OEMédCompositionPrincipe actif: Cidofovir anhydre.
Excipients: Aqua ad injectabilia.
Forme galénique et quantité de principe actif par unitéSolution à diluer pour perfusion.
1 flacon contient 375 mg/5 ml (75 mg/ml) de cidofovir anhydre. Le pH de la solution est ajusté à 7,4.
Indications/Possibilités d’emploiPour le traitement des rétinites à CMV chez les patients atteints de SIDA et ne souffrant pas d’insuffisance rénale, en cas d’inefficacité du ganciclovir et du foscarnet ou d’intolérance à ces deux médicaments.
Le cidofovir doit être administré en association avec du probénécide.
Posologie/Mode d’emploiAvant chaque administration de cidofovir, il convient de mesurer la créatinine sérique et la protéinurie.
Vistide est destiné uniquement à une administration en perfusion intraveineuse.
La posologie recommandée, la fréquence d’administration et la vitesse de perfusion ne doivent pas être dépassées. Avant emploi, le cidofovir doit être dilué dans 100 ml d’une solution physiologique de chlorure de sodium à 0,9% (normale). Afin de réduire au mieux le risque potentiel de néphrotoxicité, chaque perfusion de cidofovir doit être précédée d’une hydratation avec une solution de chlorure de sodium par voie intraveineuse et accompagnée de l’administration de probénécide par voie orale.
Préparation de la solution/manipulation, voir «Remarques particulières/Remarques concernant la manipulation».
Posologie chez les adultes
Traitement initial
La dose recommandée de cidofovir est de 5 mg/kg de poids corporel (administrée par perfusion intraveineuse pendant une heure avec une vitesse de perfusion constante) une fois par semaine pendant deux semaines consécutives.
Dose d’entretien
Deux semaines après la fin du traitement initial, administrer 5 mg/kg de poids corporel de cidofovir (par perfusion intraveineuse pendant une heure avec une vitesse de perfusion constante) une fois toutes les deux semaines.
Chez les patients souffrant d’insuffisance rénale au cours du traitement, la dose de cidofovir doit être réduite de 5 mg/kg à 3 mg/kg lorsque la créatinine sérique augmente de 0,3 à 0,4 mg/dl par rapport à la valeur initiale.
Le traitement par le cidofovir doit être interrompu si le taux sérique de créatinine dans le sérum augmente de ≥44 µmol/l (≥0,5 mg/dl) ou en cas de protéinurie ≥2+ persistante. Une hydratation par voie intraveineuse est recommandée.
Probénécide
Un cycle de traitement par le probénécide, administré par voie orale lors de chaque dose de cidofovir, peut réduire le risque potentiel de néphrotoxicité. Au cours des études cliniques ayant servi à l’évaluation de l’efficacité clinique, le probénécide a été administré en même temps que le cidofovir.
Afin de réduire au mieux tout risque potentiel de néphrotoxicité, il convient donc de réaliser un traitement par le probénécide par voie orale lors de chaque perfusion de cidofovir.
La posologie recommandée pour le probénécide est la suivante: 2 g 3 heures avant la perfusion de cidofovir, puis 1 g respectivement 2 et 8 heures après la fin de la perfusion de cidofovir d’une heure (4 g au total). Afin de diminuer l’incidence des nausées et/ou des vomissements liés à l’administration de probénécide, il faut demander aux patients de manger un peu avant chaque prise de probénécide. L’administration d’un antiémétique peut s’avérer nécessaire. En cas d’apparition de symptômes d’allergie ou d’hypersensibilité au probénécide (p.ex. éruptions, fièvre, frissons et anaphylaxie), il faut envisager l’administration thérapeutique ou prophylactique d’un antihistaminique approprié et/ou de paracétamol (cf. «Contre-indications»).
