Mises en garde et précautionsENTONOX® doit être employé avec la plus grande prudence dans les cas suivants:
-Au niveau cardiaque, on observe une dépression myocardique à prendre en compte en cas d’insuffisance cardiaque gauche.
-Il se produit une diminution modérée de la contractilité, avec un faible effet sur la charge du ventricule gauche. La dépression circulatoire modérée est compensée en grande partie par l’augmentation du tonus sympathique.
-Si une hypotension ou une insuffisance circulatoire survient lors de l’administration d’ENTONOX®, l’administration doit être interrompue.
-Le protoxyde d’azote peut se diffuser dans les espaces remplis d’air. Le protoxyde d’azote contenu dans ENTONOX® peut provoquer une augmentation de la pression de l’oreille moyenne accompagnée de douleurs dues à la tension de la membrane du tympan.
Chez les patients qui ne sont pas en mesure de comprendre et de suivre les instructions, il est possible d’administrer ENTONOX® au moyen d’un flux de gaz constant.
Une fois l’administration d’ENTONOX® terminée, les patients doivent se reposer et faire l’objet d’une surveillance jusqu’à ce que tous les effets secondaires éventuellement survenus aient disparu et que les patients aient retrouvé leur état de vigilance initial.
Le mélange de gaz doit être conservé et administré à une température supérieure à 0 °C. A des températures plus basses, les deux composants du mélange peuvent se dissocier, ce qui peut entraîner une hypoxie.
Réflexes laryngés et limitations de l’état de conscience
Lors de l’utilisation d’un flux de gaz constant, il faut faire attention au risque de sédation prononcée et de perte de connaissance et aux effets sur les réflexes de défense, p. ex. régurgitation et aspiration. À partir d’une concentration de 50 %, le protoxyde d’azote peut entraîner la perte des réflexes laryngés et diminuer l’état de conscience.
Chez les patients prenant d’autres médicaments à action centrale, comme des dérivés de morphine et/ou des benzodiazépines, l’administration concomitante d’ENTONOX® peut renforcer la sédation et donc avoir des répercussions sur la respiration, la circulation et les réflexes de défense. Si ENTONOX® doit être utilisé chez ces patients, cela doit se faire uniquement sous la surveillance de personnel formé à cet effet (voir rubriques «Posologie/Mode d’emploi» et «Interactions»).
Risque en cas de limitations de la sensibilité/fonction des chimiorécepteurs
Chez les patients présentant des limitations de la sensibilité/fonction des chimiorécepteurs (p. ex. en cas de bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO]), il convient d’utiliser ENTONOX® avec prudence du fait de sa teneur en oxygène relativement élevée (50 %). Chez de tels patients, l’inhalation d’oxygène à des concentrations élevées peut mener à une dépression respiratoire et à une augmentation de la PaCO2.
Risque d’hypoxie
Après la fin de l’administration d’ENTONOX®, le protoxyde d’azote diffuse rapidement du sang vers les alvéoles. Il peut en résulter une diminution de la concentration alvéolaire en oxygène due à la dilution (hypoxie de diffusion). Elle peut être évitée par une administration complémentaire d’oxygène.
Exposition professionnelle, contamination de l’air ambiant
L’exposition chronique à des concentrations faibles de protoxyde d’azote est considérée comme un risque potentiel pour la santé. Une diminution de la fertilité du personnel médical a été rapportée à la suite d’expositions répétées au gaz hilarant dans des locaux insuffisamment ventilés. A l’heure actuelle, aucune relation de cause à effet entre une exposition chronique à des concentrations faibles de protoxyde d’azote et l’apparition de maladies n’a pu être établie.
Par conséquent, les locaux dans lesquels ENTONOX® est souvent utilisé doivent disposer d’un système conforme de renouvellement de l’air et de ventilation, ou d’un système d’aspiration permettant de maintenir la concentration de protoxyde d’azote dans l’air ambiant en-dessous du niveau défini dans les directives nationales en vigueur (concentration moyenne pondérée dans le temps, «Time Weighted Average», TWA).
