ComprimésAnalgésique, antipyrétique Composition1 comprimé Juridin contient: Acidum acetylsalicylicum 325 mg; Excipiens pro compresso.
Propriétés/EffetsL'acide acétylsalicylique (AAS) est l'ester acétique de l'acide salicylique et, en tant que salicylate, il appartient au groupe de médicaments analgésiques/anti-inflammatoires non stéroidiens acides (AINS).
L'effet analgésique périphérique se réalise par inhibition de la cyclo-oxygénase; il en découle une inhibition de la synthèse des prostaglandines qui participent à la genèse de la douleur.
L'effet antipyrétique est dû à un effet central sur le centre thermorégulateur de l'hypothalamus qui entraîne une dilatation périphérique des vaisseaux cutanés accompagnée de transpiration et perte de chaleur.
L'effet central comprend probablement lui aussi une inhibition de la synthèse des prostaglandines qui transmettent l'effet de pyrogènes endogènes dans l'hypothalamus.
PharmacocinétiqueAbsorption
Après administration orale, l'acide acétylsalicylique est résorbé rapidement et presque entièrement dans les parties hautes du tractus gastro-intestinal. Avec Juridin, après administration orale d'une dose unique de 325 mg on a atteint une concentration plasmatique maximale de 7,8 µg/ml (Cmax) en 0,3 heures (tmax) pour l'acide acétylsalicylique, respectivement de 21,9 µg/ml (Cmax) en 1,5 heures (tmax) pour l'acide salicylique.
Distribution
Après la résorption, les salicylates diffusent rapidement et uniformément dans la plupart des tissus et des liquides de l'organisme (liquide synovial, céphalo-rachidien, péritonéal). Le volume de distribution est de 0,1-0,2 l/kg.
L'acide salicylique est lié à raison de 60 à 90% aux protéines plasmatiques, principalement à l'albumine. Chez les nourrissons et les petits enfants la liaison aux protéines plasmatiques est diminuée.
L'AAS déploie des propriétés analgésiques et antipyrétiques à des taux plasmatiques de salicylate inférieurs à 100 mg/l.
Métabolisme
L'acide acétylsalicylique est soumis à un métabolisme présystémique marqué dans le tube digestif, au niveau de la muqueuse gastro-intestinale aussi bien que lors du premier passage hépatique («first-pass-effect»); environ 30% de la substance est ainsi transformé en acide salicylique par estérolyse. Par liaison de l'acide salicylique à la glycine il se forme de l'acide salicylurique, qui est ensuite en partie conjugué à l'acide glucuronique ou à l'acide sulfurique. D'autres métabolites sont le glucuronide de la forme éther et ester de l'acide salicylique, l'acide gentisique (qui se forme par oxydation de l'acide salicylique) et son produit de conjugaison à la glycine.
Elimination
L'élimination des métabolites de l'acide acétylsalicylique intervient presque exclusivement par voie rénale. A côté d'acide salicylique inchangé (env. 10%), le principal produit éliminé par voie rénale est l'acide salicylurique sous forme libre (env. 10%) et conjuguée (env. 75%).
La demi-vie plasmatique dépend de la dose. Elle peut varier entre 2-3 heures après absorption de doses faibles (<2-3 g par jour) en raison d'une saturation du système enzymatique de conjugaison et augmenter à 5-18 heures en cas de posologie élevée.
Quant aux pourcentages relatifs des métabolites éliminés par voie rénale, la dose mais aussi le pH urinaire jouent un rôle important. Dans l'urine acide, après la prise de doses élevées d'acide acétylsalicylique (>3,0 g par jour) une grande partie de l'acide salicylique libre subit une réabsorption tubulaire, de sorte que des demi-vies de 15 heures et plus peuvent se rencontrer.
Cinétique dans des situations cliniques particulières
Elimination en cas d'insuffisance de la fonction hépatique: en cas d'insuffisance hépatique, en raison de la biotransformation ralentie de l'acide acétylsalicylique au niveau du foie il existe un danger d'accumulation.
Elimination en cas d'insuffisance de la fonction rénale: en cas d'insuffisance rénale la diminution de l'élimination par voie rénale peut entraîner une accumulation des métabolites inactifs de l'acide salicylique (acide salicylurique conjugué).
