Mises en garde et précautionsAprès un examen physique détaillé au début du traitement, le patient doit être surveillé étroitement pour étudier l’effet de Priadel retard. Une analyse sérique du lithium hebdomadaire est nécessaire au début du traitement. Si le traitement est poursuivi, le taux de lithium doit être déterminé tous les 2 ou 3 mois.
En cas de brève interruption (non sans risque pour le patient), la dose quotidienne doit être réduite de manière à ce que le taux de lithium sérique ne descende pas sous la limite thérapeutique inférieure de 0,6 mmol/l.
Avant d'initier un traitement au lithium, il faut impérativement effectuer une analyse sanguine complète incluant des tests de la fonction thyroïdienne (T4 et TSH), une mesure de la créatinine sérique (ou détermination de la clairance de la créatinine) et un sédiment urinaire. Le poids doit être contrôlé. Le lithium peut influencer les ondes T de l’électrocardiogramme. Chez certaines personnes, un électrocardiogramme doit être prévu avant l'initiation du traitement au lithium. Une surveillance par la chimie du sang et clinique régulière de la fonction thyroïdienne dans le cadre d’un traitement au lithium continu est indispensable pour détecter d’éventuels troubles thyroïdiens iatrogènes.
Un traitement au lithium chronique peut être associé à une baisse de la capacité de concentration des reins, qui s’exprime parfois sous forme de diabète insipide néphrogénique avec polyurie et polydipsie ou de néphrose. Il est donc recommandé de contrôler un possible trouble de la fonction rénale (réabsorption de l’eau) en mesurant le taux de sodium sérique. Chez les patients présentant ces symptômes, il convient d'être prudent afin d'éviter une déshydratation pour empêcher une rétention de lithium toxique.
Une néphrite tubulo-interstitielle a été observée très rarement pendant un traitement chronique. Étant donné que cette néphrite peut être irréversible, il est recommandé de contrôler régulièrement la fonction rénale pendant le traitement au lithium.
Traitement combiné
Les patients traités simultanément avec des neuroleptiques doivent être étroitement surveillés à la recherche de symptômes précoces de neurotoxicité. Si ces symptômes apparaissent, le traitement doit être interrompu immédiatement. Dans des cas extrêmement rares, l’administration simultanée de lithium et de neuroleptiques peut causer un syndrome encéphalopathique (caractérisé par un délire, des convulsions ou une incidence accrue de symptômes extrapyramidaux), qui peut être semblable ou identique à un syndrome malin des neuroleptiques. Dans certains cas, des lésions cérébrales irréversibles sont apparues.
Les diurétiques ne doivent être prescrits qu’avec précautions pendant le traitement au lithium (voir « Interactions »). La concentration de lithium devrait être déterminée à des intervalles plus courts et la dose adaptée en fonction.
Traitement par électrochocs
Le lithium doit être arrêté 2 jours avant le début du traitement par électrochocs afin de réduire le risque de délire pouvant se produire en cas de combinaison de ces deux traitements.
Avant une anesthésie générale, il est recommandé d’arrêter le lithium 2 à 3 jours avant l’intervention.
Toxicité
La toxicité du lithium est étroitement liée à la concentration sérique de lithium et apparaît à partir d’une concentration de 1,5 mmol/l, bien que chez les personnes particulièrement sensibles, des symptômes de toxicité puissent également apparaître avec des taux sanguins thérapeutiques. Le traitement devrait être interrompu dès les premiers signes d'une toxicité. Les symptômes de toxicité incluent :
Troubles gastro-intestinaux, par ex. diarrhée, vomissements et déshydratation.
Troubles neurologiques, par ex. ataxie, tremblements, hypertonie, contractions musculaires involontaires, hyperréflexie, troubles de la parole, acouphènes, confusion, somnolence et nystagmus.
Une insuffisance rénale aiguë a été signalée dans de rares cas lors d'une intoxication au lithium.
Modifications de l’ECG : ondes T aplaties ou inversées ; prolongation de l’intervalle QT.
Dans les cas graves, des convulsions, un coma ou la mort sont possibles.
Tumeurs rénales : Chez les patients ayant une grave insuffisance rénale qui ont pris du lithium pendant plus de 10 ans, des cas de microkystes, d’oncocytomes et de carcinomes des tubes collecteurs de Bellini des reins ont été signalés (voir « Effets indésirables »). Chez ces patients, il est recommandé d’effectuer régulièrement une échographie rénale, même après l’arrêt du lithium. Le patient doit consulter un médecin dès les premiers signes de toxicité. En outre, le taux de lithium doit être déterminé.
Réabsorption de sodium et de potassium
Au début du traitement, le lithium diminue la réabsorption rénale de sodium et de potassium, qui peut causer l’élimination du sodium. Normalement, l’élimination du sodium et du potassium devrait cependant atteindre à nouveau les valeurs basales d’avant le traitement dans un délai d'une semaine.
Il faut indiquer aux patients en ambulatoire ou aux membres de leur famille
•que le patient doit immédiatement arrêter le traitement au lithium et contacter le médecin si les symptômes suivants apparaissent : polydipsie, polyurie ou signes cliniques d'une toxicité du lithium,
•qu’une absorption de sel et d’eau suffisante est nécessaire,
•que le patient ne doit pas faire de régime, l’alimentation doit contenir la quantité de sel habituelle et le patient doit ingérer des quantités de liquide régulières,
•que le médicament doit être pris à l'heure déterminée. Si une dose a été oubliée, le patient ne doit pas la prendre et doit attendre l'heure prescrite pour prendre la dose suivante. Il ne faut pas prendre de double dose pour compenser les doses oubliées.
La tolérance au lithium est la plus élevée pendant la phase maniaque aiguë et baisse après la diminution des symptômes maniaques.
Les facteurs suivants peuvent réduire l’élimination rénale du lithium et déclencher une toxicité :
•vomissements,
•diarrhée,
•infections concomitantes,
•déshydratation, transpiration excessive,
•autres médicaments (voir « Interactions »).
Syndrome de Brugada
Le lithium peut révéler ou aggraver le syndrome de Brugada, une maladie héréditaire des canaux sodiques cardiaques, présentant des anomalies caractéristiques à l’ECG (un bloc de branche droit et une élévation du segment ST dans les dérivations précordiales droites), qui peut entraîner un arrêt cardiaque ou une mort subite. Le lithium ne doit pas être administré chez les patients ayant un syndrome de Brugada connu ou des antécédents familiaux de syndrome de Brugada. La prudence est recommandée chez les patients ayant des antécédents familiaux d’arrêt cardiaque ou de mort subite.
Chirurgies bariatriques
Chez les patients ayant subi une chirurgie bariatrique, une dose d’entretien inférieure de lithium peut être nécessaire. Les concentrations de lithium doivent être étroitement surveillées en raison du risque de toxicité du lithium jusqu’à la stabilisation du poids.
Patients âgés
Le lithium ne doit être utilisé qu’avec précautions chez les patients âgés, car une fonction rénale limitée entraîne une sensibilité accrue.
Taux de sodium
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par comprimé retard, c.-à-d. qu’il est essentiellement « sans sodium ».
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