Hydratation
Afin de réduire au mieux tout risque potentiel de néphrotoxicité, les patients devraient recevoir 1000 ml d’une solution physiologique de chlorure de sodium à 0,9% (normale) par voie intraveineuse, immédiatement avant chaque perfusion de cidofovir. Les patients capables de supporter un apport supplémentaire de liquide peuvent recevoir jusqu’à 2000 ml d’une solution physiologique de chlorure de sodium à 0,9% (normale) par voie intraveineuse avec chaque dose de cidofovir. Les premiers 1000 ml doivent être administrés pendant 1–2 heures, immédiatement avant la perfusion de cidofovir. Lorsque les 1000 ml restants sont aussi administrés, ils doivent être injectés pendant 1 à 3 heures durant la perfusion de cidofovir, ou immédiatement après la fin de celle-ci.
Instructions spéciales pour le dosage
Patientes
L’expérience d’une utilisation de Vistide chez des patientes est limitée.
Posologie chez les patients âgés
L’innocuité et l’efficacité du cidofovir pour le traitement de l’infection à CMV chez les patients de plus de 60 ans n’ont pas été étudiées. Comme les patients âgés présentent souvent une fonction glomérulaire réduite, une surveillance particulièrement attentive de la fonction rénale est indiquée avant et pendant l’administration de cidofovir.
Posologie chez les enfants et les nourrissons
L’innocuité et l’efficacité du cidofovir pour le traitement de l’infection à CMV chez les patients de moins de 18 ans n’ont pas été étudiées. Par conséquent, l’administration de cidofovir à des enfants et des nourrissons est déconseillée.
Posologie en cas d’insuffisance rénale
L’administration de cidofovir est contre-indiquée en cas d’insuffisance rénale (cf. «Contre-indications»).
Etant donné que les doses initiales et d’entretien optimales pour les patients souffrant d’une insuffisance rénale moyenne à sévère ne sont pas connues, le traitement par le cidofovir doit être évité en cas de taux sérique de créatinine >133 µmol/l (>1,5 mg/dl), de clairance de la créatinine ≤0,92 ml/s (≤55 ml/min) ou de protéinurie ≥2+ (≥100 mg/dl).
Posologie en cas d’insuffisance hépatique
L’innocuité et l’efficacité du cidofovir chez les patients souffrant d’insuffisance hépatique n’ont pas été étudiées. Le cidofovir devrait donc être utilisé avec prudence chez ces patients.
Indications pour la surveillance
Il semble que la protéinurie soit un signe précoce et sensible d’une néphrotoxicité due au cidofovir. Le taux sérique de créatinine et la protéinurie des patients devant recevoir du cidofovir doivent être mesurés sur des échantillons prélevés au cours des 24 heures précédant chaque administration de cidofovir. Les patients qui présentent une protéinurie ≥2+ doivent être hydratés par voie intraveineuse. Le test doit ensuite être répété. Si les résultats devaient se confirmer, il faudrait interrompre le traitement par le cidofovir.
La poursuite du traitement par le cidofovir chez les patients montrant une protéinurie persistante ≥2+ après une hydratation intraveineuse peut être une indication de troubles du tubule proximal rénal, comprenant une glycosurie, une diminution du taux de phosphate sérique, de l’acide urique et du bicarbonate ainsi qu’une élévation du taux sérique de créatinine.
Pendant le traitement, ces paramètres doivent être mesurés avant chaque perfusion. Le traitement doit être interrompu en cas de valeurs anormales. Une éventuelle reprise du traitement par le cidofovir en cas de guérison complète n’a pas été étudiée.
Avant chaque dose de cidofovir, il convient de déterminer le nombre de leucocytes et d’établir une formule sanguine avec numération des neutrophiles.
Les patients traités par le cidofovir devront être soumis à des contrôles ophtalmologiques réguliers, y compris des mesures de la PIO.
L’hémodialyse «high-flux» permet une réduction des taux sériques de cidofovir de près de 75%.
Contre-indicationsHypersensibilité par rapport au principe actif ou à l’un des excipients.
Insuffisance rénale.
L’administration simultanée de cidofovir et d’autres médicaments potentiellement néphrotoxiques comme les aminosides, l’amphotéricine B, le foscarnet, la pentamidine intraveineuse et la vancomycine est contre-indiquée. Ces médicaments doivent être arrêtés 7 jours avant le début du traitement par le cidofovir.
L’injection intraoculaire directe du cidofovir est contre-indiquée, en raison du risque de diminution significative de la pression intraoculaire et d’atteintes de la vision.
