Propriétés/EffetsCode ATC
D11AH02
Mécanisme d'action et pharmacodynamique
Le pimécrolimus est une macrolactame lipophile dérivée de l'ascomycine et dotée de propriétés anti-inflammatoires. Il s'agit d'un inhibiteur sélectif de la production et de la libération des cytokines pro-inflammatoires.
Le pimécrolimus se lie avec une haute affinité à la macrophiline-12 et inhibe la calcineurine, une phosphatase calcium dépendante. Un blocage de la synthèse des cytokines pro-inflammatoires par les lymphocytes T en est la conséquence.
Après administration locale ou systémique, le pimécrolimus exerce une forte activité anti-inflammatoire dans les modèles animaux d'inflammation cutanée. Contrairement aux corticostéroïdes, le pimécrolimus n'induit pas d'atrophie cutanée chez le porc.
Après application topique, une réduction jusqu'à 50% de l'hyperplasie induite par l'oxazolone dans les ganglions lymphatiques de drainage local a été observée chez la souris. Administré par voie topique, le pimécrolimus pénètre dans la peau humaine d'une façon similaire que les corticostéroïdes, mais y passe en quantités plus faibles, indiquant ainsi un faible pouvoir d'absorption systémique.
Une étude réalisée après administration unique de pimécrolimus sur la peau de souris a montré que la concentration de pimécrolimus dans les ganglions lymphatiques de drainage principaux peut être plus élevée que dans le sang (voir «Pharmacocinétique», «Données obtenues chez l'animal»).
Données sur l'effet après application orale voir «Données précliniques».
En résumé, le pimécrolimus présente un profil cutano-sélectif qui le différencie des corticostéroïdes.
Efficacité clinique
Traitement à court terme (aigu) en pédiatrie 2-17 ans
Elidel 1% crème ne doit pas être utilisé chez les enfants de moins de 2 ans (voir « Mises en garde et précautions»).
Deux études de 6 semaines, contrôlées par l'excipient, ont été menées et ont inclus un collectif de 403 patients pédiatriques âgés de 2 à 17 ans. Les patients étaient traités deux fois par jour par Elidel 1% crème. Les données des deux études ont été regroupées.
Dans ces deux études de 6 semaines, les résultats d'efficacité basés sur les critères d'évaluation ont été les suivants:
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Enfants et adolescents
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Critère d'évaluation
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Critère
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Elidel 1% (n=267)
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Excipient (n=136)
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Valeur p
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IGA*:
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Disparition totale ou quasi-totale des symptômes1
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34,8%
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18,4%
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<0,001
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IGA*#:
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Amélioration2
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59,9%
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33%
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Non calculé
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Prurit#:
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Absent ou léger
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56,6%
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33,8%
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<0,001
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EASI°#:
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Global (modification moyenne en %)3
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-43,6
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-0,7
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<0,001
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EASI°#:
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Tête/cou (modification moyenne en %)3
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-61,1
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+0,6
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<0,001
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* Investigators Global Assessment (Evaluation globale des investigateurs)
° Eczema Area Severity Index (EASI): modification moyenne en % des signes cliniques (érythème, infiltration, excoriation, lichénification) et de la surface corporelle atteinte.
# Critère d'évaluation secondaire.
1: Valeur de p basée sur le test CMH stratifié par centre.
2: Amélioration = IGA plus bas qu'en période initiale (baseline).
3: Valeur de p basée sur l'EASI au critère d'évaluation «jour 43» selon modèle d'ANCOVA, avec le centre et le traitement comme facteurs et l'EASI baseline (jour 1) comme co-variable.
Une amélioration significative du prurit a été observée au cours de la première semaine de traitement chez 44% des enfants et des adolescents.
Traitement à long terme en pédiatrie 2-17 ans
Des études en double aveugle sur le traitement à long terme de la dermatite atopique ont été menées chez 713 enfants et adolescents (2 à 17 ans), évaluant l'efficacité pharmacologique d'Elidel 1% crème comme traitement de fond.
La médication de l'étude (Elidel 1% crème ou excipient) était utilisée dès les premiers signes de prurit et d'érythème, afin de prévenir une poussée d'eczéma aigu liée à la dermatite atopique. Un traitement par un corticostéroïde de puissance moyenne n'a été instauré qu'en cas de poussée sévère de la maladie insuffisamment contrôlée par la médication de l'étude. Dès que la corticothérapie était initiée, le traitement par la médication de l'étude était interrompu.
L'étude a montré une réduction significative de l'incidence des poussées (p <0,001) en faveur d'Elidel 1% crème; le traitement par Elidel 1% crème a également montré une meilleure efficacité sur tous les critères secondaires d'évaluation (index de gravité de la zone d'eczéma (EASI), évaluation globale par l'investigateur, évaluation par le patient); le prurit a été contrôlé au cours de la première semaine de traitement par Elidel 1% crème. Une proportion plus élevée de patients traités par Elidel 1% crème n'a présenté aucune poussée d'eczéma aigu sur 6 mois (enfants Elidel 1% crème 61% contre 34% dans le groupe de contrôle); ou sur 12 mois (enfants Elidel 1% crème 51% contre 28% dans le groupe de contrôle).
Elidel 1% crème a permis de diminuer l'usage de corticostéroïdes topiques. Un nombre plus élevé de patients traités par Elidel 1% crème n'ont pas utilisé de corticostéroïdes au cours des 12 mois (enfants Elidel 1% crème 57% contre 32% dans le groupe de contrôle). L'efficacité d'Elidel 1% crème s'est maintenue durant toute la durée du traitement.
L'étude clinique à long terme s'étendait sur une année.
L'application plus fréquente que deux fois par jour n'a fait l'objet d'aucune étude.
En outre, des études de tolérance ont démontré qu'Elidel 1% crème ne présentait aucun potentiel de photoirritation, de sensibilisation de contact, de phototoxicité ou de photosensibilisation.
Le potentiel inducteur d'atrophie d'Elidel 1% crème a été évalué chez l'être humain par rapport à des corticostéroïdes topiques de puissance moyenne et forte (bétaméthasone-17-valérate crème à 0,1%; acétonide de triamcinolone crème à 0,1%) et à l'excipient chez 16 volontaires sains traités pendant 4 semaines. Les deux corticostéroïdes topiques ont induit une réduction significative de l'épaisseur de la peau mesurée par échographie, par rapport à Elidel 1% crème et à son excipient, qui n'ont pas induit de diminution de l'épaisseur de la peau.
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