Mises en garde et précautionsL'utilisation de 3TC en monothérapie n'est pas recommandée.
Avant de commencer le traitement par 3TC et par d'autres antirétroviraux, il convient de lire également les informations professionnelles de ces produits. Des effets secondaires éventuels pourraient en effet être provoqués par les principes actifs de ces médicaments.
Pancréatite: Des cas de pancréatite sont survenus rarement chez l'adulte, plus fréquemment chez l'enfant. Il n'a toutefois pas été possible de déterminer si cela était dû au traitement ou à la maladie du VIH elle-même. En cas de suspicion de pancréatite (signes cliniques, symptômes ou anomalies des constantes biologiques), il faut interrompre immédiatement le traitement par 3TC. La pancréatite doit être envisagée chaque fois qu'un patient présente des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements ou une élévation des marqueurs biochimiques.
Acidose lactique et hépatomégalie: Des cas d'acidose lactique, généralement associés à une hépatomégalie et à une hépatostéatose, ont été rapportés au cours du traitement par les analogues des nucléosides, y compris 3TC. Les symptômes précoces (hyperlactatémie symptomatique) comprennent des troubles digestifs bénins (nausées, vomissements et douleurs abdominales), un malaise non spécifique, un manque d'appétit, une perte de poids, des symptômes respiratoires (respiration accélérée ou/et profonde) ou des symptômes neurologiques (y compris la faiblesse motrice). L'acidose lactique a un taux de mortalité élevé et peut être associée à une pancréatite, une insuffisance hépatique, une insuffisance rénale ou une paralysie motrice. Le traitement par les analogues des nucléosides sera interrompu en cas d'hyperlactatémie symptomatique et d'acidose métabolique/d'acidose lactique (avec ou sans hépatite), d'hépatomégalie progressive ou lors d'une augmentation rapide des taux de transaminases. La prudence est de mise lorsque les analogues des nucléosides sont administrés à des patients (en particulier les femmes en surpoids) atteints d'hépatomégalie, d'hépatite ou présentant des facteurs de risque connus d'une affection hépatique et d'une hépatostéatose (y compris certains médicaments et l'alcool). Les patients atteints d'une hépatite C concomitante et qui sont traités par l'interféron α et la ribavirine peuvent présenter un risque particulier. Les patients présentant un risque accru doivent être étroitement surveillés. En général, l'acidose lactique est généralement apparue après quelques mois ou plus de traitement.
Les patients chez lesquels des symptômes de type pancréatite, acidose lactique symptomatique ou neuropathies apparaissent en association avec une faiblesse musculaire doivent être étroitement surveillés, pendant au moins un mois après l'arrêt du 3TC, pour dépister une réapparition éventuelle de ces symptômes.
Faiblesse motrice généralisée: Une faiblesse motrice généralisée a été observée très rarement chez les patients recevant un traitement antirétroviral associé, y compris 3TC. De nombreux cas, mais non la totalité, se sont manifestés dans le cadre d'une acidose lactique. Sur le plan clinique, cette faiblesse motrice peut imiter un syndrome de Guillain-Barré, y compris une paralysie respiratoire. Les symptômes peuvent, le cas échéant, subsister ou continuer à s'aggraver après l'arrêt du traitement (cf. également «Effets indésirables»).
Infections opportunistes: Les patients prenant 3TC ou un autre traitement antirétroviral peuvent encore développer des infections opportunistes ou d'autres complications d'une infection à VIH. C'est pourquoi, ils devront toujours être surveillés étroitement sur le plan clinique par des médecins expérimentés dans le traitement des patients porteurs d'une infection à VIH.
Transmission du VIH: Les résultats des études d'observation ont montré qu'il n'y a pas de risque de transmission sexuelle du VIH, si la suppression virologique a été atteinte et maintenue. Toutefois, le risque de transmission sexuelle du VIH ne peut pas être exclu si le TAR prescrit n'est pas pris régulièrement et/ou si la suppression virologique n'a pas été atteinte et maintenue.