Patients qui ne peuvent pas prendre du probénécide ou toute autre substance de la classe des sulfamides.
Grossesse.
Mises en garde et précautionsUne défaillance rénale aiguë, ayant nécessité une dialyse ou provoqué le décès du patient, a déjà été observée après une à deux doses de Vistide (cf. «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions/Atteintes rénales»).
Le cidofovir est formulé uniquement pour une administration en perfusion intraveineuse et aucun autre mode d’administration ne doit être utilisé, y compris une administration en injection intraoculaire ou en application locale. Il ne doit être perfusé que dans des veines dont le débit sanguin est suffisant, afin de garantir une dilution et une distribution rapide du médicament. Le traitement doit être accompagné d’une administration par voie orale de probénécide et être précédé d’une hydratation intraveineuse suffisante avec une solution physiologique de chlorure de sodium (cf. «Posologie/Mode d’emploi»).
La sécurité d’emploi et l’efficacité de Vistide n’ont pas été démontrées pour le traitement d’autres maladies que la rétinite à CMV chez les adultes atteints de SIDA.
Il convient de contrôler la fonction rénale (créatinine sérique et protéinurie) avant chaque administration de cidofovir. En cas de modification de la fonction rénale, le traitement doit être interrompu, et si possible abandonné (cf. «Posologie/Mode d’emploi»).
Atteintes rénales
La néphrotoxicité dose-dépendante est la toxicité dose-limitante la plus significative liée à l’administration de cidofovir. La protéinurie détectée par une analyse des urines effectuée en laboratoire clinique peut être un indicateur précoce de néphrotoxicité.
Des patients traités par 3,0, 5,0, ou 10,0 mg/kg de cidofovir sans administration associée de probénécide ont présenté des signes d’une atteinte des cellules proximales du tubule rénal comprenant une glycosurie, une diminution de la concentration de phosphate sérique, d’acide urique et de bicarbonate et une élévation du taux sérique de créatinine. Chez quelques patients, les symptômes de la néphrotoxicité ont pu être partiellement guéris.
L’apparition d’une glycosurie, protéinurie/aminoacidurie, hypouricémie, hypophosphatémie et/ou hypokaliémie doit faire envisager l’existence d’un syndrome de Fanconi provoqué par le cidofovir.
Hématologie
Une neutropénie réversible a été observée chez des patients traités par le cidofovir. Dans quelques cas, la neutropénie a régressé au cours du traitement par le cidofovir et dans d’autres cas, à la fin de celui-ci.
Examens de laboratoire
Avant chaque administration de cidofovir, il convient de contrôler la fonction rénale (analyse d’urines de routine et dosage de la créatinine sérique), et de vérifier les résultats. Une numération régulière des neutrophiles est également indiquée.
Effets indésirables sur l’oeil
Il doit être conseillé aux patients sous cidofovir d’effectuer régulièrement des examens ophtalmologiques afin de surveiller l’apparition possible d’une uvéite/iritis et d’une hypotension intraoculaire. Lorsqu’une uvéite/iritis apparaît, il faut arrêter le traitement par le cidofovir si la maladie ne répond pas à l’utilisation topique de corticostéroïdes, si l’état se détériore ou si une nouvelle uvéite/iritis survient après un premier succès du traitement.
Autres
Le cidofovir doit être considéré comme potentiellement carcinogène chez l’être humain.
La prudence est de mise chez les patients présentant un diabète sucré, en raison du risque potentiel de développement d’une hypotension intraoculaire.
Les patients de sexe masculin devraient être avertis du fait que le cidofovir provoque une diminution du poids des testicules et une hypospermie en expérimentation animale. Bien que ces modifications n’aient pas été observées lors des études cliniques sur le cidofovir, elles ne sont pas exclues chez l’homme, et peuvent être à l’origine d’une infertilité. Les hommes devraient être informés qu’ils doivent utiliser une méthode contraceptive pendant le traitement par le cidofovir et au cours des 3 mois suivants.
InteractionsLe probénécide est connu pour interagir avec le métabolisme ou la sécrétion rénale tubulaire de nombreuses substances (p.ex. paracétamol, aciclovir, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, acide aminosalicylique, barbituriques, benzodiazépines, bumétanide, clofibrate, méthotrexate, famotidine, furosémide et anti-inflammatoires non-stéroïdiens, théophylline et zidovudine).
