ComprimésEstrogénothérapie des troubles climatériques à la post-ménopause et en cas de carence estrogénique CompositionPrincipe actif: estradiol 1,5 mg ut Estradiolum hemihydricum; color: E 124; excip. pro compr.
Propriétés/EffetsAu début du climatère, la production d'estrogènes endogènes diminue considérablement, exposant l'organisme de la femme à une carence estrogénique pouvant produire des symptômes typiques tels que troubles vasomoteurs (bouffées de chaleur, hypersudation, tachycardie), troubles neuro-végétatifs (vertiges, insomnies, tendances dépressives), atrophie progressive au niveau vulvovaginal et cutané.
A plus long terme, la carence estrogénique peut mener à de l'ostéoporose.
Ces troubles peuvent également survenir suite à une carence estrogénique par ovariectomie.
La carence estrogénique et les troubles qui l'accompagnent peuvent être traités efficacement par administration de l'hormone déficiente, le 17-β estradiol sous forme d'Estreva comprimé.
Chez les patientes ne présentant aucune symptomatologie vasomotrice, Estreva n'élimine cependant ni les variations d'humeur ni les états dépressifs.
Les doses d'estrogènes nécessaires au soulagement des troubles de la ménopause ont un effet stimulateur marqué sur la mitose et la prolifération de l'endomètre. Administrés en monothérapie, les estrogènes augmentent l'incidence d'hyperplasie de la muqueuse utérine et accroissent ainsi le risque d'un carcinome de l'endomètre. Le risque d'hyperplasie endométriale est fortement réduit si l'endomètre est protégé par l'adjonction d'un progestatif.
Estreva n'a pas d'effet contraceptif.
PharmacocinétiqueAprès administration orale, l'estradiol subit une importante métabolisation de premier passage dans la paroi intestinale et dans le foie avec formation partielle de métabolites tels que l'estriol et l'estrone. L'estradiol est lié à environ 95% aux protéines plasmatiques telles que la SHBG et l'albumine.
La biodisponibilité orale du 17-β estradiol, après administration d'Estreva comprimé, est d'environ 3%. Après administration orale d'un comprimé d'Estreva à 1,5 mg, les taux plasmatiques de 17-β estradiol se maintiennent à environ 50 pg/ml entre la 6ème et la 12ème heure. Le maximum de concentration plasmatique est atteint à 10 heures. La demi-vie d'élimination est d'environ 19 heures. L'estradiol est principalement éliminé par métabolisation avec formation de dérivés sulfo- et glucuronoconjugués. De nombreux métabolites ont été identifiés. L'excrétion se fait à 90% par les reins et à 10% par le foie.
L'estradiol traverse le placenta et passe en faibles quantités dans le lait maternel.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Aucune donnée n'est disponible au sujet de l'influence des troubles fonctionnels hépatiques et rénaux sur les propriétés pharmacocinétiques de l'estradiol, mais il est connu que la dégradation métabolique des estrogènes (et des progestatifs) est ralentie en cas d'insuffisance hépatique (voir «Précautions»).
Indications/Possibilités d'emploiIndications reconnues
Corrections de la carence estrogénique de la femme ménopausée ou ovariectomisée (en raison d'affection non cancéreuse):
troubles vasomoteurs (bouffées vasomotrices) et trophiques génito-urinaires (atrophie vulvo-vaginale, dyspareunie, incontinence d'urine) et les troubles du sommeil et de l'humeur qui l'accompagnent.
Chez les femmes non hystérectomisées, le traitement estrogénique doit toujours être conduit en association avec un traitement progestatif.
A ce jour, l'effet d'Estreva sur la densité osseuse chez la femme ménopausée et son efficacité dans la prévention de l'ostéoporose n'ont pas été démontrés.
Posologie/Mode d'emploiVoie orale
Dose initiale: un comprimé par jour, soit 1,5 mg d'estradiol, de préférence de 21 à 28 jours par cycle, en association séquentielle avec un progestatif chez les femmes non hystérectomisées.
