Mises en garde et précautionsLes patients ayant un volume résiduel d'urine important et/ou un débit urinaire fortement diminué doivent être attentivement surveillés pour dépister une éventuelle rétention urinaire aiguë ou chronique.
Avant l'instauration d'un traitement par Avodart, il est recommandé de procéder à un examen par toucher rectal et à d'autres examens pour exclure la présence d'un cancer de la prostate. Ces examens doivent être répétés à intervalles réguliers pendant toute la durée du traitement.
Cancer de la prostate:
Les données de deux études cliniques à long terme (étude REDUCE sur le dutastéride et étude PCPT sur le finastéride) auprès d'hommes présentant un risque accru de développer un cancer de la prostate ont révélé une incidence accrue de cancers de la prostate avec un score Gleason de 8 à 10 chez les hommes traités par des inhibiteurs de la 5α-réductase (dutastéride ou finastéride) par rapport au placebo (voir «Propriétés/Effets»). Le rapport entre les inhibiteurs de la 5α-réductase et la survenue de cancers prostatiques de grade élevé n'est pas clair à ce jour. Les patients prenant Avodart doivent régulièrement être soumis à des examens de dépistage du cancer de la prostate, y compris à des dosages du taux de PSA.
Modifications de l'antigène prostatique spécifique (PSA):
Le taux sérique de PSA constitue un paramètre important pour le dépistage précoce du cancer de la prostate. Un traitement par Avodart entraîne en l'espace de 6 mois une réduction moyenne d'environ 50% des taux sériques de PSA (avec de grandes fluctuations interindividuelles; écart-type de 30%). C'est pourquoi les taux de PSA situés dans la norme n'excluent pas un carcinome de la prostate chez les patients traités par Avodart.
Au bout de six mois de traitement par le dutastéride, il faut par conséquent procéder à un nouveau dosage du PSA. La valeur alors obtenue doit servir de valeur initiale de référence pour les dosages ultérieurs du PSA. Toute augmentation confirmée du taux de PSA par rapport à la plus faible valeur mesurée sous Avodart peut être un indice de la présence d'un cancer de la prostate ou d'une mauvaise observance du traitement, et exige donc une évaluation méticuleuse même si les taux mesurés sont encore dans la norme pour les hommes non traités par un inhibiteur de la 5 α-réductase. Pour évaluer le taux de PSA d'un patient sous dutastéride, il faut le comparer avec les taux de PSA antérieurs du patient en question.
Après l'arrêt du traitement, les taux de PSA augmentent pour atteindre après six mois les valeurs initiales.
Le rapport entre le PSA libre et le PSA total demeure inchangé sous dutastéride. Si le médecin utilise le pourcentage de PSA libre en tant que marqueur permettant le dépistage d'un cancer prostatique, aucun ajustement de la valeur mesurée n'est requis sous traitement par Avodart.
Cancer du sein
Les cancers du sein chez l'homme sont très rares dans la population générale. Chez les hommes traités par le dutastéride, de rares cas de cancer du sein ont été rapportés au cours des études cliniques et de la surveillance post-commercialisation. À l'inverse, deux études épidémiologiques n'ont pas retrouvé de risque accru de cancer du sein chez des patients traités par des inhibiteurs de la 5α-réductase (dutastéride ou finastéride). On ignore actuellement s'il existe un lien de causalité entre l'utilisation prolongée d'un inhibiteur de la 5α-réductase et la survenue d'un cancer du sein chez l'homme.
Le médecin prescripteur doit cependant demander au patient de signaler immédiatement toute modification du tissu mammaire (p.ex. un nodule) ou tout écoulement de liquide au niveau du mamelon.