Le probénécide augmente l’ASC de la zidovudine. Les patients recevant les deux médicaments doivent être étroitement surveillés quant à la toxicité hématologique liée à la zidovudine.
Il est nécessaire de se référer à l’information professionnelle des autres inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) administrés de façon concomitante avec le probénécide, pour les recommandations d’utilisation appropriées.
Les interactions entre le cidofovir et le probénécide d’une part, et d’autres principes actifs ou médicaments contre le VIH d’autre part, qui sont utilisés dans cette population de patients pour le traitement des infections virales chroniques habituelles (p.ex. hépatite B et C), n’ont pas été étudiées dans des études cliniques.
Grossesse/AllaitementLe cidofovir est embryotoxique à des doses infra-thérapeutiques chez le rat et le lapin. Une augmentation significative du nombre de malformations externes des parties molles et du squelette a été observée chez des lapins ayant reçu des doses de 1,0 mg/kg/jour (dose toxique également pour la mère).
On ne dispose pas d’études chez la femme enceinte. Par conséquent, Vistide est contre-indiqué pendant la grossesse.
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode contraceptive efficace pendant le traitement par le cidofovir, si celui-ci s’avère nécessaire.
On ignore si le cidofovir passe dans le lait maternel. Comme de nombreuses substances sont excrétées avec le lait maternel, les femmes qui allaitent doivent être invitées à arrêter le traitement par le cidofovir ou à cesser d’allaiter si le traitement est encore nécessaire. On a observé que des composés en rapport avec le médicament traversent la barrière placentaire chez des rates en gestation. Le passage dans le lait maternel de composés en rapport avec le médicament n’a pas été étudié.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesUne asthénie peut être un effet indésirable survenant au cours du traitement par le cidofovir. Le médecin devrait en informer le patient et lui donner des recommandations individuelles en tenant compte de la situation pathologique et de la façon dont le patient tolère le médicament.
Effets indésirablesLe tableau ci-dessous présente les effets indésirables survenus lors des essais cliniques ou lors de la surveillance après la mise sur le marché, par classes d’organes et fréquence. Les fréquences sont définies comme suit: très fréquents (≥1/10), fréquents (≥1/100 et <1/10), occasionnels (≥1/1’000 et <1/100), rares (≥1/10’000 et <1/1’000), très rares (<1/10’000) ou inconnus (la fréquence ne peut pas être estimée sur la base des données disponibles). Les effets indésirables identifiés après la mise sur le marché sont indiqués en italique.
Effets indésirables éventuellement ou probablement liés au cidofovir ou au probénécide, identifiés lors des essais cliniques et lors de la surveillance après la mise sur le marché:
Circulation sanguine et lymphatique
Très fréquent: neutropénie (17%).
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Inconnu: des cas d’acidose métabolique fatale en rapport avec des troubles de la fonction hépatique et une pancréatite ont été rapportés.
Système nerveux
Très fréquents: céphalées (11%).
Troubles oculaires
Fréquents: iritis, uvéite, hypotension intraoculaire.
Oreille et conduit auditif
Inconnus: troubles de l’audition.
Organes respiratoires
Fréquents: dyspnée.
Troubles gastro-intestinaux
Très fréquents: nausées (25%), vomissements (12%).
Fréquents: diarrhée.
Inconnus: pancréatite.
Troubles cutanés
Très fréquents: alopécie (15%), rash (13%).
Troubles rénaux et urinaires
Très fréquents: protéinurie (43%).
Fréquents: insuffisance rénale*.
Occasionnels: syndrome de Fanconi acquis.
Troubles généraux et accidents liés au site d’administration
Très fréquents: asthénie (17%), fièvre (21%).
Fréquents: frissons.
Investigations
Très fréquents: augmentation de la créatinine sérique (18%).
* Des cas d’insuffisance rénale (ainsi que des événements pouvant être dus à une insuffisance rénale, par exemple augmentation de la créatininémie, protéinurie, glycosurie) ont été rapportés après la mise sur le marché et certains ont eu une évolution fatale. Des cas d’insuffisance rénale aiguë ont également été rapportés après seulement une ou deux doses de cidofovir.
