prolongée sur l'axe hypothalamo-hypophyso-corticosurrénalien (2,75 jours); il doit ainsi être remplacé par un corticostéroïde avec une action inhibitrice d'une durée inférieure à 1,5 jours, p.ex. par la prednisolone ou la méthylprendisolone (1,25-1,5 jours).
Les examens de laboratoire habituels tels que bilan urinaire, glycémie deux heures après les repas, tension artérielle et poids ainsi qu'une radiographie du thorax seront effectués à des intervalles réguliers. Le dosage du potassium sérique est également recommandé en cas de posologie élevée.
Comme avec toute corticothérapie, il ne faudrait pas interrompre brusquement le traitement avec Dexacortin, mais y mettre fin en réduisant lentement et par paliers les doses journalières, cela en vue d'éviter une reprise de la maladie et une insuffisance corticosurrénalienne.
Il faut également considérer que la réaction au stress perturbée sous une corticothérapie au long cours demande une adaptation des doses de corticoïdes en fonction des situations de stress:
Lors de maladies générales: doubler, éventuellement tripler la dernière dose administrée; petites interventions: avant le début de l'intervention, administrer 100 mg i.v.; interventions moyennes: administrer 100 mg i.v. avant et ensuite 100 mg toutes les 6 heures durant 24 heures; interventions chirurgicales majeures: administrer 100 mg i.v. avant et ensuite 100 mg toutes les 6 heures durant au moins 72 heures. Le traitement sera poursuivi selon l'évolution.
Instructions pour le dosage
Comprimés
Affections chroniques ne mettant généralement pas en jeu le pronostic vital: Début avec une faible dose (0,5-1 mg/jour) avec augmentation progressive jusqu'à la limite inférieure de la dose qui obtient le degré souhaité d'amélioration symptomatique. L'administration peut avoir lieu deux, trois ou quatre fois par jour.
Hyperplasie surrénalienne congénitale: dose quotidienne habituelle: 0,5-1,5 mg.
Maladies aiguës ne mettant pas en jeu le pronostic vital: la dose varie entre 2-3 mg/jour; des doses plus importantes peuvent toutefois s'avérer nécessaires chez certains patients.
Affections chroniques à pronostic éventuellement sévère (p.ex. lupus érythémateux disséminé, pemphigus, sarcoïdose symptomatique): dose initiale: 2-4,5 mg/jour; certains patients nécessitent éventuellement plus.
Traitement palliatif d'un oedème cérébral subaigu ou chronique (p.ex. en cas de tumeur cérébrale récidivante ou inopérable): si une thérapie de maintien par voie orale est considérée nécessaire, une posologie de 2 mg 2-3 fois par jour peut être suffisante.
Syndrome adrénogénital: des dosages quotidiens de 0,5-1,5 mg par jour chez les enfants peuvent souvent maintenir une rémission.
En tant que thérapie hautement dosée lors de leucémie aiguë, syndrome néphrotique et pemphigus, 10-15 mg/jour sont recommandés. Les patients qui reçoivent de telles doses élevées, doivent être surveillées très attentivement en raison du risque d'effets indésirables sévères.
Ampoules
Les ampoules Dexacortin sont administrées par voie intraveineuse ou intramusculaire. La thérapie initiale en cas d'urgence a lieu préférentiellement par injection i.v. Des doses élevées devraient être administrées lentement (en 2-3 minutes) lors de l'application i.v.
Formes aiguës d'oedème cérébral (p.ex. traumatisme cranio-cérébral, hémorragie intracérébrale et apoplexie): au début, 40-100 mg i.v.; après 2-4 jours, 4-8 mg i.v. ou i.m. en intervalles de 2-4 heures durant 5-8 jours.
Formes subaiguës et chroniques d'oedème cérébral (p.ex. tumeur cérébrale, abcès cérébral, méningoencéphalite et lésions actiniques): au début, 8-12 mg i.v.; poursuite de la thérapie avec 4 mg i.v. ou i.m. en intervalles de 6 heures. Pour une thérapie d'entretien, 2 mg i.m. ou i.v. 2-3 fois par jour suffisent en général.
