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Information professionnelle sur Pamifos® 3 mg/ml:Opopharma AG
Information professionnelle complèteDDDimprimé 
Composit.Forme gal.Indic./emploiPosolog./mode d'empl.Contre-Ind.PrécautionsInteract.Grossesse
Apt.conduiteEffets indésir.SurdosagePropriétésPharm.cinét.Donn.précl.RemarquesNum. Swissmedic
TitulaireMise à jour 

OEMéd

Composition

Principe actif: Dinatrii pamidronas anhydricus.

Excipients: Natrii hydroxidum, acidum hydrochloridum, aqua ad iniectabilia.

Forme galénique et quantité de principe actif par unité

Solution à diluer pour perfusion: 3 mg de disodium-pamidronate par 1 ml.
1 flacon-ampoule de solution à diluer pour perfusion contient 15 mg, 30 mg, 60 mg ou 90 mg de disodium-pamidronate.

Indications/Possibilités d'emploi

Hypercalcémie d'origine tumorale.
Métastases ostéolytiques du cancer du sein et ostéolyse lors de myélomes multiples.
Le pamidronate retarde la progression de l'ostéolyse, ce qui apparaît clairement sur les radiographies, mais n'a aucune influence sur d'autres complications significatives comme les fractures, ni sur la mortalité.

Posologie/Mode d'emploi

Pamifos ne doit jamais être administré en bolus (cf. «Mises en garde et précautions»). La solution à diluer pour perfusion de Pamifos doit être diluée dans un soluté de perfusion exempt de calcium (par ex. dans du chlorure de sodium à 0,9% ou du glucose à 5%) et perfusée lentement. La vitesse de perfusion ne doit jamais excéder 60 mg/h (1 mg/min) et la concentration de Pamidronate dans le soluté de perfusion ne doit pas dépasser 90 mg/250 ml. Cette dose de 90 mg doit normalement être perfusée en 2 heures dans 250 ml de soluté de perfusion. Il est recommandé toutefois de ne pas dépasser 90 mg/500 ml en 4 heures chez les patients porteurs de myélomes multiples ou présentant une hypercalcémie d'origine tumorale.
La perfusion doit être posée avec précaution dans une veine assez grande afin de minimiser les réactions au point d'injection.

Adultes et personnes âgées 

Hypercalcémie d'origine tumorale 

Il est recommandé de réhydrater les patients avec du sérum physiologique avant ou pendant le traitement.
La dose totale de Pamifos à utiliser pour un cycle thérapeutique dépend des niveaux initiaux de calcémie du patient. Les indications qui suivent proviennent de données cliniques sur des valeurs de calcium non corrigées. Cependant, les doses situées dans les limites mentionnées sont également applicables à la calcémie corrigée en fonction des protéines sériques ou de l'albuminémie chez des patients réhydratés.

Calcémie initiale (calcium             Dose totale  
total = Ca libre + Ca lié              recommandée  
aux protéines)                                      
(mmol/l)           (mg%)               (mg)         
<3,0               <12,0               15-30        
 3,0-3,5            12,0-14,0          30-60        
 3,5-4,0            14,0-16,0          60-90        
>4,0               >16,0               90
La dose totale de Pamifos peut être administrée soit par perfusion unique, soit par perfusions multiples sur 2 à 4 jours consécutifs.
La dose maximale par cycle thérapeutique est de 90 mg tant pour le traitement initial que pour les traitements ultérieurs.

Une baisse significative de la calcémie est en général observée 24 à 48 heures après l'administration de Pamifos et la normalisation est habituellement obtenue en 3 à 7 jours. Si la normocalcémie n'est pas atteinte dans ce délai, on peut administrer une autre dose. La durée de la réponse peut varier au cas par cas et le traitement peut être répété si l'hypercalcémie récidive. L'expérience clinique à ce jour suggère que Pamifos peut devenir moins efficace au fur et à mesure que le nombre de traitements augmente.