Abus et risque de dépendance
La possibilité d’une utilisation abusive (abus) doit être prise en compte.
L’administration répétée de protoxyde d’azote ou une exposition répétée à celui-ci peut induire une dépendance. La prudence est de mise chez les patients ayant des antécédents connus d’abus de substance ou chez les professionnels de la santé exposés au protoxyde d’azote en raison de leur profession.
Effet sur l’équilibre de la vitamine B12
Le protoxyde d’azote provoque une inactivation de la vitamine B12, un cofacteur de la méthionine synthase. Par conséquent, l’administration prolongée de protoxyde d’azote perturbe le métabolisme des folates et la synthèse de l’ADN. L’utilisation prolongée ou fréquente de protoxyde d’azote peut entraîner des modifications mégaloblastiques de la moelle osseuse, une myéloneuropathie et une dégénérescence combinée subaiguë de la moelle épinière. Le protoxyde d’azote ne doit être utilisé que sous observation clinique étroite et surveillance hématologique. Dans de tels cas, il convient de demander l’avis d’un hématologue.
Dans le cadre de l’évaluation hématologique, il convient d’examiner les modifications mégaloblastiques des globules rouges et l’hypersegmentation des granulocytes neutrophiles.
En cas de suspicion de carence en vitamine B12 ou de symptômes associés à la méthionine synthétase concernée, un traitement substitutif par vitamine B12 doit être mis en place afin de minimiser le risque d’effets secondaires tels que la leucopénie, l’anémie mégaloblastique, la myélopathie et la polyneuropathie.
Il convient donc de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de protoxyde d’azote chez les patients à risque. Il s’agit de patients présentant une diminution de l’apport ou de l’absorption de vitamine B12 et/ou d’acide folique ou un trouble génétique du système enzymatique impliqué dans le métabolisme de ces vitamines, ainsi que de patients immunodéprimés. Si nécessaire, une substitution en vitamine B12/acide folique doit être envisagée.
Après une utilisation de plus de 6 heures ou une utilisation répétée, une surveillance des taux sanguins doit être effectuée afin de réduire le risque d’effets secondaires.
D’autres traitements analgésiques doivent être envisagés chez les patients présentant des signes de carence en vitamine B12/folates (voir rubrique «Effets indésirables»).
Neurotoxicité
La neurotoxicité peut survenir en l’absence d’anémie ou de macrocytose concomitante et lorsque les concentrations en vitamine B12 sont dans la fourchette normale. Chez des patients ayant une carence subclinique non diagnostiquée en vitamine B12, une neurotoxicité est survenue après une seule exposition au protoxyde d’azote pendant l’anesthésie.
Dans des études menées chez l’animal, l’utilisation combinée de protoxyde d’azote et de kétamine, d’isoflurane ou de sévoflurane a entraîné une neurotoxicité accrue par rapport à l’utilisation d’une seule de ces substances. En outre, les études précliniques montrent que l’utilisation d’agents anesthésiants ou de sédatifs qui bloquent les récepteurs NMDA ou qui potentialisent la transmission GABAergique entraîne la perte de cellules quand le cerveau est en plein développement pendant la période de croissance rapide du cerveau ou la synaptogenèse. Cela peut être lié à des déficits cognitifs durables. On ne connaît pas la signification clinique de ces résultats issus d’expériences menées chez l’animal (voir également les rubriques «Interactions», «Grossesse, Allaitement» et «Données précliniques»).
Enfants et adolescents
La sécurité et l’efficacité du protoxyde d’azote chez les enfants âgés de moins de 1 mois n’ont pas été démontrées.
Son utilisation chez les nouveau-nés (nés prématurés ou à terme) n’est donc pas recommandée (voir également l’avertissement concernant la neurotoxicité).
Dans de rares cas, le protoxyde d’azote peut provoquer une dépression respiratoire chez les nouveau-nés (voir la rubrique «Effets indésirables»). Lorsqu’ ENTONOX® est utilisé lors d’un accouchement, le nouveau-né doit être surveillé pour détecter toute dépression respiratoire éventuelle.
|