Gélules molles

Hypnotique, antihistaminique 

Composition

Substance active: 50 mg de diphénhydramine (sous forme de chlorhydrate).

Excipients: macrogol 400, glycérol, gélatine, eau, sorbitol, bleu patenté (E131), dioxyde de titane (E171), polyvinylacétate-phtalate.

Propriétés/Effets

Le chlorhydrate de diphénydramine est un dérivé de l'éthanolamine ayant un effet antagoniste marqué sur les récepteurs de type H1. Les antihistaminiques inhibent l'action de l'histamine endogène en bloquant de manière compétitive et réversible les récepteurs H1. L'effet peut être aussi bien stimulant que calmant. Avec des doses thérapeutiques d'antihistaminique, on observe normalement une inhibition du système nerveux central. Des doses faibles peuvent entraîner une stimulation centrale chez les patients présentant des lésions corticales focales. De fortes doses peuvent provoquer de l'agitation, de l'irritation, du délire, des tremblements et des convulsions (crampes).
Lors d'études électrophysiologiques in vitro portant sur des concentrations environ 40 fois supérieures aux concentrations thérapeutiques, la diphénhydramine a bloqué le canal «rapid delayed rectifier K+» et prolongé la durée du potentiel d'action. C'est pourquoi la diphénhydramine pourrait déclencher des arythmies de type torsade de pointes en présence de facteurs favorisant leur survenue. Cette hypothèse repose sur des rapports de cas individuels qui se sont produits avec la diphénydramine.

Pharmacocinétique

La concentration plasmatique efficace pour la somnolence après la prise de 50 mg de chlorhydrate de diphénhydramine se situe entre 30 et 68 ng/ml. Un assoupissement et une sédation ont été rapportés jusqu'à 6 heures après la prise par voie orale de 50 mg de chlorhydrate de diphénhydramine dans plusieurs études incluant de jeunes adultes et des patients âgés.

Absorption
Le chlorhydrate de diphénhydramine est très soluble dans l'eau et rapidement absorbé. Après une dose orale unique de 50 mg, un pic plasmatique allant de 41 à 111 ng/ml est atteint après 1,5-3 heures. La biodisponiblité du chlorhydrate de diphénhydramine se situe entre 42% à 72%.

Distribution
La diphénhydramine est distribuée dans tout l'organisme, y compris le SNC. Son volume de distribution va de 3,3 à 6,8 l/kg. La substance passe la barrière placentaire et a aussi été mise en évidence dans le lait maternel. La diphénhydramine est fortement liée aux protéines plasmatiques (85-98%).

Métabolisme
Le métabolisme est considérable. La diphénhydramine est rapidement et apparemment presque complètement métabolisée. Après administration orale, la substance subit un métabolisme de premier passage important dans le foie. Il semble que la diphénhydramine soit essentiellement transformée en acide diphénylméthoxyacétique, qui peut à son tour être conjugé. La substance peut également être désalkylée en dérivés N-déméthylés et N,N-didéméthylés.

Elimination
La demi-vie plasmatique du chlorhydrate de diphénhydramine dure de 3 à 15 heures après administration orale. La clearance plasmatique du chlorhydrate de diphénhydramine va de 600 à 1300 ml/min. La diphénhydramine et ses métabolites sont principalement excrétés dans l'urine. Moins de 1% de la dose est éliminé sous forme inchangée dans l'urine. 64% des métabolites du chlorhydrate de diphénhydramine sont éliminés par voie urinaire après une dose unique de 100 mg et 49% après l'administration répétée de 50 mg en l'espace de 96 heures.

Indications/Possibilités d'emploi

Sleepia est indiqué pour le traitement à court terme des troubles du sommeil.