On ne dispose pas de données spécifiques concernant la cinétique chez les enfants ou les personnes âgées.
Indications/Possibilités d'emploiIndications documentées
Traitement de douleurs aiguës légères ou modérées (céphalées, maux de dents, douleurs dans le domaine des articulations et des ligaments, mal au dos, douleurs lors de maladies dues à un refroidissement).
Traitement symptomatique de la fièvre.
Posologie/Mode d'emploiAnalgésie/Action antipyrétique
Adultes et enfants à partir de 12 ans et de poids supérieur à 40 kg
Dose simple habituelle: 1-3 comprimés (correspondant à 325 mg-975 mg d'AAS).
Intervalle habituel entre les prises: 4-8 heures.
Dose journalière maximale: 9 comprimés (correspondant 2,9 g d'AAS).
Enfants de 6 à 12 ans (22-40 kg)
Dose simple habituelle: 1 comprimé (correspondant à 325 mg d'AAS).
Dose journalière maximale: 4 comprimés (correspondant 1,3 g d'AAS).
Les comprimés Juridin ne doivent pas être administrés aux enfants de moins de 6 ans.
Chez les patients souffrant de troubles de la fonction hépatique ou rénale il faut diminuer la dose ou bien prolonger les intervalles entre les prises.
Prendre le médicament avec beaucoup de liquide (200-300 ml), si possible après un repas.
Limitations d'emploiContre-indications
Hypersensibilité aux salicylates et/ou à d'autres anti-inflammatoires (antirhumatismaux);
diathèse hémorragique;
ulcère gastro-intestinal;
troubles graves de la fonction hépatique;
insuffisance rénale grave;
dernier trimestre de la grossesse.
Précautions
La biodisponibilité de ce produit n'a pas été suffisamment étudiée pour pouvoir l'utiliser à des posologies élevées comme antirhumatismal.
La prudence s'impose en cas de
insuffisance rénale et/ou hépatique;
troubles gastriques ou duodénaux chroniques ou récidivants;
asthme bronchique ou tendance générale à l'hypersensibilité;
polypes de la muqueuse nasale;
déficit en glucose-6-phosphate-déshydrogénase d'origine génétique;
traitement concomitant par des anticoagulants;
états avec risque accru d'hémorragie (p.ex. dysménorrhée, blessures).
Il faut avertir le patient que les analgésiques ne doivent pas être pris régulièrement sur de longues périodes sans prescription médicale. Les douleurs persistantes nécessitent une consultation du médecin pour en établir la cause.
La prise d'analgésiques à long terme, notamment lors d'association de plusieurs principes actifs contre les douleurs, peut entraîner des lésions rénales durables avec risque d'insuffisance rénale (néphropathie due aux analgésiques).
Il faut avertir le patient que lors de la prise à long terme d'analgésiques il peut se produire des céphalées qui peuvent imposer une nouvelle prise et entretenir ainsi les céphalées (céphalée dite aux analgésiques).
Chez les enfants de moins de 12 ans que l'on soupçonne atteints de grippe ou de varicelle l'administration de Juridin doit se faire avec prudence (syndrome de Reye). Toutefois, jusqu'à présent, un rapport causal entre ce syndrome et l'administration de médicaments contenant des salicylates n'est pas clairement prouvé.
Grossesse/Allaitement
Catégorie de grossesse C. Dernier trimestre de la grossesse D.
En expérimentation animale, les salicylates ont montré des effets indésirables sur le foetus (tels qu'augmentation de la mortalité, troubles de la croissance, intoxications aux salicylates), mais il n'existe pas d'études contrôlées effectuées chez les femmes enceintes. Sur la base des expériences acquises à l'heure actuelle, le risque semble toutefois être minime aux doses thérapeutiques normales. Au cours du dernier trimestre de la grossesse, la prise de salicylates peut entraîner une inhibition des contractions, des hémorragies, une prolongation de la durée de la gestation et la fermeture prématurée du canal artériel.
