OEMédCompositionPrincipe actif: bromure de pancuronium.
Excipients: acétate de sodium, chlorure de sodium, acide acétique (E260), eau pour préparations injectables.
Forme galénique et quantité de principe actif par unitéSolution injectable.
1 ml de Pavulon contient 2 mg de bromure de pancuronium.
Indications/Possibilités d’emploiPavulon est indiqué comme adjuvant de l’anesthésie générale pour faciliter l’intubation trachéale et provoquer un relâchement de la musculature squelettique pendant les opérations de durée moyenne ou longue.
Posologie/Mode d’emploiPavulon ne doit être administré que par des cliniciens expérimentés familiarisés avec l’utilisation et l’action de ce médicament ou sous leur surveillance.
Pour surveiller le blocage neuromusculaire et la phase de récupération, il est recommandé d’effectuer régulièrement des contrôles neuromusculaires.
Comme pour tous les myorelaxants, la posologie de Pavulon doit être déterminée individuellement pour chaque patient. Pour fixer la dose, il faut tenir compte des méthodes d’anesthésie, de la durée prévue de l’intervention, des interactions éventuelles avec d’autres médicaments administrés avant ou pendant l’anesthésie et de l’état général du patient.
Les anesthésiques volatils renforcent l’action myorelaxante de Pavulon. Cependant, cette potentialisation ne devient cliniquement significative au cours de l’anesthésie que lorsque les anesthésiques volatils ont atteint les concentrations tissulaires nécessaires pour cette interaction. Si des anesthésiques volatils sont administrés en même temps que Pavulon, il faut ajuster les doses de Pavulon soit en diminuant les doses d’entretien et en espaçant les intervalles d’administration de ces doses, soit – au cours des interventions chirurgicales longues (de plus d’une heure) – en diminuant le débit de perfusion.
Les posologies ci-dessous sont proposées à titre indicatif pour les adultes, pour l’intubation trachéale et pour obtenir un relâchement musculaire lors des interventions de durée courte ou longue.
Intubation trachéale
La dose standard d’intubation pour une anesthésie de routine est de 0,08–0,1 mg de bromure de pancuronium par kilo de poids. On obtient des conditions d’intubation satisfaisantes en l’espace de 90–120 secondes avec une dose de 0,1 mg/kg de poids et en l’espace de 120–180 secondes avec une dose de 0,08 mg/kg. Le délai écoulé entre l’administration du médicament et la récupération de 25% de l’amplitude initiale des contractions musculaires est d’environ 75 minutes après l’administration d’une dose de 0,08 mg/kg et d’environ 100 minutes après l’administration d’une dose de 0,1 mg/kg de bromure de pancuronium.
Dose d’entretien
La dose d’entretien recommandée est de 0,01–0,02 mg de bromure de pancuronium par kilo de poids. Pour limiter les effets cumulatifs, il ne faut administrer les doses d’entretien de Pavulon que lorsque l’amplitude des contractions est revenue à 25% de la valeur initiale.
Posologie après intubation avec du suxaméthonium
La dose recommandée est de 0,04–0,06 mg/kg. A ces doses, le délai écoulé entre l’administration et la récupération de 25% de l’amplitude initiale des contractions musculaires est d’environ 22 à 35 minutes, selon la dose de suxaméthonium administrée.
Il faut attendre la disparition des effets cliniques du chlorure de suxaméthonium avant d’administrer Pavulon.
Posologies particulières
Les doses d’intubation et d’entretien peuvent être les mêmes que pour les patients plus jeunes (0,08–0,1 mg/kg et 0,01–0,02 mg/kg). En raison de modifications dans le mécanisme pharmacocinétique, la durée d’action est allongée chez les patients âgés – par comparaison aux patients plus jeunes. La cause en est un allongement de la demi-vie due à une réduction de la fonction rénale chez les personnes âgées.
Posologie en pédiatrie
Des études cliniques montrent que la dose requise chez le nouveau-né (0 à 1 mois) et le nourrisson (1–12 mois) est comparable à celle de l’adulte. Chez les nouveau-nés, la sensibilité aux myorelaxants est particulière; c’est pourquoi la dose initiale recommandée est de 0,01–0,02 mg par kilo de poids. On a rapporté qu’il fallait augmenter la dose (environ 25%) chez les enfants (de 1 à 14 ans).
