SurdosageLes symptômes de l'intoxication par le vérapamil évoluent en fonction de la quantité de médicament ingérée, du moment où interviennent les mesures de désintoxication et de la capacité fonctionnelle du myocarde (dépendance de l'âge).
Principaux symptômes: chute tensionnelle, parfois jusqu'à des valeurs non mesurables, état de choc, syndrome de détresse respiratoire aigu, perte de connaissance; bloc AV du 1er ou 2e degré, souvent en tant que phénomène de Wenckebach avec ou sans rythme d'échappement; bloc AV du 3e degré avec dissociation auriculo-ventriculaire complète, rythme d'échappement, asystole; bradycardie sinusale, arrêt sinusal. Des cas de décès suite à un surdosage se sont déjà produits.
Les mesures thérapeutiques sont déterminées par le moment et le mode d'administration ainsi que par les symptômes d'intoxication et leur gravité. Lors d'une intoxication causée par l'ingestion d'une quantité importante de la préparation retard, il faut tenir compte du fait que la libération et l'absorption intestinale du principe actif peuvent durer plus de 48 heures après la prise. Il faut également s'attendre à ce que des restes de comprimés, disséminés le long du tube digestif selon le moment de l'ingestion, forment des agglomérats qui agissent comme des dépôts de principe actif.
Mesures générales: lavage gastrique, même plus de 12 heures après la prise si aucune motilité gastro-intestinale n'est décelable (bruits intestinaux). Si l'on soupçonne une intoxication par Isoptin retard 120 ou Isoptin RR retard 240, il est indiqué d'appliquer différentes mesures d'élimination, telles que vomissements provoqués, aspiration du contenu gastrique et grêlique sous contrôle endoscopique, lavement intestinal, administration de purgatifs, grands lavements.
En outre, les manœuvres usuelles de réanimation appliquées dans les services de soins intensifs sont recommandées, telles que massage cardiaque externe, respiration artificielle, défibrillation ou pose d'un stimulateur cardiaque.
Mesures spécifiques: suppression des effets cardiodépresseurs, de l'hypotension artérielle et de la bradycardie.
Le calcium constitue l'antidote spécifique, p.ex. 10-20 ml d'une solution de gluconate de calcium à 10 % (2,25 à 4,5 mmol) par voie intraveineuse; au besoin, répéter cette injection ou administrer la solution en perfusion continue (p.ex. 5 mmol/h).
Mesures supplémentaires: en cas de bloc du 2e ou 3e degré, de bradycardie sinusale ou d'asystole: atropine, isoprénaline, orciprénaline ou pose d'un stimulateur cardiaque.
En cas d'hypotension: dopamine, dobutamine ou noradrénaline.
Si l'insuffisance cardiaque persiste: dopamine, dobutamine; au besoin, nouvelle injection de calcium.
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