Traitement initial du choc anaphylactique (après une première injection d'adrénaline) ainsi que du choc par polytraumatisme: 40-200 mg i.v. (2-6 mg/kg de poids corporel). Dans les situations graves, répéter éventuellement la dose initiale après 4-12 heures ou administrer 16-40 mg i.v. toutes les 6 heures durant 2-3 jours.
Affections allergiques aiguës et tendant à la rémission spontanée ou exacerbations aiguës d'allergies chroniques: association de la thérapie orale et parentérale selon le schéma posologique suivant: Jour 1:injection i.m. de 1-2 ml (5-10 mg) de Dexacortin, Jour 2:2 comprimés Dexacortin 0,5 mg 2x par jour, Jour 3:2 comprimés Dexacortin 0,5 mg 2x par jour, Jour 4:1 comprimé Dexacortin 0,5 mg 2x par jour, Jour 5:1 comprimé Dexacortin 0,5 mg 2x par jour, Jour 6:1 comprimé Dexacortin 0,5 mg par jour, Jour 7:1 comprimé Dexacortin 0,5 mg par jour,
Jour 8:examen de contrôle.
Affections allergiques sévères: au début, 4-8 mg i.v. le premier jour et poursuite du traitement par voie orale (voir le schéma posologique plus haut).
Etat de mal asthmatique: au début, 40-80 mg i.v.; répétition de la dose initiale selon la gravité du cas après 3-6 heures et poursuite du traitement avec 4 mg i.v. par jour; si possible, passer à la thérapie per os.
Dermatoses aiguës et affections hématologiques aiguës: au début, 16-40 mg i.v. et poursuite du traitement par voie orale.
Insuffisance corticosurrénalienne aiguë (crise d'Addison, seulement avec un traitement simultané avec un minéralocorticoïde): introduction de la thérapie avec 8-16 mg i.v.
Prophylaxie et thérapie de vomissements induits par les cytostatiques: le jour avant la thérapie, 8 mg de dexaméthasone i.v.; au début du traitement, 8-12 mg i.v.; après 4 mg i.v. toutes les 4-6 heures durant au mois 48 heures.
Pédiatrie: des doses généralement inférieures à celle précitées suffisent (6-40 µg/kg de poids corporel 1-2 fois par jour ou 0,235-1,25 mg/m²), mais le dosage devrait être davantage adapté à la gravité de la maladie qu'à l'âge, au poids ou à la taille.
Mode d'emploi
La solution pour injections Dexacortin peut être administrée directement par voie intraveineuse ou diluée en tant que perfusion continue. Le contenu de l'ampoule est mélangé avec de la solution physiologique, du glucose 5% ou du sang compatible pour la dilution (voir aussi «Remarques particulières/Incompatibilités»).
Limitations d'emploiContre-indications
Il n'existe en général aucune contre-indication dans les situations où l'administration de glucocorticoïdes est salvatrice.
Ce médicament ne doit pas être utilisé en cas d'hypersensibilité à la dexaméthasone.
Contre-indications en cas d'utilisation prolongée allant au-delà de la situation d'urgence: ulcères gastro-intestinaux, ostéoporose sévère, diabète sucré, insuffisance rénale, hypertension sévère, antécédents psychiatriques, herpès simplex, zona (phase virémique), herpès de la cornée, varicelle, environ 8 semaines avant et 2 semaines après une vaccination préventive, poliomyélite sauf la forme bulbo-encéphalitique, amibiase, mycoses systémiques, lymphomes après vaccination par le BCG, glaucome à angle ouvert ou fermé.
Mesures de précaution
Les complications possibles sous une corticothérapie dépendent du dosage et de la durée du traitement. Aussi faut-il évaluer individuellement pour chaque patient, les bénéfices et les risques liés au dosage et à la durée du traitement (voir aussi «Instructions générales pour le dosage»).