Ces différences s’expliquent très vraisemblablement par la sensibilité particulière des nouveau-nés et nourrissons, par des différences sur le plan du volume de distribution (un nouveau-né a 44% de liquide extracellulaire et un enfant âgé d’un an en a 26%) et par des proportions différentes de masse musculaire (la proportion de masse musculaire augmente de 25% pendant la croissance entre 1 an et 15 ans, pour atteindre 42 %).
Posologie en cas de surcharge pondérale/obésité
Quand on utilise Pavulon chez des patients présentant une surcharge pondérale ou une obésité (poids corporel dépassant de 30% ou plus le poids idéal), il est recommandé de réduire les doses sur la base de la masse corporelle maigre (poids sans graisse).
Mode d’administration
Pavulon est exclusivement administré par voie intraveineuse, de préférence sous la forme d’une injection en bolus, de préférence dans la tubulure d’une perfusion en cours (voir aussi «Remarques particulières/Remarques concernant la manipulation»).
Contre-indicationsHypersensibilité au pancuronium, au bromure ou à l’un des excipients conformément à la composition du produit.
Mises en garde et précautionsPavulon ne doit être administré que par des cliniciens expérimentés familiarisés avec son action ou sous leur contrôle.
Etant donné que le bromure de pancuronium provoque une paralysie des muscles respiratoires, il faut poursuivre la ventilation assistée jusqu’au rétablissement de la ventilation spontanée.
Comme pour d’autres agents de blocage neuromusculaire, une curarisation résiduelle (plus fréquente qu’avec les substances à action plus courte) a été rapportée pour le bromure de pancuronium. Pour éviter les complications d’une curarisation résiduelle, les patients ne doivent être extubés que lorsque la récupération du bloc neuromusculaire est suffisante. D’autres facteurs pouvant conduire après l’extubation dans la phase post-opératoire à un allongement du bloc neuromusculaire (notamment les interactions médicamenteuses ou l’état de santé du patient) doivent également être pris en considération. En particulier chez les patients chez lesquels la probabilité d’une curarisation résiduelle est accrue, il convient d’envisager une antagonisation du bloc neuromusculaire à la fin de l’intervention puis un monitorage neuromusculaire.
Des réactions anaphylactiques sont possibles après l’administration d’agents de blocage neuromusculaire (curarisants). Des réactions allergiques croisées ayant été rapportées, des mesures de précaution doivent toujours être prises pour le traitement de ces réactions, en particulier en cas d’antécédents de réactions anaphylactiques aux myorelaxants.
Les données disponibles sont insuffisantes pour que l’on puisse recommander l’usage de Pavulon en soins intensifs. En général, après l’utilisation prolongée de myorelaxants en réanimation, on a observé une paralysie et/ou une faiblesse musculaire squelettique prolongée. Pour éviter un éventuel allongement du bloc neuromusculaire et/ou un surdosage, il est très vivement recommandé de surveiller la transmission neuromusculaire pendant l’utilisation des myorelaxants. Les patients doivent en outre recevoir un traitement analgésique et sédatif approprié. Il faut aussi que les myorelaxants soient administrés par des médecins expérimentés, connaissant très bien les effets du médicament et les méthodes appropriées de surveillance neuromusculaire, ou sous le contrôle de tels spécialistes. Enfin, il faut toujours ajuster la dose cas par cas en fonction de l’effet.
Etant donné que le bromure de pancuronium peut causer une augmentation de la fréquence cardiaque, le produit doit être utilisé avec précaution chez les patients chez lesquels une tachycardie doit être évitée (par exemple en cas de maladies cardiovasculaires) (voir «Effets indésirables»).
La survenue d’une myopathie après utilisation pendant une période prolongée de myorelaxants non dépolarisants en soins intensifs et en association avec des corticostéroïdes a été fréquemment observée. La durée d’utilisation des myorelaxants doit donc être réduite à un minimum chez les patients recevant des myorelaxants et des corticostéroïdes.
Les maladies suivantes peuvent modifier la pharmacocinétique et/ou la pharmacodynamie du pancuronium:
Insuffisance rénale
Etant donné que le pancuronium est essentiellement éliminé par excrétion rénale, sa demi-vie d’élimination est allongée et sa clairance plasmatique diminuée en cas d’insuffisance rénale. L’allongement de la demi-vie en cas d’insuffisance rénale peut s’accompagner d’un allongement de la durée du bloc neuromusculaire. Chez ces patients la vitesse de récupération après le blocage neuromusculaire peut également être diminuée.
