Limitations d'emploiContre-indications
Nefadar est contre-indiqué lors d'hypersensibilité connue à la néfazodone ou à l'un des excipients contenus dans le produit ainsi que lors d'hypersensibilité aux autres antidépresseurs du type phénylpipérazine.
Les enfants et les adolescents âgés de moins de 18 ans ne devraient pas être traités par Nefadar en vue de l'absence d'expérience clinique chez ces sujets.
Nefadar ne doit pas être administré simultanément avec un inhibiteur de la monoamine-oxydase (IMAO).
Nefadar est contre-indiqué chez les patients ayant précédemment arrêté un traitement par la néfazodone en raison d'une lésion hépatique.
Précautions
Les précautions suivantes devraient être respectées lorsqu'on considère un traitement par Nefadar:
Précautions spéciales
Patients âgés (>65 ans)
Chez des patients âgés traités par Nefadar, aucun phénomène clinique inhabituel relatif à l'âge n'a été observé. Parce que la disponibilité systémique de Nefadar est un peu élevée après une dose unique, la posologie initiale pour les patients âgés devrait être de 2× 50 mg/jour (la moitié de la posologie usuelle). En cas de tolérance optimale par le patient, la posologie peut être augmentée au niveau thérapeutique efficace (voir «Posologie/Mode d'emploi: Posologies spéciales»).
Les mesures de précaution habituelles sont recommandées chez les patients qui souffrent d'une autre maladie et/ou qui ont besoin de médicaments supplémentaires.
Patients avec insuffisance rénale
La prudence est de rigueur chez les patients présentant une maladie rénale parce que le métabolisme ou l'excrétion pourraient être influencés.
Lorsque les patients souffrant d'insuffisance rénale grave sont mis sous traitement à long terme, on considère une accumulation élevée de la néfazodone ou de ses métabolites. On recommande donc une posologie diminuée (voir «Posologie/Mode d'emploi: Posologies spéciales»).
Patients avec insuffisance hépatique
Les patients présentant une maladie hépatique ne devraient pas être traités par Nefadar.
Chez les patients atteints de cirrhose hépatique, les taux d'AUC de néfazodone et de HO-NEF sont élevés d'environ 25% par rapport aux volontaires en bonne santé (voir «Pharmacocinétique: Cinétique dans des situations cliniques particulières»).
Troubles de la fonction hépatique
Sous le traitement par néfazodone on a rarement rapporté des lésions hépatiques (augmentation des enzymes hépatiques, hépatite, insuffisance hépatique, nécrose hépatique; parfois des décès). Les cas à évolution fatale ou les cas ayant mené à une transplantation survenaient généralement au cours de 2 semaines à 6 mois de traitement.
Bien qu'on ne pouvait identifier des facteurs de risque claires, la majorité des cas avaient plusieurs facteurs concomitants (p.ex. maladie sous-jacente, comédication avec différentes substances hépatotoxiques, y compris l'alcool, ou avec d'autres médicaments). Néanmoins, Nefadar ne pouvait être exclu comme cause possible. Après l'arrêt du traitement par Nefadar et d'autres médicaments, les lésions hépatiques étaient généralement réversibles. Il y avait dans des cas isolés des décès et des cas nécessitant une transplantation du foie.
Lorsqu'on observe les premiers symptômes d'une lésion hépatique (p.ex. inappétence, faiblesse, nausée, selles décolorées, coloration brune des urines, ictère, douleurs abdominales ou signes d'une lésion hépatocellulaire), le traitement par Nefadar doit être arrêté immédiatement. Il faudrait informer les patients de manière appropriée et les aviser de consulter leur médecin immédiatement lorsque de tels symptômes sont observés. Lorsqu'on suppose une lésion hépatique, il faut immédiatement contrôler les enzymes hépatiques et, en cas de besoin, instaurer de plus amples mesures diagnostiques ou thérapeutiques. Tous les patients présentant les symptômes d'une dysfonction hépatique ne seront plus traités par Nefadar, en raison du risque élevé de lésion hépatique. Voir aussi «Contre-indications» et «Effets indésirables».
