Mises en garde et précautionsAffections gastriques et œsophagiennes malignes
À l'instar des autres thérapies anti-ulcéreuses, il convient d'exclure une éventuelle tumeur gastrique maligne avant tout traitement par Lansoprazol-Mepha dans la mesure où le lansoprazole peut masquer les symptômes et retarder la pose du diagnostic.
De même, on exclura des affections malignes de l'œsophage avant de traiter une oesophagite de reflux.
Une réaction symptomatique au lansoprazole n'exclut pas la présence d'affections gastriques malignes.
Fonction hépatique restreinte
Le lansoprazole doit être utilisé avec précaution chez les patients qui présentent un dysfonctionnement hépatique modéré à sévère (voir «Posologie/Mode d'emploi» et «Pharmacocinétique»).
Méthotrexate
La prise concomitante de méthotrexate à fortes doses peut augmenter et prolonger la concentration sérique de méthotrexate et/ou de son métabolite et ainsi provoquer éventuellement une toxicité du méthotrexate.
Infections gastro-intestinales bactériennes
Un traitement par IPP peut être associé à un risque accru d'infection à Clostridium difficile.
Il est probable que la diminution de l'acidité gastrique induite par le lansoprazole s'accompagne d'une augmentation du nombre de bactéries normalement présentes dans le tractus gastro-intestinal. Le traitement par lansoprazole peut entraîner un risque légèrement accru d'infections gastro-intestinales, notamment par Salmonella et Campylobacter.
Chez les patients atteints d'un ulcère gastroduodénal, la possibilité d'infections à H. pylori constitue un facteur étiologique à prendre en compte.
En cas d'utilisation concomitante de lansoprazole et d'antibiotiques en vue d'éradiquer H. pylori, il est primordial de se conformer aux instructions d'utilisation des antibiotiques concernés.
Colite microscopique
Des cas très rares de colite microscopique (épaississement de la bande de collagène ou infiltration de cellules inflammatoires dans la sous-muqueuse sans modifications macroscopiquement visibles de la muqueuse) ont été rapportés chez des patients sous lansoprazole. L'interruption du traitement doit donc être envisagée en cas de diarrhée aiguë ou persistante. Dans la plupart des cas, les symptômes de la colite disparaissent à l'arrêt du lansoprazole.
Traitement simultané avec des AINS
La prophylaxie de l'ulcère peptique chez les patients nécessitant un traitement permanent par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) doit se limiter aux patients à haut risque (antécédents de saignements, de perforations ou d'ulcères gastro-intestinaux, âge avancé, prise concomitante de médicaments connus pour favoriser l'apparition d'effets indésirables au niveau de la partie supérieure du tractus gastro-intestinal [notamment, corticostéroïdes ou anticoagulants], présence d'importants facteurs de comorbidité ou usage prolongé d'AINS aux doses maximales recommandées).
Hypomagnésémie
Des cas d'hypomagnésémie sévère ont été rapportés chez des patients traités avec des IPP (inhibiteurs de la pompe à protons) comme le lansoprazole pendant au moins 3 mois et dans la plupart des cas pendant un an. Des formes sévères d'hypomagnésémie telles que fatigue, vertiges, crampes, tétanie, délire et arythmie ventriculaire peuvent survenir. Elles peuvent se déclarer de manière insidieuse et ne pas être remarquées. Chez la plupart des patients concernés, l'hypomagnésémie s'est améliorée après l'arrêt de l'IPP et un apport en magnésium.
Chez les patients probablement traités sur une longue période ou qui prennent des IPP avec de la digoxine ou des médicaments pouvant causer l'hypomagnésémie (p.ex. diurétiques), la mesure du taux de magnésium doit être prise en considération avant le traitement par IPP et pendant celui-ci à intervalles réguliers.
