OEMéd 9.11.2001CompositionPrincipe actif: Chinidini hydrogenosulfas tetrahydricus corresp. Chinidini sulfas.
Excipients: Excipiens pro compresso obducto.
Forme galénique et quantité de principe actif par unitéLes Kinidin-Duriles sont des comprimés qui libèrent le principe actif de façon prolongée, car celui-ci est enrobé dans une matrice inerte (voir aussi «Pharmacocinétique»).Un comprimé retard de Kinidin-Duriles contient 250 mg de Chinidini hydrogenosulfas tetrahydricus correspondent à 200 mg Chinidini sulfas.
Indications/Possibilités d'emploiArythmies ventriculaires symptomatiques, invalidantes et pouvant mettre en danger la vie du patient (tachycardie ventriculaire symptomatique, extrasystoles ventriculaires symptomatiques).
Traitement d'entretien dans la prévention des récidives de fibrillation auriculaire après cardioversion.
Posologie/Mode d'emploiComme avec d'autres antiarythmiques destinés au traitement des arythmies ventriculaires potentiellement dangereuses, il est préférable d'hospitaliser le patient pour mettre en route le traitement.
La posologie doit être fixée individuellement. La dose de quinidine devrait si possible être précisée par détermination de sa concentration sérique après une semaine de traitement. Les marges des concentrations plasmatiques thérapeutiques se situent entre 1 et 6 mg/l (3-18 µmol/l). L'intervalle QT doit être surveillé avant et pendant le traitement.
Les directives posologiques suivantes sont applicables:
Posologie usuelle: 2-5 comprimés retard (0,4-1,0 g) matin et soir.
Traitement d'entretien dans la prévention des récidives de fibrillation auriculaire: 2-3 comprimés retard (0,4-0,6 g) matin et soir.
La prise concomitante de nourriture peut améliorer la tolérance.
Les comprimés retard ne doivent être ni cassés ni croqués, mais avalés tels quels avec un peu de liquide.
Une adaptation posologique est indispensable en cas d'insuffisance hépatique.
Contre-indicationsHypersensibilité connue au principe actif quinidine ou à la quinine et à l'un des excipients.
Bloc AV du 2ème degré et bloc AV total sans stimulateur cardiaque (pacemaker), thrombocytopénie passée ou présente, prolongation de l'intervalle QT, dysfonctionnement ventriculaire gauche et intoxication à la digitale, endocardite et myocardite infectieuses ou toxiques. Status moins de 3 mois après infarctus du myocarde.
Mises en garde et précautionsObserver les patients après la prise de la première dose, quant aux réactions d'hypersensibilité surtout.
Un traitement antiarythmique par Kinidin-Duriles n'est pas indiqué, en fonction des connaissances actuelles, chez des patients présentant des arythmies ventriculaires asymptomatiques et une cardiopathie coronaire.
Utiliser avec toute la prudence requise la quinidine chez des patients présentant une conduction AV ralentie, une décompensation cardiaque persistante, un choc cardiogénique, une hypotension, une bradycardie ou un déséquilibre de la kaliémie.
Il faut être prudent lors de l'utilisation concomitante de ce médicament et d'autres anti-arythmiques de classe I, de bêtabloquants et de glycosides digitaliques (voir «Interactions» avec la digoxine et la digitoxine). La prudence est également de mise en cas de myocardite ou de lésions myocardiques graves.
Insuffisance cardiaque et hypokaliémie doivent être compensées avant tout traitement par quinidine.
Chez les patients traités par digoxine, diminuer de moitié la dose de digoxine lors d'un traitement concomitant par quinidine.
Comme d'autres anti-arythmiques, la quinidine peut aggraver des arythmies.
A des concentrations toxiques de quinidine, et chez certains patients même à des concentrations thérapeutiques, l'intervalle QT peut être notablement allongé, ce qui augmente le risque de tachycardie ventriculaire (souvent du type torsades-de-pointes) et dans certains cas même de fibrillation ventriculaire.
Kinidin-Duriles ne doit être administré qu'avec toute la prudence requise en cas d'obstructions digestives, et surtout de strictures oesophagiennes, lorsqu'il y a risque de complications oesophagiennes.
InteractionsDigoxine
Du fait de la diminution de la clairance rénale et du volume de distribution de la digoxine, sa concentration plasmatique est augmentée (jusqu'au double) lors de l'administration simultanée de quinidine. C'est pourquoi en cas d'administration concomitante de ces deux substances, il faut diminuer de moitié la dose de digoxine. Il s'agit également de contrôler les concentrations plasmatiques de digoxine.
Cette recommandation part du principe que la digoxinémie se situe dans les marges thérapeutiques lors de la mise en route du traitement de quinidine.
Digitoxine
L'interaction entre la digitoxine et la quinidine est controversée. Cependant quelques études montrent que la quinidine augmente la concentration plasmatique de digitoxine, et qu'elle en prolonge la demi-vie.
Cimétidine
La cimétidine abaisse la clairance de la quinidine, et en augmente donc la concentration plasmatique.
