Mises en garde et précautionsIsofluran Baxter ne doit être employé que par du personnel compétent, disposant de l’outillage approprié pour l’anesthésie. En particulier, il faut exclusivement utiliser des vaporisateurs étalonnés.
On a rapporté que l’isoflurane pouvait provoquer des lésions hépatiques, telles que augmentations légères et réversibles du taux des enzymes hépatiques mais, aussi, très rarement nécrose hépatique d’évolution mortelle. Des rapports indiquent qu'une exposition précédente à des anesthésiques à base d’hydrocarbures halogénés pourrait entraîner une survenue accrue de lésions hépatiques, surtout si cette exposition a eu lieu en l'espace d'un intervalle de ≤3 mois.
La prudence est de rigueur chez les patients déjà atteints d’une affection du foie ou qui prennent des médicaments connus pour porter préjudice à la fonction hépatique.
Isofluran Baxter n’est à utiliser qu’avec prudence chez des patients atteints de maladies cardiaque et rénales.
Il existe des rapports signalant un allongement de l'intervalle QT en association avec des
torsades de pointes (à issue fatale dans des cas exceptionnels). L'isoflurane doit être utilisé avec prudence chez les patients présentant un risque d'allongement de l'intervalle QT.
Les anesthésiques généraux, dont l'isoflurane, doivent être utilisés avec prudence chez les
patients présentant une mitochondropathie.
L’isoflurane doit être utilisé avec prudence en cas d’hypertension intracrânienne (voir «Propriétés/Effets»). Dans ces cas, une hyperventilation peut être nécessaire.
En raison du risque de bronchospasmes, l'isoflurane doit être utilisé avec prudence chez les
patients susceptibles de développer une bronchoconstriction.
L'isoflurane peut déclencher une dépression respiratoire éventuellement renforcée par une
prémédication aux effets narcotiques ou par d'autres agents capables de déclencher une
dépression respiratoire. La ventilation doit être surveillée et éventuellement assistée.
Tout comme d'autres anesthésiques administrés par inhalation, l'isoflurane relâche la
musculature utérine chez les femmes enceintes et non enceintes et accroît ainsi le risque
d'hémorragies utérines, p.ex. après un curetage de la cavité utérine.
L'utilisation d'isoflurane lors d'interventions chirurgicales en obstétrique dépendra de
l'appréciation clinique, avec prise en considération de la plus faible concentration possible
d'isoflurane.
L’isoflurane peut provoquer, pendant 2 à 4 jours après l’anesthésie, une légère diminution des fonctions intellectuelles. Comme avec les autres anesthésiques généraux, de légers changements d’humeur et de symptômes peuvent persister, jusqu’à 6 jours après l’anesthésie.
Si Isofluran Baxter est utilisé dans un système de respiration en circuit fermé avec un absorbeur de dioxyde de carbone, on peut constater, comme avec d’autres anesthésiques halogénés, dans des situations d’exception la formation de monoxyde de carbone par interaction avec un absorbeur de dioxyde de carbone sec. La production de carboxyhémoglobine et la réduction de la capacité de transport de l’oxygène par le sang ne sont pas décelées par le monitoring de routine, comme par ex. l’oxymétrie non invasive. Afin de maintenir le risque de formation de monoxyde de carbone aussi faible que possible, on ne doit utiliser que des absorbeurs de dioxyde de carbone humides. Pour éviter leur dessèchement, il ne faut pas exposer la chaux absorbante après l’emploi de l’appareil d’anesthésie à un «rinçage» prolongé effectué avec un grand flux d’O2 ou d’air sous pression. On peut faire appel à leur place à l’air ambiant.
En de rares occasions, des augmentations extrêmes de température, des dégagements de fumée et/ou des inflammations spontanées de l’appareil d’anesthésie ont été notés lors de l’utilisation d’anesthésiants de cette classe (anesthésiants halogénés) en association avec des absorbeurs de dioxyde de carbone sec (en particuliers ceux contenant de l’hydroxyde de potassium comme par ex. le Baralyme®). Lorsque l’on pense que l’absorbeur de dioxyde de carbone est sec, on doit le remplacer avant l’utilisation d’isoflurane.
