Mises en garde et précautionsFonction hépatique
Après la mise sur le marché, des cas mortels et non mortels d'insuffisance hépatique ont été rapportés pendant le traitement par des statines, y compris par la fluvastatine. Les patients doivent être informés de la nécessité de signaler immédiatement les signes et symptômes possibles d'une insuffisance hépatique (p.ex. nausées, vomissements, perte d'appétit, jaunisse, troubles des fonctions cérébrales, légers hématomes ou hémorragies). Un arrêt du traitement doit être envisagé.
Comme avec d'autres hypolipémiants, des analyses de la fonction hépatique sont recommandées chez tous les patients avant l'instauration du traitement, 12 semaines après le début du traitement ou une augmentation de la dose, puis à intervalles réguliers. Le traitement doit être arrêté si une augmentation du taux d'aspartate aminotransférase (ASAT) ou d'alanine aminotransférase (ALAT) dépassant trois fois la limite supérieure de la normale se manifeste et persiste. De très rares cas d'hépatite, éventuellement d'origine médicamenteuse, ont été observés.
La prudence est de rigueur lorsque la fluvastatine est utilisée chez des patients présentant des antécédents d'affection hépatique ou d'abus d'alcool.
Musculature squelettique
Des cas de myopathie ont été observés rarement, des cas de myosites et rhabdomyolyse très rarement pendant le traitement par fluvastatine.
Les inhibiteurs de la HMG-CoA réductase (statines), y compris la fluvastatine, ne doivent pas être pris en concomitance avec des préparations systémiques d'acide fusidique.
Des cas de rhabdomyolyse (y compris quelques décès) ont été signalés chez des patients qui avaient reçu des préparations systémiques d'acide fusidique en association avec des statines (cf. «Interactions»).
Le traitement à la fluvastatine doit être arrêté pendant un traitement systémique indispensable à l'acide fusidique. Les patients doivent être informés du fait qu'ils doivent consulter immédiatement un médecin s'ils constatent une faiblesse, des douleurs ou une sensibilité musculaires.
Le traitement aux statines peut être poursuivi 7 jours après la dernière dose d'acide fusidique.
Dans des situations exceptionnelles, si un traitement systémique de longue durée à l'acide fusidique est nécessaire, l'utilisation simultanée de fluvastatine et d'acide fusidique doit être envisagée uniquement au cas par cas et sous étroite surveillance médicale.
Chez des patients présentant des myalgies diffuses d'étiologie inconnue, une hypersensibilité ou une faiblesse musculaire et/ou une augmentation marquée du taux de créatine phosphokinase (CPK), la présence d'une myopathie, d'une myosite ou d'une rhabdomyolyse doit être envisagée. C'est pourquoi les patients doivent être avertis que toute douleur musculaire inexpliquée, toute sensibilité ou faiblesse musculaires, notamment accompagnées de malaise ou de fièvre, sont à signaler immédiatement à leur médecin.
Myopathie nécrosante immuno-médiée (IMNM)
De très rares cas de myopathies nécrosantes immuno-médiées (immune-mediated necrotizing myopathy, IMNM) ont été signalés pendant ou après le traitement par certaines statines. Les caractéristiques cliniques d'une IMNM sont une faiblesse musculaire proximale persistante et des taux de créatine-kinase sérique accrue, qui se maintiennent malgré l'arrêt du traitement par statines.
Mesure du taux de créatine phosphokinase (CPK):
Le taux de créatine phosphokinase (CPK) ne doit pas être mesuré après un effort physique ou s'il existe d'autres causes possibles, quelles qu'elles soient, d'augmentation des taux de créatine phosphokinase, car l'interprétation de la mesure réalisée s'en trouverait compliquée.
Avant le traitement:
Comme pour toutes les autres statines, les médecins doivent prescrire la fluvastatine uniquement avec prudence chez les patients qui ont tendance à développer une rhabdomyolyse et à ses troubles séquellaires. Dans les situations suivantes, le taux de créatine phosphokinase doit être déterminé avant d'initier un traitement par une statine:
·altération de la fonction rénale,
·hypothyroïdie,
·antécédent personnel ou familial de troubles musculaires héréditaires,
·anamnèse de toxicité musculaire par une statine ou un fibrate,
·alcoolisme,
·septicémie,
·hypotension,
·traumatisme,
·interventions chirurgicales majeures,
·troubles métaboliques, endocriniens ou électrolytiques sévères,
·épilepsie non contrôlée,
·Chez les patients âgés (>70 ans), la nécessité de ce type de dosage doit être pris en considération, compte tenu de l'existence possible de facteurs prédisposant à une rhabdomyolyse.