Dérivés de la coumarine
La quinidine peut augmenter l'effet anticoagulant des dérivés coumariniques.
Rifampicine, barbituriques et phénytoïne
Ces médicaments peuvent accélérer la métabolisation de la quinidine, ce qui fait qu'en maintenant la posologie usuelle, les concentrations plasmatiques tombent en dessous des valeurs thérapeutiques.
Vérapamil, amiodarone et nifédipine
L'administration simultanée de vérapamil ou d'amiodarone peut augmenter la concentration sérique de quinidine de manière cliniquement significative. Au contraire, il a été signalé que l'administration simultanée de quinidine et de nifédipine abaissait significativement la concentration plasmatique de quinidine.
Lors de l'adjonction ou de l'interruption de l'une des substances mentionnées ci-dessus, il faut adapter la posologie de la quinidine et contrôler l'ECG. Au cours d'un traitement de quinidine, il peut y s'avérer nécessaire de modifier de plus ou moins 30-50% la posologie de quinidine de départ, pour prévenir une toxicité systémique ou un effet insuffisant.
Imipramine
La quinidine freine la métabolisation de l'imipramine chez les hydroxylateurs rapides, ce qui résulte en une augmentation de sa concentration plasmatique. En outre, l'imipramine a des propriétés antiarythmiques. Cette association doit donc être évitée.
Métoprolol
La quinidine peut inhiber la métabolisation du métoprolol chez les hydroxylateurs rapides, pouvant entraîner une augmentation des concentrations plasmatiques de métoprolol.
Myorelaxants
La quinidine potentialise l'effet des myorelaxants.
Cholinergiques et anticholinergiques
La quinidine peut atténuer l'effet des cholinergiques, et potentialiser celui des anticholinergiques.
Grossesse/AllaitementIl n'existe pas de données suffisants concernant l'emploi chez la femme enceinte ni d'expérimentations animales suffisantes concernant l'incidence sur la grossesse, le développement embryonnaire, le développement foetal et/ou le développement post-natal.
Le médicament ne doit pas être administré pendant le grossesse, sauf en cas de nécessité absoule.
Chez l'homme et chez l'animal, des doses fortes de quinine ont induit des lésions foetales consistant en surdité, inhibition du développement et déformations des membres et du crâne. Compte tenu de l'effet ocytocique, il y a un risque d'avortement.
Etant donné les similitudes chimiques entre la quinine et la quinidine, un traitement par la quinidine n'est pas recommandé pendant la grossesse.
La quinidine passe dans le lait maternel. Aux concentrations thérapeutiques, il n'y a pas lieu de craindre des conséquences pour l'enfant.
Effet sur l'aptitude à la conduite et l'utilisation de machinesLes patients doivent connaître leur réaction au médicament avant de conduire un véhicule ou d'utiliser une machine.
Compte tenu de ses possibles effets indésirables, ce médicament peut perturber la capacité de réaction, l'aptitude à la conduite automobile et l'aptitude à l'utilisation d'outils et de machines.
Effets indésirablesLes effets indésirables au niveau du tractus gastro-intestinal sont fréquents et se manifestent chez environ 30% des patients.
Troubles du sang et de la circulation lymphatique
Très rarement (<1/10'000): thrombocytopénie, pancytopénie, agranulocytose, anémie hémolytique.
Troubles du système immunitaire
Rarement (>1/10'000; <1/1000): fièvre.
Troubles du système nerveux
Rarement (>1/10'000; <1/1000): céphalées, fatigue et vertiges.
Troubles oculaires
Rarement (>1/10'000; <1/1000): troubles visuels.
Troubles de l'oreille
Rarement (>1/10'000; <1/1000): bourdonnements d'oreille.
Troubles cardiovasculaires
Souvent (>1/100; <1/10): arythmies telles que tachycardie ventriculaire, la plupart du temps sous forme de torsades-de-pointes ou de fibrillation ventriculaire.
Rarement (>1/10'000; <1/1000): hypotension et bradycardie, pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque.
Troubles vasculaires
Rarement (>1/10'000; <1/1000): vascularite.
Troubles gastro-intestinaux
Très souvent ( Â≥30%): diarrhée, nausée et vomissement.
Troubles hépato-biliaires
Très rarement (<1/10'000): hépatite.
Troubles cutanés
Rarement (>1/10'000; <1/1000): urticaire, exanthème.
Très rarement (<1/10'000): photosensibilisation, syndrome lupoïde.
Troubles musculosquelettiques
Très rarement (<1/10'000): myalgies, arthralgies.
SurdosageSymptômes
Flou visuel, surdité, faiblesse, vertiges, bourdonnements d'oreille, céphalées, hypotension, nausée, vomissement et diarrhée peuvent apparaître à des degrés divers.
Un surdosage peut provoquer un élargissement du complexe QRS, un bloc AV, des extrasystoles, une tachycardie ventriculaire paroxystique, un bloc intraventriculaire, une fibrillation ventriculaire et une asystolie.