SurdosageDeux cas de surdosage de cidofovir ont été rapportés. Dans les deux cas, le surdosage a eu lieu lors de la première administration au cours du traitement initial. Le traitement a ensuite été interrompu. Un patient a reçu une dose unique de 16,4 mg/kg, et l’autre patient une dose unique de 17,3 mg/kg. Les deux patients ont été hospitalisés et ont subi un traitement prophylactique par le probénécide par voie orale ainsi qu’une forte hydratation pendant 3 à 7 jours. Un patient a présenté une modification passagère de la fonction rénale, alors que l’autre patient n’a pas présenté de changement de la fonction rénale.
Propriétés/EffetsCode ATC: J05AB12
Le cidofovir est un analogue de la cytidine, actif in vitro et in vivo contre le cytomégalovirus humain (CMVH). Les souches résistantes au cidofovir, obtenues après exposition in vitro à des concentrations croissantes de cidofovir, ont toutes montré une résistance croisée au ganciclovir, mais sont restées sensibles au foscarnet. Des souches résistantes au ganciclovir ou à l’association ganciclovir/foscarnet, qui étaient également résistantes au cidofovir, ont été obtenues chez des patients non traités, ainsi que chez des patients traités par le ganciclovir ou l’association ganciclovir/foscarnet. Actuellement, la plupart des souches résistantes au ganciclovir portent la mutation du gène UL-97 (phosphokinase) et sont sensibles au cidofovir. Toutes les souches portant des mutations au niveau des gènes codant pour l’ADN polymérase et résistantes au ganciclovir ont présenté une sensibilité plus faible vis-à-vis du cidofovir.
Le cidofovir agit contre quelques souches de CMV résistantes au foscarnet, mais pas contre toutes. On ignore l’ampleur de la résistance croisée entre le cidofovir et le foscarnet.
Le cidofovir empêche la réplication du CMV par une inhibition sélective de la synthèse d’ADN viral. Des données biochimiques soutiennent la thèse d’une inhibition sélective des ADN-polymérases du HSV-1, du HSV-2 et du CMV par le diphosphate de cidofovir, le métabolite intracellulaire actif du cidofovir. Le diphosphate de cidofovir inhibe ces polymérases virales à des concentrations 8 à 600 fois inférieures aux concentrations nécessaires pour l’inhibition des ADN polymérases humaines cellulaires alpha, bêta et gamma.
L’incorporation du cidofovir dans l’ADN viral entraîne une réduction de la vitesse de synthèse d’ADN viral.
Le cidofovir pénètre dans les cellules par endocytose, et subit des phosphorylations successives qui donnent tout d’abord le monophosphate de cidofovir, puis le diphosphate de cidofovir. Un dérivé choline-phosphate de cidofovir est également formé. Contrairement au métabolisme du ganciclovir, le métabolisme du cidofovir ne dépend pas d’infections virales, et n’est pas favorisé par celles-ci.
La durée d’action antivirale prolongée du cidofovir est en corrélation avec les demi-vies des métabolites (diphosphate de cidofovir: 17 à 65 heures; choline-phosphate de cidofovir: 87 heures).
In vitro , le cidofovir est actif contre le CMV, un virus de la famille des Herpesviridae. Le cidofovir a montré une activité antivirale à des concentrations largement inférieures aux concentrations entraînant la mort de cellules en monocouche. La sensibilité in vitro vis-à-vis du cidofovir est présentée dans le tableau suivant:
Inhibition de la réplication virale dans
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des cultures cellulaires
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Virus IC 50 (µM)
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CMV (souche sauvage) 0,7 (± 0,6)
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CMV résistant au ganciclovir 7,5 (± 4,3)
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CMV résistant au foscarnet 0,59 (± 0,07)
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L’activité in vitro contre le CMV humain a été confirmée par des études cliniques contrôlées portant sur le traitement par le cidofovir de rétinites à CMV chez des patients atteints de SIDA. Ces études ont montré un ralentissement statistiquement significatif de l’évolution de ce type de rétinite chez les patients traités par le cidofovir par rapport à des patients non traités.