L'action complète de la dexaméthasone intervenant de façon retardée comme pour tous les glucocorticoïdes (après 1-2 heures), ce médicament ne doit pas être administré sans l'association d'une thérapie à action immédiate lors de situation mettant en danger le pronostic vital (p.ex. état de mal asthmatique, oedème cérébral aigu).
Dexacortin ne doit être administré qu'en association avec un minéralocorticoïde en cas de syndrome adrénogénital. Si une hypertension est également présente, un glucocorticoïde avec une demi-vie plus courte (p.ex. prednisone) devrait être utilisé de manière préférentielle.
Un traitement de plus de 2 semaines avec des corticostéroïdes peut entraîner une insuffisance allant jusqu'à une atrophie cortico-surrénalienne par inhibition de la libération d'ACTH. La perte de fonction de la cortico-surrénale peut durer jusqu'à une année ou plus et implique un risque vital pour le patient en situations de stress et de surcharge. Il est nécessaire d'administrer une dose supplémentaire d'un corticostéroïde à action rapide afin de permettre une transition avant, pendant et après un événement stressant chez les patients qui sont exposés à des charges inhabituelles durant une corticothérapie (p.ex. opération, traumatisme sévère, infection grave; voir «Instructions spéciales pour le dosage»).
La fin d'un traitement prolongé requiert une diminution très lente et par paliers de la posologie afin d'éviter une insuffisance corticosurrénalienne.
Chez les patientes post-ménopausées et les patients gériatriques, un traitement par glucocorticoïdes ne doit être effectué qu'après la pose d'indications strictes et l'évaluation soigneuse des avantages escomptés et des risques encourus par le traitement, en raison du risque accru d'ostéoporose.
Chez les enfants, un traitement de longue durée avec des glucocorticoïdes exige une évaluation particulièrement soigneuse des avantages escomptés et des risques encourus par le traitement ainsi qu'une surveillance étroite du développement et de la croissance en raison d'un risque de fermeture épiphysaire prématurée.
Les glucocorticoïdes peuvent masquer les signes d'une infection. De nouvelles infections peuvent en outre apparaître sous corticothérapie. Lors de maladies infectieuses sévères, il convient d'assurer simultanément une couverture antibiotique ou chimiothérapeutique suffisante.
Les patients sous corticothérapie ne doivent pas être vaccinés afin de diminuer le risque de complications neurologiques et une réponse insuffisante au vaccin.
Un contrôle rapproché est nécessaire chez les patients présentant une tuberculose latente ou une réactivité à la tuberculine et lorsque une indication assurée pour une thérapie avec des corticostéroïdes est posée; ces patients devraient recevoir une antibiothérapie lors d'un traitement au long cours. Dexacortin ne doit être administré qu'en association avec une thérapie tuberculostatique appropriée chez les patients présentant une tuberculose active fulminante ou une tuberculose miliaire.
Une varicelle survenant durant un traitement systémique avec des corticostéroïdes peut évoluer vers une forme grave et, surtout chez l'enfant, à issue fatale. Un traitement immédiat, p.ex. avec de l'acyclovir i.v., est impératif. Chez les patients à risque, une prophylaxie par acyclovir ou par une immunothérapie passive (administration d'immunoglobuline antivaricelleuse-antizostérienne) est indiquée.
Une amibiase latente peut être activée par les glucocorticoïdes et doit par conséquent être exclue avant le traitement.
Les corticostéroïdes ne doivent être administrés qu'avec prudence lors des affections suivantes:
colite ulcéreuse non spécifique avec risque de perforation;
abcès et autres inflammations purulentes;
diverticulite;
anastomoses intestinales récentes;
épilepsie;
migraine;
antécédents d'affections psychotiques;
diabète sucré (diminution de la tolérance au glucose);
hypothyréose et cirrhose hépatique (renforcement de l'effet des glucocorticoïdes);
tendance thrombotique, infarctus récent du myocarde et insuffisance cardiaque.