Les réactions d'hypersensibilité graves peuvent se manifester sous la forme d'une dyspnée et d'un collapsus vasculaire. Sédation et convulsions peuvent également se présenter.
Traitement
Interruption du traitement dès les premiers signes de surdosage.
Blocage de la résorption de la quinidine absorbée par administration d'eau, de lait ou de charbon actif, puis lavage gastrique ou émétique.
Autres mesures de soutien individuelles.
Propriétés/EffetsCode ATC: C01BA01
La quinidine atténue l'excitabilité, l'automatisme et la vitesse de conduction au niveau de l'oreillette, du noeud AV et des ventricules, et prolonge la durée du potentiel d'action et la phase réfractaire effective (classe I A de Vaughan Williams et Harrison). Ces effets sont probablement dus à sa liaison aux «canaux rapides du sodium» au niveau des membranes cellulaires, résultant en un ralentissement de l'ascension du potentiel d'action (phase 0), avec pour conséquence un ralentissement de la conduction et un frein à l'automatisme des fibres de Purkinje (phase 4). Cet effet est nettement atténué lorsque la concentration de potassium extracellulaire est basse, et potentialisé lorsqu'elle est augmentée.
Les effets électrophysiologiques directs de la quinidine sont modifiés par un effet anticholinergique relativement prononcé, particulièrement marqué aux concentrations plasmatiques faibles. La fréquence du noeud sinusal et la vitesse de conduction au niveau du noeud AV peuvent donc s'en trouver augmentées.
Aux concentrations plasmatiques thérapeutiques, la quinidine prolonge les intervalles PQ, QRS et QT (voir également sous «Mise en garde et précautions»).
L'effet inotrope négatif de la quinidine est sans importance aux concentrations thérapeutiques, pour autant que la contractilité n'est pas diminuée. Mais en cas d'insuffisance myocardique, une insuffisance cardiaque peut être déclenchée.
La quinidine a un certain effet vasodilatateur, elle abaisse donc la résistance vasculaire périphérique.
PharmacocinétiqueAbsorption
Après administration orale, la biodisponibilité de la quinidine est de 70-80%. Sa résorption n'est pas influencée par la prise concomitante de nourriture.
Distribution
Le volume de distribution est d'environ 3 l/kg, la liaison aux protéines plasmatiques de 70-95%.
Métabolisme
La quinidine est métabolisée dans le foie à raison de 80-90%. Ses métabolites principaux sont la 2-hydroxy-quinidine et la 2'-hydroxy-quinidine.
Élimination
La quinidine est éliminée en quasi totalité par les reins, dont 10-20% sous forme inchangée. Une urine alcaline prolonge le temps d'élimination.
La demi-vie biologique à la phase d'élimination est d'env. 6-8 heures. Elle est prolongée à plus de 30 heures dans la cirrhose du foie.
Les concentrations plasmatiques thérapeutiques efficaces ont été mesurées à 1-6 mg/l (3-18 µmol/l).
La forme galénique des comprimés retard Duriles assure une libération progressive du principe actif, et abaisse les pics de concentration plasmatique. Par rapport aux comprimés standard, la phase de résorption est prolongée, permettant d'obtenir un effet plus constant, prolongé, et de diminuer le nombre des prises journalières nécessaires. Le pic de concentration sérique est atteint quatre heures après la prise de Kinidin-Duriles. La prise régulière de quinidine réduit le risque de réapparition d'une arythmie.
Le vecteur dans lequel est incorporé le principe actif est insoluble dans les sucs gastro-intestinaux. Il se fragmente normalement en petites particules après la libération du médicament. Le vecteur vide peut parfois se retrouver intact dans les selles. Ce qui n'influence en rien l'efficacité du médicament.
Données précliniquesLes études de toxicité menées après administration répétée chez le rat montrent que la posologie orale de quinidine est limitée par sa toxicité sur le SNC, dont les principaux signes cliniques sont les convulsions, la sédation et le météorisme.
Pour l'instant, il n'existe aucun compte rendu d'étude de la toxicité de la quinidine sur la reproduction. La quinidine traverse la barrière placentaire. Les concentrations sériques foetales sont similaires aux concentrations sériques maternelles. L'utilisation de ce médicament est considérée comme relativement inoffensive pour le foetus. Aux doses fortes, la quinidine exerce un effet ocytocique, ce qui peut aboutir à un avortement.
On n'a pas mené d'études de cancérogénicité, mais les études effectuées in vitro ne montrent pas de potentiel mutagène.
Remarques particulièresIncompatibilités
Non pertinent.
Stabilité
Les comprimés retard de Kinidin-Duriles se conservent jusqu'à la date de péremption imprimée sur le conditionnement.
Remarques concernant le stockage
Conserver les comprimés retard de Kinidin-Duriles à température ambiante (15-25 °C) et hors de la portée des enfants.
Estampille34156 (Swissmedic).
Titulaire de l'autorisationAstraZeneca SA, 6301 Zug.
Mise à jour de l'informationSeptembre 2002.
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