Posologie/Mode d'emploi

Posologie usuelle

Adultes et adolescents à partir de 16 ans: prendre 1 gélule de Sleepia 30 minutes avant le coucher avec suffisamment de liquide non alcoolisé (p.ex. ½ verre d'eau). Il faut veiller à ce que la prise soit suivie d'une durée de sommeil suffisante (7-8 heures) pour réduire le risque d'avoir des réflexes atténués le lendemain matin, en particulier au volant.
Sleepia ne doit pas être pris à haute dose (pas plus d'une gélule). La durée du traitement doit être aussi courte que possible.
Pour vérifier la nécessité de poursuivre le traitement lors de troubles du sommeil chroniques, il faut arrêter le médicament au plus tard après deux semaines de prises quotidiennes.

Limitations d'emploi

Contre-indications
Hypersensibilité connue au chlorhydrate de diphénhydramine, à d'autres antihistaminiques ou à un autre composant du médicament;
crise d'asthme aiguë;
glaucome à angle étroit;
phéochromocytome;
hyperplasie de la prostate avec formation d'urine résiduelle;
épilepsie;
syndrome congénital du QT long;
bradycardie;
hypomagnésiémie, hypokaliémie;
troubles du rythme cardiaque;
prise simultanée de médicaments pouvant prolonger l'intervalle QT à l'ECG (p.ex. anti-arythmiques de classe Ia ou III);
jeune âge (enfants et adolescents de moins de 16 ans);
grossesse et allaitement;
prise concomitante d'alcool ou d'IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase).

Précautions d'emploi
Sleepia doit être utilisé avec prudence chez les patients présentant
une altération de la fonction hépatique;
une bronchopneumopathie chronique obstructive (p.ex. asthme, bronchite chronique);
un rétrécissement de l'orifice inférieur de l'estomac (sténose du pylore) ou de l'entrée de l'estomac (achalasie du cardia);
une hyperthyroïdie.
Une somnolence, des troubles de la mémoire de même qu'une baisse de la concentration et des fonctions musculaires peuvent avoir un effet défavorable sur l'aptitude à conduire ou à travailler avec des machines. Une durée de sommeil insuffisante augmente la probabilité d'une diminution de la vigilance; dans ce cas, il n'est pas recommandé de conduire ou d'utiliser des machines. Ceci est particulièrement valable en association avec l'alcool.

Grossesse/Allaitement
Catégorie C
Aucune étude contrôlée n'a porté sur l'animal ou la femme enceinte. Sleepia est contre-indiqué pendant la grossesse et l'allaitement et ne devrait donc pas être administré dans ces cas-là.
Signaler aux femmes en âge de procréer qu'il faut renoncer à l'utilisation de Sleepia lorsqu'elles envisagent ou soupçonnent d'être enceintes.

Effets indésirables

Les effets indésirables le plus souvent survenus sont la somnolence, l'engourdissement et le manque de concentration le lendemain de l'utilisation - en particulier lorsque la durée du sommeil a été trop courte après la prise - de même que les vertiges et la sensation de faiblesse.
Symptômes apparaissant moins fréquemment: céphalées, vision trouble, bouche sèche, troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements, diarrhée, constipation ou reflux gastro-oesophagien) et troubles de la miction.
Rarement, il peut se produire des réactions d'hypersensibilité, des modifications de la formule sanguine, une élévation de la pression intra-oculaire, des arythmies et, en particulier chez l'enfant, des réactions paradoxales telles que: agitation, nervosité, irritation, états anxieux, tremblements et insomnie.
Des réactions cutanées allergiques et une sensibilité accrue de la peau à la lumière ont été observées pendant un traitement avec des antihistaminiques, de même que des troubles de la fonction hépatique (ictère cholestatique).
Lors de l'arrêt brusque du médicament après une utilisation prolongée, il se peut que des troubles du sommeil réapparaissent temporairement.
Comme avec d'autres hypnotiques, une prise de Sleepia à long terme, non conforme aux prescriptions, peut provoquer le développement d'une dépendance au médicament.