Maladies du foie et/ou des voies biliaires
Bien que le foie ne joue qu’un faible rôle dans l’élimination du pancuronium, on a constaté des altérations pharmacocinétiques assez importantes chez des patients atteints d’affections hépatiques. On peut noter une résistance à l’effet de blocage neuromusculaire du pancuronium étant donné qu’en cas de maladie hépatique, une augmentation considérable (jusqu’à 50%) du volume de distribution du médicament est possible. En même temps, les maladies du foie et/ou des voies biliaires peuvent allonger la demi-vie d’élimination du pancuronium et allonger le délai de récupération après le blocage neuromusculaire. Si le pancuronium est utilisé chez ces patients, il faut penser à la possibilité d’allongement du délai d’action, d’augmentation de la dose totale requise et d’allongement de la durée du bloc neuromusculaire et du délai de récupération.
Allongement du temps de circulation
Lorsqu’il existe un allongement du temps de circulation (par exemple maladies cardiovasculaires, âge avancé et états oedémateux qui provoquent une augmentation du volume de distribution), il peut y avoir une augmentation du délai d’action.
Maladies neuromusculaires
Comme tous les autres myorelaxants, Pavulon doit être utilisé avec une extrême prudence chez les patients atteints de maladies neuromusculaires et après une poliomyélite; en effet, chez ces patients, l’ampleur et la nature du blocage neuromusculaire peuvent être très variables. En cas de myasthénie grave connue ou de syndrome pseudo-myasthénique (syndrome de Lambert-Eaton), de faibles doses de bromure de pancuronium ont parfois de puissants effets. Dans ces cas, il faut ajuster la dose en conséquence.
Hypothermie
Lors des opérations réalisées en hypothermie, l’effet curarisant du pancuronium est renforcé et la durée d’action est allongée.
Obésité
Chez les patients obèses, un surdosage relatif avec allongement de la durée d’action et ralentissement du délai de récupération spontanée est observé si les doses sont calculées sur la base du poids réel. Il convient donc de diminuer la posologie chez ces patients (voir «Posologie/Mode d’emploi»).
Brûlures
On sait que les brûlés peuvent présenter une résistance aux myorelaxants non dépolarisants. La posologie doit être adaptée à chaque patient.
Anomalies pathologiques qui peuvent renforcer l’effet de Pavulon
Hypokaliémie (par exemple après des vomissements intenses, en cas de diarrhée, de traitement digitalique et de traitement diurétique), hypermagnésiémie, hypocalcémie (après des transfusions massives), hypoprotéinémie, déshydratation, acidose, hypercapnie, cachexie. Il faut donc corriger au mieux les désordres électrolytiques graves, les anomalies du pH sanguin ou la déshydratation.
InteractionsLes médicaments ci-après peuvent modifier l’intensité et/ou la durée de l’effet des myorelaxants non dépolarisants:
Effet d’autres médicaments sur Pavulon
Les anesthésiques volatils halogénés (p.ex. enflurane, isoflurane, sévoflurane, desflurane, halothane) renforcent l’action myorelaxante de Pavulon. Cet effet se manifeste uniquement à la dose d’entretien (voir «Posologie/Mode d’emploi»). La levée du bloc neuromusculaire par des anticholinestérasiques peut aussi être inhibée.
Suxaméthonium (voir «Posologie/Mode d’emploi»).
L’utilisation de corticostéroïdes et de Pavulon en soins intensifs pendant une longue durée peut conduire à un allongement de la durée du bloc neuromusculaire ou à une myopathie (voir «Mises en garde et précautions» et «Effets indésirables»).
Autres médicaments
Antibiotiques: aminosides, lincosamides et antibiotiques polypeptidiques, acylamino-pénicilline.
Diurétiques, quinidine, quinine, sels de magnésium, inhibiteurs des canaux calciques, sels de lithium, anesthésiques locaux (lidocaïne i.v., bupivacaïne épidurale) et administration aiguë de phénytoïne ou de β-bloquants.
Des cas de recurarisation ont été signalés après administration post-opératoire des substances suivantes: aminosides, lincosamides, antibiotiques polypeptidiques et acylamino-pénicilline. Quinidine, quinine et sels de magnésium (voir «Mises en garde et précautions»).
Réduction de l’effet
Traitement continu préalable par la phénytoïne ou la carbamazépine.