Patients avec maladies cardiaques
Dans le cadre des études cliniques contrôlées par placebo, l'évaluation des paramètres de l'ECG n'a pas montré de modifications cliniquement significatives sous traitement par Nefadar. Les patients qui ont récemment souffert d'un infarctus du myocarde et les patients présentant une maladie cardiaque instable ont été exclus des études. Une bradycardie sinusale a été observée chez 1,5% des patients traités par Nefadar (voir «Effets indésirables»).
En conséquence, les patients qui ont récemment souffert d'un infarctus du myocarde et les patients présentant une maladie cardiaque instable devraient être traités avec prudence.
Patients avec antécédents de convulsions
Nefadar devrait être utilisé prudemment chez les patients présentant des antécédents de convulsions. Au cours des études cliniques, on n'a pas observé de crises de grand mal ou de crises focales.
Chez un patient, une crise de petit mal a réapparu. Depuis l'introduction de Nefadar sur le marché, des convulsions (y compris des crises de grand mal) ont rarement été rapportées. Aucun lien de cause à effet avec Nefadar n'a été établi.
Patients avec manie/hypomanie
Chez une minorité des patients atteints de troubles affectifs sévères, il y a un risque connu d'activation de manie/hypomanie sous traitement par d'autres antidépresseurs. Ceci a été observé lors des études cliniques sous Nefadar (0,3% des patients unipolaires et 1,6% des patients bipolaires). Donc, il faudrait administrer Nefadar avec prudence aux patients présentant des antécédents d'épisodes maniaques.
Hypotension orthostatique
On a observé des hypotensions orthostatiques sous traitement par Nefadar. Dans les études cliniques, 3% des patients traités par Nefadar ont présenté une hypotension orthostatique par rapport à 10,9% des patients sous traitement par des antidépresseurs tricycliques, 2,2% des patients sous traitement par des inhibiteurs du recaptage de la sérotonine (ISRS) et 1% sous traitement par placebo. Pour cette raison, Nefadar devrait être administré prudemment aux patients présentant des maladies cardiovasculaires ou cérébrovasculaires qui pourraient être aggravées par une hypotension (antécédents d'infarctus du myocarde, d'angine de poitrine ou d'accident cérébrovasculaire ischémique) ou lors de conditions qui pourraient favoriser une hypotension (déshydratation, hypovolémie et traitement par des antihypertenseurs; voir «Interactions: Antihypertenseurs»).
Troubles de la vue
Dans les études cliniques contrôlées on a rapporté une vision floue et des troubles de la vue (y compris scotomes et «visual trails»), avec une incidence significativement plus fréquente sous traitement par Nefadar que sous placebo. Ces événements ont été dose-dépendants (pas de scotomes ou de «visual trails» observés à une posologie de <300 mg/jour).
Cependant, depuis l'introduction de Nefadar sur le marché, des scotomes et des «visual trails» ont été observés aux posologies de <300 mg par jour.
La plupart des troubles de la vue rapportés ont disparu après la diminution de la posologie ou l'arrêt du traitement ou, parfois, même au cours du traitement continu.
Priapisme
Bien que les études cliniques effectuées avec Nefadar n'ont révélé aucun cas de priapisme, on a rapporté quelques rares cas depuis l'introduction du produit sur le marché. Lorsqu'un patient observe une érection prolongée ou modifiée, il devrait immédiatement arrêter le traitement par Nefadar et consulter son médecin.
Electrochocs (ECT)
On ne dispose ni de données cliniques ni d'expérience en ce qui concerne l'utilisation simultanée d'électrochocs et de Nefadar.
Inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO)
Chez les patients sous traitement par un IMAO et un antidépresseur (ISRS) dont les caractéristiques pharmacologiques sont similaires, mais pas identiques à Nefadar, on a observé des réactions graves, y compris des cas à évolution fatale. Ces effets indésirables ont également été observés chez des patients ayant récemment arrêté le traitement par ces substances et continuant leur thérapie avec un IMAO. Voir aussi «Posologies spécifiques», «Contre-indications» et «Interactions: Substances qui augmentent la concentration sérotoninergique».
Voir chapitre «Interactions» pour les précautions concernant l'administration concomitante de Nefadar avec:
- les substances qui augmentent la concentration sérotoninergique (p.ex. IMAO, antidépresseurs tricycliques, ISRS);
- les substances métabolisées par le cytochrome P450 3A4 (p.ex. astémizole/cisapride/terfénadine, inhibiteurs de la HMG-CoA réductase, immunosuppresseurs, carbamazépine, triazolam, alprazolam, buspirone);
- les substances métabolisées par le cytochrome P450 2D6 (p.ex. digoxine, propranolol, fluoxétine, halopéridol);
- les substances qui se lient fortement aux protéines plasmatiques;
- les antihypertenseurs;
- les anesthésiques généraux;
- l'alcool.
Précautions générales
Conduite de véhicules/utilisation de machines
Les substances psychoactives pourraient influencer les capacités psychique et physique à effectuer des manipulations potentiellement dangereuses, comme p.ex. la conduite de véhicules ou l'utilisation de machines. Les patients devraient renoncer à de telles activités aussi longtemps que l'apparition d'effets imprévisibles sur le système nerveux central, particulièrement au début du traitement, ne peut être exclue. La néfazodone a potentialisé de manière significative l'influence de la capacité provoquée par le triazolam (voir «Interactions: Triazolam»).
Risque suicidaire lors de dépressions sévères
Lors d'états dépressifs sévères il faudrait prendre en considération un possible risque suicidaire élevé qui est inhérent aux dépressions et qui pourrait persister même après l'amélioration des symptômes. Les patients à risque devraient être surveillés soigneusement, particulièrement au début du traitement par Nefadar.
Afin d'éviter le risque d'un surdosage, on prescrira, si possible, la plus petite quantité nécessaire de comprimés.
Potentiel de dépendance et d'abus
Lors d'expérimentations animales chez le singe entraîné à s'administrer de la cocaïne, la néfazodone n'a pas augmenté l'automédication intravéineuse. Cela indique l'absence d'un potentiel d'abus. Lors d'une étude contrôlée sur le potentiel d'abus chez l'homme, la néfazodone n'a démontré aucune tendance à l'abus.
On n'a pas évalué systématiquement le potentiel de tolérance, la dépendance physique et les symptômes de privation chez l'homme.
Dans le cadre d'études cliniques on n'a observé aucune tendance aux symptômes de privation ou à la dépendance sous traitement par la néfazodone; néanmoins, en vue d'expérience limitée, il n'est pas possible de prévoir le degré d'abus ou d'utilisation incorrecte d'un médicament avec effet sur le SNC. Par conséquent, on devrait juger la possibilité d'un abus médicamenteux anamnestique chez chaque patient. Durant le traitement, on observera attentivement si le patient développe des signes d'un abus de Nefadar (p.ex. développement de tolérance, augmentation de dosage, demande excessive de médicaments).
Grossesse/Allaitement
Grossesse
Catégorie de grossesse C.
Il n'existe pas d'études contrôlées chez les femmes enceintes. Des études de reproduction portées sur les rats et les lapins ayant recu des doses équivalentes à 16 à 25 fois la dose quotidienne maximale humaine (600 mg) n'ont révélé aucun risque foetal. Etant donné que les études de reproduction chez les animaux ne sont pas entièrement applicables à l'homme, Nefadar ne devrait être administré pendant la grossesse que si le bénéfice potentiel dépasse le risque potentiel pour le foetus.
Allaitement
Il n'est pas connu si la néfazodone ou ses métabolites passent dans le lait maternel. C'est pourquoi, la prudence est de rigueur lorsque Nefadar est utilisé durant la période d'allaitement.
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