CompositionPrincipes actifs
Methadoni hydrochloridum.
Excipients
Solution injectable/Ampoules: Natrii chloridum (corresp. Natrium 3,03 mg/ml); Natrii hydroxidum aut Acidum hydrochloricum q.s. ad pH; Aqua ad iniectabile q.s. ad solutionem.
Comprimés: Cellulosum microcristallinum (E 460i); Solani amylum; Ricini oleum hydrogenatum; Lactosum monohydricum (60,9 mg/Tbl); Gelatina; Crospovidonum.
Gouttes orales (solution):
Méthadone Streuli 10 mg/ml, gouttes orales: Methylis parahydroxybenzoas (E 218) (1,0 mg/ml); Aqua purificata.
Indications/Possibilités d’emploiDouleurs aiguës ou prolongées, moyennes ou sévères, ou en cas d'efficacité insuffisante des analgésiques non opiacés et/ou des opiacés peu puissants, comme p.ex. lors des:
·états douloureux importants, coliques néphrétiques et biliaires (cf. «Mises en garde et précautions»), douleurs post-opératoires;
·états douloureux importants à la suite de tumeurs malignes;
Adjuvant lors d'un traitement de sevrage à l'héroïne.
Posologie/Mode d’emploiTraitement de la douleur
En tant qu'analgésique, la méthadone devra être utilisée à la dose efficace la plus faible pour éviter l'apparition d'une dépendance et d'une tolérance. Un ajustement posologique sera alors requis chez les patients jeunes et âgés et lors d'une administration simultanée de médicaments dépresseurs du SNC. Suivant la situation individuelle, des doses plus élevées peuvent être nécessaires que les doses maximales habituelles.
Objectifs du traitement et interruption du traitement
Avant de commencer le traitement par Méthadone Streuli, il convient de convenir avec le patient d'une stratégie de traitement en posant la durée et les objectifs du traitement, conformément aux directives relatives au traitement de la douleur. Le maintien d'un contact régulier entre le médecin et le patient pendant le traitement permettra d'évaluer la nécessité de poursuivre le traitement, d'envisager l'arrêt du médicament ou encore d'ajuster la posologie si nécessaire. Si un patient n'a plus besoin du traitement par Méthadone Streuli, il peut être conseillé de réduire progressivement la dose afin d'éviter les symptômes de sevrage (voir rubrique «Mises en garde et précautions»). En cas de maîtrise insuffisante de la douleur, la possibilité d'une accoutumance (tolérance) doit être envisagée ainsi que la progression de la maladie sous-jacente (voir rubrique «Mises en garde et précautions»).
Adultes
Comprimés: prendre ½ à 3 comprimés toutes les 6–8 heures en fonction de l'intensité des états douloureux. Dose unitaire maximale: 20 mg; dose journalière maximale habituelle: 60 mg.
Gouttes orales (solution) 10 mg/ml: prendre 5 à 30 gouttes (corresp. à 2,5–15,0 mg) toutes les 6-8 heures en fonction de l'intensité des états douloureux.
Solution injectable/Ampoules: i.m.: Dose initiale: 2,5–10 mg; dose d'entretien: administrer toutes les 3–4 heures. Dose unitaire maximale: 20 mg; dose journalière maximale habituelle: 60 mg. S.c.: dose initiale: Dose initiale: 2,5–10 mg; dose d'entretien: administrer toutes les 3–4 heures; dose journalière maximale habituelle: 60 mg. I.v. (lente): Dose initiale: 2,5 mg; dose d'entretien: administrer toutes les 3 –4 heures.
Pour le traitement du sevrage à l'héroïne chez les toxicomanes
L'expérience montre que ces patients nécessitent d'un contrôle et d'un soutien attentifs. Pour des raisons de sécurité, il est recommandé d'administrer le médicament quotidiennement sous surveillance au cabinet, et de ne donner la méthadone pour une courte durée que sous forme liquide et prête à l'emploi. Des solutions buvables fraîchement préparées sur la base d'eau, de jus d'oranges ou d'autres jus de fruits acides (90–120 ml) ont fait leurs preuves, auxquelles la dose journalière correspondante de méthadone a été ajoutée. Les risques de mélange avec d'autres drogues ou de l'alcool doivent être en outre signalés.