Effets variables
L’association d’autres myorelaxants non dépolarisants à Pavulon peut atténuer ou accentuer le bloc neuromusculaire. Cet effet dépend de l’ordre dans lequel ces substances sont administrées et du myorelaxant utilisé.
L’utilisation de suxaméthonium après l’administration de Pavulon peut renforcer ou atténuer l’action myorelaxante de Pavulon.
Effet de Pavulon sur d’autres médicaments
L’association de Pavulon et de lidocaïne peut raccourcir le délai d’action de la lidocaïne.
La durée d’action du mivacurium peut être allongée en cas d’utilisation en association avec Pavulon en raison d’une diminution de l’activité de la cholinestérase plasmatique.
Grossesse/AllaitementIl n’existe pas d’études contrôlées menées chez l’animal ou chez des femmes enceintes. Le risque potentiel pour l’être humain est inconnu. Il ne faut pas administrer ce médicament pendant la grossesse, sauf nécessité impérieuse.
Des études ont montré l’innocuité de l’emploi de Pavulon lors des césariennes. Pavulon n’altère ni le score d’Apgar, ni le tonus musculaire foetal, ni l’adaptation cardio-respiratoire. Des dosages de Pavulon dans des échantillons de sang du cordon montrent que Pavulon ne traverse que très peu le placenta. Aucun événement indésirable cliniquement notable n’a été observé chez le nouveau-né.
Chez les patientes traitées par du sulfate de magnésium en raison d’une toxémie gravidique, la neutralisation du bloc neuromusculaire induit par Pavulon peut être incomplète. En effet, les sels de magnésium renforcent le bloc neuromusculaire. Dans ces cas, il faut réduire la posologie.
Il n’existe pas d’informations concernant l’utilisation pendant l’allaitement. Il ne faut pas administrer ce médicament pendant l’allaitement, sauf nécessité impérieuse.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesEn raison de sa durée d’action plus longue que celle d’autres myorelaxants, le pancuronium est à éviter autant que possible pour l’anesthésie chez les patients ambulatoires. La diminution de l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines ne résulte pas seulement de l’administration du myorelaxant, mais aussi de l’administration simultanée d’analgésiques narcotiques et de sédatifs. Les mesures de précaution habituelles après une anesthésie générale doivent donc être prises: le patient ne doit pas conduire de véhicules ni utiliser de machines pendant au moins 24 heures après une anesthésie d’une durée maximale d’une heure et pendant au moins 48 heures après une anesthésie de 1 à 2 heures.
Effets indésirablesDes modifications de la fonction vitale et un bloc neuromusculaire comptent parmi les effets indésirables survenant d’une manière générale.
Lors de la surveillance effectuée après la mise sur le marché, les effets indésirables sévères les plus fréquents qui ont été rapportés sont des réactions anaphylactiques et anaphylactoïdes, et les symptômes qui les accompagnent. Voir aussi les explications suivantes à cette rubrique.
Réactions anaphylactiques
Des réactions anaphylactiques graves aux myorelaxants, y compris à Pavulon, ont été rapportées, mais elles sont très rares. Exemples de réactions anaphylactiques/anaphylactoïdes: bronchospasmes, modifications cardiovasculaires (p.ex. hypotension artérielle, tachycardie, collapsus circulatoire, choc) et manifestations cutanées (p.ex. angioedèmes, urticaire). Ces réactions ont été mortelles dans quelques cas. De graves réactions pouvant survenir, les mesures de précaution nécessaires doivent toujours être prises.
Les myorelaxants peuvent induire la libération d’histamine aux niveaux local et systémique. Il convient de prêter attention à l’apparition de prurit et de réactions érythémateuses au site d’injection et/ou de réactions histaminoïdes (anaphylactoïdes) généralisées (voir aussi plus haut «Réactions anaphylactiques»).
Des études expérimentales du Pavulon en injections intradermiques ont montré que ce médicament n’induisait qu’une faible libération locale d’histamine. Des études contrôlées menées chez l’homme n’ont pas révélé d’augmentation significative des taux plasmatiques d’histamine après l’administration de Pavulon.
Blocage neuromusculaire prolongé
L’effet indésirable le plus fréquent des produits de la classe des myorelaxants non dépolarisants est un allongement de l’action pharmacologique du médicament au-delà du temps nécessaire. La nature et l’ampleur de la réaction sont très variables. Il peut s’agir d’une simple faiblesse de la musculature squelettique jusqu’à un blocage neuromusculaire prolongé de la musculature squelettique qui conduit à une insuffisance respiratoire et une apnée.
