OEMédCompositionPrincipe actif: Chlorhydrate de sibutramine monohydraté.
Excipients
Reductil 10: color.: jaune de quinoléine (E 104), indigotine (E 132), lactose, excip. pro caps.
Reductil 15: color.: indigotine (E 132), lactose, excip. pro caps.
Forme galénique et quantité de principe actif par unité10 mg de chlorhydrate de sibutramine monohydraté (correspondant à 8,37 mg de sibutramine).
1 gélule de Reductil 15 contient:
15 mg de chlorhydrate de sibutramine monohydraté (correspondant à 12,55 mg de sibutramine).
Indications/Possibilités d’emploiEn association à un régime restrictif, traitement de l’obésité chez le patient ayant un indice de masse corporelle (IMC) ≥30 kg/m² et chez lequel la mise en oeuvre isolée d’autres mesures amaigrissantes adéquates n’a pas été suffisamment efficace.
On calcule l’IMC selon la formule suivante:
IMC = poids corporel (kg)/taille² (m²)
Un IMC égal ou supérieur à 30, valeur limite pour la mise en oeuvre du traitement, correspond, selon la taille, au poids corporel suivant:
Taille 140 cm: au moins 58,8 kg
Taille 150 cm: au moins 67,5 kg
Taille 160 cm: au moins 76,8 kg
Taille 170 cm: au moins 86,7 kg
Taille 180 cm: au moins 97,2 kg
Taille 190 cm: au moins 108,3 kg
On ne dispose pas de données indiquant une amélioration significative de la morbidité et de la mortalité.
Posologie/Mode d’emploiIl est recommandé d’effectuer le traitement sous la surveillance d’un médecin expérimenté dans la prise en charge des personnes obèses.
Pour le traitement de l’obésité, on recommande une prise en charge globale comprenant aussi bien des mesures d’ordre diététique et médical que des modifications comportementales.
Avant d’initier le traitement, on exclura toute cause organique de l’obésité en question.
Adultes
Une gélule de Reductil 10 à avaler le matin sans la croquer avec une quantité suffisante de liquide (un verre d’eau p.ex.). La gélule peut être prise avant, pendant ou après le petit déjeuner.
Chez les patients dont la réponse à Reductil 10 s’avère insuffisante (critère: moins de 2 kg de perte de poids sur 4 semaines), la dose quotidienne pourra être portée après 4 semaines à 1 gélule de Reductil 15 une fois par jour, à condition que Reductil 10 ait été bien supporté.
Si Reductil 15 est mal supporté, on décidera de l’arrêt du traitement.
En cas de modification de la dose, surveiller la pression sanguine et la fréquence cardiaque.
Patients âgés
L’efficacité et la tolérance de Reductil n’ayant à ce jour été étudiées que sur un nombre restreint de sujets âgés, l’emploi de Reductil chez des patients âgés de plus de 65 ans est déconseillé.
Enfant
Ne pas administrer la sibutramine à l’adolescent et à l’enfant de moins de 18 ans.
Durée du traitement
La prolongation du traitement au-delà de 3 mois ne sera envisagée qu’en cas de réponse clinique attestée par une perte de poids d’au moins 5% du poids initial.
Par ailleurs, le traitement ne sera prolongé que si la réduction pondérale se poursuit. Les essais cliniques ont montré que le poids corporel se stabilise après environ 6 mois de traitement.
L’efficacité et la tolérance ont été documentées au cours d’études cliniques contrôlées durant jusqu’à deux ans.
Les données cliniques faisant défaut, une répétition du traitement est déconseillée (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).
L’expérience montrant qu’une nouvelle prise pondérale peut survenir après l’arrêt du traitement ou d’un régime restrictif, on recommande pour cette phase de poursuivre le suivi médical.
Contre-indicationsHypersensibilité connue au chlorhydrate de sibutramine monohydraté ou à l’un des autres composants du médicament.
