Propriétés/EffetsXylocain 2% CO 2 ne contient aucun agent conservateur.
C'est en 1965 que Bromage a pour la première fois parlé de l'application de Xylocain contenant du CO 2 . Il a pu démontrer que cette solution présentait un court temps de latence pour le bloc sensitif et pour le bloc moteur sans prolongation de la durée d'action. En même temps l'anesthésie s'étendait à un plus grand nombre de segments, ce qui permettait de réduire la dose totale de 30% environ par rapport à la solution chlorhydrique. Ceci est particulièrement important pour les patientes en obstétrique.
La supériorité de la solution CO 2 sur la solution chlorhydrique se manifeste par les points suivants:
1. Après injection dans un tissu, l'anesthésique local carboné est rapidement transformé en sa base non-dissociée, ceci dès que la pression partielle du CO 2 de la solution s'abaisse en s'équilibrant avec celle du tissu. La libération de la base est encore accélérée du fait que le pH de la lidocaïne est relativement élevé - égal à 6,5 - ce qui mobilise moins la capacité tampon du tissu.
2. En raison de sa liposolubilité, la base libre traverse rapidement les barrières lipidiques tissulaires et les gaines nerveuses jusqu'aux neurites. Au site d'injection, le CO 2 diffuse rapidement hors de la solution, faisant monter le pH. Par contre, le CO 2 provoque une chute de pH dans les tissus environnants et en particulier dans la cellule nerveuse. De cette manière, la base libre est attirée au voisinage de sa cible, la membrane de la cellule nerveuse. Lorsque la base non-dissociée a atteint la zone de faible pH, elle se transforme à nouveau en cation par fixation d'ions hydrogène. On se trouve en présence d'un phénomène de «piégeage par diffusion» (diffusion trapping). Le cation peut se fixer au récepteur tout près de son site d'action et en plus forte concentration.
3. Finalement, le CO 2 semble exercer une action directe sur la fibre nerveuses, par stabilisation de la membrane excitable.
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