Mises en garde et précautionsL’emploi de Cytosar/Cytosar Solution est réservé aux médecins expérimentés en chimiothérapie anticancéreuse.
Le traitement doit être instauré uniquement dans une clinique disposant d’une infrastructure adéquate, permettant le contrôle permanent du patient et l’administration d’un traitement de soutien en cas d’éventuels effets toxiques du médicament (voir «Effets indésirables»). Avant l’instauration du traitement par la cytarabine, le médecin responsable évaluera soigneusement les résultats escomptés par rapport aux éventuels effets toxiques auxquels le patient sera exposé, et décidera ainsi de la faisabilité du traitement pour chaque patient.
Dépression médullaire
La cytarabine provoque une dépression massive de la moelle osseuse; le degré de sévérité dépend de la posologie et du schéma thérapeutique. En conséquence, chez les patients présentant déjà une dépression de la moelle osseuse d’origine médicamenteuse, l’instauration du traitement se fera avec des précautions particulières. Les patients traités par ce médicament doivent rester sous surveillance clinique permanente. Durant la phase d’induction de rémission, les leucocytes et les thrombocytes doivent être contrôlés quotidiennement. Après la disparition des blastes du sang périphérique, on pratiquera au besoin des examens de la moelle osseuse. Des mesures particulières s’imposent afin de pouvoir également contrôler les complications graves potentiellement mortelles en relation avec la dépression médullaire (par ex. infections dues à une granulocytopénie ou autres lésions du système immunitaire ainsi que hémorragie associée à une thrombopénie).
Des contrôles réguliers du nombre des thrombocytes et leucocytes, ainsi que l’examen de la moelle osseuse, sont indispensables chez les patients sous cytarabine. Une dépression de la moelle osseuse d’origine médicamenteuse avec baisse du nombre de thrombocytes au-dessous de 50× 10/l et de granulocytes au-dessous de 1× 10/l exige soit l’interruption du traitement, soit une modification de la posologie. La diminution des éléments cellulaires du sang peut persister également après l’arrêt de la cytarabine et n’atteindre son niveau maximum qu’après 12 à 24 jours sans médication. Si nécessaire, le traitement pourra être repris dès l’apparition de signes objectifs d’un rétablissement de la moelle osseuse. Toutefois, attendre la normalisation hématologique totale avant la reprise du traitement peut exposer à une progression incontrôlable de la maladie.
Anaphylaxie
Des réactions anaphylactiques peuvent se produire sous traitement de cytarabine. Un cas unique de choc anaphylactique avec défaillance cardio-pulmonaire aiguë et nécessité d’une réanimation est publié dans la littérature. L’épisode s’est produit immédiatement après l’administration intraveineuse de cytarabine.
Syndrome de lyse tumorale
A l’instar d’autres cytostatiques, la cytarabine peut provoquer une hyperuricémie secondaire induite par la lyse rapide des cellules néoplasiques. En conséquence, un contrôle régulier de l’uricémie du patient et l’instauration éventuelle de mesures appropriées s’imposent.
Fonction hépatique et/ou rénale
En cas d’insuffisance hépatique ou rénale préexistante, le risque de toxicité neurologique centrale peut augmenter, surtout à fortes doses. La cytarabine devra être utilisée avec prudence chez ces patients, en ajustant le cas échéant la dose.
Traitement à haute dose
Un traitement à haute dose par 2–3 g/m² de cytarabine peut entraîner une toxicité neurologique centrale, gastro-intestinale ou pulmonaire sévère, en partie fatale. Les réactions suivantes peuvent survenir: toxicité cornéenne et conjonctivite hémorragique réversibles; dysfonction cérébrale et cérébelleuse le plus souvent réversible, y compris modifications de la personnalité, somnolence, convulsions et coma; ulcérations gastro-intestinales sévères, y compris pneumatose kystique de l’intestin susceptible d’entraîner une péritonite, une septicémie et un abcès hépatique. Nécroses intestinales, colite nécrosante, atteinte hépatique avec hyperbilirubinémie. La toxicité pulmonaire comprend en particulier les réactions suivantes: oedème pulmonaire et syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).
Un exanthème sévère accompagné d’une desquamation est très rare.
Chez des patients adultes atteints de leucémie myéloïde aiguë, de rares cas de neuropathies périphériques motrices et sensitives sont survenues après l’administration de fortes doses de cytarabine associées à la daunorubicine et l’asparaginase. Une surveillance étroite et un ajustement éventuel de la dose sont recommandés pour éviter l’apparition de lésions neurologiques irréversibles.
Lors d’un traitement expérimental à haute dose par la cytarabine et le cyclophosphamide en préparation à des greffes de moelle osseuse, des cas de cardiomyopathie d’issue en partie fatale ont été observés.
Lors d’un traitement à haute dose, l’administration intraveineuse rapide peut provoquer des nausées et des vomissements persistant pendant plusieurs heures. L’administration par perfusion peut atténuer ces réactions.
Traitement combiné
Lors de l’administration de cytarabine en association avec d’autres produits, des douleurs abdominales (péritonite) et une colite guaïac-positive, accompagnées d’une neutropénie et d’une thrombocytopénie, peuvent survenir; les patients répondent toutefois à un traitement médicamenteux.
Chez les enfants atteints de leucémie myéloïde aiguë, de très rares cas de paralysie ascendante progressive retardée d’issue mortelle ont été rapportés après administrations intrathécale et intraveineuse simultanées de cytarabine, en association avec d’autres produits.
Une pancréatite aiguë peut se déclarer chez les patients sous traitement par cytarabine en association à d’autres préparations.
Autres précautions
Des contrôles réguliers des fonctions hépatique et rénale ainsi que de la fonction médullaire sont indispensables lors d’un traitement par la cytarabine.
Lors d’un traitement à haute dose, le solvant employé doit être exempt d’alcool benzylique. L’alcool benzylique est contenu dans les ampoules de solvant de Cytosar (lyophilisat). Chez les prématurés, l’alcool benzylique peut provoquer un syndrome toxique d’évolution vraisemblablement létale (Gasping Syndrom). De même, en application intrathécale, le solvant ne doit pas contenir d’alcool benzylique.
Lorsque la cytarabine est administrée par voie intrathécale et par voie intraveineuse en même temps, le risque de toxicité sur la moelle osseuse augmente.
Parce que l’administration intrathécale de cytarabine peut induire des effets systémiques toxiques, un contrôle soigneux des paramètres hématologiques est indiqué.
L’extravasation de cytarabine pendant l’administration intraveineuse doit être évitée, car des lésions tissulaires locales sévères peuvent apparaître. L’administration sera immédiatement interrompue aux premiers signes d’une extravasation.
L’administration de vaccins vivants ou atténués à des patients immunosupprimés par une chimiothérapie (y compris la cytarabine) peut entraîner des infections sévères, voire fatales. L’immunisation par des vaccins vivants devrait être évitée chez les patients sous cytarabine. Il faut tenir compte du fait que la protection vaccinale peut être diminuée en cas d’immunisation par des vaccins atténués ou tués.
|