Mises en garde et précautionsPrécautions
Les complications potentielles peuvent souvent être évitées:
·par une première perfusion très lente (0,46 – 0.92 ml/kg/heure) afin que les patients ne soient pas sensibilisés à l'immunoglobuline humaine normale;
·en s'assurant que les patients sont soigneusement surveillés pendant toute la durée de la perfusion pour détecter tout symptôme. Cette surveillance doit être particulièrement attentive chez les patients recevant de l'immunoglobuline G humaine pour la première fois, lors d'un changement de produit ou après une interruption prolongée du traitement, pendant la durée de la première perfusion et pendant la première heure suivant la première perfusion, afin de détecter d'éventuels effets indésirables. Tous les autres patients devront rester sous surveillance pendant au moins 20 minutes après l'administration.
Chez tous les patients, l'administration d'IVIG nécessite:
·une hydratation adéquate avant le début de l'administration d'IVIG;
·une surveillance de la diurèse;
·une surveillance de la concentration sérique en créatinine;
·d'éviter l'utilisation concomitante de diurétiques de l'anse.
En cas d'effets indésirables, il faut soit réduire le débit de perfusion, soit arrêter la perfusion. Le traitement requis dépend de la nature et de la sévérité de l'effet indésirable.
Réaction liée à la perfusion
Certains effets indésirables (par exemple céphalées, bouffées vasomotrices, frissons, myalgie, respiration sifflante, tachycardie, douleurs lombaires, nausées et hypotension) peuvent être liés à la vitesse de perfusion. La vitesse de perfusion recommandée doit être suivie strictement. Les patients doivent être étroitement surveillés. Il faut surveiller attentivement l'apparition de tout symptôme pendant toute la durée de la perfusion.
Les effets indésirables peuvent survenir plus fréquemment:
·chez les patients qui reçoivent une immunoglobuline humaine normale pour la première fois ou, dans de rares cas, lorsque le produit à base d'immunoglobuline humaine normale est changé ou lorsqu'un long intervalle s'est écoulé depuis la dernière perfusion;
·chez les patients présentant une infection non traitée ou une inflammation chronique sous-jacente.
Hypersensibilité
Les vraies réactions d'hypersensibilité sont rares.
L'anaphylaxie peut se développer chez les patients:
·avec des IgA non détectables qui ont des anticorps anti-IgA
·qui ont toléré un traitement antérieur par une immunoglobuline humaine normale.
En cas de choc, le traitement médical standard pour le choc doit être mis en œuvre.
Thromboembolisme
Il existe des évidences cliniques d'un lien entre l'administration d'IVIGs et des événements thromboemboliques comme l'infarctus du myocarde, l'accident vasculaire cérébral (y compris attaque), l'embolie pulmonaire et la thrombose veineuse profonde. Ces événements sont probablement liés à une élévation relative de la viscosité sanguine due à l'administration d'immunoglobulines chez les patients à risque. Toutes les précautions doivent être prises lors de la prescription et de la perfusion d'immunoglobulines intraveineuses chez les patients obèses et chez les patients présentant des risques pré-existants de réactions thrombotiques tels que l'âge avancé, l'hypertension, le diabète mellitus et des antécédents de maladies vasculaires ou d'épisodes thrombotiques, chez les patients atteints de troubles thromboemboliques acquis ou héréditaires, chez les patients subissant des périodes prolongées d'immobilisation, chez les patients sévèrement hypovolémiques et chez les patients ayant des maladies entraînant une augmentation de la viscosité sanguine. Chez les patients présentant un risque thromboembolique, l'immunoglobuline humaine doit être administrée avec un débit de perfusion minimal et une dose réduite.
Insuffisance rénale aigue
Des cas d'insuffisance rénale aiguë ont été rapportés chez des patients traités par immunoglobulines intraveineuses. Dans la plupart des cas, des facteurs de risque ont été identifiés, comme par exemple une insuffisance rénale pré-existante, un diabète, une hypovolémie, un surpoids, un traitement concomitant avec des médicaments néphrotoxiques ou un âge supérieur à 65 ans.