Dose initiale: 20–50 mg (il existe un risque relativement élevé de surdosage, donner éventuellement d'abord 30 mg et après 4–8 heures, si nécessaire, encore 10 mg).
Dose d'entretien: individuelle, toutes les 24 heures, une diminution progressive de la posologie est possible tous les 2 jours, en fonction de l'état du patient et du programme de sevrage.
Enfants et adolescents
L'utilisation et la sécurité de Méthadone Streuli n'a jusqu'à présent pas encore été testé chez l'enfant et l'adolescent.
Contre-indicationsHypersensibilité à la méthadone ou à l'un des excipients conformément à la composition.
Insuffisance respiratoire chronique; pancréatite; abdomen aigu (avant le diagnostic précis); pendant l'accouchement (cf. «Grossesse/Allaitement»); insuffisance hépatique et rénale sévère; traumatisme cérébral; hypertension intracrânienne; intoxication alcoolique aiguë.
Méthadone Streuli est contre-indiqué lors de l'allaitement (cf. «Grossesse/Allaitement»).
Mises en garde et précautionsLors de l'application de méthadone, on devra prendre les mesures de précaution habituelles pour les agonistes des opiacés.
En raison du manque d'expérience, il est déconseillé d'administrer de la méthadone aux enfants et adolescents de moins de 16 ans.
Lors d'un traitement de sevrage à l'héroïne, la manifestation de symptômes de surdosage ou de sevrage doit être surveillée, et éventuellement une sanction thérapeutique doit être prise.
L'effet de la méthadone peut être renforcé et/ou prolongé en cas de myxœdème, de néphrite chronique ou d'insuffisance hépatique.
Méthadone Streuli ne doit pas être administré en même temps que les inhibiteurs de la monoamine-oxydase ou dans les 2 semaines qui suivent l'arrêt de cette médication.
A l'instar des autres opiacés, la méthadone réduit la motilité gastro-intestinale et augmente la tonicité des muscles lisses, principalement au niveau du sphincter gastrique et du sphincter d'Oddi.
Dans de rares cas, une relation a pu être établie entre des doses élevées de méthadone et une prolongation de l'intervalle QT à l'ECG et des arythmies ventriculaires potentiellement mortelles. Il convient d'aviser les patients du fait qu'ils doivent immédiatement prendre contact avec leur médecin en cas de syncope, de vertiges inhabituels ou de palpitations.
Dans les cas indiqués ci-dessous, le risque est augmenté et le bénéfice du traitement doit être consciencieusement évalué. Un examen clinique ainsi qu'un ECG doivent être effectués aussi bien avant et pendant le traitement avec la méthadone que lors d'augmentations de la dose.
·QT long congénital, arythmies ventriculaires cliniquement significatives, bradycardie significative, insuffisance cardiaque cliniquement significative avec fraction d'éjection du ventricule gauche diminuée.
·Troubles électrolytiques (hypokaliémie, hypomagnésémie) et situations qui les favorisent (vomissements ou diarrhées persistants, traitement diurétique, etc.).
·Traitement concomitant par d'autres médicaments entraînant une prolongation de l'intervalle QT: antiarythmiques de la classe IA (p.ex. quinidine, disopyramide, procaïnamide, etc.) et III (p.ex. amiodarone, sotalol), certains neuroleptiques (p.ex. phénothiazine, thioridazine), certains antidépresseurs, certaines substances antimicrobiennes (moxifloxacine, sparfloxacine, érythromycine i.v., pentamidine, antipaludéens, en particulier l'halofantrine), certains antihistaminiques (mizolastine) et d'autres substances (cisapride, vincamine i.v.).