Métastases ostéolytiques du cancer du sein et ostéolyse lors de myélomes multiples La dose de Pamifos recommandée est de 90 mg administrés en perfusion unique toutes les 4 semaines pour le traitement des métastases osseuses du cancer du sein et de l'ostéolyse des myélomes multiples.
Les patients porteurs de métastases osseuses dont la chimiothérapie s'effectue à 3 semaines d'intervalle pourront également recevoir les perfusions de 90 mg de Pamifos toutes les 3 semaines.

Insuffisance rénale 

Pamifos ne doit pas être administré aux patients avec insuffisance rénale grave (clairance de la créatinine <30 ml/min), sauf dans les cas d'hypercalcémie d'origine tumorale mettant le pronostic vital en danger lorsque les bénéfices sont supérieurs au risque potentiel.
Comme pour d'autres bisphosphonates administrés par voie intraveineuse, un contrôle de la fonction rénale est recommandé, par ex. en mesurant la créatinine sérique avant chaque administration de Pamifos.
Chez des patients traités par Pamifos lors de métastases osseuses ou une ostéolyse lors de myélomes multiples et montrant des signes d'aggravation de la fonction rénale, le traitement par Pamifos doit être interrompu jusqu'à ce que la fonction rénale soit revenue jusqu'à 10% de la valeur initiale (cf. «Posologie/Mode d'emploi»). Cette recommandation se base sur une étude clinique où l'aggravation de la fonction rénale était définie comme suit:
Chez les patients avec valeur initiale de la créatinine normale: élévation de 0,5 mg/dl.
Chez les patients avec valeur initiale de la créatinine anormale: élévation de 1,0 mg/dl.
Une étude pharmacocinétique menée auprès de patients cancéreux avec fonction rénale normale ou réduite a montré qu'une
adaptation posologique n'était pas nécessaire chez les patients avec insuffisance rénale légère (clairance de la créatinine 61-90 ml/min) à modérée (clairance de la créatinine 30-60 ml/min). Chez ces patients, la vitesse de perfusion ne devrait pas dépasser 90 mg/4 h (environ 20-22 mg/h).

Insuffisance hépatique 

Comme aucune donnée clinique n'existe pour les patients atteints d'insuffisance hépatique grave, aucune recommandation ne peut être émise pour ce collectif de patients.
Les résultats d'une étude de pharmacocinétique ont montré qu'aucune adaptation posologique n'est nécessaire chez les patients présentant des troubles de la fonction hépatique légers à modérés (cf. «Pharmacocinétique/Cinétique pour certains groupes de patients»).

Enfants 

On ne dispose d'aucune expérience clinique avec Pamifos chez l'enfant et l'adolescent.

Contre-indications

Pamifos est contre-indiqué
- chez les patients avec antécédents d'hypersensibilité au pamidronate ou à d'autres bisphosphonates ainsi qu'à l'un des excipients de Pamifos;
- pendant la grossesse;
- pendant la période d'allaitement.

Mises en garde et précautions

Généralités 

Pamifos ne doit jamais être injecté en bolus, mais doit toujours être dilué et administré en perfusion intraveineuse lente (cf. «Posologie/Mode d'emploi»).
Il faut s'assurer d'un état d'hydratation suffisant du patient avant de débuter un traitement par Pamifos. Ceci est particulièrement important pour les patients sous traitement diurétique.
Un contrôle des paramètres standard de l'hypercalcémie, y compris la calcémie et la phosphatémie, s'impose après l'instauration d'un traitement par Pamifos.
Il existe un risque particulier d'hypocalcémie par hypoparathyroïdie relative chez les patients ayant subi une intervention chirurgicale au niveau de la thyroïde.
Chez les patients présentant une cardiopathie, notamment les personnes âgées, une surcharge en sel peut entraîner une insuffisance cardiaque (ventriculaire gauche ou congestive). La fièvre (syndrome pseudo-grippal) peut aussi contribuer à provoquer ce type de complication.