Association avec le triméthoprime ou le cotrimoxazole: Il a été démontré que l'administration de 160 mg une fois par jour de triméthoprime (un composant du co-trimoxazole) augmente l'exposition à la lamivudine (ASC) de 40%. Tant qu'il n'y a pas d'insuffisance rénale, un ajustement de la dose de lamivudine n'est pas nécessaire. L'effet de doses plus élevées de triméthoprime sur la pharmacocinétique de la lamivudine n'a pas été étudié.
Insuffisance rénale: Chez les patients dont la clairance de la créatinine est comprise entre 30 et 49 ml/min l'exposition à la lamivudine (ASC) peut être 1,6 à 3,3 fois plus élevée que celle des patients ayant une clairance de la créatinine ≥50 ml/min (cf. «Pharmacocinétique»). Il n'existe pas de données de sécurité issues d'études randomisées et contrôlées, comparant la posologie usuelle de 300 mg de 3TC par jour avec la dose de lamivudine ajustée chez des patients présentant une clairance de la créatinine comprise entre 30 et 49 ml/min.
Dans les premières études pivots menées avec la lamivudine en association avec la zidovudine, des expositions plus élevées à la lamivudine étaient associées à une toxicité hématologique plus fréquente (neutropénie et anémie), bien que des arrêts dus à une neutropénie ou à une anémie aient été rapportés pour chacune des toxicités chez <1% des patients. D'autres événements indésirables associés à la lamivudine (tels que des troubles gastro-intestinaux et des atteintes hépatiques) peuvent survenir. Les patients ayant une clairance de la créatinine constante comprise entre 30 et 49 ml/min doivent être surveillés afin de rechercher des événements indésirables (en particulier une toxicité hématologique). En cas d'apparition ou d'aggravation d'une neutropénie ou d'une anémie, un ajustement posologique de la lamivudine est indiqué (cf. «Posologie/Mode d'emploi»).
Syndrome de restauration immunitaire: Chez les patients infectés par le VIH et présentant un déficit immunitaire sévère au moment de l'instauration du traitement par association d'antirétroviraux, une réaction inflammatoire à des infections opportunistes asymptomatiques ou résiduelles peut apparaître et entraîner des manifestations cliniques graves ou une aggravation des symptômes. De telles réactions ont été observées classiquement au cours des premières semaines ou mois suivant l'instauration du traitement par association d'antirétroviraux. Des exemples pertinents sont les rétinites à cytomégalovirus, les infections mycobactériennes généralisées et/ou localisées, et les pneumopathies à Pneumocystis jiroveci (souvent désignées par PCP ou PJP). Tout symptôme inflammatoire doit être évalué et un traitement doit être instauré si nécessaire.
Des maladies auto-immunes (par exemple maladie de Basedow, polymyosite et syndrome de Guillain-Barré) ont également été rapportées dans le cadre de la reconstitution immunitaire. Toutefois, le temps écoulé jusqu'à leur apparition est plus variable et peut atteindre de nombreux mois après le début du traitement. De plus, les manifestations de ces maladies peuvent être atypiques.
Patients présentant une infection concomitante par le virus de l'hépatite B (VHB): Les études cliniques et l'expérience acquise avec 3TC sur le marché ont montré qu'après l'arrêt du traitement par 3TC, certains patients souffrant d'une hépatite B chronique présentent des signes cliniques et des résultats de laboratoire évoquant une rechute de l'hépatite pouvant avoir des conséquences plus graves pour les patients souffrant d'une affection hépatique décompensée.
Lors de l'arrêt de l'administration de 3TC chez un patient présentant une infection à VIH et une hépatite B à la fois, il convient de procéder à un contrôle régulier de la fonction hépatique et de la réplication du VHB.