Au cours de la post-ménopause et après une hystérectomie, le traitement peut commencer à n'importe quel moment. S'il subsiste un cycle régulier, il devrait commencer le 5ème jour du cycle.
Le progestatif, indispensable chez les patientes non hystérectomisées, doit être pris pendant au moins 12 jours de chaque cycle de traitement. Pour la posologie, se référer à l'information destinée aux représentants des professions médicales d'un progestatif approprié.
Limitations d'emploiContre-indications
En monothérapie, chez les femmes dont l'utérus est intact; grossesse suspectée ou confirmée, période d'allaitement; tumeurs hormono-dépendantes de l'utérus ou du sein, confirmées ou suspectées; hémorragies génitales d'origine indéterminée, endométriose; jaunisse, ictère cholestatique, troubles graves de la fonction hépatique, herpès gestationis ou prurit persistant lors d'une grossesse antérieure, syndrome de Dubin-Johnson, syndrome de Rotor, antécédents ou existence de tumeurs du foie, hypertension artérielle mal stabilisée, antécédents ou existence de processus thrombo-emboliques, anémie à hématies falciformes, diabète sucré sévère accompagné d'altérations vasculaires, troubles congénitaux du métabolisme lipidique, otosclérose aggravée lors de grossesses antérieures; hypersensibilité au principe actif, au E 124, à d'autres colorants azoïques ou à un autre des excipients contenu dans la préparation.
Précautions
Avant que la patiente ne commence à prendre Estreva comprimé, le médecin devra pratiquer un examen approfondi, à la fois général et gynécologique, afin de pouvoir dépister les malades justiciables d'un traitement ainsi que les états à risque et exclure l'éventualité d'une grossesse.
Les patientes non hystérectomisées et préalablement traitées par des estrogènes en monothérapie doivent être soigneusement examinées quant à une éventuelle hyperstimulation de l'endomètre avant le début du traitement.
Un prolactinome suspecté (p.ex. en raison de la présence de galactorrhée, de céphalées, de troubles de la vue ou en cas de ménopause précoce) doit être exclu avant d'instaurer un traitement avec Estreva.
Durant le traitement, il est recommandé de pratiquer des examens de contrôle tous les six mois environ.
Après la guérison d'une hépatite virale, il faudrait laisser s'écouler six mois environ avant de recourir à des préparations contenant des estrogènes.
D'une manière générale, toutes les affections susceptibles de s'aggraver pendant la grossesse peuvent également être influencées de façon négative par les estrogènes. C'est pourquoi Estreva comprimé ne devrait être prescrit que sous surveillance particulière ou ne pas être prescrit du tout en présence des états suivants: diabète sucré, varices, antécédents de phlébites, otosclérose, sclérose en plaques, porphyrie, tétanie, chorée de Sydenham.
Du fait que les estrogènes (et les progestatifs) peuvent provoquer une rétention liquidienne, la précaution est de mise chez les patientes souffrant d'insuffisance cardiaque ou rénale, d'hypertension, d'asthme, de migraine ou d'épilepsie. La précaution est également conseillée chez les patientes souffrant d'affections de la vésicule biliaire ou de maladies métaboliques des os accompagnées d'hypercalcémie.
Les données épidémiologiques suggèrent qu'un traitement hormonal substitutif peut être associé à un risque accru de maladies thrombo-emboliques veineuses et artérielles (thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, troubles cérébrovasculaires ou infarctus du myocarde). Le rapport bénéfice/risque doit donc être soigneusement pesé, en accord avec la patiente, avant de prescrire un tel traitement chez une femme présentant un facteur de risque d'une telle maladie. Les facteurs de risque généralement reconnus sont les antécédents personnels, les antécédents familiaux (la survenue d'un trouble thrombo-embolique chez un parent direct à un âge relativement jeune peut indiquer une prédisposition génétique), une obésité importante et le tabagisme. Le risque augmente également avec l'âge. Chez les patientes présentant un ou plusieurs de ces risques, le traitement par Estreva demande une surveillance particulière. De plus, le risque d'une maladie thrombo-embolique peut être temporairement augmenté par une immobilisation prolongée, une intervention chirugicale importante, prévue ou post-traumatique, ou un traumatisme grave. Selon la durée de l'évènement et la durée de l'immobilisation, un arrêt transitoire du traitement hormonal substitutif devrait être envisagé. Les avis divergent quant au rôle possible des varices dans la survenue d'une maladie thrombo-embolique veineuse sous estrogènes.