·Traitement concomitant par des médicaments susceptibles d'inhiber le métabolisme de la méthadone (notamment les inhibiteurs du CYP 3A4): les antifongiques azolés (itraconazole, kétoconazole, voriconazole, etc.), les macrolides (érythromycine, clarithromycine, etc.), certains médicaments pour le VIH (ritonavir, indinavir, efavirenz, etc.), le valproate et la cimétidine.
·Insuffisance hépatique, dégradation de la fonction hépatique.
Dépendance médicamenteuse et potentiel d'abus
La méthadone est un analgésique opioïde qui présente lui-même un fort potentiel de dépendance. Elle a une longue demi-vie et peut donc s'accumuler. Une dose unique qui soulage les symptômes peut entraîner une accumulation et éventuellement la mort en cas de prise quotidienne répétée. Comme avec d'autres opioïdes, l'utilisation répétée de méthadone peut entraîner une tolérance, une dépendance physique et/ou psychologique. Dans le traitement de la douleur, la prise répétée de Méthadone Streuli peut entraîner un trouble de l'usage d'opioïde (TUO). Une dose plus élevée et un traitement prolongé par opioïdes peuvent augmenter le risque d'apparition d'un trouble de l'utilisation d'opioïde. Avant le début du traitement par Méthadone Streuli et pendant le traitement, des objectifs de traitement et un plan d'arrêt du médicament doivent être convenus avec le patient (voir rubrique «Posologie/Mode d'emploi»). Avant et pendant le traitement, le patient doit également être informé des risques et des signes de troubles liés à l'utilisation d'opioïdes. Il doit être conseillé aux patients de consulter leur médecin si ces signes apparaissent. L'abus ou la mauvaise utilisation intentionnelle de Methadone Streuli® peut entraîner un surdosage et/ou la mort. Le risque de manifester un trouble lié à l'utilisation d'opioïdes est plus élevé chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux (parents ou frères et sœurs) de troubles liés à l'utilisation de substances (y compris un trouble lié à l'utilisation d'alcool), chez les fumeurs ou chez les patients ayant des antécédents d'autres troubles psychiatriques (par ex. dépression majeure, anxiété et troubles de la personnalité). Les patients doivent être surveillés afin de détecter tout signe de comportement addictif (drug-seeking behavior) (par exemple, demander trop tôt des ordonnances de suivi). Cela inclut la vérification de la prise simultanée d'opioïdes et de médicaments psychoactifs (comme les benzodiazépines). Chez les patients présentant des signes et symptômes de troubles liés à l'utilisation d'opioïdes, la consultation d'un spécialiste des addictions doit être envisagée.
Dépression respiratoire
Comme avec tous les opioïdes, il existe un risque de dépression respiratoire cliniquement significative liée à l'utilisation de Méthadone Streuli. Une dépression respiratoire, si elle n'est pas identifiée et traitée immédiatement, peut entraîner un arrêt respiratoire et la mort. Le traitement d'une dépression respiratoire comprend, selon l'état clinique du patient, une surveillance étroite, des mesures de soutien et l'administration d'antagonistes des opiacés. Une dépression respiratoire grave, potentiellement mortelle ou fatale, peut survenir à tout moment du traitement, le risque étant plus élevé au début du traitement ou après une augmentation de la dose.
Troubles respiratoires du sommeil
Les opioïdes peuvent provoquer des troubles respiratoires liés au sommeil, y compris l'apnée centrale du sommeil (ACS) et l'hypoxémie nocturne. L'utilisation d'opioïdes est associée à une augmentation dose-dépendante du risque d'apnée centrale du sommeil. Chez les patients souffrant d'apnée centrale du sommeil, une réduction de la dose totale d'opioïdes doit être envisagée.