Insuffisance rénale 

Les bisphosphonates, y compris Pamifos, ont été mis en rapport avec une néphrotoxicité se manifestant par une aggravation de la fonction rénale et une éventuelle défaillance rénale. Une péjoration de la fonction rénale, une progression jusqu'à la défaillance rénale et une dialyse ont été rapportées chez des patients après une dose initiale ou une dose unique de Pamifos. En raison du risque d'une aggravation de la fonction rénale cliniquement manifeste pouvant aller jusqu'à la défaillance rénale, les doses uniques de 90 mg ne doivent pas être dépassées et la durée de perfusion recommandée doit être respectée (cf. «Posologie/Mode d'emploi»).
Il est recommandé de surveiller la fonction rénale avant chaque administration de Pamifos, par la mesure de la créatininémie. Si la fonction rénale s'aggrave chez les patients sous Pamifos présentant des métastases ostéolytiques ou une ostéolyse lors de myélomes multiples, il faut renoncer à l'administration suivante de Pamifos (cf. «Posologie/Mode d'emploi»).
Pamifos ne doit pas être administré en même temps que d'autres bisphosphonates, leurs effets combinés n'ayant pas été étudiés.
Les paramètres biologiques et cliniques standard de la fonction rénale seront contrôlés avant chaque administration de Pamifos chez les patients recevant des perfusions fréquentes de Pamifos sur une période prolongée, en particulier s'ils présentent une pathologie rénale ou un risque élevé d'aggravation de la fonction rénale (p.ex. en cas de myélomes multiples et/ou d'hypercalcémie d'origine tumorale).
Le pamidronate est excrété de manière inchangée principalement par voie rénale (cf. «Pharmacocinétique»). C'est pourquoi le risque d'effets indésirables touchant les reins est vraisemblablement plus élevé chez les patients dont la fonction rénale est altérée.
Une détérioration fonctionnelle, pouvant aller jusqu'à l'insuffisance rénale, a aussi été observée chez des patients porteurs de myélomes multiples traités au long cours avec Pamifos.

Insuffisance hépatique 

Comme aucune donnée clinique n'existe pour les patients atteints d'insuffisance hépatique grave, aucune recommandation ne peut être émise pour ce collectif de patients (cf. «Posologie/Mode d'emploi» et «Pharmacocinétique»).

Suppléments en calcium et vitamine D 

Une éventuelle hypocalcémie, hypophosphatémie ou hypomagnésémie doit être traitée efficacement avant de débuter un traitement par Pamifos. Les patients avec des métastases osseuses ostéolytiques ou avec une ostéolyse lors de myélomes multiples doivent recevoir une substitution suffisante en calcium et vitamine D.
Des hémogrammes doivent être effectués à intervalles réguliers en cas d'anémie, de leucopénie ou de thrombocytopénie.
On ne dispose pas d'expérience clinique en pédiatrie, c'est pourquoi Pamifos ne sera pas employé chez l'enfant.

Ostéonécrose de la mâchoire 

Des cas d'ostéonécrose de la mâchoire ont été rapportés essentiellement chez les patients cancéreux ayant été traités par Pamifos ou d'autres bisphosphonates. Un grand nombre de ces patients avaient également reçu une chimiothérapie et des corticostéroïdes. La majorité des cas annoncés ont été associés à des interventions dentaires, notamment des extractions dentaires. Nombre d'entre eux présentaient des signes d'infection locale, en particulier d'ostéomyélite.
Les patients à risque (p.ex. cancer, chimiothérapie, corticostéroïdes, mauvaise hygiène bucco-dentaire) devraient subir, avant le
début du traitement par des bisphosphonates, un contrôle dentaire dans l'optique de la mise en route des mesures de prévention appropriées.
On renoncera dans la mesure du possible à toute intervention dentaire invasive. Les interventions de chirurgie dentaire sont susceptibles d'aggraver la situation chez les patients développant une ostéonécrose mandibulaire sous bisphosphonates. Pour les patients nécessitant une intervention dentaire, on ne dispose pas de données suggérant que l'interruption du traitement par des bisphosphonates entraînerait une réduction du risque d'ostéonécrose de la mâchoire. L'appréciation clinique du médecin traitant devrait déterminer le plan de traitement en tenant compte du rapport bénéfice/risque chez chaque patient.