La prudence est en outre de rigueur:
Lors de myasthénie grave et d'administration simultanée d'inhibiteurs de la cholinesthérase car, dans de tels cas, l'action des inhibiteurs de la cholinesthérase est diminuée et le risque de crise myasthénique est augmenté. Pour cette raison, tout traitement aux inhibiteurs de la cholinesthérase devrait être suspendu dans la mesure du possible 24 heures avant l'administration d'un corticostéroïde (voir «Interactions»).
Lors d'administration simultanée d'acide acétylsalicylique chez les patients présentant une hypoprothrombinémie.
Lors d'un traitement associé prolongé avec des glucocorticoïdes et des salicylates, en raison du risque accru d'hémorragies gastrointestinales et d'ulcérations pouvant aller jusqu'à la perforation; dans ce cas, la prudence est de rigueur lors de toute réduction de la dose de glucocorticoïde en raison du risque d'empoisonnement aux salicylates (voir «Interactions»).
Lors d'une corticothérapie parentérale il peut rarement apparaître - surtout chez les patients présentant une diathèse allergique, p.ex. asthme bronchique ou allergie médicamenteuse - des réactions d'hypersensibilité sévères telles que oedème pharyngé, bronchospasme et choc anaphylactique. Les disponibilités pour un traitement d'urgence (adrénaline, substitution volémique, réanimation) doivent ainsi être assurées.
Il a été rapporté que des patients sous corticothérapie ont développé un sarcome de Kaposi et ce sarcome a complètement régressé après l'arrêt du corticostéroïde chez certains de ces patients.
Grossesse/Allaitement
Catégorie de grossesse C.
Des études chez l'animal ont montré des effets indésirables chez le foetus, mais il n'existe aucune étude contrôlée chez la femme enceinte. Comme tous les glucocorticoïdes, la dexaméthasone traverse elle aussi la barrière placentaire. Au cours d'une thérapie prolongée durant la grossesse, on ne peut donc exclure p.ex. des troubles de la croissance durant la vie intra-utérine. Un traitement en fin de grossesse expose le foetus au risque d'une atrophie cortico-surrénale pouvant exiger la mise en oeuvre d'une thérapie de substitution progressivement dégressive chez les nouveau-nés. En outre, les avortements sont plus fréquents chez les mères traitées par des stéroïdes durant la grossesse.
C'est la raison pour laquelle, comme pour tous les glucocorticoïdes, Dexacortin ne doit être administré durant la grossesse - en particulier durant le premier trimestre - que si le bénéfice thérapeutique justifie le risque foetal. Si l'indication pour un traitement existe, on accordera la préférence à la prednisolone (ou prednisone) par rapport à tous les autres glucocorticoïdes, et surtout aux glucocorticoïdes fluorés, vu que son passage placentaire est le plus faible.
La patiente doit être informée de consulter expressément le médecin en cas de grossesse confirmée ou présumée.
Les enfants dont la mère a été traitée par de fortes doses de glucocorticoïdes durant la grossesse doivent être surveillés soigneusement pour détecter tout signe d'hypocorticisme et pour évaluer la nécessité d'une thérapie substitutive progressivement dégressive.
La dexaméthasone passe en très faibles quantités dans le lait maternel et peut entre autres limiter la fonction corticosurrénalienne et la croissance du nourrisson. Ainsi, les mères qui reçoivent des glucocorticoïdes durant l'allaitement devraient arrêter d'allaiter.
Effets indésirablesDexaméthasone
Les effets indésirables de la dexaméthasone dépendent de la dose et de la durée du traitement ainsi que de l'âge, du sexe et de l'affection de base du patient.
Le risque d'effets indésirables est faible lors d'une thérapie de courte durée. Il faut cependant considérer que des hémorragies intestinales (souvent dues au stress) peuvent évoluer à bas bruit lors d'une corticothérapie.
Lors d'une thérapie de longue durée et à doses élevées, à savoir lorsque la dose limite du syndrome de Cushing est dépassée (>1,5 mg de dexaméthasone par jour), les effets secondaires connus des glucocorticoïdes peuvent apparaître. Les effets indésirables suivants sont typiques pour l'administration systémique de corticostéroïdes et peuvent donc également survenir sous Dexacortin comprimés et solution pour injections:
Troubles de l'équilibre hydro-électrolytique: rétention hydro-sodée, perte potassique, perte de calcium, perte de phosphates, alcalose hypokaliémique, kétoacidose, hypertension.