Antécédents ou existence d’affections psychiques, y compris les troubles sévères du comportement alimentaire (anorexie mentale ou boulimie nerveuse) et les dépressions.
Psychose maniaco-dépressive.
Tendance à l’abus de médicaments, alcoolisme avéré.
Association à des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), avec lesquels il convient d’observer un intervalle de traitement d’au moins 2 semaines (voir «Interactions»).
Association à d’autres médicaments agissant sur le SNC (voir «Interactions»).
Association à d’autres médicaments d’action centrale utilisés dans la réduction pondérale.
Hypertension artérielle insuffisamment contrôlée (voir «Mises en garde et précautions»).
Hypertension artérielle pulmonaire.
Enfants et adolescents de moins de 18 ans.
Insuffisance hépatique sévère.
Insuffisance rénale sévère, dont les maladies rénales exigeant une dialyse (voir également «Pharmacocinétique», chapitre «Insuffisance rénale»).
Antécédents ou existence de maladies cérébro- et cardiovasculaires telles qu’affection coronarienne, insuffisance cardiaque décompensée, arythmies ou accident vasculaire cérébral et accident ischémique transitoire.
Causes organiques de l’adiposité.
Syndrome de Gilles-de-la-Tourette.
Hyperthyroïdie.
Hyperplasie bénigne de la prostate avec accumulation d’urine résiduelle.
Phéochromocytome.
Glaucome de l’angle irido-cornéen.
Grossesse et allaitement (voir «Grossesse/Allaitement»).
Mises en garde et précautionsChez tous les patients, une surveillance de la pression artérielle et du pouls est nécessaire durant le traitement par Reductil.
Le traitement doit être interrompu chez les patients présentant sous Reductil une augmentation cliniquement significative des valeurs tensionnelles ou du pouls (voir «Effets indésirables»).
Chez les patients suivants, Reductil ne sera utilisé qu’avec prudence:
Patients sous traitement antihypertenseur.
En cas d’utilisation concomitante de sibutramine et de médicaments augmentant la pression sanguine ou la fréquence cardiaque (par exemple sympathomimétiques) (voir «Interactions»).
Patients souffrant d’insuffisance rénale légère ou modérée. A noter toutefois que seules des substances inactives sont excrétées par voie rénale. En cas de trouble grave de la fonction rénale et de maladies rénales exigeant une dialyse, la sibutramine ne doit pas être utilisée (voir «Contre-indications»).
Patients souffrant d’insuffisance hépatique légère ou modérée. Chez de tels patients, on a relevé une concentration plasmatique élevée sans effets indésirables.
Patients épileptiques.
Patients âgés (voir «Posologie/Mode d’emploi»).
L’apparition ou l’aggravation d’une dyspnée d’effort doit faire suspecter la survenue d’une hypertension artérielle pulmonaire. Dans de tels cas, il faut immédiatement interrompre le traitement et faire examiner le patient par un spécialiste.
L’emploi de certains anorexigènes comme la fenfluramine et la dexfenfluramine a été mis en relation avec la survenue de valvulopathies.
Les examens de contrôle effectués en cours de traitement par Reductil n’ont jusqu’à présent révélé aucun indice signalant une hausse de la fréquence des valvulopathies.
D’autres facteurs de risque probables dans la genèse des valvulopathies sont l’emploi d’anorexigènes à long terme, l’administration à des posologies plus élevées que celles recommandées et/ou l’association à d’autres anorexigènes. L’emploi d’anorexigènes chez des patients présentant un souffle au coeur ou une valvulopathie n’est donc pas recommandé.
Comme pour tous les médicaments inhibant la recapture de la sérotonine, un risque plus important d’hémorragie peut être présent pour les patients prenant de la sibutramine. Il convient donc d’administrer prudemment la sibutramine aux patients ayant une tendance hémorragique ainsi qu’aux sujets prenant simultanément des médicaments influençant l’hémostase ou la fonction thrombocytaire.