Les paramètres rénaux doivent être évalués avant la perfusion d'immunoglobuline, en particulier chez les patients jugés comme présentant un risque potentiel accru de développer une insuffisance rénale aiguë, et à nouveau à intervalles appropriés. Chez les patients présentant un risque d'insuffisance rénale aiguë, les produits à base d'immunoglobuline doivent être administrés à la vitesse de perfusion et à la dose minimales réalisables.
En cas d'insuffisance rénale, une interruption du traitement par immunoglobulines intraveineuses devrait être envisagée.
Bien que ces rapports de cas de dysfonctionnement rénal et d'insuffisance rénale aiguë aient été associés à l'utilisation de nombreuses spécialités à base d'immunoglobulines intraveineuses, une proportion particulièrement élevée des produits concernés contiennent du saccharose comme stabilisateur. En conséquence, chez les patients à risque, l'utilisation de médicaments à base d'immunoglobuline intraveineuse ne contenant pas de saccharose doit être envisagée.
Syndrome de méningite aseptique (AMS)
Des syndromes de méningites aseptiques ont été rapportés en association avec un traitement à base IVIG.
Ce syndrome apparaît le plus souvent dans les heures ou durant les 2 jours qui suivent l'administration d'immunoglobuline. Les études du fluide cérébrospinal sont souvent positives avec une pléiocytose jusqu'à plusieurs milliers de cellules par mm3, principalement de la lignée granulocytaire et une teneur en protéines de plusieurs centaines de mg/dl.
Le syndrome de méningite aseptique (AMS) apparaît plus fréquemment avec l'administration de doses élevées d'immunoglobuline (2 g/kg).
Les patients présentant de tels signes et symptômes doivent subir un examen neurologique approfondi, y compris une étude du LCR, afin d'exclure d'autres causes de méningite.
L'arrêt du traitement à base d'immunoglobuline a permis la rémission du syndrome de méningite aseptique dans les jours suivants, et sans séquelle.
Anémie hémolytique
Les produits à base d'immunoglobulines contiennent des anticorps dirigés contre les groupes sanguins. Ces anticorps peuvent agir comme des hémolysines et recouvrir les globules rouges produisant ainsi une réaction antiglobuline positive directe (Test de Coombs) et rarement une hémolyse. L'anémie hémolytique peut se développer suite à l'administration d'immunoglobuline. Elle est causée par une séquestration augmentée des globules rouges.
Les facteurs de risque suivants sont associés au développement d'une hémolyse:
·doses élevées, qu'elles soient administrées en une seule fois ou réparties sur plusieurs jours;
·un groupe sanguin A, B ou AB;
·un état inflammatoire sous-jacent.
Des réactions d'hémolyse ont été fréquemment rapportées chez des patients de groupe sanguin A, B ou AB recevant des doses élevées pour des indications autres que les DIP; une vigilance accrue est donc recommandée. Une hémolyse n'a été que rarement signalée chez les patients recevant un traitement de substitution.
Un risque clairement élevé d'hémolyse cliniquement significative existe pour les patients de groupe sanguin A, B ou AB, s'ils recoivent une dose cumulée ≥ (1–) 2 g/kg d'un produit avec un titre en isoagglutinines élevé. En association avec des produits IVIG ayant un titre en isoagglutinines Anti-A median ≤1:16 (mesuré avec le test d'agglutination direct, «test de Coombs direct», comme effectué dans le cadre de la libération des lots), des cas d'hémolyse n'ont été signalés que rarement.
L'administration d'immunoglobulines, fractionnée en plusieurs doses, n'est pas indiquée pour éviter une hémolyse possible car le temps de demi-vie des immunoglobulines est de l'ordre de 3 à 4 semaines. Les patients traités avec des immunoglobulines doivent être surveillés pour les signes cliniques et les symptômes de l'hémolyse.
En cas d'apparition de signes et/ou de symptômes d'hémolyse chez un patient pendant l'infusion de IVIG, le médecin responsable doit évaluer la nécessité d'interrompre le traitement avec les IVIG (voir aussi chapitre «Effets indésirables»).
Neutropénie/Leucopénie
Une diminution transitoire du nombre de neutrophiles et/ou des épisodes de neutropénie, parfois sévères, ont été rapportés après un traitement par des immunoglobulines. Cela se produit généralement dans les heures ou les jours qui suivent l'administration des IVIG et se résout spontanément dans les 7 à 14 jours.
