Mises en garde et précautionsTumeurs et affections malignes
Sous traitement par Norditropine, les patients présentant un déficit d'hormone de croissance secondaire au traitement d'une tumeur doivent faire l'objet d'une surveillance étroite quant à d'éventuelles récidives, en particulier dans les cas où le déficit d'hormone de croissance est une conséquence du traitement de l'affection maligne.
Chez les patients ayant survécu à une tumeur maligne de l'enfance (childhood cancer survivors), un risque accru de néoplasies secondaires a été rapporté sous traitement par somatropine. Il s'agissait le plus souvent de tumeurs intracrâniennes, en particulier de méningiomes. Ces tumeurs ont été observées entre autres chez des patients qui avaient reçu une radiothérapie de la tête en traitement de leur première tumeur.
Chez les adultes, on ignore à ce jour s'il peut exister un lien entre un traitement par la somatropine et des récidives de tumeurs du SNC.
Leucémies
De rares cas de leucémie ont été rapportés chez des patients atteints de déficit d'hormone de croissance, dont certains étaient traités par l'hormone de croissance.
Hypertension intracrânienne bénigne
En cas de céphalées sévères et fréquentes, de troubles visuels, de nausées et/ou de vomissements, il est recommandé de réaliser un examen ophtalmique afin de rechercher un éventuel œdème papillaire. Si la présence d'une stase papillaire est confirmée, il convient d'envisager le diagnostic d'une pseudotumeur cérébrale (hypertension intracrânienne bénigne), et si cette affection est effectivement présente, d'arrêter le traitement par l'hormone de croissance.
Les données sont insuffisantes sur la poursuite du traitement chez les patients présentant une hypertension intracrânienne. Si le traitement par l'hormone de croissance est repris, une surveillance attentive des éventuels signes d'une augmentation de la pression intracrânienne est nécessaire.
Résistance à l'insuline / Influence sur la glycémie
La somatropine pouvant induire une résistance à l'insuline qui peut conduire à une hyperinsulinémie et dans de rares cas à une hyperglycémie, les patients recevant Norditropine seront surveillés quant à l'éventuelle apparition de signes de métabolisme anormal du glucose ou de diabète sucré. Chez tous les patients, la présence de glucose dans les urines doit être recherchée.
Les facteurs qui augmentent le risque de développer une résistance à l'insuline ou un diabète sucré pendant le traitement par la somatropine sont les antécédents familiaux, l'obésité (en particulier chez les patients atteints du syndrome de Prader-Willi), l'acanthosis nigricans, une diminution préexistante de la tolérance au glucose, ainsi qu'une thérapie concomitante par des corticostéroïdes. Le risque est aussi accru chez les patientes atteintes du syndrome de Turner et chez les enfants ayant un retard de croissance intra-utérin (SGA). Pour ces patients à haut risque, il est recommandé de mesurer la glycémie à jeun et les taux d'insuline au début du traitement et annuellement par la suite. Si nécessaire, un test oral de tolérance au glucose (HGPO) devra être effectué. Si un diabète manifeste survient au cours du traitement, il ne faut plus administrer d'hormone de croissance.
Norditropine doit être utilisé avec prudence chez les patients souffrant d'un diabète sucré préexistant. Après l'instauration d'un traitement par la somatropine, une adaptation du traitement antidiabétique peut être nécessaire.
Fonction thyroïdienne
Les taux sériques de thyroxine peuvent diminuer au cours d'un traitement par Norditropine, en raison de l'augmentation de la désiodation périphérique de T4 en T3. Surtout chez les patients souffrant d'une affection hypophysaire à un stade avancé, une hypothyroïdie peut apparaître. Les patientes souffrant d'un syndrome de Turner présentent un risque plus élevé de développer une hypothyroïdie primaire accompagnée de la formation d'anticorps anti-thyroïde. Une hypothyroïdie altère l'efficacité de Norditropine. Par conséquent, des tests réguliers de la fonction thyroïdienne doivent être effectués et si nécessaire, des hormones thyroïdiennes doivent être administrées.
Pancréatite
Des cas de pancréatite ont été rapportés au cours du traitement par la somatropine, en particulier chez l'enfant. Des données publiées indiquent que les filles atteintes de syndrome de Turner sont surtout susceptibles de présenter un risque accru de pancréatite au cours du traitement par la somatropine. En cas de survenue de douleurs épigastriques aiguës chez un patient traité par Norditropine, l'éventualité d'une pancréatite doit être envisagée.
