Mises en garde et précautionsLa trétinoïne ne doit être administrée aux patients souffrant de LAP que sous la surveillance constante d’un médecin expérimenté en matière de traitement des affections hématologiques/oncologiques.
Tout au long du traitement par la trétinoïne, les patients atteints de leucémie aiguë promyélocytaire doivent bénéficier de mesures de soutien appropriées, p. ex. prévention des hémorragies et traitement immédiat des infections. La formule sanguine, les paramètres de la coagulation, les valeurs de la fonction hépatique ainsi que les taux de triglycérides et de cholestérol doivent être surveillés fréquemment.
Les mesures de soutien contre la coagulopathie associée aux LAP comprennent l'administration de transfusions plaquettaires permettant de maintenir le taux de plaquettes > 30-50 x 109/L et l'administration de plasma frais congelé ou de fibrinogène afin de maintenir un taux de fibrinogène > 100-150 mg/dL. Ces taux doivent être surveillés quotidiennement et le traitement de soutien doit être poursuivi pendant toute la phase initiale d’induction jusqu'à ce que les signes de coagulopathie tant cliniques que de laboratoire aient disparu.
Syndrome de différenciation (anciennement connu sous le nom de syndrome de l'acide rétinoïque)
Un «syndrome dit de différenciation» (DS) a été observé chez de nombreux patients souffrant de LAP traités par la trétinoïne (jusqu’à 26 % dans certaines études cliniques) et celui-ci peut être fatal. Le DS se caractérise par les troubles suivants: fièvre, dyspnée, détresse respiratoire aiguë, infiltrats pulmonaires, hypotension, épanchements pleuraux et péricardiques, œdèmes périphériques, prise de poids et peut entraîner une défaillance pulmonaire, hépatique, rénale ou pluriorganique. En l’absence de traitement, ce syndrome peut avoir une issue fatale. Le dépistage et le traitement précoces du DS sont donc d'une importance capitale. Le DS est souvent associé à une hyperleucocytose (voir «Hyperleucocytose»).
L’indice de masse corporelle (IMC) élevé s'est avéré être un bon facteur prédictif du DS. Par conséquent, les patients présentant un IMC élevé doivent être étroitement surveillés pendant le traitement, notamment en ce qui concerne leurs fonctions respiratoires, la diurèse et le taux de créatinine.
Un traitement par la dexaméthasone (10 mg toutes les 12 heures pendant 3 jours au minimum ou jusqu’à la régression des symptômes) doit être immédiatement instauré si des symptômes du DS apparaissent.
En présence d’un DS sévère, une interruption provisoire du traitement par la trétinoïne doit être envisagée.
Hyperleucocytose
Au cours des études cliniques, une hyperleucocytose a été observée très fréquemment (dans 75 % des cas); celle-ci peut être en relation avec le DS (voir sous «syndrome de différenciation»).
Les patients présentant une hyperleucocytose doivent être traités par une chimiothérapie à base d'anthracycline à la dose complète. Un traitement immédiat est recommandé pour les patients dont le taux de leucocytes est ≥ 5 x 109/L au moment du diagnostic ou à n'importe quel moment pendant le traitement.
Pseudotumeur cérébrale
La trétinoïne peut provoquer une hypertension intracrânienne/une pseudotumeur cérébrale. Pseudotumor cerebri est une hypertension intracrânienne bénigne avec œdème cérébral et sans tumeur, caractérisée cliniquement par des céphalées, un œdème papillaire, une diplopie et parfois une altération de l'état de conscience.
L'utilisation simultanée d'autres substances actives connues pour provoquer une hypertension intracrânienne/une pseudotumeur cérébrale peut augmenter le risque de cet événement (voir «Interactions»).
Si une hypertension intracrânienne/une pseudotumeur cérébrale se produit, il est recommandé de réduire la dose de trétinoïne et d’administrer des diurétiques (acétazolamide), des corticostéroïdes et/ou des analgésiques.
Population pédiatrique
Pseudotumor cerebri (voir «Effets indésirables») est plus fréquent chez les patients pédiatriques que chez les patients adultes. Les données des études cliniques montrent une incidence plus faible de pseudotumor cerebri lorsqu'une dose plus faible de trétinoïne est utilisée, sans que les résultats en soient affectés. Par conséquent, chez les enfants présentant des symptômes de toxicité, tels que les céphalées persistantes, une réduction de la dose à 25 mg/m2 doit être envisagée (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Prolongation de l'intervalle QTc
Des allongements de l'intervalle QTc ont été observés en relation avec le traitement par trétinoïne et trioxyde d'arsenic. Cela pourrait entraîner des arythmies de torsades de pointes mettant en jeu le pronostic vital. Pour détecter un allongement de l'intervalle QTc, il convient d'effectuer des enregistrements ECG avant et pendant le traitement, en particulier chez les patients présentant des facteurs de risque.
Hépatotoxicité
L'hépatotoxicité est accrue par l'utilisation combinée de trétinoïne et de trioxyde d'arsenic. Une toxicité hépatique accrue a été principalement observée pendant la première phase du traitement (induction initiale) et se traduit principalement par une augmentation des taux de transaminases. Les lésions hépatiques observées étaient réversibles après l'arrêt du trioxyde d'arsenic et/ou de la trétinoïne.
Troubles psychiatriques
Chez des patients traités par des rétinoïdes systémiques (y compris la trétinoïne), des cas de dépression, d'aggravation de la dépression, d'anxiété et de sautes d'humeur ont été observés. Chez les patients ayant des antécédents de dépression, une prudence particulière doit être exercée. Chez ces patients, il est nécessaire d'observer tout signe de dépression et, si nécessaire, de les traiter de manière appropriée. Informer la famille ou les amis pourrait aider à percevoir une détérioration de l'état mental.
Autres
Des cas de syndrome de Sweet (dermatose aiguë fébrile neutrophilique) ont très bien répondu à la corticothérapie.
Pendant le premier mois de traitement, il existe un risque de thrombose (aussi bien veineuse qu'artérielle) qui peut affecter n'importe quel système d'organes (voir «Effets indésirables»). La prudence est donc de mise lors du traitement par association de trétinoïne et d'antifibrinolytiques, tels que l'acide tranexamique, l'acide aminocaproïque ou l'aprotinine, car des cas de complications thrombotiques fatales ont été rapportés (voir «Interactions»).
Une hypercalcémie pouvant survenir au cours du traitement, le patient doit être surveillé afin de détecter tout symptôme d'hypercalcémie et contrôler le taux de calcium sérique.
Conseils aux femmes en âge de procréer (voir «Grossesse, allaitement»)
La trétinoïne est un rétinoïde et des effets tératogènes ont été observés chez des personnes exposées à des médicaments à base de rétinoïdes. Par conséquent, un traitement par trétinoïne ne doit être initié chez une patiente en âge de procréer que si elle est informée des risques de grossesse pendant le traitement par trétinoïne. La patiente doit utiliser une méthode de contraception fiable et des tests de grossesse doivent être réalisés avant le traitement et à intervalles mensuels pendant le traitement.
Les progestatifs microdosés («minipilule») ne constituent pas une méthode de contraception appropriée pendant le traitement par trétinoïne (voir «Grossesse, allaitement»).
Vesanoid contient de l’huile de soja. Il ne doit pas être pris par des personnes hypersensibles (allergiques) aux arachides ou au soja.
Vesanoid contient entre 1,93 et 2,94 mg de sorbitol (E420) par capsule molle. L’effet cumulatif de médicaments contenant du sorbitol (ou du fructose) en comédication ou l’absorption de sorbitol (ou de fructose) via l’alimentation doit être pris en compte.
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