Dans de rares cas, des psychoses, des manies, des modifications du comportement, des dépressions, des pensées suicidaires et des suicides ont été rapportés chez des patients. Il convient donc d’accorder une attention toute particulière aux patients ayant des antécédents connus de dépression. Si de tels problèmes apparaissent au cours du traitement à la sibutramine, il convient d’envisager un arrêt du traitement à la sibutramine.
La sibutramine doit être utilisée avec prudence chez les patients souffrant d’un glaucome à angle ouvert et chez les personnes présentant en raison d’un antécédent familial un risque d’hypertension intra-oculaire.
Lors de l’emploi à long terme peuvent apparaître une accoutumance, une dépendance médicamenteuse et, dans de rares cas et chez des patients prédisposés, des troubles psychotiques graves. Au cours d’essais cliniques comparatifs effectués auprès de patients sujets à l’abus de médicaments, la sibutramine n’a révélé aucun potentiel addictif.
Reductil contient du lactose et ne doit donc pas être administré aux patients souffrant d’une intolérance héréditaire rare au galactose, d’un déficit génétique en lactase ou d’une malabsorption du glucose-galactose.
InteractionsSubstances actives inhibant l’activité de l’enzyme CYP3A4 (voir aussi «Pharmacocinétique»): Le kétoconazole, l’érythromycine, la troléandomycine, la ciclosporine, la nifédipine et le vérapamil inhibent l’isoenzyme CYP3A4. L’administration simultanée de kétoconazole resp. d’érythromycine et de sibutramine élève les concentrations plasmatiques de sibutramine et de ses métabolites actifs jusqu’à 23%; on a en même temps observé une augmentation modérée de la fréquence cardiaque.
Substances actives induisant l’activité de l’isoenzyme CYP3A4 (voir aussi «Pharmacocinétique»): La rifampicine, le lansoprazole, l’oméprazole, la phénytoïne, la carbamazépine, le phénobarbital et la dexaméthasone provoquent une induction enzymatique, d’où une possible accélération du métabolisme de la sibutramine.
Cimétidine: L’administration concomitante de cimétidine et de sibutramine entraîne une légère hausse du Cet de l’AUC des métabolites M1 et M2. Ces modifications n’ont vraisemblablement pas d’importance clinique.
Anticoagulants oraux: Reductil peut retarder l’élimination d’anticoagulants oraux comme la phenprocoumone et l’acénocoumarol, également métabolisés par l’isoenzyme CYP3A4. Un risque hémorragique augmenté n’est pas exclu.
Antidiabétiques oraux: On ne dispose d’aucune donnée clinique relative à d’éventuelles interactions pharmacodynamiques. Des interactions pharmacocinétiques avec Reductil ne peuvent être exclues puisque la sibutramine et ce groupe de substances sont soumis au même processus métabolique (CYP3A4).
Médicaments à action sérotoninergique: La sibutramine inhibant le recaptage de la sérotonine et vu le risque de syndrome sérotoninergique, Reductil ne doit pas être administré simultanément à des médicaments à action sérotoninergique.
Médicaments agissant sur le SNC: L’administration concomitante de Reductil et de tels médicaments n’ayant pas encore fait l’objet d’essais systématiques, elle est considérée comme une contre-indication (voir sous «Contre-indications»).
Inhibiteurs de la MAO (IMAO): Des réactions sévères sont possibles en cas d’association de Reductil à des IMAO ou à des antidépresseurs sérotoninergiques (p.ex. clomipramine). Les symptômes du syndrome sérotoninergique sont notamment: hyperthermie, hypertonie musculaire, myoclonies, dysfonction du système nerveux autonome (instabilité circulatoire) et troubles de la conscience.
Ne pas utiliser Reductil parallèlement à un IMAO ou dans les 2 semaines suivant l’arrêt de l’IMAO. De même, ne pas instaurer un traitement par IMAO dans les 2 semaines suivant l’arrêt de Reductil.