Insuffisance corticosurrénalienne aiguë
La somatropine peut réduire l'activité de la 11β-hydroxystéroïde-déshydrogénase de type 1, une enzyme de la synthèse du cortisol. Une insuffisance corticosurrénalienne latente centrale (secondaire) peut ainsi être démasquée chez les patients traités par la somatropine et nécessiter un traitement glucocorticoïde de substitution. Par ailleurs, chez les patients recevant déjà un traitement glucocorticoïde de substitution en raison d'une insuffisance corticosurrénalienne connue, une augmentation de la dose d'entretien et/ou de la dose de stress peut s'avérer nécessaire après l'instauration du traitement par la somatropine (voir «Interactions»).
Interaction avec les œstrogènes exogènes
Les œstrogènes exogènes, en particulier lorsqu'ils sont administrés par voie orale, peuvent réduire la concentration sérique d'IGF-1 et ainsi diminuer l'efficacité du traitement par l'hormone de croissance. Une dose plus élevée de Norditropine peut donc s'avérer nécessaire chez les patientes sous œstrogénothérapie, pour obtenir des taux sériques d'IGF-1 dans les limites de la normale pour l'âge. Ceci doit être pris en considération lorsqu'un traitement œstrogénique est instauré pour la première fois chez une patiente recevant un traitement de substitution par l'hormone de croissance (voir «Posologie/Mode d'emploi»). Inversement, la dose de Norditropine doit éventuellement être réduite lors de l'arrêt d'une œstrogénothérapie.
Des méthodes non hormonales doivent être utilisées pour la contraception (voir «Grossesse, Allaitement»).
Des données indiquent que ces modifications sont moins importantes lors de l'application transdermique d'œstrogènes.
Anticorps
Comme avec tous les médicaments contenant de la somatropine, un faible pourcentage de patients peut développer des anticorps anti-somatropine. La capacité de liaison de ces anticorps est faible et aucun effet sur la vitesse de croissance n'a été observé. Un test de détection des anticorps anti-somatropine doit toutefois être réalisé chez tous les patients qui ne répondent pas au traitement.
Autres précautions
En présence d'une insuffisance complète ou partielle de l'adénohypophyse, une thérapie de substitution par des hormones supplémentaires (p.ex. des glucocorticoïdes) peut être nécessaire. Dans ce cas, la dose de cette thérapie complémentaire doit être réglée de manière particulièrement soigneuse pour éviter une inhibition de la croissance.
Mises en garde relatives au traitement de troubles de la croissance chez l'enfant
Chez les enfants, un effet favorisant la croissance corporelle n'est attendu que jusqu'à la fin de la fermeture des plaques épiphysaires.
Syndrome de Prader-Willi
Il existe des cas de décès après le début du traitement par l'hormone de croissance chez des patients pédiatriques atteints du syndrome de Prader-Willi. Les patients présentant une obésité sévère, une obstruction des voies respiratoires supérieures, des apnées du sommeil, ou une infection respiratoire méconnue sont considérés comme étant particulièrement à risque. Les patients atteints du syndrome de Prader-Willi devraient être examinés avant le début du traitement par l'hormone de croissance quant à la présence de signes d'obstruction des voies respiratoires supérieures, d'apnées du sommeil ou d'infections respiratoires. Si, en raison de résultats pathologiques, une obstruction des voies respiratoires devait être suspectée, le patient doit être envoyé à un spécialiste ORL. Une apnée du sommeil doit être examinée avant le début de la thérapie à l'hormone de croissance par des méthodes reconnues comme la polysomnographie ou l'oxymétrie nocturne, et surveillée le cas échéant. Si des patients atteints du syndrome de Prader-Willi présentent durant le traitement des signes d'une obstruction des voies respiratoires supérieures (y compris ronflements accrus) et/ou des indices d'apnée du sommeil, le traitement doit être interrompu et un examen ORL doit être réalisé.
Tous les patients atteints du syndrome de Prader-Willi doivent faire l'objet d'une surveillance quant à des signes d'une infection respiratoire, qui doivent être reconnus aussi vite que possible et traités de manière agressive.
Enfants présentant un retard de croissance intra-utérin (SGA)
Chez les enfants présentant un retard de croissance intra-utérin (SGA), d'autres raisons médicales ou traitements susceptibles d'expliquer un trouble de la croissance doivent être exclus avant le début du traitement.
