SurdosageEn cas de surdosage aigu , des quantités importantes de fer non lié sont absorbées par lésion de la muqueuse gastro-intestinale et exercent des effets systémiques toxiques. En pratique, les empoisonnements par voie orale sont rares et se produisent surtout chez le petit enfant par prise accidentelle de doses élevées. La dose orale létale du fer élémentaire se situe environ à 200–250 mg/kg de poids corporel. Toutefois, des issues fatales ont déjà été observées avec des doses largement inférieures. Des symptômes peuvent apparaître avec 30–60 mg/kg. Chez le petit enfant, une dose totale de 500 mg provoque déjà une intoxication engageant le pronostic vital.
Une intoxication orale par le fer se déroule fréquemment en quatre phases.
1) 1 à 6 heures après l’ingestion: maux de ventre, nausées, vomissements, selles goudronneuses, hypotension, déshydratation, choc, acidose, éventuellement décès. 2) Une amélioration apparente est visible après 4 à 6 heures, qui peut persister jusqu’à 24 heures. 3) Après 12 à 24 heures réapparaissent des symptômes pouvant conduire au décès. 4) Convalescence. Les séquelles tardives d’une intoxication aiguë par le fer peuvent apparaître 2 à 6 semaines après le surdosage sous forme d’occlusion intestinale, de sténose du pylore et de cicatrices importantes au niveau de la muqueuse gastrique.
Le traitement d’une intoxication légère à moyenne consiste à donner du lait ou des protéines de poule, afin de lier les ions ferreux. Eventuellement, provoquer des vomissements (risque de perforation de l’estomac en présence d’une paroi gastrique déjà endommagée) et procéder à un lavage gastrique.
En cas d’intoxication grave, en particulier lorsque le fer sérique dépasse la capacité de fixation du fer (environ 3,5 mg/l = environ 63 µM), il convient d’administrer par voie orale et parentérale le ferrochélateur déferoxamine comme antidote spécifique.
Lorsqu’une préparation à base de fer ingérée à dose potentiellement létale ne peut être éliminée du tractus gastro-intestinal par les mesures susmentionnées, une exsanguino-transfusion et une intervention chirurgicale doivent être envisagées.
La thérapie consiste par ailleurs à traiter le choc et à appliquer des mesures symptomatiques.
Lors de surcharge chronique du corps en fer, une hémochromatose et une hémosidérose peuvent se manifester. Elle se produit principalement lorsque le diagnostic d’anémie ferriprive a été posé à tort pour une anémie réfractaire au traitement.
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