Utilisation concomitante avec des substances à action dépressive sur le système nerveux central
L'utilisation concomitante d'opioïdes avec des benzodiazépines ou d'autres substances à action dépressive sur le système nerveux central peut entraîner une sédation sévère, une dépression respiratoire, un coma et la mort. En raison de ces risques, les opioïdes et les benzodiazépines ou autres médicaments à action dépressive sur le système nerveux central ne doivent être administrés de manière concomitante qu'aux patients pour lesquels aucune autre option de traitement n'est envisageable. Si Méthadone Streuli est tout de même prescrit en association avec des benzodiazépines ou d'autres médicaments à action dépressive sur le système nerveux central, il convient de choisir la dose efficace la plus faible et une durée minimale d'utilisation simultanée. Les patients doivent être étroitement surveillés pour détecter les signes et symptômes de dépression respiratoire et de sédation. (voir la rubrique «Interactions»).
Exposition accidentelle
Les patients et leurs soignants doivent être informés que Méthadone Streuli contient un principe actif en quantité susceptible d'être mortelle, en particulier chez les enfants. Ils doivent aussi être informés de la nécessité de conserver toutes les doses hors de portée des enfants et d'éliminer correctement les doses entamées ou non utilisées.
Syndrome d'abstinence néonatale (SAN) dû au sevrage des opioïdes
L'utilisation prolongée de Méthadone Streuli pendant la grossesse peut entraîner un syndrome d'abstinence néonatale (SAN) dû au sevrage des opioïdes, potentiellement mortel s'il n'est pas identifié et traité à temps. Le traitement doit être effectué selon des protocoles élaborés par des experts en néonatologie. Si l'utilisation d'opioïdes chez une femme enceinte est nécessaire pendant une période prolongée, informez la patiente du risque de syndrome d'abstinence néonatale (SAN) dû au sevrage des opioïdes et assurez-vous que le traitement approprié est disponible, le cas échéant.
Hyperalgésie
L'hyperalgésie induite par les opioïdes (HIO) se produit lorsqu'un analgésique opioïde provoque paradoxalement une augmentation de la douleur ou une augmentation de la sensibilité à la douleur. Cet état diffère de la tolérance, dans laquelle des doses plus élevées d'opioïdes sont nécessaires pour maintenir un effet donné. Les symptômes de l'HIO peuvent inclure une augmentation de la douleur en cas d'augmentation de la dose d'opioïdes, une diminution de la douleur en cas de diminution de la dose d'opioïdes ou une douleur en cas de stimuli normalement non douloureux (allodynie). Si l'on soupçonne une HIO chez un patient, il convient d'envisager une réduction de la dose d'opioïdes ou une rotation des opioïdes.
Insuffisance surrénale
Les opioïdes peuvent provoquer une insuffisance surrénale réversible qui nécessite une surveillance et un traitement de substitution par glucocorticoïdes. Les symptômes de l'insuffisance surrénale peuvent inclure, entre autres, ce qui suit: nausées, vomissements, perte d'appétit, fatigue, faiblesse, vertiges ou hypotension.
Diminution des hormones sexuelles et augmentation de la prolactine
L'utilisation à long terme d'opioïdes peut être associée à une diminution des taux d'hormones sexuelles et à une augmentation des taux de prolactine. Les symptômes incluent une diminution de la libido, l'impuissance ou l'aménorrhée.
Hypoglycémie
Une hypoglycémie a été observée dans le cadre d'un surdosage de méthadone ou d'une escalade de dose. Une surveillance régulière de la glycémie sera alors recommandée.
Spasme du sphincter d'Oddi/pancréatite
Les opioïdes peuvent provoquer un dysfonctionnement et un spasme du sphincter d'Oddi, ce qui augmente la pression intrabiliaire et le risque de symptômes des voies biliaires et de pancréatite.
Excipients revêtant un intérêt particulier
Méthadone Streuli gouttes orales
4-hydroxybenzoate de méthyle
Le 4-hydroxybenzoate de méthyle contenu dans Méthadone Streuli gouttes orales peut provoquer des réactions allergiques, y compris des réactions tardives.
Méthadone Streuli solution injectable
Sodium
La solution injectable de Méthadone Streuli contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par ml, ce qui signifie qu'elle est pratiquement «sans sodium».