Les expériences sur le début du traitement d'enfants atteints de retard de croissance intra-utérin (SGA) à un moment proche du début de la puberté sont limitées. C'est pourquoi il n'est pas recommandé d'instaurer le traitement à un moment proche du début de la puberté.
Le gain en croissance obtenu grâce au traitement d'enfants atteints d'un retard de croissance intra-utérin (SGA) peut en partie être perdu si le traitement est arrêté avant l'atteinte de la taille finale.
Syndrome de Turner
Chez les filles atteintes du syndrome de Turner et ayant suivi un traitement par l'hormone de croissance, il a été rapporté une croissance accrue des mains et des pieds. Les patientes atteintes du syndrome de Turner traitées par Norditropine doivent donc être surveillées quant à la croissance des mains et des pieds. Si la croissance devait augmenter, une réduction de la dose jusqu'au niveau le plus faible de la fourchette des doses devrait être envisagée.
En cas de survenue de douleurs osseuses chez des patientes atteintes du syndrome de Turner, il convient d'exclure une maladie de Scheuermann.
Les filles atteintes du syndrome de Turner ont un risque accru d'otite moyenne. C'est pourquoi un contrôle par un ORL est recommandé au moins une fois par an.
Patients pédiatriques atteints d'insuffisance rénale chronique
Le trouble de la croissance en raison d'une insuffisance rénale chronique devrait être diagnostiqué sans équivoque avant un traitement par Norditropine par un contrôle de la croissance d'au moins une année sous un traitement optimal de la maladie rénale. Le traitement conservateur d'une urémie avec la médication habituelle ou, si nécessaire, une dialyse devrait être poursuivi sous le traitement par Norditropine.
Durant un traitement par la somatropine, une diminution excessive du débit de filtration glomérulaire (c.-à-d. plus importante que celle attendue au cours de l'insuffisance rénale chronique) ainsi qu'une augmentation de celui-ci (comme indice d'une éventuelle hyperfiltration) peuvent survenir. La fonction rénale doit donc être surveillée pendant le traitement par Norditropine.
Effet à long terme en cas de syndrome de Turner et d'insuffisance rénale chronique
On ne dispose pas de données à long terme concernant Norditropine aussi bien lors de syndrome de Turner que lors d'insuffisance rénale chronique, et le traitement des patients devrait se faire sous contrôle médical strict.
Modifications squelettiques
Un glissement de l'épiphyse fémorale (épiphysiolyse de la tête fémorale) peut se produire plus souvent chez les patients présentant des troubles endocriniens (p.ex. un déficit d'hormone de croissance). La maladie de Legg-Perthes-Calvé peut également se manifester plus souvent chez les patients de petite taille. Cela peut se traduire par une claudication, des douleurs de la hanche ou du genou. Il convient que les parents portent une attention particulière à de tels symptômes et le cas échéant, qu'ils le signalent immédiatement à leur médecin traitant.
Une scoliose peut se manifester ou s'aggraver chez tout enfant en phase de croissance rapide. Elle apparaît surtout chez des enfants présentant un syndrome de Prader-Willi ou un syndrome de Turner. Norditropine augmentant le taux de croissance, il convient d'être attentif aux éventuels signes d'une scoliose pendant le traitement. Cependant, rien n'indique à ce jour qu'un traitement par l'hormone de croissance augmente l'incidence ou la sévérité d'une scoliose.
IGF-I
Lors d'un syndrome de Turner et chez les enfants atteints d'un retard de croissance intra-utérin (SGA), il est recommandé de mesurer le taux d'IGF-I avant le début du traitement, et de répéter ces mesures deux fois par an. Si le taux d'IGF-I dépasse, de manière répétée, de plus de +2 SD les valeurs normales correspondant à l'âge et au stade de la puberté respectifs, le rapport IGF-I/IGFBP-3 pourrait être pris en compte dans l'adaptation de la dose.
Mises en garde relatives au traitement d'un déficit d'hormone de croissance chez l'adulte
Un déficit d'hormone de croissance chez l'adulte est une maladie qui dure toute la vie, et qui doit être traitée en conséquence. Toutefois, on ne dispose à ce jour que de peu d'expériences sur le traitement de patients âgés de plus de 60 ans et d'adultes ayant reçu de l'hormone de croissance durant une période de plus de 5 ans.
On ne dispose d'aucune donnée relative à l'influence de l'hormone de croissance humaine sur la taille corporelle finale chez les adultes ayant été traités par la somatropine dans l'enfance en raison d'une insuffisance rénale chronique ou d'un syndrome de Prader-Willi.
Sodium
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par dose, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
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