InteractionsInteractions pharmacocinétiques
Influence d'autres substances sur la pharmacocinétique de la sertraline
Inhibiteurs de l'enzyme cytochrome P450 (CYP): l'administration concomitante d'inhibiteurs de l'enzyme CYP pourrait augmenter la concentration plasmatique de la sertraline.
Lors de l'administration concomitante de cimétidine et de sertraline, l'AUC de la sertraline a augmenté de 50% en moyenne, la Cmax de 24% et la demi-vie t½ de 26%. La signification clinique de cette interaction pharmacocinétique n'est pas connue.
Pour les patients traités par la cimétidine ou d'autres principes actifs, connus comme inhibiteurs aussi bien du CYP2D6 que du CYP3A4/5, il est cependant recommandé de contrôler strictement la posologie de la sertraline.
Inducteurs du CYP3A4: la prise simultanée d'inducteurs du CYP3A4 (comme par ex. la phénytoïne) pourrait réduire la concentration plasmatique de la sertraline.
Inducteur du CYP2B6 et du CYP3A4: l'administration simultanée de sertraline et de métamizole, un inducteur des enzymes de métabolisation telles que le CYP2B6 et le CYP3A4, peut entraîner une réduction des concentrations plasmatiques de sertraline, avec pour conséquence une diminution potentielle de son efficacité clinique. La prudence est donc de mise en cas d'administration simultanée de métamizole et de sertraline; la réponse clinique et/ou la concentration médicamenteuse doivent être surveillées de manière appropriée.
Influence de la sertraline sur la pharmacocinétique d'autres substances
Médicaments métabolisés par le CYP2D6: de nombreux antidépresseurs, par ex., les ISRS (y compris la sertraline) et la plupart des antidépresseurs tricycliques inhibent l'activité biochimique de l'isoenzyme CYP2D6 métabolisant les médicaments (débrisoquine-hydroxylase). Cet effet peut entraîner une élévation des concentrations plasmatiques des médicaments administrés de façon concomitante et qui sont métabolisés essentiellement par le CYP2D6. L'ampleur de l'inhibition de l'isoenzyme CYP2D6 est variable selon les différents antidépresseurs. Sa signification clinique dépend du degré de l'inhibition et de l'index thérapeutique du médicament co-administré. Dans le cas des antidépresseurs tricycliques tels que la clomipramine et la désipramine comme dans celui des antiarythmiques de classe 1C tels que la propafénone et le flécaïnide, il s'agit de substrats du CYP2D6 dont l'index thérapeutique est étroit.
Dans des études d'interaction, on n'a observé qu'une faible augmentation 23-37% des concentrations plasmatiques à l'état d'équilibre de désipramine (un marqueur de l'activité de l'isoenzyme CYP2D6) chez des volontaires qui avaient pris 50 mg/jour de sertraline pendant une période prolongée.
Substrats du CYP3A4: dans les études d'interaction, l'administration chronique de 200 mg de sertraline par jour n'inhibe pas le métabolisme de la carbamazépine ni de la terfénadine. En outre, l'administration chronique de 50 mg de sertraline par jour n'inhibe pas le métabolisme de l'alprazolam induit par le CYP3A3/4. Les résultats de ces études suggèrent que la sertraline n'inhibe pas de manière cliniquement significative le CYP3A3/4.
Substrats du CYP2C9: l'absence de manifestations cliniques significatives lors de l'administration à long terme de 200 mg de sertraline par jour sur la concentration plasmatique de la phénytoïne suggère que la sertraline n'entraîne pas d'inhibition cliniquement significative de CYP2C9.
Dans le cas d'une première prescription d'un traitement par la sertraline, un contrôle du taux de phénytoïne est toutefois recommandé.
Substrats du CYP2C19: l'absence de manifestations cliniques significatives lors de l'administration au long cours de 200 mg de sertraline par jour sur la concentration plasmatique du diazépam suggère que la sertraline n'entraîne pas d'inhibition cliniquement significative du CYP2C19.
Substrats du CYP1A2: des études in vitro indiquent que le potentiel d'inhibition du CYP1A2 par la sertraline est faible.
Substrats du CYP2C: la sertraline est un faible inhibiteur de la sous-famille des enzymes du CYP2C.
Pimozide: des taux élevés de pimozide ont été mesurés au cours d'une étude portant sur l'administration concomitante de sertraline et d'une dose unique faible de pimozide (2 mg). Ces taux augmentés n'étaient pas associés à une modification du tracé électrocardiographique (ECG). Le mécanisme de cette interaction est inconnu. L'administration concomitante de sertraline et de pimozide est contre-indiquée en raison de l'étroitesse de la fenêtre thérapeutique du pimozide (voir «Contre-indications»).
