Mises en garde et précautionsLes complications possibles d'un traitement par corticostéroïdes dépendent de la posologie et de la durée du traitement. C'est pourquoi il convient d'évaluer individuellement le rapport bénéfice-risque pour chaque patient en ce qui concerne la posologie et la durée du traitement.
Réactions d'hypersensibilité
Dans de rares cas, des réactions allergiques peuvent survenir après l'administration de corticostéroïdes, telles que des réactions cutanées, un angio-œdème ou des réactions anaphylactiques. En particulier, des cas d'œdème de la glotte et de bronchospasme ont été rapportés après l'administration parentérale de glucocorticoïdes, surtout chez des patients présentant des antécédents d'allergie. Par conséquent, il convient de prendre les précautions qui s'imposent avant de l'utiliser, en particulier chez les patients présentant une allergie médicamenteuse connue. En cas de réaction d'hypersensibilité sévère, des soins médicaux intensifs au patient (administration i. v. lente de 0,1 à 0,5 mg d'adrénaline, respiration artificielle) sont nécessaires.
Effets immunosuppresseurs/Sensibilité accrue aux infections
Les corticoïdes peuvent masquer les symptômes d'une infection ou activer des infections latentes, et de nouvelles infections peuvent apparaître sous traitement aux corticoïdes. En cas de maladies infectieuses aiguës, il faut traiter l'infection par des antibiotiques ou une chimiothérapie appropriée.
Si des corticostéroïdes sont utilisés chez les patients atteints de tuberculose latente ou avec réactivité tuberculinique, un contrôle étroit est nécessaire car une réactivation de l'infection peut être possible. En cas de traitement à long terme par corticostéroïdes, ces patients doivent recevoir une prophylaxie antituberculeuse.
Une varicelle survenant pendant un traitement systémique aux corticostéroïdes peut avoir une évolution grave et une issue fatale, particulièrement chez les enfants. Ces cas nécessitent un traitement immédiat avec p.ex. de l'aciclovir i.v. Chez les patients à risque, il est indiqué d'effectuer un traitement préventif à l'aciclovir ou une prévention immunologique passive avec des immunoglobulines contre le virus varicelle-zona.
L'utilisation intra-articulaire de corticostéroïdes augmente le risque d'infections articulaires. Pour éviter les infections, il est indispensable de travailler de manière aseptique. Il convient d'éviter les injections locales dans les articulations déjà infectées. Des douleurs nettement accrues, accompagnées d'un gonflement local, d'une réduction croissante de la mobilité articulaire, de fièvre et d'une sensation de malaise généralisé, indiquent une arthrite septique.
L'administration simultanée de Dexamethason Zentiva avec inhibiteurs puissants du CYP3A4 devrait être évitée en raison d'une éventuelle augmentation de la toxicité des corticostéroïdes (voir «Interactions»). L'utilisation concomitante de cobicistat, utilisée dans le traitement de l'infection par le VIH, un puissant inhibiteur du CYP3A et de plusieurs protéines de transport, avec des corticostéroïdes a été rapportée comme entraînant une augmentation de la toxicité des stéroïdes, voire des cas de syndrome de Cushing. En cas d'utilisation concomitante de Dexamethason Zentiva et de cobicistat, le patient doit être étroitement surveillé afin de déceler d'éventuels effets indésirables des stéroïdes. Le choix d'un stéroïde alternatif dont le métabolisme est indépendant du CYP3A doit être envisagé.
Administration de vaccins
Pour les vaccinations de patients traités par glucocorticoïdes, il convient également de consulter les lignes directrices en vigueur.
Vaccins vivants: Chez les patients recevant des doses immunosuppressives de dexaméthasone, les vaccinations avec des vaccins vivants doivent être administrées au moins un mois après l'arrêt des corticostéroïdes.
En cas d'utilisation locale de dexaméthasone (y compris injection intra-articulaire), une vaccination par des vaccins vivants est possible, à moins qu'il n'existe d'autres contre-indications.
Vaccins atténués ou inactivés: Chez les patients recevant des doses de glucocorticoïdes immunosuppressives (dans le cas de la dexaméthasone ≥3 mg/jour chez les patients d'un poids corporel > 10 kg ou 0,3 mg/kg de poids corporel, en cas d'utilisation pendant plus de 2 semaines), les vaccins atténués ou inactivés ne doivent être administrés qu'après une réduction de la dose ou un arrêt complet du traitement.
Après administration d'un vaccin atténué ou inactivé, il est recommandé d'instaurer un traitement par dexaméthasone non absolument nécessaire au plus tôt après 2 semaines.