Méthadone Streuli comprimés
Lactose
Les patients présentant une intolérance héréditaire rare au galactose, un déficit total en lactase ou d'une malabsorption du glucose-galactose ne devraient pas prendre les comprimés de Méthadone Streuli.
InteractionsInhibiteurs du métabolisme de la méthadone, en particulier du CYP 3A4 (risque de prolongation de l'intervalle QT/torsade de pointes cf. «Mises en garde et précautions»).
Les inducteurs du métabolisme de la méthadone (rifampicine, extraits d'Hypericum, etc.) peuvent diminuer l'efficacité de la méthadone.
Les médicaments qui prolongent l'intervalle QT (cf. «Mises en garde et précautions»).
L'utilisation concomitante d'autres médicaments affectant le SNC tels que d'autres opioïdes, des sédatifs tels que les benzodiazépines ou les hypnotiques, des anesthésiques généraux, des phénothiazines, des tranquillisants, des relaxants des muscles squelettiques, des antihistaminiques sédatifs, gabapentinoïdes (gabapentine et prégabaline) et l'alcool peut produire des effets dépresseurs additifs entraînant une dépression respiratoire, une hypotonie, une sédation sévère ou un coma, parfois fatals (voir rubrique «Mises en garde et précautions»).
Les antidépresseurs tricycliques et le diazépam inhibent le métabolisme de la méthadone et peuvent augmenter et prolonger ses effets.
La phénytoïne et la rifampicine accélèrent le métabolisme de la méthadone par induction enzymatique et peuvent induire une symptomatologie de sevrage.
La pentazocine antagonise partiellement les effets de la méthadone et peut déclencher des symptômes de sevrage.
Un syndrome sérotoninergique peut survenir en cas d'administration concomitante d'opioïdes avec des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) et des agents sérotoninergiques tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN) et les antidépresseurs tricycliques (ATC). Les symptômes du syndrome sérotoninergique peuvent inclure des altérations de l'état mental, une instabilité autonomique, des anomalies neuromusculaires et/ou des symptômes gastro-intestinaux.
L'utilisation concomitante de cannabidiol peut entraîner une augmentation des concentrations plasmatiques de méthadone.
Grossesse, allaitementLors d'une utilisation prolongée ou en hautes doses lors de l'accouchement, il y a des indices clairs parlant pour des risques chez le fœtus humain (p.ex. dépression respiratoire chez le nouveau-né).
La méthadone est contre-indiquée lors de l'accouchement.
Grossesse
L'utilisation prolongée de Méthadone Streuli pendant la grossesse peut entraîner un syndrome d'abstinence néonatale (SAN) dû au sevrage des opioïdes, potentiellement mortel s'il n'est pas identifié et traité à temps. Le traitement doit être effectué selon des protocoles élaborés par des experts en néonatologie. Si l'utilisation d'opioïdes chez une femme enceinte est nécessaire pendant une période prolongée, informez la patiente du risque de syndrome d'abstinence néonatale (SAN) dû au sevrage des opioïdes et assurez-vous que le traitement approprié est disponible, le cas échéant. L'intensité des symptômes de sevrage chez l'enfant dépendra de la dose totale administrée au cours du dernier trimestre, de la dose journalière de la mère le jour de l'accouchement et de la concentration sérique de méthadone chez la mère pendant l'accouchement. (voir également la rubrique «Mises en garde et précautions»).
La méthadone ne doit pas être utilisée pendant la grossesse sur une période prolongée ou à des doses élevées, sauf si cela est clairement nécessaire.
Allaitement
La méthadone est contre-indiquée lors de l'allaitement.
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesMéthadone Streuli a une forte influence sur l'aptitude à la conduite ou à l'utilisation de machines.
Les patients qui utilisent des machines ou conduisent des véhicules doivent être rendus attentifs que la méthadone peut compromettre la capacité de réaction.
Effets indésirablesLes effets indésirables de la méthadone sont généralement dépendants de la dose qualitativement analogues à ceux de la morphine.
