Mises en garde et précautionsRéactions d'hypersensibilité
Il faut immédiatement interrompre le traitement avec Rifinah si des réactions aiguës sévères d'hypersensibilité surviennent (voir «Effets indésirables»), comme par exemple thrombocytopénie, purpura, anémie hémolytique, dyspnée et crises asthmatiformes, état de choc ou insuffisance rénale (il s'agit d'effets secondaires que la rifampicine peut exceptionnellement provoquer). Les patients chez qui de telles complications surviennent ne doivent plus jamais être traités avec Rifinah.
Réactions immunologiques
Les patients doivent être prévenus de ne pas interrompre le traitement pour éviter les réactions immunologiques qui pourraient se produire avec des doses intermittentes (moins de 2 à 3 doses par semaine - voir «Effets indésirables»).
Interruption du traitement: Comme la reprise d'un traitement après une interruption ou une prise irrégulière de Rifinah peut entraîner de graves effets indésirables à cause de la rifampicine, il faudrait éviter autant que possible ces deux situations. Si une interruption du traitement est inévitable, il faudrait administrer les composants rifampicine et isoniazide (INH) séparément lors de la reprise du traitement, car la rifampicine doit être dosée progressivement. On commence par exemple avec 150 mg de rifampicine le premier jour. Les doses thérapeutiques souhaitées devraient être atteintes au troisième ou au quatrième jour.
Réaction paradoxale
Après une amélioration initiale de la tuberculose, Rifinah est susceptible de déclencher des réactions paradoxales avec aggravation des symptômes de la tuberculose. Chez les patients touchés, une détérioration clinique ou radiologiques des lésions tuberculeuses existantes ou le développement de nouvelles lésions ont été détectées. De telles réactions ont été observées pendant les premières semaines voire plusieurs mois après l'instauration du traitement de la tuberculose.
La raison de cette réaction paradoxale est encore incertaine. Toutefois il est possible qu'une réaction immunologique excessive en soit la cause. En cas de suspicion d'une réaction paradoxale, un traitement symptomatique consistant à supprimer la réaction immunologique excessive doit être instauré, si nécessaire. De plus, il est recommandé de poursuivre le traitement combiné de la tuberculose prévu. Les patients doivent être avisés de consulter immédiatement leur médecin si les symptômes s'aggravent. Les symptômes qui surviennent sont généralement propres aux tissus affectés. Des symptômes généraux possibles sont toux, fièvre, fatigue, essoufflement, céphalée, perte d'appétit, perte pondérale ou asthénie (voir «Effets indésirables»).
Réactions cutanées sévères
Des cas de réactions médicamenteuses cutanées sévères, telles que SJS/TEN (syndrome de Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique/syndrome de Lyell), AGEP (pustulose exanthémateuse aiguë généralisée) et DRESS (éruption cutanée avec éosinophilie et symptômes systémiques), certains avec une issue fatale, ont été rapportés avec l'utilisation de l'isoniazide et de la rifampicine. Les patients doivent être informés des signes et symptômes et étroitement surveillés pour des réactions cutanées. Si des signes ou des symptômes de réactions médicamenteuses cutanées sévères se développent (par exemple éruption cutanée progressive souvent avec des cloques ou des lésions de la muqueuse), le patient doit être avisé de consulter immédiatement son médecin. Il est important de noter que les premières manifestations d'hypersensibilité, tels que la fièvre, la lymphadénopathie ou des anomalies biologiques (y compris éosinophilie, anomalies du foie) peuvent être présents même si l'éruption n'est pas évidente. Rifinah doit être définitivement arrêté si une étiologie alternative pour ces signes et ces symptômes ne peut être établie (voir la section «Effets indésirables»).
Syndrome cérébelleux
Un syndrome cérébelleux (y compris ataxie cérébelleuse, ataxie, dysdiadochokinésie, troubles de l'équilibre, nystagmus, dysmétrie) a été rapporté avec l'utilisation de l'isoniazide principalement chez les patients atteints d'insuffisance rénale chronique (voir « Effets indésirables »).