En cas de doses non immunosuppressives ainsi qu'en cas d'utilisation locale de glucocorticoïdes (y compris injections intra-articulaires de dexaméthasone), les vaccinations avec des vaccins atténués ou inactivés sont possibles sans restriction.
Effets endocriniens
Les doses pharmacologiques de corticostéroïdes administrés sur une longue période peuvent entraîner une suppression hypothalamo-hypophyso-surrénale (insuffisance corticosurrénale secondaire). L'ampleur et la durée d'une insuffisance corticosurrénale varient d'un patient à l'autre et dépendent de la dose, de la fréquence et de l'heure de l'administration ainsi que de la durée d'une corticothérapie. Cet effet peut être atténué par un traitement alterné.
En cas de stress inhabituel (p.ex. maladie grave, intervention chirurgicale importante, traumatisme grave, etc.), la dose de corticostéroïdes à action rapide doit être augmentée à court terme avant, pendant et après ladite situation de stress chez les patients sous traitement de corticostéroïdes à long terme.
L'arrêt brutal des corticostéroïdes peut entraîner une insuffisance surrénalienne (dont l'issue peut être fatale). Les stéroïdes ne doivent par conséquent pas être arrêtés brusquement, mais la dose doit être réduite progressivement.
Une insuffisance surrénalienne relative peut persister plusieurs mois après l'arrêt du traitement. En cas de situation de stress particulière au cours de cette période (voir ci-dessus), le traitement par stéroïdes doit être repris. Étant donné que la sécrétion de minéralocorticoïdes peut également être limitée, le sel et/ou un minéralocorticoïde doivent également être administrés en complément.
En cas d'arrêt brusque des corticoïdes, un «syndrome d'arrêt des stéroïdes» qui semble indépendant d'une insuffisance surrénale peut également survenir. Ce syndrome comprend des symptômes tels que maux de tête, anorexie, nausées, vomissements, perte de poids, hypotension, desquamation de la peau, arthralgies, myalgies, léthargie et/ou fièvre.
L'effet des corticostéroïdes administrés par voie externe est renforcé chez les patients atteints d'hypothyroïdie.
Étant donné que les corticostéroïdes peuvent provoquer ou aggraver un syndrome de Cushing, ils doivent être évités chez les patients atteints de la maladie de Cushing.
Chez les patients atteints de COVID-19, qui sont déjà traités par corticostéroïdes systémiques (par voie orale) pour d'autres raisons (p.ex. patients atteints d'une maladie pulmonaire obstructive chronique), mais qui n'ont pas besoin de suppléments d'oxygène, les corticostéroïdes systémiques ne doivent pas être arrêtés.
Crise de phéochromocytome
Après l'administration des corticostéroïdes des crises phéochromocytome ont été observées, parfois avec issue fatale. Chez les patients avec un phéochromocytome suspecté ou diagnostiqué des corticostéroïdes ne doivent être utilisées qu'après avoir évalué adéquatement le rapport bénéfice-risque. Si un patient sous traitement par corticostéroïdes présente des symptômes potentiels de crise de phéochromocytome, tels qu'une crise hypertensive, une insuffisance cardiaque, une tachycardie, des céphalées, des douleurs abdominales et/ou thoraciques, il convient de penser à un phéochromocytome non encore identifié.
Effets sur la psyché
La corticothérapie peut entraîner des troubles psychiques potentiellement graves, allant de l'euphorie à la dépression sévère ou à la psychose manifeste, en passant par l'insomnie, des troubles de l'humeur et des modifications de la personnalité. De même, les troubles affectifs existants ou les tendances psychotiques peuvent s'aggraver sous corticostéroïdes. Les symptômes apparaissent généralement dans les jours ou les semaines suivant le début du traitement et disparaissent en règle générale après une réduction de la dose ou l'arrêt du traitement. Un traitement spécifique peut toutefois être nécessaire.
Des effets indésirables sur le système psychique ont également été rapportés après l'arrêt des corticoïdes.
Le patient et ses proches doivent être invités à contacter leur médecin en cas d'apparition de symptômes psychiques sous traitement ou pendant ou après l'arrêt/la réduction du traitement, en particulier si une humeur dépressive ou des intentions suicidaires sont suspectées.
Effets sur le système nerveux
Chez les patients présentant des troubles épileptiques, les corticostéroïdes doivent être utilisés avec prudence.
Des cas de lipomatose épidurale ont été rapportés en lien avec l'utilisation prolongée de corticostéroïdes, en particulier en cas d'utilisation à haute dose.
Effets musculo-squelettiques
En cas de traitement de la myasthénie grave par inhibiteurs de la cholinestérase, les corticostéroïdes peuvent réduire l'effet des inhibiteurs de la cholinestérase et augmenter le risque de crise myasthénique. Par conséquent, les inhibiteurs de la cholinestérase doivent être arrêtés si possible 24 heures avant l'administration de corticostéroïdes (voir «Interactions»).
