Mises en garde et précautionsEn l'absence de données suffisantes, un traitement par idarubicine n'est pas recommandé chez les patients ayant eu une irradiation corporelle totale ou une transplantation de moelle osseuse.
Avant le début d'un traitement par idarubicine, les patients doivent être complètement remis des effets indésirables liés à un traitement cytotoxique préalable comme stomatite ou infections généralisées.
Hématotoxicité
L'idarubicine entraîne aux doses thérapeutiques une myélosuppression, notamment une leucopénie. Un traitement par idarubicine peut être instauré uniquement après que le patient soit complètement remis de la myélosuppression induite par un traitement médicamenteux antérieur ou une radiothérapie.
Une surveillance hématologique avec détermination de l'hémogramme différentiel est nécessaire au début du traitement par idarubicine et pendant chaque cycle de traitement. Les complications comme hémorragie sévère et/ou infection grave doivent être traitées rapidement et de manière efficace.
Fonction cardiaque
Une prudence particulière est de rigueur en ce qui concerne la cardiotoxicité associée à l'idarubicine, laquelle peut se manifester sous forme immédiate ou tardive.
Toxicité immédiate:
La cardiotoxicité précoce survient de manière aiguë durant le traitement (le plus souvent 24 à 48 heures après l'instauration du traitement) et se manifeste essentiellement par des tachycardies sinusales et/ou des anomalies de l'ECG, telles que des modifications non spécifiques du segment ST. Des cas de tachyarythmies, y compris des contractions ventriculaires prématurées, une tachycardie ventriculaire et une bradycardie, ainsi que des blocs AV ou des blocs de branche gauche ont été rapportés. Ceux-ci ne sont que rarement cliniquement pertinents et ne motivent généralement pas l'arrêt du traitement par l'idarubicine.
Toxicité tardive:
La cardiotoxicité différée peut survenir plus tard au cours du traitement ou 2 à 3 mois voire même plusieurs mois ou années après la fin du traitement, sous la forme d'une cardiomyopathie. Celle-ci se manifeste par une réduction de la FEVG (fraction d'éjection ventriculaire gauche), un sous-voltage et un allongement du segment QT, et/ou une insuffisance cardiaque décompensée avec des symptômes tels que dyspnée, œdème pulmonaire, œdème congestif, cardiomégalie et hépatomégalie, oligurie, ascite, épanchement pleural et rythme de galop. Des effets subaigus tels que péricardite/myocardite ont également été observés. Une insuffisance cardiaque potentiellement fatale est la forme la plus grave de cardiomyopathie induite par les anthracyclines et représente la toxicité cumulée dose-limitante de la substance.
Surveillance de la fonction cardiaque:
La fonction cardiaque doit être déterminée avant le début du traitement, puis surveillée pendant toute la durée de celui-ci pour diminuer le risque d'atteinte cardiaque sévère. La surveillance de la fonction cardiaque doit être particulièrement stricte chez les patients recevant des doses cumulatives élevées ou présentant des facteurs de risque. Une cardiotoxicité peut néanmoins aussi apparaître avec de faibles doses et indépendamment de la présence ou non de facteurs de risque.
Le traitement doit être immédiatement arrêté dès les premiers signes d'un trouble de la fonction cardiaque.
Les méthodes quantitatives adéquates pour des déterminations répétées de la FEVG sont l'angiographie multiplane (multi-gated radionuclide angiography ou MUGA) ou l'échocardiographie (ECHO).
Chez les enfants, la fonction cardiaque doit être surveillée à long terme et à intervalles réguliers.
Dose cumulée totale:
Le risque d'insuffisance cardiaque décompensée augmente rapidement avec la dose cumulée totale d'idarubicine. Aucune limite supérieure des doses cumulées IV ou orales n'a pu encore être établie pour l'idarubicine. Une cardiomyopathie en rapport avec l'idarubicine a cependant été rapportée chez 5% des patients ayant reçu des doses cumulatives totales IV de 150-290 mg/m². En calculant la dose d'idarubicine, il convient de tenir compte d'un éventuel traitement antérieur ou simultané par d'autres anthracyclines, telles que la doxorubicine, l'épirubicine, la daunorubicine ou des dérivés anthracéniques. Il y a tout lieu de penser que la toxicité de l'idarubicine s'additionne à celle d'autres anthracyclines.