L’apparition d’une myopathie a été rapportée après l’utilisation de différents myorelaxants en soins intensifs en association avec des corticostéroïdes (voir «Mises en garde et précautions» et «Interactions»).
Occasionnels/rares: <1/100, >1/10’000; très rares: <1/10’000
Très rares: Hypersensibilité, réactions anaphylactiques, réactions anaphylactoïdes, choc anaphylactique, choc anaphylactoïde.
Affections du système nerveux
Très rares: Paralysie flasque.
Affections cardiaques
Occasionnels: Tachycardie.
Affections vasculaires
Occasionnels: Hypotension, hypertension.
Très rares: Collapsus circulatoire, choc, flush.
Affections respiratoires
Très rares: Bronchospasmes.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Très rares: Oedème angioneurotique, urticaire, éruption cutanée, éruption érythémateuse.
Affections musculo-squelettiques
Très rares: Faiblesse musculaire¹, myopathie stéroïdienne¹.
Troubles généraux et réactions au site d’administration
Occasionnels: Effet nul, augmentation/diminution de l’effet.
Très rares: Oedème de la face, douleurs au site d’injection, réactions au site d’injection.
Lésions, intoxications
Occasionnels: Allongement du bloc neuromusculaire, allongement du délai de récupération après l’anesthésie.
Très rares: Complications respiratoires pendant l’anesthésie.
¹ La fréquence a été estimée à partir des informations recueillies après la mise sur le marché et dans la littérature.
Complications pulmonaires post-opératoires
Une étude clinique publiée rapporte que chez des patients ayant présenté une curarisation résiduelle sous pancuronium, les complications pulmonaires post-opératoires étaient plus fréquentes que chez les patients sans curarisation résiduelle. Il est donc important d’éviter une curarisation résiduelle (voir «Mises en garde et précautions»).
Effets indésirables d’ordre oculaire
Il ressort de la littérature que, quelques minutes après l’administration de pancuronium, on constate une diminution significative de la pression intraoculaire – que celle-ci soit normale ou excessive – ainsi qu’un myosis. Pavulon peut donc atténuer l’augmentation de la pression intraoculaire induite par la laryngoscopie et l’intubation endotrachéale. De ce fait, Pavulon peut aussi être utilisé lors des opérations oculaires.
Effets indésirables d’ordre cardio-vasculaire
Les effets cardio-vasculaires du pancuronium sont mineurs; ils consistent en une augmentation modérée de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle moyenne et du débit cardiaque. Ces effets sont dus à la légère action vagolytique cardiosélective du médicament. Il faut tenir compte de cet effet vagolytique du pancuronium quand on utilise des doses supérieures aux doses recommandées et surtout lors de la fixation de la posologie et/ou de l’emploi de vagolytiques pour la prémédication ou à l’induction de l’anesthésie. Du fait de son action vagolytique, le pancuronium neutralise l’effet cardiodépresseur de certains anesthésiques volatils. L’emploi de pancuronium permet en outre de corriger la bradycardie provoquée par certains anesthésiques et analgésiques puissants.
SurdosageEn cas de surdosage et de bloc neuromusculaire prolongé, il faut maintenir la ventilation assistée et administrer des doses suffisantes d’antidote, à savoir un inhibiteur de la cholinestérase (par exemple néostigmine, pyridostigmine, édrophonium).
Si l’administration d’un inhibiteur de l’acétylcholinestérase se montre inefficace, il faut poursuivre l’assistance respiratoire jusqu’au rétablissement de la respiration spontanée. L’administration de doses répétées d’inhibiteurs de l’acétylcholinestérase peut être dangereuse.
Propriétés/EffetsCode ATC: M03AC01
Le pancuronium est un agent de blocage neuromusculaire non dépolarisant. Pavulon interrompt la transmission de l’influx entre la terminaison nerveuse motrice et le muscle strié. Il agit à cet endroit comme un antagoniste compétitif du neurotransmetteur acétylcholine. Contrairement aux myorelaxants dépolarisants tels que le suxaméthonium, Pavulon ne provoque pas de fasciculations musculaires.