Fertilité:
Une réduction du nombre total, du volume total et de la motilité des spermatozoïdes a été constatée, avec une forte variabilité interindividuelle, dans le cadre d'une étude de fertilité menée chez 50 volontaires, bien que les valeurs moyennes soient restées dans les limites de la normale. La concentration de spermatozoïdes et leur morphologie étaient normales. Deux sujets ont présenté une réduction de 90% du nombre des spermatozoïdes après 52 semaines, avec rétablissement partiel lors du contrôle de suivi 24 semaines plus tard. On ignore quelle est la pertinence clinique des effets du dutastéride sur les caractéristiques du sperme pour la fertilité d'un patient donné (voir «Données précliniques»).
Insuffisance hépatique:
Les effets d'une insuffisance hépatique sur la pharmacocinétique du dutastéride n'ont pas été évalués. Vu que le dutastéride est soumis à un métabolisme considérable et que sa demi-vie est de 3 à 5 semaines, la prudence est de rigueur lors d'une utilisation d'Avodart chez les patients présentant une insuffisance hépatique (voir «Posologie/Mode d'emploi»).
Arrêt du traitement par Avodart:
Après l'arrêt du traitement par Avodart, la prostate peut retrouver la taille d'avant le début du traitement. C'est pourquoi il faut maintenir les patients sous une surveillance adéquate visant à dépister toute réapparition d'une HBP symptomatique.
Contact de la peau avec le contenu de la capsule:
Étant donné que le principe actif dutastéride est absorbé par la peau, il faut éviter tout contact avec des capsules en gélatine molle non étanches. Lors d'un tel contact, la zone concernée doit immédiatement et soigneusement lavée à l'eau et au savon. En raison d'une absorption possible du dutastéride et d'un risque éventuel pour un fœtus mâle, les capsules de gélatine molle d'Avodart écrasées ou cassées ne doivent jamais être manipulées par une femme enceinte ou susceptible de le devenir (voir «Grossesse/Allaitement»).
Mises en garde particulières concernant l'association de dutastéride et d'un alphabloquant
Effets indésirables cardiovasculaires:
Dans deux études de quatre ans chacune, une insuffisance cardiaque (aiguë ou chronique) a été observée plus souvent chez les patients traités par une association de dutastéride et d'un alpha-bloquant (essentiellement tamsulosine) que chez les patients sous dutastéride seul ou sous alpha-bloquant seul (incidence sous dutastéride 0,1%, sous alpha-bloquant 0,2%, sous traitement associé 0,6%). Aucune différence n'a toutefois été constatée entre les trois groupes de traitement quant à la totalité des effets indésirables cardio-vasculaires. Aucun lien de causalité entre le médicament et l'apparition d'une insuffisance cardiaque n'a été mis en évidence à ce jour, d'autant plus que la majorité des patients atteints présentaient des maladies préexistantes prédisposantes telles qu'une hypertension artérielle ou une cardiopathie coronaire. Les symptômes de l'insuffisance cardiaque ne sont survenus en partie qu'après une durée de traitement supérieure à un an.
Dans une méta-analyse des données d'au total n=18 802 patients, provenant de 12 études cliniques randomisées, contrôlées contre placebo ou traitement actif, aucune augmentation statistiquement significative et cohérente du risque d'insuffisance cardiaque (RR 1,05; IC à 95% 0,71–1,57), d'infarctus du myocarde aigus (RR 1,00; IC à 95% 0,77–1,30) ou d'événements cérébrovasculaires (RR 1,20; IC à 95% 0,88–1,64) n'a été observée.
Effets indésirables sur le système de reproduction
Des effets indésirables de la catégorie «Troubles des organes de reproduction et des seins» ont été rapportés avec une plus forte incidence dans le groupe traité par l'association dutastéride et tamsulosine que dans les groupes traités par le dutastéride seul et la tamsulosine seule, surtout au début du traitement (c.-à-d. pendant les 6 à 12 premiers mois). Dans l'étude CombAT, d'une durée de quatre ans, les incidences correspondantes étaient les suivantes: impuissance (association: 6%, dutastéride: 5%, tamsulosine: 3%), modification (diminution) de la libido (association: 5%, dutastéride: 4%, tamsulosine: 2%), troubles de l'éjaculation (association: 9%, dutastéride: 1%, tamsulosine: 3%).
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