Hépatotoxicité
Chacun des deux principes actifs de Rifinah peut provoquer des troubles hépatiques, une inflammation ou des lésions graves du foie, dans des cas isolés avec issue fatale. En cas de prise concomitante des deux principes actifs (avec Rifinah), ces événements peuvent apparaître plus fréquemment. Les patients ne devraient recevoir du Rifinah qu'en cas de stricte nécessité, d'une manière extrêmement prudente et sous contrôle médical absolu. Chez ces patients, il convient de contrôler avec soin la fonction hépatique et de mesurer les taux de la transaminase sérique glutamopyruvique (SGPT) et de la transaminase sérique glutamooxalacétique (SGOT) avant le début du traitement, puis toutes les 2 à 4 semaines. Si des signes de lésion hépatocellulaire apparaissent, la prise de Rifinah doit être arrêtée. Surtout les patients avec les facteurs de risque connus doivent être surveillés attentivement. Les facteurs de risque connus jusqu'à présent sont les suivants:
·L'âge (le risque est multiplié par quatre à partir de 35 ans, par 8 à partir de 50 ans par rapport à des patients plus jeunes)
·Une affection hépatique pré-existante
·La prise concomitante de médicaments hépatotoxiques
·Une insuffisance rénale
·La consommation quotidienne d'alcool/une consommation excessive d'alcool
·Une mauvaise alimentation
·Etre une femme noire ou latino-américaine
Dans des cas isolés, il peut survenir une hyperbilirubinémie suite à une compétition dans l'excrétion biliaire entre la bilirubine et la rifampicine (voir aussi «Effets indésirables»).
Une élévation isolée et modérée du taux de bilirubine et/ou des transaminases ne constitue pas en soi une indication pour interrompre le traitement, car après une première augmentation, ces valeurs se normalisent en général. Cependant les valeurs doivent être étroitement contrôlées. Une décision devrait donc seulement être prise après avoir fait des examens répétés, en tenant compte de l'évolution des taux et en relation avec l'état clinique du patient.
Des cas de toxicité hépatocellulaire, d'hépatotoxicité cholestatique modérée à sévère et de lésion hépatique mixte ont été rapportés avec Rifinah. En cas d'apparition des premiers signes d'hépatite ou de cholestases (tels que prurit, fatigue, faiblesse, malaise, manque d'appétit, nausées, vomissements ou douleurs abdominales) voire de signes tardifs tels qu'ictère et décoloration des selles, les patients doivent immédiatement consulter leur médecin. Si des signes de lésion hépatocellulaire apparaissent ou une cholestase est confirmée, Rifinah doit être arrêté.
De plus, des cas de lésions hépatiques induites par des médicaments (DILI), certains avec une issue fatale (en particulier lors d'utilisation combinée avec d'autres médicaments antituberculeux) ont été rapportés quelques jours voire jusqu'à plusieurs mois après instauration d'un traitement à base de rifampicine chez des patients.Les signes et symptômes des lésions hépatiques d'origine médicamenteuse comprennent une élévation des taux sériques d'enzymes hépatiques, une jaunice cholestatique, une hépatite, une hépatotoxicité, des lésions hépatocellulaires et des lésions hépatiques mixtes. La plupart des patients se sont rétablis après l'arrêt du traitement de rifampicine; toutefois une évolution vers une insuffisance hépatique aiguë nécessitant une transplantation hépatique peut survenir. Le mécanisme des lésions hépatiques induite par la rifampicine n'est pas encore clairement élucidé, néanmoins les données indiquent soit un mécanisme de nature immuno-allergique ou une toxicité directe des métabolites. Il convient d'informer les patients de contacter immédiatement leur médecin en cas de symptômes évoquant des lésions hépatiques. Rifinah doit être arrêté et des examens de la fonction hépatique doivent être réalisés chez ces patients. Une réintroduction de Rifinah est exclue chez les patients ayant eu des lésions hépatiques durant le traitement avec la rifampicine pour lesquelles aucune autre origine n'a pu être établie.
Coagulopathie
Une coagulopathie vitamine K-dépendante et des saignements sévères peuvent apparaître suite à la prise de rifampicine. Il est recommandé de surveiller la survenue d'une coagulopathie, particulièrement chez les patients à risque hémorragique. Le cas échéant, une supplémentation en vitamine K doit être envisagée (carence en vitamine K, hypothrombinémie).
