Mises en garde et précautionsAndrocur-50 ne doit pas être utilisé avant l'achèvement de la puberté car une influence négative sur la croissance staturale et les cycles de régulation endocriniens encore instables ne peut pas être exclue.
Lors du traitement, la fonction hépatique et corticosurrénale ainsi que la numération des érythrocytes doivent être surveillées.
Hépatotoxicité
Des effets hépatotoxiques directs tels qu'ictère, hépatite ou insuffisance hépatique ont été rapportés au cours du traitement par Androcur-50, ainsi que des cas d'issue fatale à des doses supérieures ou égales à 100 mg/jour. La majorité de ces cas mortels sont survenus chez des hommes atteints d'un carcinome de la prostate avancé. Ces effets toxiques sont dose-dépendants et apparaissent généralement plusieurs mois après le début du traitement. C'est pourquoi il convient de surveiller la fonction hépatique avant de commencer ainsi que pendant le traitement lorsqu'apparaissent des signes d'effets hépatotoxiques.
En cas de confirmation d'une hépatotoxicité, il faut stopper la médication, sauf chez les patients atteints de carcinome de la prostate chez lesquels d'autres causes peuvent en être à l'origine (p.ex. métastases tumorales). Dans de tels cas aussi, on ne poursuivra la médication que si le bénéfice clinique escompté est supérieur au risque encouru.
Comme avec d'autres stéroïdes sexuels, des tumeurs hépatiques bénignes ou malignes ont été rapportées dans des cas isolés. Les tumeurs hépatiques peuvent sporadiquement entraîner des hémorragies potentiellement mortelles dans la cavité abdominale. Si des troubles épigastriques intenses, une hépatomégalie ou des signes d'hémorragie intra-abdominale apparaissent, il faudra inclure I'éventualité d'une tumeur du foie dans le diagnostic différentiel et, le cas échéant, stopper la médication et instaurer un traitement approprié.
Événements thromboemboliques
Concernant l'apparition d'événements thromboemboliques chez les patients sous Androcur-50, des rapports sont disponibles mais une relation de causalité n'a pas été établie jusqu'ici. Chez les patients présentant d'autres facteurs de risque d'événement thromboembolique, il convient donc d'estimer soigneusement et individuellement les risques et les bénéfices (cf. également «Contre-indications»). Ceci est particulièrement valable en cas d'antécédents d'événements thromboemboliques artériels ou veineux (p.ex. thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, accident cérébrovasculaire), en présence de maladies malignes avancées, de diabète sévère avec modifications vasculaires ou d'anémie à hématies falciformes.
Méningiome
La survenue de méningiomes a été rapportée en relation avec une utilisation à long terme d'acétate de cyprotérone à des doses supérieures ou égales à 25 mg/jour (le plus souvent pendant plusieurs années). Dans certains des cas, il s'agissait de méningiomes multiples, sans qu'aucun autre indice en faveur d'une neurofibromatose n'ait été présent chez ces patients. Dans une vaste étude de cohortes, le risque de méningiome a augmenté en fonction de l’augmentation de la dose cumulative d’acétate de cyprotérone (c.-à-d. tant en fonction du dosage de la dose journalière qu’en fonction de la durée d’utilisation).
Lorsqu'un méningiome est diagnostiqué chez un patient traité par l'acétate de cyprotérone, le traitement par Androcur-50 doit être arrêté définitivement (voir «Contre-indications»).
Autres précautions
Chez les diabétiques, le métabolisme glucidique devra être surveillé soigneusement.
Dans des cas isolés, l'administration de fortes doses d'Androcur-50 peut donner lieu à une sensation d'essoufflement. Dans de tels cas, le diagnostic différentiel devra envisager l'effet stimulant exercé, comme on le sait, sur la respiration par la progestérone et les progestatifs de synthèse. Cet effet est accompagné par une hypocapnie et une alcalose respiratoire compensée et n'est pas considéré comme justiciable d'un traitement.
Les troubles dépressifs et les dépressions sont des effets indésirables potentiels connus lors de l'utilisation d'hormones sexuelles (voir la rubrique «Effets indésirables»). De tels troubles peuvent apparaître peu de temps après le début du traitement. Une dépression peut avoir une évolution sévère et constitue un facteur de risque de suicide ou de comportement suicidaire. Par conséquent, il convient d'informer les patients des symptômes possibles des troubles dépressifs (tels que la dépression, les sautes d'humeur ou l'apathie) et de leurs conseiller de consulter immédiatement un médecin s'ils remarquent qu'ils présentent de tels symptômes sous traitement par Androcur-50.
Les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.
Informations particulières concernant l'utilisation chez l'homme
Chez les patients masculins, le traitement par Androcur-50 entraine une diminution de la libido et de la fonction érectile ainsi qu'une inhibition de la fonction gonadique. Ces modifications sont réversibles après l'arrêt du traitement.
Androcur-50 peut entrainer une gynécomastie (parfois avec hypersensibilité des mamelons), normalement réversible après l'arrêt du traitement.
Après une administration durant plusieurs semaines, Androcur-50 conduit à une inhibition de la spermatogenèse en raison de ses effets antiandrogènes et antigonadotropes. Après l'arrêt du traitement, la spermatogenèse se rétablit complètement en quelques mois. Les expérimentations animales n'ont pas montré d'indice en faveur d'une atteinte des spermatozoïdes provoquée par l'acétate de cyprotérone et les données disponibles chez l'être humain sont très limitées. Afin de disposer d'un examen initial, il est recommandé de réaliser un spermogramme avant le début du traitement chez les hommes qui pourraient attacher une grande importance au fait d'être fertiles ultérieurement.
En cas de consommation simultanée d'alcool, il est possible, en raison de l'influence désinhibante de celui-ci, que l'action modératrice d'Androcur-50 sur les pulsions se trouve atténuée.
Comme avec les autres traitements antiandrogènes, la privation androgénique à long terme par Androcur-50 peut entrainer une ostéoporose.
Informations particulières concernant l'utilisation chez la femme
Il est de plus conseillé de prendre connaissance des informations figurant dans la rubrique «Mises en garde et précautions» de l'information professionnelle du contraceptif contenant de l'acétate de cyprotérone.
Chez les femmes, un examen gynécologique et général approfondi (y compris cytologie cervicale et examen des seins) devra être pratiqué avant le début du traitement. Chez les patientes en âge de procréer, toute éventualité de grossesse devra également être exclue avant le début du traitement. Avant d'envisager un traitement par Androcur-50, il est nécessaire d'établir un diagnostic différentiel précis afin d'exclure p.ex. que la présence de tumeurs ou de déficits enzymatiques surrénaliens soit à l'origine des signes d'androgénie. Après au plus tard 12 cycles de traitement, un bilan endocrinologique devra être pratiqué.
Chez les femmes, le traitement associé avec le contraceptif contenant de l'acétate de cyprotérone réprime l'ovulation et entraîne donc l'infertilité.
En cas de survenue de petites pertes sanglantes pendant les 3 semaines de la prise des comprimés du traitement combiné, la prise des comprimés doit être poursuivie comme d'habitude. Un examen gynécologique s'impose cependant en cas de survenue de saignements persistants ou récidivants à intervalles irréguliers, afin d'exclure une cause organique.
|