Chez les patients dont la réaction clinique est insuffisante ou qui souffrent de rétinites évolutives récidivantes, il convient d’envisager la possibilité d’une résistance virale.
PharmacocinétiqueAbsorption
La concentration sérique moyenne de cidofovir après une heure de perfusion de 5 mg/kg de cidofovir avec administration simultanée de probénécide a été de 19,6 (± 7,18) µg/ml.
Distribution
Les valeurs moyennes de la clairance sérique totale, du volume de distribution à l’état d’équilibre et de la demi-vie d’élimination terminale ont été respectivement de 138 (± 36) ml/h/kg, de 388 (± 125) ml/kg et de 2,2 (± 0,5) heures.
in vitro , la liaison du cidofovir aux protéines plasmatiques ou sériques a été de 10% ou moins, dans un intervalle de concentrations de cidofovir allant de 0,25 à 25 µg/ml.
Elimination
Le cidofovir est éliminé essentiellement sous forme inchangée par les reins, par combinaison de la filtration glomérulaire et de la sécrétion tubulaire. Chez les patients présentant une fonction rénale normale, 80 à 100% de la dose intraveineuse a été éliminée en 24 heures sous forme inchangée avec les urines. Aucun métabolite du cidofovir n’a été détecté dans le sérum ou l’urine.
Données précliniquesDes études précliniques chez l’animal ont montré que la néphrotoxicité constituait la principale toxicité dose-limitante du cidofovir. Un effet néphro-protecteur potentiel du probénécide a été mis en évidence au cours d’une étude sur 52 semaines chez le singe cynomolgus pour des doses de cidofovir de 2,5 mg/kg administrées en perfusion intraveineuse une fois par semaine avec 1 g de probénécide par voie orale.
Carcinogenèse
Lors d’une étude de toxicité de 26 semaines par voie intraveineuse, une augmentation significative de l’incidence des adénocarcinomes mammaires a été observée chez le rat femelle, ainsi que des carcinomes de la glande de Zymbal chez le rat mâle et femelle, à des concentrations plasmatiques infra-thérapeutiques de cidofovir. Dans une autre étude, des injections sous-cutanées de cidofovir effectuées une fois par semaine pendant 19 semaines consécutives ont donné lieu à des adénocarcinomes mammaires chez des rats femelles à de faibles doses de 0,6 mg/kg/semaine. Dans les deux études, des tumeurs ont été observées au bout de 3 mois d’administration du médicament. Aucune tumeur n’a été observée chez des singes cynomolgus ayant reçu du cidofovir par voie intraveineuse une fois par semaine pendant 52 semaines, à des doses allant jusqu’à 2,5 mg/kg/semaine.
Mutagenèse et toxicité sur la reproduction
Des études ont montré que le cidofovir est clastogène à une concentration de 100 µg/ml et embryotoxique chez le rat et le lapin.
Aucun effet mutagène n’a été observé avec le cidofovir pour des doses allant jusqu’à 5 mg/boite de culture, lors des tests microbiens de mutagénicité utilisant Salmonella typhimurium pour les substitutions de paires de base ou les mutations avec décalage du cadre de la lecture (Ames) et Escherichia coli pour les mutations inverses.
Une augmentation de la formation d’érythrocytes polychromatophiles micronucléés a été observée in vivo chez des souris ayant reçu par voie intrapéritonéale une dose élevée et toxique de cidofovir (≥2000 mg/kg).
in vitro le cidofovir a provoqué des aberrations chromosomiques des lymphocytes du sang périphérique humain et cela sans activation métabolique (fraction S-9). Aux 4 doses de cidofovir testées (de 12,5 à 100 µg/ml), le pourcentage de métaphases endommagées et le nombre d’aberrations par cellule ont augmenté de façon proportionnelle à la concentration.