Interactions sur la glycoprotéine p: lors d'études cliniques, aucune interaction n'a été observée en cas d'administration concomitante de digoxine et de sertraline (200 mg/jour).
Interactions sur la liaison aux protéines: médicaments liés aux protéines: la sertraline étant liée aux protéines plasmatiques, il faut prendre en considération une éventuelle interaction avec d'autres médicaments qui se lient aux protéines plasmatiques (diazépam, tolbutamide et warfarine).
Interactions pharmacodynamiques
IMAO: la sertraline ne doit pas être prise en même temps que des IMAO ou dans les 14 jours qui suivent l'arrêt d'un traitement par un IMAO (voir «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).
Sumatriptan: dans le cadre de la surveillance après la mise sur le marché, de rares cas de faiblesse, d'hyperréflexie, de diminution des capacités de coordination, de confusion mentale, d'anxiété et d'agitation ont été rapportés par des patients après la prise concomitante de sertraline et de sumatriptan. Cette symptomatique est révélatrice d'un syndrome sérotoninergique. Lorsque l'utilisation concomitante de sertraline et de sumatriptan se justifie sur le plan clinique, une surveillance appropriée du patient est recommandée (voir «Mises en garde et précautions, Autres médicaments sérotoninergiques»).
Autres médicaments sérotoninergiques: d'autres médicaments sérotoninergiques (par ex., d'autres ISRS, les IRSN, le lithium, les triptans, le L-tryptophane, la buprénorphine, le millepertuis (Hypericum perforatum)) ne doivent être administrés en même temps que la sertraline qu'avec prudence. Chaque fois que c'est possible, il convient de renoncer à une telle association (voir «Mises en garde et précautions - Syndrome sérotoninergique ou syndrome neuroleptique malin et autres médicaments sérotoninergiques»).
Lithium: dans une étude contrôlée contre placebo réalisée chez des volontaires sains, l'administration concomitante de sertraline et de lithium n'a pas modifié de manière significative les paramètres pharmacocinétiques du lithium. En revanche, en comparaison du groupe placebo, les tremblements étaient plus fréquents dans le groupe sertraline, ce qui suggère une éventuelle interaction pharmacodynamique. Comme pour les autres ISRS, la prudence est de rigueur et les patients doivent être surveillés en conséquence lors de l'administration concomitante de sertraline et de médicaments susceptibles d'agir par des mécanismes sérotoninergiques, comme le lithium (voir «Mises en garde et précautions, Autres médicaments sérotoninergiques»).
Depuis la mise sur le marché, des cas isolés d'augmentation du taux de lithium ont été constatés sous traitement par la sertraline, sans que l'on puisse néanmoins en expliquer le mécanisme.
Sédatifs du SNC et alcool: l'administration concomitante de sertraline (200 mg par jour) n'a pas potentialisé les effets de l'alcool, de la carbamazépine, de l'halopéridol ou de la phénytoïne sur les fonctions cognitives et psychomotrices de volontaires sains. Néanmoins, l'absorption simultanée d'alcool et de sertraline est déconseillée.
Dérivés coumariniques: l'administration concomitante de sertraline (200 mg par jour) et de warfarine a entraîné une élévation légère mais statistiquement significative du temps de prothrombine (environ 7.9%). La signification clinique de cet effet est inconnue. Le temps de prothrombine doit être scrupuleusement surveillé au début ou à la fin d'un traitement par la sertraline.
Aténolol: la sertraline n'a aucune influence sur les effets bêta-adrénergiques de l'aténolol.
Glibenclamide: lors d'études cliniques, aucune interaction n'a été observée en cas d'administration concomitante de glibenclamide et de sertraline (200 mg/jour).
Expérience après mise sur le marché
Depuis la mise sur le marché, des cas isolés d'événements indésirables pouvant être associés à des interactions médicamenteuses ont été rapportés de manière spontanée. On ignore toutefois si ces événements indésirables sont imputables au traitement par la sertraline, à une interaction médicamenteuse entre la sertraline et l'une des substances suivantes ou à d'autres causes: amiodarone, bupropion, clonazépam, digoxine, dihydroergotamine, hydroxychloroquine, ibuprofène, protoxyde d'azote, méthylphénidate, métoclopramide, naproxène, paracétamol, paroxétine, phénobarbital, phénytoïne, propranolol, zolpidem.
Toutefois, les études cliniques n'ont pas mis en évidence d'effets cliniquement significatifs sur les concentrations plasmatiques de la phénytoïne suite à l'administration à long terme de 200 mg/jour de sertraline (voir ci-dessus) et ont montré l'absence d'interaction entre l'administration de 200 mg/jour de sertraline et la digoxine.
|