Propriétés/EffetsLe D,L-sotalol bloque les récepteurs bêta (classe II de la classification Vaughan-Williams) mais prolonge également la période réfractaire auriculaire et ventriculaire de manière significative (classe III de la classification Vaughan-Williams) et possède ainsi des propriétés antiarythmiques. Grâce à ces propriétés, le sotalol se distingue nettement de tous les autres bêta-bloquants en ce qui concerne le traitement des arythmies.
Propriétés bêta-bloquantes
L'effet bêta-bloquant du sotalol n'est pas cardio-sélectif et touche aussi bien les récepteurs β 1 que β 2 . Le sotalol n'a pas d'activité sympathomimétique intrinsèque (ISA) ni d'effet stabilisant de membrane. Comme beaucoup d'autres bêta-bloquants, le sotalol diminue la sécrétion de rénine. Par son action sur les récepteurs bêta, il ralentit le rythme cardiaque (action chronotrope négative) et réduit la contractilité cardiaque (action inotrope négative). Ces propriétés entraînent une diminution de la consommation d'oxygène du muscle myocardique.
Propriétés électrophysiologiques
Les effets de classe II prolongent le cycle sinusal et ralentissent donc le pouls, raccourcissent la durée de transmission des noeuds AV et allongent leur période réfractaire. Les effets de classe III comprennent un allongement du potentiel d'action auriculaire et ventriculaire monophasique, de la période réfractaire effective du muscle auriculaire et ventriculaire ainsi que de la conduction auriculo-ventriculaire accessoire (s'il y a lieu) aussi bien antérograde que rétrograde. Le sotalol n'a aucun effet sur la phase de dépolarisation.
Avec des doses orales de 160 à 640 mg par jour, l'électrocardiogramme de surface (1 ère dérivation «Surface») présente un allongement dépendant de la dose de l'intervalle QT, alors qu'on n'observe pas de modifications significatives de l'intervalle QRS.
Propriétés cliniques
Comme tous les bêta-bloquants, Sotalex a des propriétés antihypertensives et antiangoreuses.
Dans une étude clinique randomisée [Electrophysiologic Study versus Electrocardiographic Monitoring (ESVEM)], on a testé l'action en phase aiguë aussi bien qu'à long terme du sotalol ou de l'un des 6 antiarythmiques de classe I (quinidine, mexilétine, propafénone, procaïnamide, entre autres) chez des patients souffrant d'une tachycardie/fibrillation ventriculaire persistante documentée (TV/FV), qui a pu être déclenchée aussi par SEP (stimulation électrophysiologique). En comparaison avec le premier médicament randomisé, le pourcentage de réponse globale (SEP et Holter) était de 39% pour le sotalol et de 30% pour l'ensemble des autres antiarythmiques. En utilisant la suppression de TV/FV induite par la SEP, le pourcentage de réponse était de 36% pour le sotalol et de 13% pour tous les autres antiarythmiques (quand on utilisait la méthode d'enregistrement de Holter, le pourcentage de réponse était de 41% pour le sotalol contre 45% pour tous les autres antiarythmiques). Comparé à tous les autres antiarythmiques, on a enregistré dans cette étude avec le sotalol la mortalité à 2 ans la plus faible (13% vs 22%), le plus faible taux de récurrence de TV (30% vs 60%) ainsi que le taux d'interruption le plus bas (38% vs 75-80%). Le sotalol était administré chez 66% des patients à une dose de 320-480 mg par jour, 16% en recevant 240 mg par jour ou moins et 18% 640 mg par jour ou plus.
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