Fractures osseuses
Les inhibiteurs de la pompe à protons peuvent, en particulier lorsqu'ils sont utilisés à fortes doses et sur une longue période (>1 an), légèrement augmenter le risque de fractures de la hanche, du poignet et de la colonne vertébrale, surtout chez les personnes âgées ou celles qui présentent d'autres facteurs de risque. Des études d'observation indiquent que les inhibiteurs de la pompe à protons peuvent augmenter le risque de fractures de 10 à 40%. Une partie de cette hausse peut être le fait d'autres facteurs de risque. Les patients présentant un risque d'ostéoporose doivent être traités selon les directives cliniques actuelles et recevoir suffisamment d'apports en calcium et vitamine D.
Influence sur l'absorption de la vitamine B12
Le traitement quotidien prolongé (pendant plusieurs années) par des médicaments qui bloquent la sécrétion acide peut provoquer une malabsorption de la cyanocobalamine (vitamine B12) par hypochlorhydrie ou achlorhydrie. Une carence en cyanocobalamine doit être envisagée chez les patients atteints du syndrome de Zollinger-Ellison et dans des cas états hypersécrétoires pathologiques nécessitant un traitement prolongé. Cette carence peut également survenir chez les personnes présentant une baisse des réserves de l'organisme, des facteurs de risque de réduction de l'absorption de la vitamine B12 (telles que chez les personnes âgées) pendant un traitement au long cours ou en présence de symptômes cliniques importants.
Effet sur les examens de laboratoire
Au cours du traitement par des médicaments antiacides, la gastrine sérique augmente en réponse à la diminution de la sécrétion acide. De la même manière, la chromogranine A (CgA) augmente en réponse à la diminution de la sécrétion acide. Cette augmentation du taux de CgA peut interférer avec les analyses réalisées lors de tumeurs neuroendocriniennes. Des données de la littérature mentionnent que tout traitement par un IPP doit être interrompu 5 à 14 jours avant un dosage de la CgA réalisé dans le cadre du bilan ou du contrôle de l'évolution de tumeurs neuroendocriniennes, car les taux de CgA accrus suite au traitement se normalisent en l'espace de 5 à 14 jours – ou plus dans de rares cas. Le dosage doit être répété si les taux de CgA sont encore trop élevés après ce délai.
Réactions médicamenteuses cutanées sévères (SCAR)
Des réactions médicamenteuses cutanées sévères (SCAR), telles que le syndrome de Stevens-Johnson (SSJ), la nécrolyse épidermique toxique (NET), l'exanthème médicamenteux avec éosinophilie et manifestations systémiques (DRESS), la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) et l'érythème polymorphe ont été rapportées chez les patients traités par lansoprazole et d'autres IPP's (voir «Effets indésirables»). Le lansoprazole doit être arrêté dès les premiers signes ou symptômes de réactions médicamenteuses cutanées sévères ou d'autres signes d'hypersensibilité et des examens complémentaires doivent être considérés.
Lupus érythémateux cutané subaigu (LECS)
Les inhibiteurs de la pompe à protons sont associés à de très rares cas de lupus érythémateux cutané subaigu (LECS). Si des lésions se développent, notamment sur les zones cutanées exposées au soleil, et si elles s'accompagnent d'arthralgie, le patient doit consulter un médecin rapidement et le professionnel de santé doit envisager l'arrêt de Lansoprazol-Mepha. La survenue d'un LECS après un traitement par un inhibiteur de la pompe à protons peut augmenter le risque de LECS lors de la prise d'autres inhibiteurs de la pompe à protons.
Intolérance au sucre
Lansoprazol-Mepha contient du saccharose: les patients atteints de troubles héréditaires tels qu'une intolérance au fructose, un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose ou une insuffisance en saccharose-isomaltase ne doivent donc pas prendre ce médicament.
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par capsule, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
Les patients présentant une intolérance au fructose-galactose (maladie héréditaire rare), une malabsorption du glucose-galactose ou une insuffisance en sucrase-isomaltase ne doivent pas utiliser ce médicament.
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