En cas de spotting ou de saignement vaginal persistant d'origine indéterminée, les mesures diagnostiques appropriées (y compris, le cas échéant, une biopsie de l'endomètre) seront mises en oeuvre afin d'exclure toute anomalie et le traitement sera réévalué.
Avant de débuter ou de modifier un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS), il est indispensable d'effectuer un examen clinique général et gynécologique complet (y compris le recueil des antécédents familiaux), en tenant compte des contre-indications et des précautions d'emploi. Pendant toute la durée du traitement, des examens réguliers seront effectués, leur nature et leur fréquence étant adaptées à chaque patiente. Un examen des seins et/ou une mammographie seront également réalisés si nécessaire en fonction de chaque patiente.
Risque de cancer du sein
Dans une méta-analyse, qui se rapporte à 51 études épidémiologiques, il a été rapporté que le risque de carcinome mammaire diagnostiqué est légèrement élevé chez les femmes recevant ou ayant reçu un traitement de substitution hormonale (HRT). Ces résultats peuvent être dus à un diagnostic plus précoce, à des effets biologiques de la HRT ou à une combinaison de ces deux facteurs. Le risque augmente avec la durée de la HRT et diminue progressivement dans les cinq années suivant l'arrêt du traitement. Lors du diagnostic, les carcinomes mammaires des femmes sous HRT sont plus souvent localisés au sein que ceux des patientes non traitées par HRT. Chez les femmes sans HRT, un carcinome mammaire est diagnostiqué chez environ 45 femmes sur 1000 entre l'âge de 50 et de 70 ans; le risque relatif augmente avec l'âge. Chez des patientes ayant reçu une HRT pendant 5-15 ans, l'augmentation du nombre de cas de carcinomes mammaires était de 2-12 (5 ans + 2; 10 ans + 6; 15 ans + 12), dépendant de l'âge au début du traitement.
La prise simultanée d'un progestatif semble ne pas protéger du risque de carcinome du sein, mais peut augmenter ce risque.
Ainsi, le rapport bénéfice/risques d'une thérapie à long terme doit être soigneusement évalué avant le début d'un traitement prolongé.
Dans des cas extrêmement rares, des tumeurs du foie ont été observées à la suite de l'utilisation prolongée de principes actifs hormonaux estrogéniques. Si des troubles épigastriques intenses, une hépatomégalie ou des signes en faveur d'une hémorragie intra-abdominale aiguë apparaissent, l'éventualité de la présence d'une tumeur du foie doit être prise en considération dans le diagnostique différentiel (voir ci-après: «Motifs imposant l'arrêt immédiat de la médication»).
Les patientes traitées par des antihypertenseurs et recevant simultanément une hormonothérapie de substition doivent se soumettre à des contrôles réguliers de la tension artérielle.
Bien que les données disponibles suggèrent que les estrogènes ne modifient pas le métabolisme des hydrates de carbone, les patientes diabétiques doivent être surveillées de façon étroite quant à la nécessité d'un ajustement de la posologie des antidiabétiques. Les patientes doivent être averties que la réapparition des règles à la ménopause sous traitement hormonal substitutif ne signifie pas un retour de la fertilité.
