SurdosageLa posologie devrait être multipliée par cinq pour qu’une toxicité au lithium se produise.
Les premières manifestations d’une toxicité par lithium impliquent souvent le système nerveux central et induisent des effets de somnolence, confusion, vertiges, apathie, tremblement des mains et dysarthrie. On observe occasionnellement des symptômes tels la perte d’appétit, les nausées, les vomissements ou la diarrhée. Ces symptômes sont suivis d’une rigidité musculaire ou de fasciculation, d’une légère ataxie, d’acouphène, d’une léthargie accrue, d’une augmentation des réflexes tendineux, d’une vision floue et de nystagmus vertical.
L’intoxication par lithium peut évoluer jusqu’à l’obnubilation, à l’augmentation de la fasciculation et de l’ataxie, aux tremblements accusés et irréguliers des membres, aux mouvements choréo-athétosiques, à la rigidité pallidale et autres symptômes neurologiques locaux. Le coma, les mouvements brefs saccadés, les contractions accusées des muscles, les spasmes toniques-cloniques, le collapsus cardio-vasculaire avec oligurie et anurie ainsi que la mort peuvent se produire. La dysrythmie, l’augmentation de la durée des ondes QRS, l’inversion des ondes T et l’infarctus du myocarde peuvent également se produire.
L’évolution clinique de l’intoxication par lithium varie sensiblement; les patients peuvent donc présenter l’un ou l’autre des signes et symptômes ci-dessus.
Le traitement de l’intoxication par lithium consiste principalement en une thérapie de soutien et dépend de l’état clinique du patient et de la concentration sanguine en lithium. Une légère toxicité par lithium répond habituellement à une interruption temporaire de la thérapie et à la correction des anomalies au niveau des liquides et des électrolytes. Quand la toxicité est plus grave, le patient peut être placé sous soins intensifs. L’arrêt du lithium et de tout diurétique administré simultanément est vital.
On amorcera une perfusion intraveineuse de 0,9 % de chlorure de sodium quand on pense que la toxicité par lithium est secondaire à une déplétion corporelle totale en sodium. Une administration rapide de grandes quantités de solutions intraveineuses ou l’administration de potassium ou d’un diurétique ne fournissent apparemment aucun bénéfice complémentaire. Bien que les diurétiques puissent faire augmenter la clairance du lithium, l’augmentation de la clairance ne présente aucun avantage utile pour traiter l’intoxication.
On recommande l’hémodialyse pendant 8 à 12 heures quand la concentration sanguine en lithium dépasse 3 millimoles, quand la concentration sanguine est de 2 à 3 millimoles et que l’état du patient se détériore, quand les anomalies au niveau des liquides ou des électrolytes ne répondent pas à un traitement de soutien, quand la clairance de la créatinine ou le débit urinaire baissent considérablement ou quand la concentration sanguine en lithium ne diminue pas d’au moins 20 % en 6 heures. Les concentrations sanguines de lithium rebondissent généralement entre 5 à 6 heures après l’hémodialyse en raison de la redistribution, ce qui oblige souvent à répéter les séances d’hémodialyse. Le but de l’hémodialyse est de produire une concentration sanguine de lithium inférieure à une millimole, 8 heures après la fin de l’hémodialyse. La dialyse péritonéale est moins efficace pour épurer le lithium et n’est utilisée que si l’hémodialyse est impossible.
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