L’indicateur coloré de la majorité des absorbeurs de dioxyde de carbone ne change pas forcément de couleur une fois asséché. L’absence d’une modification de couleur significative ne doit par conséquent pas être considérée comme la garantie d’une hydratation suffisante de l’absorbeur de dioxyde de carbone. Les absorbeurs de dioxyde de carbone devraient être changés régulièrement, indépendamment de l’état de l’indicateur coloré.
Hyperthermie maligne
Chez des patients prédisposés, l'isoflurane peut provoquer une hyperactivité métabolique de la musculature squelettique, entraînant un besoin accru en oxygène et éventuellement les
manifestations cliniques d'une hyperthermie maligne. Ce syndrome clinique englobe des
symptômes non spécifiques tels que rigidité musculaire, tachycardie, tachypnée, cyanose,
arythmie et/ou instabilité tensionnelle. Certains de ces signes non spécifiques peuvent également se produire dans le cas d'une anesthésie légère, d'une hypoxie aiguë, etc.
L'hyperthermie maligne – dans certains cas avec une issue fatale – a été mentionnée dans des rapports post-commercialisation.
L'hyperthermie maligne est traitée par interruption de l'exposition au facteur déclencheur (p.ex. isoflurane), par une administration intraveineuse de dantrolène sodique (voir l'information professionnelle du dantrolène sodique pour des informations complémentaires sur le traitement des patients) et par des mesures de soutien. Celles-ci englobent des mesures destinées à normaliser la température corporelle, des mesures d'assistance respiratoire et circulatoire et des mesures rétablissant l'équilibre hydro-électrolytique et acido-basique. Vu qu'une insuffisance rénale peut éventuellement apparaître par la suite, il faut contrôler – et si possible assurer – l'évacuation d'urine.
Hyperkaliémie périopératoire
Dans des cas rares, l’utilisation d’anesthésiques d’inhalation a été associée à une augmentation du taux de potassium sérique ayant entraîné des troubles du rythme cardiaque et la mort dans la phase post-opératoire chez les patients pédiatriques. Les patients atteints de maladies neuromusculaires latentes ou manifestes, en particulier de dystrophie musculaire de Duchenne, semblent être particulièrement menacés. Dans la majorité des cas, on a administré en plus de la succinylcholine. Les patients ont subi par ailleurs les mêmes augmentations significatives des taux de créatine kinase et dans certains cas d’une modification des urines accompagnée d’une myoglobinurie. Malgré des similitudes avec une hyperthermie maligne, aucun des patients n’a montré de signes ou de symptômes de rigidité musculaire ou d’état hypermétabolique. Des mesures précoces et efficaces doivent être prises afin de traiter l’hyperkaliémie et l’arythmie résistante. De même il est recommandé de s’assurer ensuite de la présence d’une maladie neuromusculaire latente.
Neurotoxicité pédiatrique
Dans les expérimentations animales publiées, l'administration pendant plus de trois heures d'anesthésiques et de sédatifs bloquant les récepteurs NMDA et/ou potentialisant l'activité du GABA augmente de manière avérée l'apoptose neuronale dans le cerveau en développement et provoque des déficits cognitifs à long terme. La signification clinique de cette observation n'est pas claire. D'après des comparaisons entre plusieurs espèces, il semblerait que la période de vulnérabilité à ces modifications corresponde à des expositions durant le troisième trimestre de la grossesse et les premiers mois de la vie, mais puisse aussi s'étendre jusqu'à l'âge de trois ans révolus chez l'être humain (voir «Propriétés/Effets», «Grossesse/Allaitement» et «Données précliniques»).
Diabétiques: Chez les diabétiques, surtout ceux dont l’état est très instable, il peut être nécessaire d’ajuster le régime alimentaire ou le traitement avant l’anesthésie.
Hypertendus: Chez les personnes qui prennent des antihypertenseurs, il faut éventuellement modifier le traitement pour garantir un meilleur contrôle de la pression artérielle pendant l’anesthésie.
Il faut impérativement maintenir une situation hémodynamique normale afin d’éviter une ischémie myocardique en cas de maladie coronarienne.
Myasthénie: Les patients atteints de myasthénie sont particulièrement sensibles aux produits qui induisent une dépression respiratoire. Il faut donc utiliser l’isoflurane avec prudence chez ces patients.
Voir aussi «Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machines» et «Remarques particulières: influence sur les méthodes de diagnostic».
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