Fréquences: «très fréquents» (≥1/10), «fréquents» (≥1/100 à <1/10), «occasionnels» (≥1/1000 à <1/100), «rares» (≥1/10 000 à <1/1000), «très rares» (<1/10 000), «Fréquence inconnue» (ne peut être estimée sur la base des données disponibles).
Affections hématologiques et du système lymphatique
Rarement: En cas d'administration prolongée: lymphocytose, hyperalbuminémie et hyperglobulinémie.
Affections endocriniennes
Occasionnellement: En cas d'administration prolongée: hypersudation.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquence inconnue: Hypoglycémie
Affections psychiatriques
Fréquence inconnue: Dépendance.
Affections du système nerveux
Fréquemment: Nausées.
Occasionnellement: Vertiges, somnolence, sédation, euphorie, dysphorie, nervosité, agitation.
Affections cardiaques
Occasionnellement: Hypotension artérielle, orthostase.
Rarement: Prolongation de l'intervalle QT à l'ECG/arythmies ventriculaires, torsade de pointes (cf. «Mises en garde et précautions»).
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Occasionnellement: Dépression respiratoire dépendant de la dose.
Fréquence inconnue: Syndrome d'apnée centrale du sommeil.
Affections gastro-intestinales
Fréquemment: Vomissements, constipation spastique.
Fréquence inconnue: Pancréatite.
Affections hépatobiliaires
Occasionnellement: Augmentation du tonus des voies biliaires et pancréatiques.
Fréquence inconnue: Spasme du sphincter d'Oddi.
Affections du rein et des voies urinaires
Occasionnellement: Rétention urinaire.
Affections des organes de reproduction et du sein
Fréquemment: En cas d'usage prolongé troubles de la libido et/ou de la puissance sexuelle.
Très rarement: Hyperprolactinémie.
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Occasionnellement des douleurs au niveau du site d'injection; les applications sous-cutanées entraînent des irritations et des indurations locales.
L'annonce d'effets secondaires présumés après l'autorisation est d'une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d'effet secondaire nouveau ou grave via le portail d'annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.
SurdosageSymptômes
Le tableau clinique est identique à celui dû aux autres agonistes des opiacés: dépression respiratoire, myosis, baisse de la tension artérielle, chocs, symptômes impliquant le SNC, sommeil, baisse de la température du corps, perte du tonus des muscles squelettiques et aréflexie avec éventuels signes pyramidaux, cyanose, apnée, œdème pulmonaire, coma et éventuellement décès.
Une leucoencéphalopathie toxique a été observée en cas de surdosage d'opioïdes.
Traitement
1.Maintien de la liberté des voies respiratoires et ventilation avec de l'oxygène.
2.Administration d'un antagoniste de la morphine (p.ex. la naloxone); posologie selon le prospectus d'emballage correspondant.Cave: l'effet de la naloxone est de courte durée. La méthadone a par contre une longue demi-vie. L'administration de naloxone devrait ainsi éventuellement être répétée et le patient devrait être surveillé pendant une période prolongée (en particulier concernant la respiration).
3.Traitement du choc, associé éventuellement à un traitement antibiotique (risque de pneumonie).
4.Monitoring cardiaque.
Propriétés/EffetsCode ATC
N07BC02
Mécanisme d'action
La méthadone appartient au groupe des analgésiques morphiniques. La méthadone se lie sélectivement aux récepteurs opiacés (principalement aux récepteurs µ) dans le cerveau et règle la transmission et la perception de la douleur par stimulation du système analgésique endogène.
Pharmacodynamique
Les effets centraux sont en outre la sédation, la dépression respiratoire, l'inhibition du centre de la toux, la rétractation des pupilles, les vomissements et l'antidiurèse. En périphérie, la tonicité des muscles lisses augmente, ce qui inhibe la vidange de l'estomac, de la vésicule et de la vessie et freine le transit intestinal.
La méthadone est beaucoup moins lipophile en comparaison à l'héroïne; la prise orale empêche en outre une élévation rapide de la concentration dans le cerveau, et diminue ainsi l'effet euphorisant.