Tractus gastro-intestinal: ulcère peptique avec possibilité de perforation et d'hémorragie, perforations de l'intestin grêle et du côlon, pancréatite, oesophagite ulcéreuse, augmentation de l'appétit, prise pondérale, nausées, vomissements.
Muscles, système moteur et squelette: faiblesse musculaire, perte musculaire, myopathie stéroïdienne, ostéoporose, fractures spontanées, pseudorhumatisme stéroïdien, ostéonécrose aseptique.
Peau et tissus: modifications atrophiques, cicatrisation retardée avec augmentation de la vulnérabilité infectieuse, amincissement cutané, stries, acné, hirsutisme, érythème, dermatite allergique, urticaire, hypo- ou hyperpigmentation.
L'application intramusculaire (et intra-articulaire ainsi que sous-lésionnelle) de dexaméthasone (ou d'un autre glucocorticoïde) peut conduire à des dégâts tissulaires locaux sévères (jusqu'à des atrophies et des nécroses).
Système endocrinien: syndrome de Cushing, retard de croissance chez l'enfant, gynécomastie, aménorrhée, inhibition de la sécrétion d'ACTH, inhibition de la captation thyroïdienne d'iode, insuffisance corticosurrénalienne et hypophysaire secondaire, diminution de la tolérance aux hydrates de carbone, hyperglycémie, diabète stéroïdien, hyperlipidémie.
Système immunitaire: occultation des infections, réaction diminuée ou absente aux tests cutanés, activation d'infections latentes, infections opportunistes, ostéomyélite, septicémie, réactivation d'une tuberculose, candidose, herpès simplex.
Réactions d'hypersensibilité, rarement jusqu'à des réactions anaphylactiques avec hypotension, collapsus circulatoire et/ou bronchospasme.
Système cardio-vasculaire: rarement et lors de l'administration intraveineuse rapide de doses élevées de glucocorticoïdes, troubles du rythme cardiaque, collapsus circulatoire et arrêt cardiaque ainsi que, éventuellement de manière indépendante de la vitesse de perfusion, bradycardies. Rarement, rupture du myocarde après infarctus récent.
Système nerveux central: augmentation de la pression intracrânienne avec oedème papillaire (pseudo-tumeur cérébrale), convulsions, vertiges, céphalées, troubles psychiques (insomnie, euphorie, dépression, modifications de l'humeur et de la personnalité, aggravation de troubles affectifs et de la tendance aux psychoses jusqu'à des psychoses manifestes). Surtout en début de traitement, altérations de l'humeur, de l'élan vital et de la capacité de concentration et ainsi limitation de la capacité de conduire et d'utiliser des machines.
Sang: leucocytose, lymphopénie relative, éosinopénie, thrombo-embolies.
Yeux: augmentation de la pression intra-oculaire, glaucome, cataracte sous-capsulaire, conjonctivite.
Métabolisme: bilan azoté négatif en raison du catabolisme protéique.
InteractionsAcide acétylsalicylique et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS): l'effet ulcérogène de ces subtances peut être renforcé.
Antibiotiques/antimycosiques: la troléandomycine, l'érythromycine et le kétoconazole augmentent l'action et les effets secondaires de la dexaméthasone. La rifampicine peut diminuer l'efficacité de la dexaméthasone et rendre une adaptation de la dose nécessaire.
Anticholinergiques: l'atropine et d'autres anticholinergiques peuvent augmenter ultérieurement une pression intra-oculaire déjà élevée.
Anticholinestérases: la néostigmine et la pyridostigmine peuvent déclencher une crise myasthénique.
Antidiabétiques: l'administration simultanée d'insuline ou d'un antidiabétique oral rend la surveillance de la glycémie et éventuellement une adaptation du dosage des antidiabétiques nécessaire.
