Mises en garde et précautionsLa réaction cutanée main-pied et les rashs sont les réactions cutanées les plus fréquentes. Ils sont généralement d'intensité faible à modérée et surviennent dans les 6 premières semaines du traitement par Nexavar. Selon l'intensité, un traitement topique, une interruption du traitement et/ou une réduction posologique sont nécessaires (voir «Posologie/Mode d'emploi»). Dans les cas graves ou persistants, le traitement par Nexavar doit être interrompu.
Une incidence accrue d'hypertension artérielle a été constatée. Cette hypertension était en général faible à modérée, elle survenait au début du traitement et répondait bien aux traitements conventionnels. Lors du traitement par Nexavar, la tension artérielle doit être régulièrement contrôlée et traitée si nécessaire. En cas d'hypertension sévère ou persistante ou si une crise hypertensive persiste, une interruption du traitement par Nexavar doit être envisagée. L'utilisation d'inhibiteurs des voies du VEGF chez les patients souffrant ou non d'hypertension peut favoriser la formation d'anévrismes et/ou de dissections artérielles. Avant l'instauration de Nexavar, ce risque doit être soigneusement pris en considération chez les patients présentant des facteurs de risque tels que l'hypertension ou des antécédents d'anévrisme.
Une diminution de la glycémie, dans certains cas cliniquement symptomatiques et nécessitant une hospitalisation suite à une perte de connaissance, a été rapportée chez des patients traités par sorafénib. En cas d'hypoglycémie symptomatique, le sorafénib doit être arrêté de façon temporaire. Chez les patients diabétiques, la glycémie doit être contrôlée régulièrement afin d'évaluer la nécessité d'ajuster la posologie du traitement antidiabétique.
Dans une étude clinique, l'incidence de l'ischémie myocardique ou de l'infarctus du myocarde a été plus élevée sous Nexavar que sous placebo: 4.9% contre 0.4% chez les patients atteints de carcinome à cellules rénales et 2,7% contre 1,3% chez les patients atteints de carcinome hépatocellulaire.
Les patients atteints d'une coronaropathie instable ou ayant récemment souffert d'un infarctus du myocarde avaient été exclus de la participation à l'étude. L'interruption ou l'arrêt du traitement par Nexavar doit être envisagé chez les patients qui, en cours de traitement, développent une ischémie myocardique et/ou un infarctus du myocarde.
Il a été montré que Nexavar allonge l'intervalle QT/QTc, ce qui est susceptible d'augmenter le risque d'arythmie ventriculaire. Il convient d'utiliser le sorafénib avec prudence chez les patients présentant un allongement de l'espace QTc, ou susceptibles d'en développer un, tels que, par exemple, les patients atteints d'un syndrome du QT long congénital, les patients traités par de doses cumulatives élevées d'anthracycline, les patients traités par certains anti-arythmiques ou d'autres médicaments qui allongent l'espace QT ainsi que les patients présentant des troubles du bilan électrolytique tels qu'une hypokaliémie, une hypocalcémie ou une hypomagnésémie. Lors de l'utilisation de Nexavar chez ces patients, une surveillance régulière de l'électrocardiogramme et du bilan électrolytique (magnésium, potassium, calcium) doit être envisagée.
La prise de Nexavar peut augmenter le risque d'hémorragie. Si une hémorragie nécessite une intervention médicale, l'arrêt du traitement par Nexavar doit être envisagé. En raison du risque potentiel d'hémorragie, les infiltrations trachéennes, bronchiques et oesophagiennes doivent être traitées localement avant d'administrer le Nexavar chez les patients atteints de carcinome thyroïdien différencié.
Quelques cas rares d'hémorragies ou une augmentation du temps de thromboplastine (INR allongé) ont été rapportés chez des patients traités simultanément par la warfarine et par Nexavar. La coagulation et la survenue d'hémorragie doivent être particulièrement surveillées chez les patients recevant simultanément un dérivé de la coumarine et Nexavar.