Médicaments augmentant la pression sanguine ou la fréquence cardiaque: L’utilisation concomitante de médicaments pouvant augmenter la pression sanguine ou la fréquence cardiaque (par exemple sympathomimétiques) n’a pas encore été étudiée de manière systématique. Certains médicaments contre la toux, certains médicaments contre les refroidissements et certains anti-allergiques (par exemple éphédrine, pseudo-éphédrine) ainsi que certains décongestionnants muqueux (par exemple xylométazoline) font partie de cette catégorie de médicaments. C’est pourquoi il convient d’être prudent lors de la prescription de Reductil aux patients utilisant ce type de médicaments.
Contraceptifs oraux: Reductil n’affecte pas l’efficacité des contraceptifs oraux.
Alcool: L’administration simultanée d’une dose unique de sibutramine et d’alcool n’a pas donné lieu à un affaiblissement supplémentaire des performances cognitives ou psychomotrices déjà affectées par l’alcool. Des considérations de principe font toutefois déconseiller la consommation d’alcool en cours de traitement.
Grossesse/AllaitementLes études de reproduction chez l’animal ont montré des effets indésirables pour le foetus et on ne dispose pas d’études contrôlées chez la femme enceinte. C’est pourquoi Reductil est contre-indiqué pendant la grossesse.
Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode contraceptive adéquate pendant le traitement par Reductil.
Utilisation en période d’allaitement
On ignore si la sibutramine passe dans le lait maternel. C’est pourquoi Reductil est contre-indiqué durant l’allaitement.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesToute substance agissant sur le SNC peut en principe restreindre la capacité de jugement, l’idéation et l’aptitude à réagir. C’est pourquoi on avertira le patient que sa capacité de conduire un véhicule, d’utiliser une machine ou de travailler en position exposée sans s’attacher peut être restreinte sous l’effet de Reductil.
Effets indésirablesLa plupart des événements indésirables se sont manifestés en début de traitement (durant les 4 premières semaines), pour perdre progressivement de leur acuité et de leur fréquence. Ces événements généralement sans sévérité étaient réversibles. En règle générale, ils n’ont pas entraîné l’arrêt du traitement.
Dans la mesure où leur incidence était statistiquement plus significative que celle du placebo, les événements indésirables survenus dans le cadre d’essais contrôlés par placebo conduits sur des patients obèses traités par la sibutramine ont été les suivants, dans l’ordre de leur fréquence et par système (très fréquent >1/10; fréquent ≤1/10 et >1/100; occasionnel <1/100 et >1/1000):
Troubles cardiaques fonctionnels: (pour plus de détails voir ci-dessous)
Fréquent: Tachycardie, palpitations, augmentation de la pression sanguine/hypertension artérielle, vasodilatation (bouffées vasomotrices).
Troubles digestifs
Très fréquent: Constipation (11,5%), anorexie (13%).
Fréquent: Nausées (5,9%), augmentation de l’appétit (8,7%), intensification des hémorroïdes, dyspepsie.
Troubles du système nerveux
Très fréquent: Sécheresse buccale (17,2%), insomnies (10,7%), céphalées (30,3%).
Fréquent: Torpeur (7%), nervosité (5,2%), paresthésies, angoisses, somnolence, troubles du goût.
Troubles fonctionnels de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquent: Transpiration, éruption.
Troubles généraux
Occasionnel: Frissons.
Système cardio-vasculaire
Une augmentation moyenne de la pression sanguine systolique et diastolique au repos de 2 à 3 mmHg et une augmentation moyenne de la fréquence cardiaque de 3 à 7 battements par minute ont été observées.
Des augmentations plus importantes de la pression sanguine et de la fréquence cardiaque ne peuvent pas être exclues.
Une augmentation cliniquement significative de la pression cardiaque et de la fréquence du pouls est observée principalement au début du traitement (au cours des 4 à 12 premières semaines). Dans ces cas, le traitement doit être interrompu (voir «Mises en garde et précautions»).