Pharmacodynamie/Efficacité clinique
Le pancuronium est dénué d’activité hormonale. Il exerce un léger effet vagolytique qui est dose-dépendant. Aux doses utilisées en clinique, il n’a pas d’effet ganglioplégique. La DE(dose requise pour réduire de 95% l’amplitude des contractions musculaires) est d’environ 0,06 mg de bromure de pancuronium par kilo de poids corporel. L’administration d’inhibiteurs de la cholinestérase tels que néostigmine, pyridostigmine ou édrophonium neutralise l’effet du pancuronium.
En l’espace de 2–4 minutes, on obtient une paralysie musculaire généralisée qui convient pour toutes les interventions. L’administration intraveineuse de 0,1 mg de bromure de pancuronium par kilo permet d’obtenir des conditions d’intubation satisfaisantes au bout de 90–120 secondes. A cette dose, la durée d’action clinique (délai écoulé jusqu’à la récupération spontanée de 25% de l’amplitude initiale des contractions) est d’environ 100 minutes.
La durée d’action globale (délai écoulé jusqu’à la récupération de 90% de l’amplitude initiale des contractions) est de 120–180 minutes. Avec des doses plus faibles de bromure de pancuronium, le délai d’action est plus long et la durée d’action plus courte.
PharmacocinétiqueLe volume (apparent) de distribution de Pavulon est de 180–290 ml/kg à l’état d’équilibre. Cela correspond à peu près au volume extracellulaire. Chez le nouveau-né, celui-ci est deux fois plus important qu’après l’âge de 1 an.
Métabolisme
La transformation métabolique consiste essentiellement en une désacétylation, ce qui donne naissance à du 3-OH pancuronium et, dans une moindre mesure, à du 17-OH et du 3,17-di-OH pancuronium. Les métabolites ne contribuent pas notablement à l’effet.
Elimination
Pavulon est essentiellement excrété par voie rénale. Environ 40–70% de la dose initiale sont retrouvés sous forme inchangée dans les urines. 5–15% sont éliminés dans la bile. Moins de 5% sont éliminés dans les urines sous la forme de 17-OH et de 3,17-di-OH pancuronium et environ 20% sont éliminés dans les urines et dans la bile sous la forme de 3-OH pancuronium. La clairance plasmatique du pancuronium est de 0,8–3,0 ml/min par kilo de poids et la demi-vie d’élimination plasmatique de 110–190 minutes.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Chez les patients âgés, la clairance plasmatique est réduite par suite d’une réduction de l’excrétion rénale.
Insuffisance rénale
En cas d’insuffisance rénale, la demi-vie d’élimination plasmatique peut être multipliée par 4.
Insuffisance hépatique
En cas d’insuffisance hépatique, la demi-vie d’élimination plasmatique et le volume de distribution sont augmentés d’environ 50%. En cas de blocage de la fonction biliaire, la clairance peut également diminuer.
Données précliniquesDes études menées chez des animaux n’ont pas montré de résultats notables concernant le Pavulon.
Remarques particulièresComme de nombreux autres médicaments, Pavulon est incompatible avec le thiopental.
Il ne faut pas mélanger Pavulon à d’autres solutions ou médicaments dans la même seringue ou le même flacon de perfusion, sauf s’il s’agit de solutions dont la compatibilité avec Pavulon est formellement établie (voir plus loin).
Quand Pavulon est administré avec le même dispositif de perfusion que d’autres médicaments, il faut veiller à rincer soigneusement ce dispositif (par exemple avec du NaCl à 0,9%). Cela vaut tout particulièrement quand on administre Pavulon et des médicaments qui ont fait preuve d’une incompatibilité avec Pavulon ou dont la compatibilité avec Pavulon n’est pas démontrée.
Compatibilités
Pavulon à une concentration de 2,0 mg/ml est compatible avec:
– soluté injectable de chlorure de sodium à 0,9%;
– soluté de glucose anhydre à 5%;
– soluté injectable de Ringer-lactate.
Stabilité
Ce médicament ne doit pas être utilisé au delà de la date de péremption imprimée sur l’emballage (et les ampoules) avec la mention «EXP.». Pavulon ne contient pas de conservateur. Pour des raisons microbiologiques, Pavulon doit être utilisé immédiatement après ouverture des ampoules et les ampoules ouvertes qui ne sont pas utilisées doivent être jetées.
Remarques concernant le stockage
Conserver Pavulon au réfrigérateur (2–8 °C) et à l’abri de la lumière.
Numéro d’autorisation35270 (Swissmedic).
Titulaire de l’autorisationEssex Chemie AG, Lucerne.
Mise à jour de l’informationOctobre 2008.
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