Propriétés/EffetsCode ATC: M05BA04
L’alendronate est un aminobiphosphonate pour lequel l’expérimentation animale a montré qu’il se dépose préférentiellement au niveau des zones de résorption osseuse (principalement sous les ostéoclastes) et qu’il inhibe la résorption osseuse ostéoclastique sans effet direct sur la formation osseuse. Etant donné que la formation et la résorption sont couplées, la formation osseuse diminue également, mais dans tous les cas moins que la résorption osseuse. Ceci entraîne une augmentation progressive de la masse osseuse. Sous traitement par l’alendronate, l’os formé est de qualité normale et l’alendronate est intégré dans la matrice osseuse sous une forme pharmacologiquement inactive.
Efficacité clinique
L’efficacité d’une dose journalière de 10 mg de Alendronate chez les femmes ménopausées atteintes d’ostéoporose a pu être établie par 4 études cliniques portant sur une durée de 2 à 3 ans. Chez les patientes traitées avec 10 mg de Alendronate par jour, l’augmentation moyenne de la densité osseuse (Bone Mineral density [BMD]) a été de 8,82% au niveau de la colonne lombaire, de 5,90% dans le col fémoral et de 7,81% dans la région trochantérienne après 3 ans, comparativement au placebo (analyse des données cliniques poolées des 2 plus grandes études, de design pratiquement identique, tous les participants à l’étude dans les deux groupes ont reçu 500 mg de calcium à titre de supplément).
Les augmentations de la masse osseuse ont été, dans chaque étude et pour chacun des sites étudiés, statistiquement significatives tant par rapport aux valeurs initiales que par rapport au groupe de contrôle sous placebo. La masse osseuse du squelette entier a également augmenté de manière significative dans les deux études, de sorte que l’on peut admettre que l’augmentation de la masse osseuse au niveau de la colonne vertébrale et du fémur proximal ne s’est pas produite au détriment d’autres sites squelettiques. Une augmentation de la masse osseuse a pu être observée dès le troisième mois, puis tout au long des trois années de traitement. Ainsi, Alendronate comprimés inverse le cours de l’ostéoporose.
Durant l’extension de deux ans de ces études, le traitement quotidien avec Alendronate comprimés a donné lieu à une augmentation continue de la densité osseuse dans la colonne lombaire et la région trochantérienne (augmentation absolue supplémentaire entre 3 et 5 ans: colonne lombaire 0,94%, région trochantérienne 0,88%). La densité osseuse au fémur, au poignet ainsi que la densité osseuse totale ont pu être maintenues.
L’efficacité de Alendronate comprimés était indépendante de l’âge, de la race, du taux de remodelage osseux avant traitement, de la fonction rénale (voir également sous «Cinétique pour certains groupes de patients») et de la prise d’autres médicaments (voir sous «Interactions»).
Chez les patientes souffrant d’ostéoporose post-ménopausique, l’évolution après l’arrêt d’un traitement d’une ou deux années avec Alendronate comprimés a été contrôlée. Après l’arrêt du traitement à Alendronate comprimés, on n’a pu observer ni une augmentation supplémentaire de la masse osseuse, ni une destruction accélérée de l’os. Ces données suggèrent que le traitement journalier à Alendronate comprimés doit être poursuivi pour obtenir une augmentation progressive de la masse osseuse.
L’équivalence thérapeutique du comprimé hebdomadaire de Alendronate et de Alendronate 10 mg par jour a pu être démontrée lors d’études d’une année chez des femmes souffrant d’ostéoporose post-ménopausique. La hausse moyenne de la densité osseuse dans la colonne vertébrale lombaire après une année était de 5,1% (4,8; 5,4%; 95% IC) dans le groupe sous le comprimé hebdomadaire et de 5,4% (5,0; 5,8%; 95% IC) dans le groupe sous 10 mg de Alendronate par jour. Les deux groupes de traitement étaient également comparables du point de vue de la hausse de la densité osseuse à d’autres sites du squelette. En ce qui concerne le comprimé hebdomadaire, seule l’influence sur la densité osseuse et non l’effet sur la fréquence des fractures a été étudiée. Ces données corroborent toutefois le résultat attendu, à savoir que le comprimé hebdomadaire de Alendronate comprimés diminue l’incidence des fractures de la même manière que le traitement journalier.
Effet sur la fréquence des fractures
L’analyse des données cliniques poolées des deux plus grandes études de 3 ans, incluant des femmes en post-ménopause souffrant d’ostéoporose (N= 881; Alendronate comprimés: 526; placebo: 355), a montré une diminution statistiquement significative et cliniquement importante de 48% du nombre de patientes ayant présenté une ou plusieurs fractures vertébrales sous Alendronate comprimés une fois par jour, par rapport au groupe placebo (p= 0,034; 3,2% sous Alendronate comprimés contre 6,2% sous placebo). L’analyse de toutes les patientes ayant présenté une fracture vertébrale a permis de montrer une perte moindre de la taille corporelle sous Alendronate comprimés (5,9 mm contre 23,3 mm). Cette différence est due à la diminution tant du nombre que de la sévérité des fractures.