Utilisation de Reductil chez les patients hypertendus, voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions».
Les effets indésirables cliniquement significatifs observés au cours des essais cliniques et dans le cadre de la pharmacovigilance, sont présentés ci-dessous.
Troubles du système sanguin et du système lymphatique
Thrombocytopénie, purpura rhumatoïde (probablement provoqué par l’administration simultanée de flucloxacilline en intraveineuse).
Troubles de l’immunité
Des réactions d’hypersensibilité allergique ont été rapportées, allant d’éruptions cutanées légères et d’urticaires à un oedème de Quincke et à une réaction anaphylactique.
Troubles psychiques
Dans de rares cas, des psychoses, des manies, des dépressions, des pensées suicidaires et des suicides ont été rapportés chez des patients. Si de tels problèmes apparaissent au cours du traitement à la sibutramine, il convient d’envisager un arrêt du traitement à la sibutramine.
Troubles du système nerveux
Crises de convulsions, syndrome sérotoninergique en cas d’utilisation simultanée d’autres médicaments entraînant une libération de sérotonine (voir «Interactions»), troubles transitoires de la mémoire à court terme.
Atteintes ophtalmologiques
Troubles de la vision.
Troubles cardiaques fonctionnels
Fibrillation auriculaire, tachycardie supraventriculaire paroxystique.
Troubles fonctionnels respiratoires, thoraciques et médiastinaux
Rhinite, pharyngite, sinusite.
Troubles digestifs
Diarrhée, vomissements.
Troubles fonctionnels du foie et de la vésicule biliaire
Augmentation réversible des enzymes hépatiques avec des cas isolés d’ictère et d’hépatite.
Troubles fonctionnels de la peau et du tissu sous-cutané
Alopécie, éruption cutanée, urticaire.
Troubles fonctionnels du rein et des voies urinaires excrétrices
Néphrite interstitielle aiguë, glomérulonéphrite membrano-proliférative, rétention urinaire.
Troubles fonctionnels du système reproductif et des seins
Anomalies de l’éjaculation/de l’orgasme, impuissance, troubles du cycle menstruel, métrorragie.
Troubles généraux
Des symptômes de sevrage du type céphalée et augmentation de l’appétit ont été rarement observés.
Une étude épidémiologique a décrit l’emploi d’anorexigènes comme un facteur de risque dans la genèse de l’hypertension artérielle pulmonaire; une corrélation étroite entre leur emploi et l’augmentation du risque de survenue de cet effet indésirable a été observée. L’apparition ou l’aggravation d’une dyspnée d’effort en est généralement le premier signe; il faut alors interrompre le traitement et faire examiner le patient par un spécialiste (voir «Mises en garde et précautions»).
Aucun cas d’hypertension artérielle pulmonaire n’a été observé au cours des essais cliniques effectués avec Reductil. Cette affection étant très rare, on ne peut exclure avec certitude que Reductil ne provoque pas d’hypertension artérielle pulmonaire.
Lors de l’emploi de certains anorexigènes comme la fenfluramine ou la dexfenfluramine en association avec d’autres anorexigènes, on a rapporté des cas de valvulopathies (voir «Mises en garde et précautions»).
SurdosageOn ne dispose encore que d’expériences très limitées en ce qui concerne le surdosage de sibutramine. Les effets secondaires les plus fréquemment associés à un surdosage sont la tachycardie, l’hypertension artérielle, des céphalées et une torpeur. Aucun schéma thérapeutique particulier n’est recommandé; un antidote spécifique n’est pas disponible. On prendra des mesures d’ordre général telles que le maintien d’une respiration adéquate, une surveillance cardio-vasculaire, ainsi que des mesures symptomatiques et d’assistance générales. L’administration rapide de charbon activé peut retarder l’absorption de la sibutramine. Un lavage gastrique peut également s’avérer utile. Chez l’hypertendu et le tachycardique, l’administration prudente de bêtabloquants peut être indiquée. Les métabolites de la sibutramine ne sont pas dialysables par hémodialyse (étude sur des patients au stade terminal d’insuffisance rénale sous dialyse).