Dans de telles situations, on devra évaluer le risque thérapeutique par rapport au bénéfice du traitement. Une surveillance clinique est recommandée.
Dans le cas où les valeurs initiales du taux de créatine phosphokinase sont significativement élevées (>5× LSN), les valeurs devront être confirmées 5 à 7 jours plus tard par une nouvelle mesure.
Dans le cas où les valeurs initiales du taux de créatine phosphokinase sont toujours significativement élevées (>5× LSN), il faut renoncer à un traitement par une statine.
Pendant le traitement
Le dosage de la créatine phosphokinase plasmatique doit être réalisé en cas de survenue de douleurs, de faiblesse ou de crampes musculaires chez des patients traités par la fluvastatine. Le traitement devra être interrompu dans le cas où ces valeurs sont significativement élevées (>5× LSN).
Si les symptômes musculaires sont graves et à l'origine de douleurs quotidiennes, un arrêt du traitement doit être envisagé, même dans le cas où un taux élevé de créatine phosphokinase est ≤5× LSN.
Si les symptômes disparaissent grâce à l'arrêt du traitement et si le taux de créatine phosphokinase revient à des valeurs normales, la réinstauration du traitement par la fluvastatine ou par une autre statine avec la dose efficace la plus faible et sous une surveillance stricte peut être envisagée.
Le risque de rhabdomyolyse peut être plus élevé en cas de traitement concomitant par des inhibiteurs de l'isoenzyme du CYP3A4 ainsi que par des fibrates ou de la ciclosporine.
Un risque plus élevé de myopathie a été rapporté chez des patients traités par d'autres inhibiteurs de la HMG-CoA-réductase en association avec un immunosuppresseur (ciclosporine incluse), des fibrates, de l'acide nicotinique, de l'érythromycine, ou des dérivés azolés antifongiques en association avec la ciclosporine (cf. «Interactions»). Après la mise sur le marché de fluvastatine, des cas isolés de myopathie ont été rapportés chez des patients ayant reçu de la ciclosporine ou bien de la colchicine en même temps que la fluvastatine. C'est pourquoi la fluvastatine doit être administrée avec prudence chez ces patients (cf. «Interactions»).
Dans quelques cas, il a été rapporté que les statines induisaient de novo ou aggravaient une myasthénie préexistante ou une myasthénie oculaire (voir «Effets indésirables»). Fluvastatin-Mepha 80 retard Depotabs doit être arrêté en cas d'aggravation des symptômes. Des récurrences ont été rapportées lorsque la même statine ou une statine différente a été (ré)administrée.
Les inhibiteurs de la HMG-CoA-réductase et les dérivés azolés antifongiques inhibent la biosynthèse du cholestérol à différents niveaux. Chez les patients recevant de la fluvastatine et de la ciclosporine en même temps et qui, en plus, nécessitent un traitement par une substance active du groupe des azoles, les taux sanguins de ciclosporine doivent être contrôlés attentivement. Il est préférable que les patients présentant simultanément une mycose ne reçoivent pas de préparation pouvant interagir avec la fluvastatine.
Diabète sucré
Certains signes indiquent que les substances de la classe des statines élèvent le taux sanguin de glucose et que des hyperglycémies pour lesquelles un traitement antidiabétique est indiqué se développent chez certains patients à haut risque de développer un diabète. Ce risque est toutefois compensé par la diminution du risque vasculaire due aux statines et ne doit donc pas être un motif d'arrêt du traitement par les statines. Les patients à risque (glycémie à jeun comprise entre 5,6 et 6,9 mmol/l, IMC >30 kg/m2, triglycérides élevés, hypertension) doivent être surveillés tant au niveau clinique que biochimique, conformément aux directives nationales.
Hypercholestérolémie familiale homozygote
Aucune donnée sur l'utilisation de la fluvastatine chez les patients atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote, qui est une maladie rare, n'est disponible.
Pédiatrie
Onze patients âgés de 5 ans ou moins et traités par la fluvastatine ont été suivis dans des études cliniques.
La fluvastatine n'a été étudiée que chez les garçons âgés de 9 à 16 ans et chez les filles âgées de 10 à 16 ans ayant eu la première menstruation atteints d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote (cf. «Propriétés/Effets»).
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par Depotabs, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
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