L'efficacité analgésique, l'apparition d'une dépendance et la dépression respiratoire peuvent être rapportés principalement à la forme L.
La D-méthadone présente une activité antitussive prononcée.
La méthadone présente une efficacité qui est, à doses équivalentes, plus longue et 3 à 4 fois supérieure à celle de la morphine.
Efficacité clinique
Pas de données.
PharmacocinétiqueAbsorption
La méthadone est absorbée rapidement et presque complètement après application orale, et peut être décelée dans le plasma après une demi-heure. Les pics plasmatiques maximaux sont retrouvés après quatre heures lors d'une administration orale. La biodisponibilité est de l'ordre d'env. 80%. Lors d'une administration sous-cutanée ou intramusculaire, les concentrations maximales dans le cerveau sont mesurées après 1–2 heures, et elles présentent une excellente corrélation avec l'intensité et la durée de l'analgésie.
La durée d'action après application parentérale est de 4–6 heures, lors d'une administration orale de méthadone de longue durée, elle peut se prolonger jusqu'à 22–48 heures.
Distribution
Le volume de distribution est de l'ordre de 4,0 l/kg; la liaison aux protéines plasmatiques est de l'ordre de 90%.
La méthadone est liée aux différentes protéines tissulaires, en particulier cérébrales. Ceci explique les effets cumulatifs ainsi que l'élimination lente de la méthadone.
La méthadone traverse le placenta et passe dans le lait maternel.
Métabolisme
La méthadone est métabolisée dans le foie par N-déméthylation et cyclisation en pyrrolinène et pyrrolidinène. D'autres enzymes du CYP interviennent dans le métabolisme, la méthadone inhibant notamment les 2D6 et 3A4.
Élimination
L'excrétion se fait avant tout sous forme de ces métabolites dans les urines (filtration glomérulaire et réabsorption) et dans la bile. Après administration orale de 15 mg de méthadone, 25% du produit sont éliminés dans les 24 premières heures et encore 25% dans les 72 heures suivantes par voie rénale.
Une faible partie de méthadone est excrétée sous une forme inchangée. L'acidification des urines accélère la vitesse d'élimination.
La demi-vie de la méthadone est de 25 (13–47) heures lors d'utilisation chronique, au début la demi-vie est plus courte.
Analgésie
L'analgésie débute 10 à 20 min. après administration parentérale et resp. 30 à 60 min. après administration orale. L'effet analgésique après prise orale n'est que de 50%, contrairement à l'application intramusculaire. Malgré une demi-vie plus prolongée, la durée de l'analgésie d'environ 4 heures est identique à celle de la morphine.
La concentration plasmatique analgésique minimale efficace moyenne est de 30 ng/ml.
Données précliniquesDes données précliniques significatives se rapportant à l'utilisation de la préparation ne sont pas disponibles.
Remarques particulièresIncompatibilités
Aucune étude de compatibilité n'ayant été effectuée, Méthadone Streuli solution injectable ne doit pas être mélangée à d'autres médicaments.
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur l'emballage.
Remarques particulières concernant le stockage
Conserver à température ambiante (15–25 °C) dans l'emballage original, à l'abri de la lumière et tenir hors de portée des enfants.
Remarques concernant la manipulation
Administrer la solution injectable immédiatement après l'ouverture des ampoules. Les restes doivent être jetés.
Numéro d’autorisation34383, 34385, 56552 (Swissmedic).
PrésentationSolution injectable (s.c., i.m., i.v.): Ampoules (1 ml) à 10 mg: 10 et 100. [A+]
Comprimés à 5 mg: 20, 100 et 500 (emballage multiple 5× 100). [A+]
Gouttes orales (solution): 10 mg/ml: 100 ml, 500 ml et 1000 ml. [A+]
Titulaire de l’autorisationStreuli Pharma SA, 8730 Uznach.
Mise à jour de l’informationMars 2024.
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