Douleurs musculosquelettiques 

Après la mise sur le marché, des cas de douleurs osseuses, articulaires et/ou musculaires sévères et parfois invalidantes ont été décrites chez des patients recevant du pamidronate ou d'autres biphosphonates. De tels cas n'étaient toutefois pas fréquents. Le délai jusqu'à l'apparition des symptômes variait entre un jour et plusieurs mois après le début du traitement. Chez la plupart des patients, les symptômes ont disparu avec l'interruption du traitement. Dans un sous-groupe, les symptômes sont réapparus avec la reprise du traitement par le même médicament ou par un autre biphosphonate.

Interactions

Suite à l'administration de Pamidronate en même temps que les agents anticancéreux les plus utilisés (par ex. tamoxifène, melphalan), aucune interaction n'a été constatée.
Pamidronate a été utilisé en association avec la calcitonine chez des patients présentant une hypercalcémie grave, l'effet synergique qui en a résulté a conduit à une chute plus rapide du calcium sérique.
Les autres interactions n'ont pas fait l'objet d'études.
En raison de sa liaison à l'os, Pamifos peut interférer avec les scintigraphies osseuses.
La prudence est recommandée lors de l'administration de Pamifos avec d'autres médicaments potentiellement néphrotoxiques.
Chez les patients présentant un myélome multiple, le risque de troubles de la fonction rénale peut être plus élevé lorsque Pamidronate est administré en association au thalidomide.

Grossesse/Allaitement

On ne dispose d'aucune étude contrôlée chez la femme enceinte. Pamifos ne doit pas être administré durant la grossesse (cf. «Contre-indications»).
On a démontré que chez la rate, Pamifos traverse le placenta. Des effets importants sur la mère et non tératogènes sur l'embryon/ le foetus ont été notés chez la ratte et la lapine (cf. «Données précliniques»).
Une étude portant sur des rates a montré que le pamidronate passait dans le lait maternel. En conséquence, les femmes ne doivent pas allaiter lorsqu'elles sont sous Pamifos (cf. «Contre-indications»).

Effet sur l'aptitude à la conduite et l'utilisation de machines

Les patients doivent être avertis qu'après une perfusion de Pamifos, une somnolence et/ou des vertiges peuvent se produire dans de rares cas. Les patients ne devront, le cas échéant, ni conduire un véhicule, ni utiliser une machine pouvant présenter un danger, ni entreprendre des activités présentant un risque en cas de baisse de vigilance.

Effets indésirables

L'hypocalcémie asymptomatique et la fièvre (augmentation de la température corporelle de 1-2 °C) sont les effets indésirables les plus fréquents et se manifestent généralement dans les 48 h suivant la perfusion. Le plus souvent la fièvre disparaît spontanément et ne nécessite pas de traitement.

Fréquence 

Très fréquent: >1/10; fréquent: >1/100 <1/10; occasionnel: >1/1000 <1/100; rare: >1/10'000 <1/1000; très rare: <1/10'000.

Infections 

Très rare: réactivation d'un herpès simplex ou d'un zona.

Sang 

Fréquent: anémie, thrombocytopénie, lymphocytopénie.

Très rare: leucopénie.

Système immunitaire 

Occasionnel: réactions allergiques y compris réactions anaphylactoïdes, bronchospasme/dyspnée, oedème de Quincke.

Très rare: choc anaphylactique.

Métabolisme et nutrition 

Très fréquent: hypocalcémie (5-12%), hypophosphatémie (12%).

Fréquent: hypomagnésiémie (11%), hypokaliémie (7%), élévation de la créatinine sérique.

Très rare: hyperkaliémie, hypernatrémie.

Système nerveux central 

Fréquent: hypocalcémie symptomatique (paresthésies, tétanie), céphalées, insomnies, somnolence.

Occasionnel: crises convulsives, agitation motrice, vertiges, léthargie.

Très rare: confusion, hallucinations visuelles.

Troubles oculaires 

Fréquent: conjonctivite.

Occasionnel: uvéite (iritis, iridocyclite).

Très rare: sclérite, épisclérite, xanthopsie.

Système cardiovasculaire 

Fréquent: hypertension.

Occasionnel: hypotension.