Antihypertenseurs: l'effet antihypertenseur peut être entravé par l'action minéralocorticoïde des glucocorticoïdes, ce qui peut conduire à une élévation de la pression artérielle.
Anticoagulants: l'action des anticoagulants oraux ou de l'héparine peut être augmentée ou abaissée. La coagulation sanguine doit ainsi être contrôlée et la dose des anticoagulants doit être éventuellement adaptée.
Anticonvulsivants: le phénobarbital et la phénytoïne peuvent abaisser l'efficacité de la dexaméthasone. Son dosage doit être augmenté en cas de réponse thérapeutique insuffisante.
Diurétiques: les taux de potassium doivent être contrôlés avec les diurétiques abaissant le potassium tels que p.ex. le furosémide. Le potassium devra être éventuellement substitué.
Glycosides cardiaques: la toxicité de la digoxine et des substances apparentées est augmentée.
Vaccins: les vaccins à virus vivants tels que p.ex. poliomyélite, BCG, oreillons, rougeole, rubéole et variole peuvent présenter une toxicité accrue en raison de l'effet immunosuppresseur des corticostéroïdes. Des infections virales disséminées peuvent survenir. La réponse immunitaire peut être diminuée avec les vaccins inactivés.
Immunosuppresseurs: lors de l'administration simultanée de méthotrexate, une dose inférieure de corticostéroïde peut suffire grâce à un effet synergique. La cyclosporine diminue la clairance des corticostéroïdes, probablement par inhibition compétitive des enzymes hépatiques microsomiales; inversement, les corticostéroïdes administrés surtout à hautes doses peuvent augmenter le taux plasmatique de la cyclosporine. Le taux plasmatique de la cyclosporine doit ainsi être surveillé lors d'un tel traitement et la dose doit être adaptée si nécessaire.
Curarisants: l'effet du pancuronium peut être diminué.
Oestrogènes: les oestrogènes peuvent renforcer l'effet des corticostéroïdes.
Psychotropes: l'effet des anxiolytiques et des antipsychotiques peut être diminué. Le dosage des substances psycho-actives doit être éventuellement adapté.
Salicylés: l'efficacité des salicylés peut être diminuée. La toxicité des salicylés peut augmenter lors d'une réduction du dosage des corticostéroïdes.
Sympathomimétiques: l'effet et la toxicité potentielle du salbutamol sont augmentés.
SurdosageLa toxicité aiguë des glucocorticoïdes est faible et l'on a rarement observé à ce jour des intoxications lors d'un surdosage aigu. Dans le cas d'un surdosage, il n'existe aucun antidote et le traitement est symptomatique.
En cas de surdosage chronique, il faudra compter avec une augmentation des effets indésirables et des risques décrits sous «Mesures de précaution».
Remarques particulièresIncompatibilités
La solution pour injections Dexacortin est compatible avec une solution de NaCl isotonique, une solution de Ringer et une solution de glucose 5%; elle destinée à une utilisation dans les 24 heures.
Les informations des fabricants respectifs concernant la compatibilité de ces produits sont à considérer lors de la dilution des ampoules avec des solutions pour perfusions.
Influence sur les méthodes de diagnostic
Les valeurs de laboratoire suivantes peuvent être abaissées: vitesse de sédimentation, temps de coagulation (Lee White), taux plasmatique de l'acide urique, potassium, TSH, thyroxine, T3; testostérone, valeurs urinaires des 17-kétostéroïdes.
Les valeurs de laboratoire suivantes peuvent être augmentées: taux plasmatiques du sodium, chloride, glucose, cholestérol; valeurs urinaires du calcium, de la créatinine, du glucose (en cas de prédisposition).
Les corticostéroïdes peuvent influencer le test de réduction du nitrobleu de térazolium pour détecter les infections bactériennes et peuvent donner des résultats faussement négatifs.
Conservation
Le médicament ne peut être utilisé au-delà de la date imprimée sur le récipient avec la mention «EXP».
Numéros OICM31260, 31261.
Mise à jour de l'informationNovembre 1999.
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