Motifs imposant l'arrêt immédiat de la médication
Céphalées apparaissant pour la première fois en présentant un caractère de migraine ou se manifestant de façon répétée avec une intensité inhabituelle, troubles soudains de la perception (p.ex. troubles visuels, troubles auditifs), premiers signes de thrombo-phlébites ou de thrombo-embolies, douleur ou sensation d'oppression dans la cage thoracique, opérations en prévision (6 semaines auparavant), immobilisation (p.ex. à la suite d'un accident), apparition d'une jaunisse, d'un prurit généralisé, ou d'une hépatomégalie avec suspicion d'apparition d'une tumeur du foie, exacerbation d'une comitialité, augmentation importante de la tension artérielle, augmentation perceptible du volume d'un myome, apparition d'une dépression grave; grossesse.
Grossesse/Allaitement
Catégorie de grossesse X.
Il existe des évidences de risque foetal basées sur l'expérience chez l'animal et l'être humain et les risques liés à l'emploi du médicament chez la femme enceinte dépassant largement les bénéfices possibles. Ce médicament est contre-indiqué chez la femme enceinte. Le traitement doit être interrompu immédiatement, si une grossesse devait se confirmer.
Etant donné que les estrogènes (et les progestatifs) sont sécrétés dans le lait maternel et peuvent provoquer des effets indésirables chez le nourrisson ainsi qu'en raison de l'absence d'une indication, Estreva est contre-indiqué aussi pendant l'allaitement.
Effets indésirablesEn plus des effets indésirables mentionnés sous «Précautions», dont la survenue impose l'arrêt immédiat du traitement, d'autres effets secondaires peuvent se manifester, et ce surtout en début de traitement.
Système endocrinien
Occasionnellement mastodynie.
Tractus génito-urinaire
Occasionnellement hémorragies de rupture et spotting, altérations dans la quantité de glaire cervicale sécrétée.
Tractus gastro-intestinal
Occasionnellement nausées, douleurs abdominales, flatulences; rarement atteinte fonctionnelle hépatique asymptomatique, troubles biliaires.
Peau
Chloasma ou mélasme pouvant persister.
Système nerveux central
Occasionnellement maux de tête; rarement migraine, sensations de vertige.
Système immun
Rarement réactions d'hypersensibilité.
Divers
Occasionnellement oedèmes et/ou légère augmentation du poids corporel; rarement modifications de la libido.
InteractionsLes substances qui induisent des enzymes hépatiques microsomiales (p.ex. les barbituriques, la phénylbutazone, la phénytoïne, la rifampicine) peuvent entraver l'activité des estrogènes (et des progestatifs) en accélérant leur dégradation métabolique. De même, par suite d'une modification de la flore intestinale, des taux de principe actif abaissés ont été observés lors de la prise simultanée de quelques autres antibiotiques (tels que, p.ex., l'ampicilline, la néomycine et les céphalosporines).
Les estrogènes peuvent augmenter et prolonger l'effet des anticoagulants oraux par inhibition de leur métabolisme.
Les besoins en antidiabétiques oraux ou en insuline peuvent changer en raison d'un retentissement sur la tolérance au glucose.
SurdosageLes estrogènes ne sont que faiblement toxiques et l'apparition de symptômes d'un surdosage est très peu probable avec les doses recommandées. Un surdosage aigu peut se manifester par une sensation de tension mammaire, des nausées et des vomissements.
Le cas échéant, le traitement sera symptomatique.
En cas de surdosage chronique, il faut s'attendre à une accentuation des effets indésirables susmentionnés et à une augmentation des risques décrits sous «Précautions».
Remarques particulièresInfluence sur les méthodes de diagnostic
L'administration d'estrogènes influence les paramètres hormonaux et hémato-biologiques p.ex. certains paramètres de la coagulation sanguine, comme le temps de Quick, le temps de thromboplastine partielle, le facteur VII, le facteur X, l'antithrombine III et le plasminogène. Lors de tout bilan hormonal ou hématobiologiques, il y a lieu de tenir compte de cette administration.
Conservation
3 ans.
Mise à jour de l'informationOctobre 2001.
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