Les salicylates passent dans le lait maternel. Leur concentration dans le lait maternel est égale ou même supérieure à celle dans le plasma maternel. Aux doses habituelles utilisées à court terme (pour l'analgésie et l'action antipyrétique) aucune conséquence fâcheuse n'est à prévoir pour le nourrisson.
Effets indésirablesTube digestif
Fréquemment micro-hémorragies (70%), troubles gastriques.
Occasionnellement dyspepsie, nausées, vomissements.
Rarement hémorragies gastro-intestinales, ulcérations gastro-intestinales.
Réactions d'hypersensibilité
Occasionnellement apparition d'asthme.
Rarement réactions d'hypersensibilité sous la forme de manifestations cutanées érythémateuses/eczémateuses, urticaire, rhinite, bronchospasme, oedème angio-neurotique, chute de la tension artérielle pouvant aller jusqu'au choc.
Rarement réactions cutanées graves pouvant aller jusqu'à l'érythème exsudatif multiforme, au syndrome de Stevens-Johnson, à la nécrolyse épidermique toxique.
Foie
Rarement troubles de la fonction hépatique.
Reins
Rarement troubles de la fonction rénale.
Sang et organes hémopoïétiques
Allongement du temps de saignement.
Rarement thrombocytopénie, agranulocytose, pancytopénie, leucopénie, anémie aplastique.
Réactions au niveau du SNC
Rarement céphalées, vertiges, acouphères, troubles de la vision, baisse de l'acuité auditive, états confusionnels.
Autres
Rarement syndrome de Reye chez les enfants de moins de 12 ans souffrant d'une infection virale (p.ex. grippe ou varicelle).
Rarement hypoglycémie, anémie par manque de fer, troubles de l'équilibre acido-basique.
InteractionsPotentialisation de l'effet des anticoagulants, des antidiabétiques oraux, des barbituriques, du lithium, des sulfamidés et de la triiodothyronine.
Augmentation de la concentration plasmatique de la phénytoïne et du valproate.
Potentialisation de l'effet et des effets indésirables de tous les antirhumatismaux non stéroïdiens.
Augmentation de la concentration plasmatique du méthotrexate (avec potentialisation de ses effets indésirables).
Diminution de l'effet des antagonistes de l'aldostérone (p.ex. la spironolactone), des diurétiques de l'anse, des uricosuriques (p.ex. probénécide, sulfinpyrazone).
Allongement de la demi-vie plasmatique des pénicillines.
Augmentation du risque d'hémorragies gastro-intestinales lors de traitement simultané par des corticostéroïdes.
SurdosageLes symptômes d'une intoxication sévère peuvent se développer lentement, c'est-à-dire dans les 12-24 heures qui suivent la prise. Après administration orale d'une dose pouvant atteindre 150 mg d'AAS/kg de poids corporel (PC) on peut s'attendre à des intoxications légères, avec des doses >300 mg/kg PC à des intoxications graves.
Symptômes
Nausées, vomissements, vertiges, acouphères, troubles auditifs, tremblement, états confusionnels, hyperthermie, hyperventilation, troubles de l'équilibre acido-basique et électrolytique, exsiccose, coma, insuffisance respiratoire.
Traitement
En tenant compte du fait qu'une intoxication sévère peut mettre la vie en danger il faut prendre sans tarder les mesures qui s'imposent: empêcher ou diminuer la résorption, lavage d'estomac dans les cas traités assez tôt (jusqu'à une heure après la prise), charbon actif à plusieurs reprises. Contrôle et correction des électrolytes. Apport de glucose. Bicarbonate de sodium pour corriger l'acidose et favoriser l'élimination (pH de l'urine >8). Glycine: au début 8 g par voie orale, ensuite 4 g toutes les 2 heures pendant 16 heures. Eventuellement hémoperfusion ou hémodialyse (on peut demander les indications au Centre Suisse d'Information Toxicologique).
Remarques particulièresConservation
Les comprimés Juridin ne peuvent être utilisés au-delà de la date imprimée sur l'emballage avec la mention «EXP». Conserver le médicament à l'abri de la chaleur et de l'humidité, hors de portée des enfants.
Mise à jour de l'informationAoût 2000.
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