Propriétés/EffetsCode ATC: A08AA10
La sibutramine exerce ses effets thérapeutiques principalement par ses métabolites amines secondaires et primaires actifs (métabolite 1 et métabolite 2), qui inhibent la recapture de la noradrénaline, de la sérotonine (5-hydroxytryptamine ou 5-HT) et de la dopamine. Dans du tissu cérébral humain, les métabolites 1 et 2 inhibent in vitro la recapture de la noradrénaline et de la sérotonine environ trois fois plus que la recapture de la dopamine. Dans des échantillons plasmatiques de sujets traités par la sibutramine, la recapture de la noradrénaline (73%), de la sérotonine (54%) et de la dopamine (16%) a été inhibée. La sibutramine et ses métabolites ne libèrent pas de monoamines et n’inhibent pas la monoamine oxydase. Il n’existe pas d’affinité pour de nombreux récepteurs de neurotransmetteurs. Parmi ceux-ci on compte les récepteurs sérotoninergiques (5-HT, 5-HT, 5-HT, 5-HT, 5-HT), adrénergiques (β, β, β, α, α), dopaminergiques (type D, type D), muscariniques, histaminergiques (H) et récepteurs de la benzodiazépine et de la NMDA.
Dans un modèle animal de rats de poids normal et de rats obèses, la sibutramine réduit la prise de poids. Cette action est basée probablement sur la modification de la prise de nourriture, par renforcement de la sensation de satiété; une augmentation de la thermogenèse participe aussi probablement à la perte de poids. On a pu montrer que ces effets sont dus à l’inhibition de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
Efficacité clinique
Au cours d’études cliniques portant sur l’homme, il a été montré que la sibutramine entraîne une diminution du poids par augmentation de la sensation de satiété. Certaines données montrent également une action de la sibutramine sur la thermogenèse par diminution du retour adaptatif des taux métaboliques au repos pendant la perte de poids. La perte de poids provoquée par la sibutramine est accompagnée de modifications positives des lipides sériques et du contrôle de la glycémie chez les patients atteints de dyslipidémie ou de diabète sucré de type 2.
Chez les patients obèses atteints de diabète de type 2, la diminution de poids obtenue par la sibutramine a été liée à une diminution moyenne de la valeur d’HbAde 0,6% (points de pourcentage). Ainsi, chez les patients en surpoids atteints de dyslipidémie, la diminution de poids a été accompagnée d’une augmentation du cholestérol HDL de 12 à 22% et d’une diminution des triglycérides de 9 à 21%.
PharmacocinétiqueUne dose unique de sibutramine est absorbée à raison d’au moins 77%. Le métabolisme de premier passage hépatique est important.
Après administration d’une dose orale unique de 20 mg de chlorhydrate de sibutramine monohydraté, le pic de concentration plasmatique de la substance-mère est atteint au bout d’1 h (t) environ, avec une demi-vie d’env. 1 h.
Les métabolites pharmacologiquement actifs 1 et 2 ont un tde 3 à 4 h et une demi-vie d’élimination de 14 resp. 16 h. En administration répétée, les métabolites 1 et 2 atteignent l’état d’équilibre dans les 4 jours, leur concentration plasmatique étant le double de celle mesurée après administration d’une dose unique.
Distribution
Les essais réalisés sur des animaux avec la substance radiomarquée ont révélé une distribution tissulaire rapide et importante: la radioactivité la plus forte a été enregistrée dans les organes excréteurs foie et reins. La grossesse n’influence pas la distribution tissulaire. Seule une radioactivité minime a été constatée dans les foetus.
A une concentration plasmatique similaire à celle résultant d’une administration thérapeutique, la liaison aux protéines plasmatiques de la sibutramine et de ses métabolites 1 et 2 est de l’ordre de 95%.