Des myopathies aiguës ont été signalées dans le cadre de l'utilisation de doses élevées de corticostéroïdes, en particulier chez les patients présentant des troubles de la transmission neuromusculaire (p.ex. myasthénie grave) ou chez les patients recevant simultanément des agents bloquants neuromusculaires (p.ex. pancuronium). De telles myopathies aiguës sont généralisées, peuvent impliquer les muscles oculaires et respiratoires et conduire à une tétraparésie. Le taux de créatine kinase peut augmenter.
L'utilisation à long terme de corticostéroïdes peut conduire à l'ostéoporose, en particulier chez les patientes ménopausées et gériatriques. Dans cette population, un traitement avec des corticostéroïdes ne devrait se faire qu'en cas d'indication absolue et après avoir évalué soigneusement le rapport risque/bénéfice. En cas d'apparition d'une ostéoporose, le traitement par stéroïdes doit être arrêté (sauf pour les indications vitales).
Effets oculaires
Les effets indésirables possibles en cas d'utilisation prolongée de corticostéroïdes sont exophtalmie, cataracte (également chez les enfants) et augmentation de la pression intra-oculaire. Cette dernière peut entraîner un glaucome manifeste avec atteinte du nerf optique allant jusqu'à la cécité. La pression intra-oculaire doit donc être régulièrement mesurée sous traitement par corticostéroïdes à long terme.
Une corticothérapie a également été associée à la survenue d'une choriorétinite pigmentaire séreuse centrale pouvant entraîner un décollement de la rétine.
En outre, un traitement par corticostéroïdes peut favoriser les infections secondaires des yeux par des virus ou des champignons.
Effets cardiovasculaires
Chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque, les corticostéroïdes ne doivent être utilisés qu'avec prudence et uniquement lorsqu'ils sont absolument nécessaires.
Une bradycardie peut survenir sous doses élevées de corticostéroïdes.
Effets gastro-intestinaux
Les corticostéroïdes peuvent masquer les symptômes des ulcères peptiques, ce qui peut entraîner une perforation largement asymptomatique ou des saignements gastro-intestinaux aigus. Le risque d'ulcères peptiques augmente avec l'association de corticostéroïdes avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Par conséquent, la prudence est de mise chez les patients présentant une gastrite préexistante, une œsophagite ou une diverticulite, ainsi qu'en cas de colite ulcéreuse avec risque accru de perforation ou d'infection pyogène.
De plus, des doses élevées de corticostéroïdes peuvent déclencher une pancréatite aiguë.
Syndrome de lyse tumorale
Après administration de dexaméthasone, seul ou en association avec des agents chimiothérapeutiques, un syndrome de lyse tumorale (SLT) a été rapporté chez des patients atteints d'affections hématologiques malignes. Un syndrome de lyse tumorale entraîne une augmentation des concentrations sériques d'acide urique, de potassium et/ou de phosphate et une réduction de la concentration sérique de potassium ainsi que des arythmies. Les formes de manifestations possibles sont notamment des convulsions et une insuffisance rénale.
Les patients présentant des tumeurs à prolifération rapide ou une charge tumorale élevée ainsi que ceux présentant une sensibilité accrue aux principes actifs cytotoxiques présentent un risque accru de développer un SLT et doivent donc être surveillés étroitement. De plus, des mesures de précaution appropriées doivent être prises.
Autres affections pour lesquelles l'administration de corticostéroïdes doit être effectuée avec une prudence particulière nécessite:
·En cas d'œdème cérébral aigu et d'état asthmatique, Dexamethason Zentiva ne doit pas être administrée en remplacement du traitement conventionnel, mais en complément de celui-ci.
·Métabolisme du glucose: Lors d'un traitement de longue durée et particulièrement en cas de diabète, il faut contrôler le métabolisme du glucose régulièrement, vu que la tolérance au glucose peut être abaissée. Une adaptation posologique des médicaments antidiabétiques peut être nécessaire.
·Affections hépatiques: En cas de cirrhose hépatique, les effets des corticostéroïdes peuvent être renforcés.
·Équilibre hydrique et électrolytique: Les corticostéroïdes, en particulier à doses moyennes et élevées, peuvent entraîner une rétention de sel et de liquide ainsi qu'une augmentation de l'excrétion de potassium. Une restriction en sel alimentaire ou une substitution en potassium peut s'avérer nécessaire.
·Insuffisance rénale: Chez les patients atteints d'insuffisance rénale, les corticostéroïdes doivent être utilisés avec prudence.