Facteurs de risque:
Les facteurs de risque de cardiotoxicité sont les maladies cardiovasculaires manifestes ou latentes, une irradiation médiastinale/péricardique antérieure ou simultanée, un traitement antérieur par d'autres anthracyclines ou anthracènes-diones, ainsi que l'administration simultanée de médicaments pouvant diminuer la contractilité cardiaque ou potentiellement cardiotoxiques (p.ex. trastuzumab).
Les anthracyclines, y compris l'idarubicine, ne doivent être administrées avec d'autres substances cardiotoxiques que sous surveillance simultanée étroite de la fonction cardiaque du patient. Le risque d'effet cardiotoxique des anthracyclines pourrait aussi être accru même après l'arrêt d'autres médicaments cardiotoxiques, en particulier lorsque ceux-ci présentent une longue demi-vie. La demi-vie du trastuzumab varie; la substance peut être présente dans le sang pendant une durée allant jusqu'à 7 mois. Dans la mesure du possible, il convient donc d'éviter d'administrer un traitement par des anthracyclines pendant 7 mois après l'arrêt du trastuzumab. En cas d'utilisation d'anthracyclines avant cette période, il faut surveiller étroitement la fonction cardiaque.
Leucémie secondaire
L'apparition d'une leucémie secondaire avec ou sans phase préleucémique a été rapportée chez les patients traités par anthracyclines, idarubicine incluse. Une leucémie secondaire se manifeste plus souvent lorsque les anthracyclines sont administrées en même temps que d'autres agents anticancéreux altérant l'ADN, lorsque les patients ont été prétraités de manière intensive par des substances cytotoxiques ou lorsque la posologie des anthracyclines a été augmentée.
Les leucémies secondaires peuvent présenter une période de latence de 1-3 ans.
Extravasation
Toute injection autre qu'en intraveineuse stricte doit être évitée, car des lésions tissulaires locales graves peuvent apparaître (vésication, cellulite grave et nécrose). Le respect strict des recommandations d'application peut diminuer le risque de thrombophlébite ou d'extravasation (voir «Remarques particulières/Remarques concernant la manipulation»). Interrompre immédiatement l'administration aux premiers signes d'une extravasation.
Syndrome de lyse tumorale
La lyse rapide des cellules leucémiques induite par le traitement peut provoquer une hyperuricémie secondaire. En conséquence, les valeurs sériques d'acide urique seront surveillées et traitées adéquatement lors de leur augmentation. Une hydratation, une alcalinisation des urines et une prévention par l'administration d'allopurinol permettent d'éviter une hyperuricémie.
Effets de l'immunosuppression/tendance accrue aux infections
L'administration de vaccins vivants ou atténués à des patients immunodéprimés par une chimiothérapie, idarubicine incluse, peut provoquer des infections graves voire fatales. L'immunisation par des vaccins vivants est déconseillée chez les patients traités par Zavedos.
Lors de l'administration de vaccins atténués ou inactivés, il faudra prendre en compte que la protection vaccinale peut être moins prononcée.
Toxicité embryofœtale
Le chlorhydrate d'idarubicine peut exercer un effet génotoxique. Les patients (aussi bien les hommes que les femmes) doivent utiliser une méthode de contraception efficace pendant et après le traitement par le chlorhydrate d'idarubicine. Il est conseillé aux patients qui souhaitent avoir un enfant à la fin du traitement de demander un conseil génétique, le cas échéant et s'il est disponible (voir «Grossesse, Allaitement» et «Données précliniques»).
Electrolytes
Les taux de potassium, calcium, phosphate et de créatinine doivent être contrôlés après l'instauration du traitement.
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