PharmacocinétiqueAbsorption
En raison d'une absorption incomplète et d'un effet de premier passage important (métabolisme pré-systémique), après une prise orale, 20% environ de la dose absorbée atteignent la circulation systémique. Le taux plasmatique maximal est atteint en général deux à quatre heures après la prise. Pour le traitement de parasitoses tissulaires telles que les échinococcoses et les trichinoses, les concentrations plasmatiques efficaces se situent autour de 250 nmol/l (73,9 ng/ml), mais d'importantes variations inter- et intra-individuelles ont été observées. Chez l'animal, le mébendazole s'est révélé toxique à partir de 2000 nmol/l (590 ng/ml).
Lorsqu'il est ingéré en même temps que des aliments, l'absorption est améliorée par la partie grasse de l'aliment, sans effet sur la quantité de médicament restant dans le tractus gastro-intestinal.
Distribution
La liaison du mébendazole aux protéines plasmatiques est de 90–95%. Le volume de distribution est de 1–2 l/kg, ce qui signifie que le mébendazole passe en dehors de l'espace vasculaire. Ces conclusions ont été confortées par des données provenant de patients traités de façon chronique par le mébendazole (par ex. à raison de 40 mg/kg par jour pendant 3 à 21 mois), qui présentaient des taux tissulaires de principe actif. Le mébendazole libre atteint des concentrations aussi élevées dans les kystes hydatiques que dans le plasma.
Métabolisme
Après administration orale, le mébendazole est métabolisé de façon importante, surtout dans le foie. On estime que 85% du principe actif absorbé sont biotransformés par l'épithélium intestinal et le foie lors du premier passage. La demi-vie apparente est de 2,5 à 5,5 heures avec une fonction hépatique normale. Une insuffisance hépatique, un trouble du métabolisme ou une diminution de l'excrétion biliaire peuvent entraîner des concentrations plasmatiques élevées de mébendazole. Les métabolites principaux du mébendazole (métabolite aminé et métabolite hydroxylé) atteignent de plus fortes concentrations plasmatiques que le principe actif lui-même mais possèdent une activité pharmacologique négligeable.
Élimination
Les métabolites, de même que le principe actif inchangé, sont presque entièrement conjugués dans la bile et excrétés dans les urines; une partie subit un cycle entéro-hépatique. Dans les 48 heures qui suivent une prise unique de 100 mg, on retrouve dans les urines 2–10% de la dose, principalement sous forme métabolisée. La demi-vie d'élimination après une dose orale se situe entre trois et six heures chez la plupart des patients.
Pharmacocinétique à l'état d'équilibre
Lors d'une administration chronique (par ex. à raison de 40 mg/kg par jour pendant 3 à 21 mois), les concentrations plasmatiques du mébendazole et de ses métabolites principaux mesurées au stade du plateau sont pratiquement le triple de celles mesurées après une dose unique.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Il est peu probable que les paramètres cinétiques se modifient beaucoup chez l'insuffisant rénal; en revanche, en cas d'insuffisance hépatocellulaire ou de cholestase, le médicament est éliminé plus lentement et il faut donc s'attendre à des concentrations plasmatiques supérieures.
Patients pédiatriques
Les données pharmacocinétiques sur l'exposition systémique chez les enfants ont été obtenues par une analyse sanguine chez 40 enfants âgés de 1 à 16 ans infectés par T. trichiura et/ou A. lumbricoides. Les données montrent que les enfants âgés de 1 à 3 ans (n = 20) qui ont pris en une seule fois 500 mg de mébendazole sous forme de comprimés à croquer ont présenté une exposition systémique plus élevée (Cmax: 210 ng/ml, AUClast: 1320 ng.h/ml) que les adultes (n =16, Cmax: 56,2 ng/ml, AUClast: 400 ng.h/ml) ayant pris la même dose avec un repas gras. Les enfants plus âgés infectés ont généralement présenté une exposition systémique semblable à celle des adultes recevant la même dose de mébendazole.
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