·Traitement concomitant par anti-inflammatoires non stéroïdiens: L'acide acétylsalicylique et les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens ne doivent être utilisés qu'avec prudence avec les corticostéroïdes. En particulier, la prudence est recommandée en cas d'hypoprothrombinémie lors de l'administration concomitante d'acide acétylsalicylique.
L'utilisation prolongée de dexaméthasone au-delà du traitement d'urgence ne doit pas être utilisée en cas de:
·herpes simplex (voir ci-dessus «Effets immunosuppresseurs/Sensibilité accrue aux infections»)
·pendant la phase virémique d'un herpès zoster
·varicelle
·poliomyélite (à l'exception de la forme encéphalite bulbaire)
·mycoses systémiques
·lymphomes après vaccination BCG
·infection amibienne
·diabète
·antécédents d'affections psychiatrique (voir ci-dessus «Effets sur la psyché»)
·ostéoporose sévère (voir ci-dessus sous «Effets musculo-squelettiques»)
·glaucome à angle ouvert ou fermé (voir ci-dessus «Effets oculaires»)
·insuffisance cardiaque grave (voir ci-dessus «Effets cardiovasculaires»)
·hypertension grave
·ulcères gastro-intestinaux préexistants (voir ci-dessus «Effets gastro-intestinaux»)
·grossesse
Dans de tels cas, il convient d'évaluer attentivement les bénéfices du traitement par la dexaméthasone par rapport aux risques possibles.
Utilisation en pédiatrie
Les enfants et les adolescents sous traitement à long terme par la dexaméthasone doivent être étroitement surveillés en raison du risque de retard de croissance et de fermeture prématurée des épiphyses, et le traitement nécessite une indication stricte dans ce groupe d'âge. Le risque d'effets indésirables peut être réduit par un traitement alterné.
Une cardiomyopathie hypertrophique a été rapportée après une administration systémique de corticostéroïdes incluant de la dexaméthasone à des nourrissons prématurés. Dans la majorité des cas signalés, cette situation était réversible à l'arrêt du traitement. Chez les nourrissons prématurés traités par dexaméthasone systémique, un contrôle échocardiographique de la structure et de la fonction du muscle cardiaque est recommandé.
Effets locaux
L'administration répétée de dexaméthasone (ou d'un autre glucocorticoïde) par voie intramusculaire, intra-articulaire ou sublésionnelle peut entraîner des lésions tissulaires locales graves (pouvant aller jusqu'à l'atrophie et la nécrose).
Excipients particuliers
Dexamethason Zentiva contient des excipients tels que l'alcool benzylique et le disulfure de sodium (E 223).
Alcool benzylique
Ce médicament contient 10,5 mg d'alcool benzylique par ampoule de 5 mg/ml, soit 10,5 mg/ml. L'alcool benzylique peut provoquer des réactions allergiques. L'administration intraveineuse d'alcool benzylique a été associée à des effets indésirables graves et à des décès chez les nouveau-nés («syndrome de halètement») (voir «Contre-indications»). La quantité minimale d'alcool benzylique provoquant une toxicité n'est pas connue. Les jeunes enfants courent un risque accru en raison de l'accumulation.
Le risque de toxicité dépend de la quantité administrée et de la capacité de détoxification du foie et des reins. Par conséquent, en raison du risque d'accumulation et de toxicité («acidose métabolique»), de grandes quantités ne doivent être utilisées qu'avec prudence et en cas d'absolue nécessité, en particulier chez les patients présentant une insuffisance hépatique ou rénale. La quantité minimale d'alcool benzylique à laquelle une toxicité apparaît n'est pas connue, mais une toxicité est plus probable à fortes doses. Lors de l'utilisation de médicaments contenant de l'alcool benzoylique, la somme de la quantité quotidienne d'alcool benzylique doit être prise en compte à partir de l'ensemble des sources.
En raison de la teneur en alcool benzylique, ce médicament ne doit pas être administré aux nouveau-nés et aux prématurés (voir «Contre-indications»).
Disulfite de sodium
Le disulfite de sodium peut provoquer des réactions allergiques chez les patients sensibles, notamment un choc anaphylactique et des crises d'asthme pouvant potentiellement mettre en jeu le pronostic vital, des nausées et des diarrhées, peuvent survenir. La prévalence dans la population est n'est pas connue. L'hypersensibilité aux sulfites est plus fréquente chez les asthmatiques que chez les non asthmatiques. Par conséquent, Dexamethason Zentiva ne doit pas être administrée aux patients atteints d'asthme ou d'hypersensibilité aux produits contenant des sulfites (aliments et boissons, autres médicaments).
Sodium
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par ampoule de 5 mg/ml, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
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