Maladies pulmonaires interstitielles
Des cas de maladies pulmonaires interstitielles (MPI) ou de pneumopathie ont été rapporté chez des patients tuberculeux lors de l'utilisation de rifampicine. Les maladies pulmonaires interstitielles et pneumopathies sont des maladies potentiellement fatales. Il convient de procéder à une évaluation minutieuse des patients présentant une apparition aiguë et/ou aggravation inexpliquée de symptômes pulmonaires (dyspnée accompagnée de toux sèche) et de fièvre, afin de déterminer le diagnostic d'une MPI/pneumopathie. Si une MPI/pneumopathie est diagnostiquée, Rifinah doit être arrêté définitivement en cas de manifestations sévères (insuffisance respiratoire et syndrome de détresse respiratoire aigu) et un traitement approprié doit être initié.
Microangiopathie thrombotique
Des cas de microangiopathie thrombotique se manifestant par une purpura thrombotique thrombopénique ou un syndrome hémolytique-urémique, dont certains avec une issue fatale, ont été rapportés avec l'utilisation de rifampicine et isoniazide. Si le diagnostic de microangiopathie thrombotique est évoqué par la présence de tests de laboratoire ou de signes cliniques chez un patient recevant Rifinah, le traitement doit être arrêté. Il convient de procéder à une évaluation minutieuse des patients, y compris une numération de la formule sanguine complète avec plaquettes, fonction rénale, lactate déshydrogénase (LDH) et globules rouges fragmentés sur le frottis sanguin (schistocytes). Un test de l'activité ADAMTS13 et d'auto-anticorps est approprié. Si la présence d'auto-anticorps est élévée avec un niveau d'activité ADAMTS13 bas, il ne faut pas reprendre Rifinah et un traitement adapté doit être initié chez les patients (échanges plasmatiques à envisager).
Antibiotiques
Un traitement simultané de rifampicine et d'antibiotiques tels que la céfazoline (ou d'autres céphalosporines dotées d'une chaine methyl-thio-tetrazole) susceptibles de provoquer une coagulopathie vitamine K dépendante doit être évité. Cette association peut causer des troubles de coagulation sévères pouvant être fatals (particulièrement avec des dosages élevés) (voir «Interactions»).
Neuropathies périphériques et Vitamine B6
L'administration de pyridoxine (vitamine B6) peut prévenir ou faire régresser l'apparition de neuropathies provoquées par l'isoniazide, tout particulièrement chez les adolescents et les patients présentant une tendance aux neuropathies (par ex. diabète). La pyridoxine peut être administrée au dosage de 10 mg par jour dès le début du traitement.
Les patients malnutris ont également besoin d'un supplément en vitamine B6 car l'isoniazide à fortes doses peut créer une carence.
Épilepsie
L'isoniazide peut provoquer des convulsions. Par conséquent, il faudra penser que chez les patients souffrant d'épilepsie les crises peuvent être plus fréquentes et une surveillance étroite est nécessaire.
Diabète
Rifinah doit être administré avec prudence aux patients diabétiques car un contrôle correct du diabète peut s'avérer difficile (voir «Interactions»).
Diarrhées sévères
L'apparition de diarrhées pendant ou après un traitement par Rifinah, surtout si elle est sévère, persistante et/ou sanglante, peut être symptomatique d'une infection par Clostridium difficile. Sa forme à évolution la plus grave est la colite pseudomembraneuse. En cas de diarrhées sévères, les médicaments inhibant le péristaltisme intestinal sont contre-indiqués.
Décoloration
De plus, la rifampicine peut provoquer une décoloration (jaune, orange, rouge, brune) des dents, de l'urine, des expectorations, de la transpiration, des larmes et par conséquent des lentilles de contact souples (de façon durable pour les lentilles).
Contraception
Pour prévenir la possibilité d'une grossesse pendant le traitement avec la rifampicine, des mesures contraceptives supplémentaires non hormonales doivent être appliquées (voir «Interactions»).
Alcool
Les patients traités avec Rifinah doivent éviter l'alcool.
Examens de laboratoire
Au début du traitement, puis en cas de valeurs anormales, il faudrait contrôler régulièrement les taux d'enzymes hépatiques, la formule sanguine, le nombre de thrombocytes, la bilirubine et le taux sérique de créatinine. L'apparition d'une thrombocytopénie (avec ou sans purpura) est réversible pour autant que l'on interrompe le traitement dès l'apparition du purpura. Sinon, il faut s'attendre à des hémorragies cérébrales avec éventuelle issue fatale.
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