Syndrome de détresse respiratoire aiguë post-transfusionnel (SDRAPT)
Des cas d'œdème pulmonaire aigu non cardiogénique ont été signalés chez des patients recevant des IVIG [Transfusion Related Acute Lung Injury (TRALI)]. Le SDRAPT se caractérise par une hypoxie sévère, une dyspnée, une tachypnée, une cyanose, de la fièvre et une hypotension. Les symptômes du SDRAPT apparaissent généralement pendant ou dans les 6 heures suivant une transfusion, souvent dans les 1 à 2 heures. Par conséquent, les patients recevant des immunoglobuline doivent être surveillés et la perfusion d'IVIG doit être immédiatement arrêtée en cas de réactions indésirables pulmonaires. Le SDRAPT est un état potentiellement mortel qui nécessite une prise en charge immédiate en unité de soins intensifs.
Interférence avec les tests sérologiques
Après l'administration d'immunoglobuline, l'augmentation transitoire de la concentration de divers anticorps transférés passivement dans le sang du patient peut être responsable de résultats faussement positifs lors de tests sérologiques.
La transmission passive d'anticorps anti-érythrocytaires, comme p.ex. A, B, D, peut interférer avec certains tests sérologiques portant sur les alloanticorps anti-érythrocytaires (p.ex. test de Coombs).
Agents transmissibles
Ig Vena Kedrion est fabriqué à partir de plasma humain.
Les mesures habituelles de prévention des infections issues de l'utilisation de médicaments préparés à partir de sang ou de plasma humain comprennent la sélection des donneurs, la recherche de marqueurs spécifiques d'infections sur chaque don et sur les mélanges de plasma ainsi que l'intégration de mesures de fabrication efficaces pour l'inactivation/élimination des virus. Cependant, lorsque des médicaments préparés à partir de sang ou de plasma humain sont administrés, le risque de transmission d'agents infectieux ne peut pas être totalement exclu. Cela s'applique également aux virus inconnus ou émergeants et aux autres agents infectieux.
Les mesures prises sont reconnues comme efficaces contre des virus enveloppés comme le VIH, le VHB et le VHC.
Les mesures prises ne sont que d'une efficacité limitée contre les virus non enveloppés tels que le virus de l'hépatite A ou du Parvovirus B19 par exemple.
Il existe des expériences cliniques rassurantes sur l'absence de transmission de l'hépatite A ou du Parvovirus B19 avec des immunoglobulines. On suppose également que la teneur en anticorps contribue largement à la sécurité virale.
Lors de chaque administration de Ig Vena Kedrion à un patient, il est fortement recommandé de noter le nom et le numéro de lot du médicament afin d'établir un lien entre le patient et le lot de médicament.
Population pédiatrique
Des cas de glycosurie ont été rapportés chez des patients pédiatriques après l'administration d'Ig Vena Kedrion. Ces événements sont généralement bénins et transitoires, sans signes cliniques.
Ig Vena contient 100 mg de maltose par ml en tant qu'excipient. Dans les tubules rénaux, le maltose est hydrolysé en glucose qui est réabsorbé et généralement très peu excrété dans l'urine. La réabsorption du glucose dépend de l'âge. L'augmentation transitoire du maltose dans le plasma peut dépasser la capacité rénale de réabsorption du sucre et entraîner un test positif pour le glucose dans l'urine.
Excipients
Ce médicament contient 100 mg de maltose par ml comme excipient. L'interférence du maltose dans les dosages de la glycémie peut entraîner des lectures de glucose faussement élevées et, par conséquent, l'administration inappropriée d'insuline, entraînant une hypoglycémie potentiellement mortelle et la mort. De plus, les cas de véritables hypoglycémies peuvent ne pas être traités si l'état hypoglycémique est masqué par des lectures de glucose faussement élevées. Pour plus de détails, voir la rubrique «Interactions».
Ce médicament contient approximativement 3 mmoles (ou 69 mg) de sodium par litre. Ceci est à prendre en considération chez les patients soumis à un régime pauvre en sodium.
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