Bien qu'aucune étude n'ait été réalisée concernant l'influence du sorafénib sur la cicatrisation, il est recommandé, par mesure de précaution, d'interrompre le traitement par Nexavar avant toute intervention chirurgicale majeure. L'expérience actuelle concernant le moment de la reprise du traitement par Nexavar après une intervention chirurgicale majeure est limitée. La décision de reprendre un traitement par Nexavar après une intervention chirurgicale majeure dépend de l'évaluation individuelle des progrès de la cicatrisation.
Des perforations gastro-intestinales ont été observées occasionnellement (incidence <1%) chez les patients sous Nexavar. Le traitement par Nexavar doit être arrêté en cas de perforation gastro-intestinale.
Des cas de syndrome de lyse tumorale (SLT), parfois fatals, ont été signalés dans le cadre de la surveillance post-commercialisation chez des patients traités par sorafénib. Les facteurs de risque de SLT comprennent une charge tumorale élevée, une insuffisance rénale chronique préexistante, une oligurie, une déshydratation, une hypotension et une urine acide. Ces patients doivent être surveillés de près et traités rapidement comme indiqué sur le plan clinique. Une hydratation prophylactique doit être envisagée.
Il est recommandé de surveiller étroitement la calcémie chez les patients traités par le sorafénib pour un carcinome thyroïdien différencié. Dans les essais cliniques, l'hypocalcémie a été plus fréquente et plus sévère chez les patients atteints d'un carcinome thyroïdien différencié, en particulier ceux présentant des antécédents d'hypoparathyroïdie, que chez les patients atteints d'un carcinome rénal ou hépatocellulaire.
Nexavar inhibe la suppression thyroïdienne exogène. Dans l'étude de phase III sur le cancer différentié de la thyroïde, la concentration initiale de la thyréostimuline (TSH) était inférieure à 0.5 mU/l chez 99% des patients. Une augmentation des taux de TSH à plus de 0,5 mU/l (inhibition de la suppression de la TSH) a été mesurée chez 41% des patients traités par Nexavar contre 16% de ceux sous placebo. Chez ces patients, la valeur médiane de la TSH sous Nexavar était de 1.6 mU/l et 25% de ces patients présentaient des taux de TSH supérieurs à 4.4 mU/l. Les taux de TSH devraient être contrôlés une fois par mois et, le cas échéant, la thérapie de substitution en hormones thyroïdienne devra être adaptée chez les patients atteints d'un cancer de la thyroïde.
Microangiopathie thrombotique (MAT)
Une microangiopathie thrombotique (MAT), y compris un purpura thrombotique thrombocytopénique (PTT), a été associée à l'utilisation du sorafénib (voir la rubrique «Effets indésirables»). Le diagnostic de TMA doit être envisagé chez les patients présentant une anémie hémolytique, une thrombocytopénie, une fatigue, des manifestations neurologiques irréguliéres d'une fonction rénale réduite et de la fièvre. Le traitement par sorafénib doit être interrompu chez les patients qui développent une TMA et un traitement immédiat est nécessaire. La TMA était réversible après l'arrêt du traitement.
Patients présentant une insuffisance hépatique
Il n'existe aucune donnée sur l'utilisation chez les patients présentant une insuffisance hépatique (Child-Pugh C). L'exposition chez les patients présentant une insuffisance hépatique grave pourrait être augmentée, du fait que le sorafénib est essentiellement éliminé par le foie (voir «Pharmacocinétique»).
Si une thérapie par Nexavar doit être effectuée chez des patients présentant une insuffisance hépatique grave, les électrolytes et les valeurs hépatiques, y compris l'ammoniac sanguin et les paramètres sanguins, doivent être régulièrement contrôlés.
Selon les résultats des études précliniques, il est probable que le sorafénib entrave la fertilité chez la femme et chez l'homme (voir «Données précliniques»).
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par comprimé, c'est-à-dire qu'il est essentiellement «sans sodium».
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