Métabolisme
Dans le foie, la sibutramine est biotransformée par l’isoenzyme CYP3A4 du cytochrome P450 en ses métabolites amines primaire et secondaire 1 et 2 déméthylés pharmacologiquement actifs, puis principalement en ses métabolites 5 et 6 conjugués, hydroxylés, qui sont inactifs.
La sibutramine est un substrat de l’isoenzyme CYP3A4, elle n’exerce pas d’influence significative sur ce dernier, ni sur les autres isoenzymes du cytochrome P450 (cf. «Interactions»).
Elimination
La métabolisation hépatique, suivie de l’élimination biliaire, est la principale voie d’élimination de la sibutramine et de ses métabolites actifs 1 et 2.
L’élimination des autres métabolites (dépourvus d’activité pharmacologique) est surtout urinaire, la proportion urines : fèces étant de 10:1.
Cinétique pour certains groupes de patients
La pharmacocinétique de la sibutramine et de ses métabolites est semblable chez le patient obèse et le sujet normopondéral.
Le profil pharmacocinétique de la sibutramine chez le sujet âgé est comparable à celui du sujet jeune.
Insuffisance hépatique
Par rapport aux sujets sains, l’AUC combinée des deux métabolites actifs M1 et M2 après une dose unique de 15 mg a été supérieure de 24% chez les sujets atteints d’insuffisance hépatique modérée. Une adaptation posologique n’est pas nécessaire en cas d’insuffisance hépatique légère à modérée; on renoncera par contre à l’emploi de Reductil en cas d’insuffisance hépatique sévère.
Insuffisance rénale
Le temps de résidence des métabolites de la sibutramine 1, 2, 5 et 6 dans l’organisme a été étudié chez des patients présentant divers degrés de limitation de la fonction rénale. Les concentrations de la sibutramine elle-même n’ont pas été mesurées.
Les ASC des métabolites 1 et 2 n’ont généralement pas été influencées par une limitation de la fonction rénale. Cependant, l’ASC du métabolite 2, chez les patients dialysés présentant une insuffisance rénale au stade terminal, a été inférieure de moitié à celle des sujets sains normaux (Cl≥80 ml/min). L’ASC des métabolites inactifs 5 et 6 a été augmentée, comparativement aux sujets sains normaux, 2 à 3 fois chez les patients présentant une limitation modérée de la fonction rénale (30 ml/min <Cl≤60 ml/min), de 8 à 11 fois chez les patients présentant une limitation grave de la fonction rénale (Cl≤30 ml/min) et de 22 à 23 fois chez les patients présentant une insuffisance rénale au stade terminal. Environ 1% de la dose orale a été retrouvée dans le dialysat en cours de dialyse sous forme de l’association des métabolites 5 et 6, tandis que les métabolites 1 et 2 n’ont pas été détectables dans le dialysat.
Reductil ne doit pas être administré en cas d’insuffisance rénale sévère, ni aux patients sous dialyse.
Données précliniquesDes études de reproduction ont été réalisées sur le rat et le lapin. Une étude sur le lapin a révélé, en comparaison avec le groupe contrôle, une survenue légèrement supérieure d’anomalies cardio-vasculaires dans les groupes traités, tandis qu’une autre étude montrait une moindre survenue par rapport au groupe contrôle. Des études exhaustives de la toxicité génétique n’ont révélé aucun indice d’un effet mutagène de la sibutramine. Au cours d’études sur les rongeurs, il a été montré que la sibutramine n’avait pas de potentiel carcinogène significatif pour l’homme.
Remarques particulièresN’utiliser le médicament que jusqu’à la date de péremption figurant sur la boîte sous la mention «EXP».
Conserver à température ambiante (15–25 °C) et à l’abri de l’humidité.
Numéro d’autorisation54770 (Swissmedic).
Titulaire de l’autorisationAbbott AG, 6340 Baar.
Mise à jour de l’informationSeptembre 2008.
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