Lipides sériques et glycémie: Un traitement antirétroviral peut s'accompagner d'une augmentation des taux de lipides sériques et de la glycémie. Le contrôle de la maladie et des modifications du mode de vie peuvent aussi y contribuer. Il est donc recommandé de vérifier les taux sériques de lipides et la glycémie. Les troubles du métabolisme lipidique doivent être traités en fonction de la nécessité clinique.
Ostéonécrose: Bien qu'une étiologie multifactorielle soit supposée (avec entre autres utilisation de corticostéroïdes, consommation d'alcool, immunodépression sévère, indice de masse corporel élevé), des cas d'ostéonécrose ont été rapportés, notamment chez des patients atteints d'une infection à VIH à un stade avancé et/ou ayant suivi un traitement au long cours par association d'antirétroviraux. Les patients doivent être informés de la nécessité de consulter leur médecin en cas de douleurs et raideurs articulaires ou de difficultés motrices.
Populations particulières de patients
Enfants
Dans le cadre des études cliniques, les enfants ayant reçu à un quelconque moment de la lamivudine sous forme de solution buvable en association avec d'autres solutions buvables antirétrovirales ont atteint de plus faibles taux de suppression virale, présenté de plus faibles expositions plasmatiques à la lamivudine et développé plus fréquemment des résistances virales que les enfants recevant les médicaments sous forme de comprimés (voir «Propriétés/Effets/Études cliniques» et «Pharmacocinétique»).
Si possible, le traitement antirétroviral composé uniquement de comprimés devrait être utilisé. La solution buvable de lamivudine associée avec d'autres solutions buvables antirétrovirales ne doivent être utilisées pour le traitement de l'infection par le VIH que si un régime à base de comprimés ne peut pas être utilisé et si les bénéfices du traitement sont supérieurs aux risques éventuels, y compris une plus faible suppression virale.
Médicaments contenant du sorbitol
La coadministration de sorbitol et de lamivudine peut entraîner une baisse de l'exposition à la lamivudine (voir «Interactions»). La coadministration de médicaments contenant du sorbitol et de lamivudine doit par conséquent être évitée dans la mesure du possible. Si une co-administration sur une période prolongée ne peut pas être évitée, la charge virale en VIH-1 doit être contrôlée étroitement.
Excipients
Comprimés filmés:
Sodium: ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par comprimé filmé, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
Solution buvable:
Sodium: ce médicament contient 44,10 mg de sodium par dose unitaire de 15 ml (composant principal du sel de cuisine/table). Cela correspond à 2,21% de l'apport journalier maximal de sodium alimentaire de 2 g recommandé par l'OMS pour un adulte.
Saccharose: les patients diabétiques doivent être informés qu'une dose unitaire de solution buvable (= 15 ml) contient 3 g de sucre (équivalant à 0,3 équivalent pain).
Les patients présentant une intolérance rare au fructose-galactose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou un déficit en sucrase/isomaltase (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.
Le saccharose peut être nocif pour les dents.
Conservateurs: la solution buvable contient du p-hydroxybenzoate de méthyle et du p-hydroxybenzoate de propyle. Ces composants peuvent provoquer des réactions d'hypersensibilité, éventuellement retardées.
Propylène glycol: ce médicament contient environ 300 mg de propylène glycol par dose unitaire de 15 ml de solution. Même si le propylène glycol n'a pas montré de toxicité pour la reproduction ou le développement chez les animaux ou les humains, il peut atteindre le fœtus et a été retrouvé dans le lait. En conséquence, l'administration de propylène glycol aux patientes enceintes ou allaitantes doit être considérée au cas par cas.
Une surveillance médicale est requise chez les patients souffrant d'insuffisance rénale ou de troubles de la fonction hépatique, car divers effets indésirables attribués au propylène glycol ont été rapportés tels qu'un dysfonctionnement rénal (nécrose tubulaire aiguë), une insuffisance rénale aiguë et une dysfonction hépatique.
L'administration concomitante avec n'importe quel substrat de l'alcool déshydrogénase comme l'éthanol peut entraîner des effets indésirables graves chez les nouveau-nés.
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