Très rare: insuffisance ventriculaire gauche (dyspnée, oedème pulmonaire), insuffisance cardiaque congestive (oedème) due à une surcharge hydrique.

Troubles gastro-intestinaux 

Fréquent: nausées, vomissements, anorexie, douleurs abdominales, diarrhées, constipation, gastrite.

Occasionnel: dyspepsie.

Troubles hépato-biliaires 

Occasionnel: valeurs hépatiques anormales, élévation de l'urée sérique.

Troubles cutanés 

Fréquent: éruption cutanée.

Occasionnel: prurit.

Troubles musculosquelettiques 

Fréquent: douleurs osseuses transitoires, arthralgies, myalgies, douleurs généralisées.

Occasionnel: crampes musculaires.

Troubles rénaux et urinaires 

Occasionnel: insuffisance rénale aiguë.

Rare: glomérulosclérose segmentaire et focale y compris variante avec défaillance rénale, syndrome néphrotique.

Très rare: aggravation d'une atteinte rénale préexistante, hématurie.

Troubles au site d'administration 

Très fréquent: fièvre et syndrome pseudo-grippal (env. 9%), parfois accompagnés de malaise, frissons, fatigue et bouffées de chaleur.

Fréquent: réactions au point d'injection: douleur, rougeur, tuméfaction, induration, phlébite, thrombophlébite.

Post marketing: de très rares cas d'ostéonécrose (surtout de la mâchoire) ont été décrits chez des patients ayant été traités par des bisphosphonates. La plupart des cas rapportés se rapportent à des patients cancéreux après une extraction ou autre opération dentaire. L'ostéonécrose de la mâchoire comporte plusieurs facteurs de risque bien documentés, dont le diagnostic d'un cancer, un traitement concomitant (par ex. chimiothérapie, radiothérapie, corticostéroïdes) et des pathologies secondaires (par ex. anémie, coagulopathie, infections, pathologies orales préexistantes). Bien qu'une causalité ne peut pas être établie, par mesure de précaution une opération dentaire devrait être évitée car la durée de guérison pourrait être prolongée (cf. «Mises en garde et précautions»).

Surdosage

Les patients ayant reçu des doses supérieures à celles qui sont recommandées doivent être étroitement surveillés. En présence d'une hypocalcémie entraînant paresthésies, tétanie et hypotension, la réversibilité peut être obtenue par la perfusion de gluconate de calcium.

Propriétés/Effets

Code ATC: M05BA03

Mécanisme d'action 

Le pamidronate disodique, substance active de Pamifos, est un puissant inhibiteur de la résorption osseuse ostéoclastique. Il se lie fortement aux cristaux d'hydroxyapatite et inhibe la formation et la dissolution de ces cristaux in vitro. In vivo , l'inhibition de la résorption osseuse ostéoclastique est, du moins en partie, due à la liaison du médicament au minéral osseux.
Le pamidronate disodique empêche l'accès des précurseurs de l'ostéoclaste à l'os, et donc leur transformation en ostéoclastes matures, capables de résorber l'os.
L'effet antirésorbant local et direct du bisphosphonate lié à l'os, semble cependant être le mode d'action prédominant in vitro et in vivo.

Pharmacodynamie 

Les études expérimentales ont démontré que le pamidronate disodique inhibe l'ostéolyse induite par la tumeur, lorsqu'il est administré avant ou au moment de l'inoculation ou de la transplantation de cellules tumorales. Les modifications biochimiques qui reflètent l'effet inhibiteur de Pamifos dans les hypercalcémies d'origine tumorale sont caractérisées par une baisse de la calcémie, et secondairement de la calciurie, de la phosphaturie et de l'hydroxyprolinurie.
L'hypercalcémie peut conduire à une diminution du volume extracellulaire et à une baisse du taux de filtration glomérulaire (TFG). En contrôlant l'hypercalcémie, Pamifos améliore le TFG et abaisse les niveaux élevés de créatinine sérique chez la plupart des patients.