Aucun effet indésirable sur la fécondité ou la capacité de reproduction en général n’a été observé suite à des injections intraveineuses de cidofovir effectuées à raison d’une par semaine chez des rats mâles pendant 13 semaines consécutives, à des doses allant jusqu’à 15 mg/kg/semaine. Des rats femelles, ayant reçu des injections intraveineuses une fois par semaine (1,2 mg/kg/semaine ou plus) pendant un maximum de 6 semaines avant l’accouplement et pendant 2 semaines après l’accouplement ont eu des portées de plus petite taille et moins de nouveau-nés vivants par portée, ainsi qu’un plus grand nombre de résorptions de foetus par portée. Des études de développement périnatal et postnatal, au cours desquelles des rats femelles ont reçu des injections sous-cutanées de cidofovir une fois par jour à des doses allant jusqu’à 1 mg/kg/jour, du 7 e jour de gestation jusqu’au 21 e jour post-partum (approximativement 5 semaines) n’ont mis en évidence aucun effet indésirable sur la viabilité, la croissance, le comportement, la maturation sexuelle ou la capacité reproductive de la descendance. L’administration intraveineuse quotidienne de cidofovir à la dose de 1,5 mg/kg/j chez la rate gestante et de 1 mg/kg/j chez la lapine gestante, pendant la période d’organogenèse, a entraîné une réduction du poids des foetus. Les doses n’entraînant pas d’effet embryotoxique observable ont été de 0,5 mg/kg/j chez le rat et de 0,25 mg/kg/j chez le lapin.
Remarques particulièresIncompatibilités
La stabilité chimique et physique de Vistide en solution de chlorure de sodium a été testée dans des poches de perfusion en chlorure de polyvinyle (PVC) ou en copolymère d’éthylène/propylène et dans des sets en PVC munis de sorties pour l’administration i.v.
On ne dispose d’aucune donnée concernant la possibilité de mélanger Vistide avec d’autres substances. Les compatibilités avec la solution de Ringer, la solution de Ringer-lactate ou des solutés pour perfusion bactériostatiques n’ont pas été étudiées.
Stabilité
Après mélange, et si elle n’est pas utilisée immédiatement, la solution de Vistide pour perfusion peut-être conservée pendant 24 heures au réfrigérateur (2–8 °C) si la reconstitution a été effectuée dans des conditions d’asepsie. Il est déconseillé de stocker la solution pendant plus de 24 heures ou de la congeler. Les solutions refroidies doivent être amenées à température ambiante avant emploi. Les flacons entamées doivent être éliminées de manière appropriée.
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP.» sur le récipient.
Remarques concernant le stockage
Conserver à 15–30 °C.
Remarques concernant la manipulation
Comme pour toutes les préparations destinées à l’administration par voie parentérale, il convient avant l’administration d’effectuer un contrôle visuel afin de détecter la présence éventuelle de particules ou de colorations dans les flacons Vistide.
Le cidofovir doit être considéré comme potentiellement carcinogène chez l’être humain.
La préparation, l’administration et l’élimination de Vistide impliquent des précautions particulières et un équipement de sécurité approprié. La préparation de Vistide doit être effectuée dans une enceinte de sécurité sous hotte à flux laminaire. Le personnel qui prépare le médicament doit porter des gants, des lunettes et des vêtements de protection. En cas de contact de Vistide avec la peau, nettoyer et rincer immédiatement et abondamment avec de l’eau. D’éventuels restes de Vistide et la totalité du matériel utilisé pour la préparation et l’administration doivent être jetés dans un récipient hermétique et résistant aux chocs.
La dose de Vistide prévue doit être prélevée du flacon à l’aide d’une seringue dans des conditions d’asepsie, transférée dans une poche de perfusion contenant 100 ml de solution physiologique de chlorure de sodium à 0,9% (normale) et bien mélangée. Le volume total doit être administré par voie intraveineuse avec une vitesse de perfusion constante, pendant une heure, à l’aide d’une pompe de perfusion standard. Vistide devrait être administré par un personnel médical expérimenté dans les soins des patients atteints du SIDA.
Numéro d’autorisation54310 (Swissmedic).
Présentations
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Quantité
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CHF
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SM
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Catégoriesde remb.
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VISTIDE conc perf 375 mg/5ml
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flacon 5 ml
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1334.60
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A
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LS (LIM)
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Titulaire de l’autorisationGilead Sciences Switzerland Sàrl, Switzerland.
Mise à jour de l’informationMai 2011.
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