Interactions

Avec d'autres médicaments
L'utilisation concomitante de Sleepia et d'autres médicaments à action inhibitrice centrale tels que les hypnotiques, les analgésiques opiacés, les narcotiques, les psychotropes de même que l'alcool, peut entraîner une potentialisation imprévisible et mutuelle de leur effet. Ceci influe sur la capacité d'attention et l'aptitude à conduire ou à utiliser des machines.
Il faut éviter la prise concomitante de Sleepia et d'autres médicaments (même topiques) contenant du chlorhydrate de diphénhydramine.
L'action anticholinergique du chlorhydrate de diphénhydramine peut être renforcée par la prise simultanée d'autres substances anticholinergiques comme l'atropine, le bipéridène, les antidépresseurs tricycliques ou les inhibiteurs de la monoamine oxydase. Il peut en résulter une paralysie intestinale pouvant être fatale, une rétention d'urine ou une augmentation aiguë de la pression intra-oculaire.
L'administration concomitante d'inhibiteurs de la monoamine oxydase et de chlorhydrate de diphénhydramine peut provoquer une chute de la pression sanguine et influer sur la fonction du système nerveux central ou la respiration.
Par ailleurs, la diphénhydramine renforce l'effet des sympathomimétiques.
L'utilisation de chlorhydrate de diphénydramine avec un antihypertenseur peut renforcer la fatigue.
Sleepia ne doit pas être pris en même temps que de l'alcool ou des IMAO.

Surdosage

Symptômes
La fréquence et l'intensité des symptômes sont en corrélation avec la concentration plasmatique. Les symptômes le plus souvent observés ont été des troubles de la conscience (de la somnolence jusqu'à la perte de conscience). Il a par ailleurs été observé les troubles suivants: psychoses (hallucinations), états anxieux et irritation, agitation, réflexes musculaires accrus, convulsions (épilepsie), fièvre, érythème, sécheresse des muqueuses, symptômes antimuscariniques tels que mydriase, tachycardie, tachyarythmies et dysfonctionnements circulatoires ou respiratoires.
Dans de rares cas, il a été décrit une rhabdomyolyse après un surdosage par voie orale.
Il ne peut pas être exclu que la diphénhydramine déclenche des arythmies de type torsade de pointes lors de surdosage.

Traitement
Dans la majorité des cas d'enpoisonnement au chlorhydrate de diphénhydramine un traitement symptomatique et de soutien classique suffit, comme la respiration artificielle, un refroidissement externe lors d'hyperpyrexie et l'apport de liquide par voie intraveineuse.
Prendre des mesures visant à une vidange gastrique. On peut tenter l'utilisation d'émétiques lorsque le patient est conscient et ne présente pas de symptômes d'intoxication. Toutefois les émétiques peuvent s'avérer inefficaces en raison de l'effet anti-émétique des antihistaminiques. Compte tenu de l'action anticholinergique du chlorhydrate de diphénhydramine, un lavage gastrique peut encore soulager des heures après le surdosage. Après un lavage gastrique, administrer du charbon activé avec un laxatif pour réduire l'absorption entérale.
Etant donné les propriétés pharmacologiques du chlorhydrate de diphénhydramine, son grand volume de distribution, son degré élevé de liaison aux protéines et sa courte demi-vie, il ne peut guère être éliminé de l'organisme de manière significative par des techniques extracorporelles telles qu'une hémodialyse, une hémoperfusion ou une transfusion d'échange.
Les convulsions peuvent être contrôlées avec du diazépam, même s'il est signalé qu'il faut éviter les substances qui inhibent le SNC. On peut utiliser des vasopresseurs comme la noradrénaline ou la phényléphrine mais en aucun cas de l'adrénaline car elle peut paradoxalement induire un abaissement tensionnel supplémentaire.
Lorsque les symptômes anticholinergiques régressent, on peut administrer de la physostigmine.

Remarques particulières

Influence sur les méthodes diagnostiques
Sleepia peut donner des résultats faussement négatifs aux tests d'allergies; il faut donc arrêter de le prendre au moins 72 heures avant un test.
Garder hors de portée des enfants.

Conservation
Sleepia doit être conservé à une température inférieure à 30 °C. Laisser le contenu dans son emballage original et ce dernier dans la boîte en carton pour protéger les gélules de la lumière et de l'humidité.

Numéros OICM

55523.

Mise à jour de l'information

Juillet 2000.
LPD 07JUL00/RL88