Efficacité clinique 

Des études cliniques incluant des patients présentant des métastases ostéolytiques ou des lésions ostéolytiques lors de myélomes multiples , ont montré que pamidronate prévenait ou retardait certaines complications en relation avec l'os (hypercalcémie, fractures, radiothérapie, chirurgie osseuse) et diminuait les douleurs osseuses. Chez les patientes porteuses d'un cancer du sein, ces effets n'ont pas pu être démontrés clairement sur la base de paramètres déterminants comme le taux de fractures ou la compression médullaire. Utilisé en combinaison avec un traitement anticancéreux standard, pamidronate a permis de retarder la progression métastatique osseuse. Le traitement par pamidronate peut en outre entraîner la stabilisation de la maladie ou la sclérose, visible à l'examen radiographique, de métastases osseuses ostéolytiques réfractaires aux cytotoxiques et à l'hormonothérapie.

Pharmacocinétique

Le pamidronate présente une forte affinité pour les tissus calcifiés et son élimination complète de l'organisme n'a pas été observée dans le temps imparti aux études expérimentales. Les tissus calcifiés sont donc considérés comme étant le site «d'élimination apparente».

Absorption 

Le pamidronate disodique est administré en perfusion intraveineuse. L'absorption est, par définition, complète lorsque la perfusion est terminée.

Distribution 

Les concentrations plasmatiques de pamidronate augmentent rapidement dès le début de la perfusion et chutent rapidement à l'arrêt de celle-ci. La demi-vie plasmatique apparente est d'environ 0,8 h. Ainsi, l'état stationnaire (steady state) apparent est atteint après une perfusion de plus de 2-3 h env. Des pics plasmatiques d'environ 10 nmol/ml de pamidronate sont obtenus après perfusion i.v. de 60 mg en 1 h.
Le pourcentage de la dose retenu dans l'organisme après l'administration de chaque dose de pamidronate disodique est similaire chez l'animal et chez l'homme. L'accumulation de pamidronate dans l'os n'est donc pas limitée par sa capacité de liaison osseuse et dépend uniquement de la dose totale cumulée administrée. Le pourcentage de pamidronate circulant lié aux protéines plasmatiques est relativement faible (environ 54%); il augmente lorsque les concentrations de calcium atteignent des niveaux pathologiquement élevés.

Élimination 

Le pamidronate ne semble pas être éliminé par biotransformation. Après une perfusion intraveineuse, environ 20-55% de la dose se retrouvent sous forme de pamidronate inchangé dans les urines au bout de 72 h, la fraction restante de la dose étant retenue dans l'organisme dans le temps imparti aux études expérimentales. Le pourcentage de la dose retenu dans l'organisme ne dépend ni de la dose (entre 15 et 180 mg) ni de la vitesse de perfusion (entre 1,25 et 60 mg/h). L'élimination urinaire du pamidronate est biphasique avec des demi-vies apparentes d'environ 1,6 et 27 h. La clairance rénale apparente est d'environ 54 ml/min. Il existe une certaine corrélation entre la clairance rénale du pamidronate et la clairance de la créatinine.

Cinétique pour certains groupes de patients 

La clairance hépatique et la clairance métabolique du pamidronate sont peu significatives. De ce fait, il y a peu de risques d'interactions médicamenteuses dues au métabolisme ou à la liaison protéique (cf. plus haut).

Insuffisance hépatique 

La pharmacocinétique du pamidronate a été étudiée chez des patients mâles porteurs de métastases osseuses et ayant une fonction hépatique normale (n= 6) ou une insuffisance légère à modérée (n= 9). Chaque patient a reçu une dose de 90 mg de Pamifos sous forme de perfusion en 4 h. Chez les patients présentant un trouble de la fonction hépatique, l'AUC ainsi que la C max étaient en moyenne plus élevées (39,7%, resp. 28,6%). Cependant, le pamidronate a été éliminé rapidement, la substance active n'étant plus décelable dans le sang 12-36 h après la perfusion.
Comme Pamifos est administré une fois par mois, une accumulation est peu probable. C'est pourquoi aucune adaptation posologique n'est recommandée chez les patients présentant un trouble léger à moyen de la fonction hépatique (cf. «Posologie/ Mode d'emploi»).

Insuffisance rénale 

Lors d'une étude pharmacocinétique menée auprès de patients cancéreux, l'AUC du pamidronate plasmatique n'était pas différente entre les patients avec fonction rénale normale et ceux avec insuffisance rénale faible à modérée. Chez les patients avec troubles graves de la fonction rénale (clairance de la créatinine <30 ml/min), l'AUC du pamidronate était environ 3 fois supérieure à celle mesurée chez les patients dont la fonction rénale était normale (clairance de la créatinine >90 ml/min).

Données précliniques

La toxicité du pamidronate est caractérisée par un effet direct (cytotoxique) sur les organes présentant une vascularisation importante, en particulier les reins suite à une administration i.v.
La substance n'est pas mutagène et ne semble pas présenter de potentiel carcinogène.
Des études ont montré que l'administration en bolus i.v. de pamidronate à des rattes et des lapines provoque des effets maternotoxiques et embryo-foetotoxiques si elle est effectuée durant l'organogenèse à une dose 0,6 à 8,3 fois supérieure à la dose i.v. unique maximale recommandée chez l'être humain.
Comme il a été démontré que Pamifos peut traverser la barrière placentaire chez la ratte et provoquer des effets importants sur la mère et non tératogènes sur l'embryon/le foetus chez la ratte et la lapine, il ne doit pas être administré aux femmes enceintes.
Les bisphosphonates sont incorporés à la matrice osseuse, d'où ils sont libérés lentement pendant des semaines, voire des années.
L'importance de l'absorption des bisphosphonates dans l'os adulte, et par conséquent la quantité disponible pour une libération consécutive dans la circulation systémique, est en lien direct avec la dose totale et la durée d'administration d'un traitement par des bisphosphonates. Les données concernant un risque pour le foetus chez l'être humain sont très limitées. En revanche, des résultats d'études chez l'animal montrent que les bisphosphonates sont la cause de lésions foetales et que leur absorption dans les os foetaux est plus importante que dans l'os maternel. Par conséquent, il existe un risque théorique de toxicité foetale (p.ex. anomalies squelettiques et autres) si une femme tombe enceinte à la fin d'un cycle de traitement avec des bisphosphonates. L'influence de différentes variables, comme le délai entre la fin du traitement par les bisphosphonates et la conception, la particularité du bisphosphonate utilisé et le type d'administration (intraveineuse vs orale), sur le risque n'a pas été étudié.

Remarques particulières

Incompatibilités 

Aucune incompatibilité avec pamidronate n'a été mise en évidence ni dans les études utilisant les flacon-ampoules en verre ni dans celles utilisant les poches à perfusion en chlorure de polyvinyle et en polyéthylène (pré-remplies avec une solution de chlorure de sodium à 0,9% ou de glucose à 5%).
Afin d'éviter d'éventuelles incompatibilités, Pamifos sera diluée uniquement avec une solution de chlorure de sodium à 0,9% ou de glucose à 5%.
Pamifos ne doit pas être mélangée à des solutions contenant du calcium, comme par ex. une solution de Ringer.

Stabilité 

Stabilité après dilution avec de la solution 5% de glucose ou avec de la solution 0,9% de chlorure de sodium:
Après dilution avec de la solution 0,9% de chlorure de sodium et avec de la solution 5% de glucose celle-ci reste chimiquement
et physiquement stable pendant 96 heures à température de 25 °C.
Toutefois, pour des raisons de contamination microbiologique, la solution une fois diluée sous des conditions aseptiques doit être utilisée immédiatement.

Remarques concernant le stockage 

Pamifos flacon-ampoules doivent être conservés dans leur emballage original, à l'abri de la lumière et à température ambiante (15-25 °C).
Le médicament doit être utilisé seulement jusqu'à la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.
Conserver les médicaments hors de portée des enfants.

Remarques concernant la manipulation 

La solution à diluer pour perfusion non diluée ne doit pas être conservée, et toute solution restant dans le flacon-ampoule doit être détruite.

Numéro d'autorisation

57820 (Swissmedic).

Titulaire de l'autorisation

Opopharma AG, Zurich.

Mise à jour de l'information

Juillet 2007.

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