Les résultats obtenus en trois ans durant la Fracture-Intervention-Study (FIT) chez les femmes en post-ménopause souffrant d’ostéoporose et ayant présenté au moins une fracture des vertèbres avant le début de l’étude ont montré la réduction de l’incidence individuelle des fractures par Alendronate comprimés. Le traitement à Alendronate comprimés a montré une réduction statistiquement et cliniquement significative de la fréquence des fractures: une ou plusieurs nouvelles fractures des vertèbres (Alendronate comprimés 8,0% contre placebo 15,0%; une réduction de 47%); deux ou plus de nouvelles fractures vertébrales (0,5% contre 4,9%; une réduction de 90%); une ou plusieurs fractures vertébrales douloureuses (2,3% contre 5,0%; une réduction de 55%); n’importe quelle fracture clinique (douloureuse) (13,7% contre 18,3%; une réduction de 28%), des fractures de la hanche (1,1% contre 2,2%; une réduction de 51%, p= 0,047) et des fractures du poignet (2,2% contre 4,1%; une réduction de 48%, p= 0,013). L’analyse du pool des 5 études sur le traitement de l’ostéoporose a démontré une réduction des fractures de la hanche et du poignet de proportion similaire.
Durant trois ans, la fréquence des fractures vertébrales (Alendronate comprimés contre placebo) dans le cadre de l’étude Fracture-Intervention-Study (dans le cadre de laquelle toutes les femmes ont présenté au moins une fracture vertébrale comme critère d’inclusion) était congruente avec les résultats des deux plus grandes études antérieures sur le traitement (voir plus haut), dans le cadre desquelles 20% des femmes présentaient une fracture vertébrale avant le début de l’étude. Globalement, ces résultats constants montrent l’efficacité de Alendronate comprimés pour la réduction des fractures dues à l’ostéoporose chez les femmes en post-ménopause.
Ostéoporose induite par les glucocorticoïdes
L’emploi à long terme de corticostéroïdes s’accompagne habituellement du développement d’une ostéoporose et entraîne des fractures osseuses (surtout sur les vertèbres, la hanche et les côtes). Ces fractures apparaissent chez les hommes et les femmes de toutes les tranches d’âge.
Deux études multicentriques randomisées, contrôles par placebo, menées en double-aveugle ont pu démontrer l’efficacité du Alendronate comprimés chez des hommes et des femmes sous glucocorticothérapie (au moins 7,5 mg de prednisone ou un équivalent par jour).
Les patients ayant souffert d’un ulcère actif dans le tractus gastro-intestinal en l’espace de la dernière année avant le début de l’étude avaient été exclus de ces études. Tous les patients ont reçu un supplément de calcium et de vitamine D. Après une année, la hausse moyenne significative de la densité osseuse par rapport au placebo était de 3,37% sur la colonne lombaire, de 2,11% sur le fémur et de 3,25% dans la région du trochanter, et l’augmentation de la densité osseuse totale était de 0,78%. Ces hausses étaient significatives sur tous les sites. Alendronate comprimés était efficace indépendamment de la dose et de la durée du traitement aux glucocorticoïdes, et indépendamment de l’âge, de la race, du sexe, de la maladie de base, de la densité minérale initiale, du remaniement osseux de base et de la co-médication avec divers médicaments fréquemment utilisés. Les résultats concernant l’histologie osseuse des biopsies réalisées à la fin de l’étude étaient normaux.
Traitement de l’ostéoporose chez les hommes
Bien que l’ostéoporose soit moins fréquente chez les hommes que chez les femmes en post-ménopause, une fraction significative des fractures dues à l’ostéoporose apparaît chez les hommes. La prévalence des déformations vertébrales paraît être semblable chez les hommes et les femmes. Le traitement de deux ans au Alendronate à la dose de 10 mg par jour d’hommes atteints d’ostéoporose a entraîné une réduction de près de 60% de l’élimination rénale de N-télopeptides du collagène de type I liés et une réduction de près de 40% de la phosphatase alcaline spécifique aux os. Des réductions similaires ont été observées lors d’une étude d’une année avec Alendronate 70 mg une fois par semaine chez des hommes.
L’efficacité de Alendronate comprimés une fois par jour a été étudiée chez des hommes souffrant d’ostéoporose dans le cadre de deux études cliniques.
Dans une étude de deux ans, tous les patients (âgés de 31 à 87 ans, moyenne 63 ans) de l’étude présentaient soit 1) une densité osseuse (BMD) avec un score T de ≤–2 au fémur et de ≤–1 à la colonne lombaire, ou 2) la présence d’une fracture ostéoporotique et une BMD avec un score T de ≤–1 au fémur. 86 hommes présentaient une diminution du taux de testostérone libre au début de l’étude. Les hommes qui présentaient une affection sévère du tractus gastro-intestinal supérieur (ulcère, etc.) en l’espace d’une année avant le début de l’étude avaient été exclus de l’étude. Les patients des groupes placebo et verum ont reçu 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D par jour. Après 2 ans, les hausses moyennes de la densité osseuse sous 10 mg de Alendronate par jour par rapport au placebo étaient les suivantes: colonne lombaire 5,3%; fémur 2,6%; trochanter 3,1% et densité osseuse totale 1,6% (tous p ≤0,001). De manière consistante avec les études à plus large envergure menées chez des femmes en postménopause, Alendronate à la dose de 10 mg par jour a provoqué une réduction de l’incidence de nouvelles fractures vertébrales (évaluées par diagnostic quantitatif aux rayons X) par rapport au placebo (0,8% contre 7,1%, p= 0,017) et par conséquent également une réduction de la diminution de la taille corporelle (–0,6 contre –2,4 mm; p= 0,022).
Lors d’une étude d’une année (âge entre 38 et 91, moyenne 66 ans), la hausse moyenne de la densité osseuse sous traitement à Alendronate 70 mg une fois par semaine était significative par rapport au placebo aux sites suivants: colonne lombaire 2,8% (p ≤0,001); fémur 1,9% (p= 0,007), trochanter 2,0% (p ≤0,001) et densité osseuse totale 1,2% (p= 0,018). La hausse de la densité osseuse était comparable à celle observée en l’espace d’une année lors de l’étude avec 10 mg de Alendronate.
Dans les deux études, l’efficacité de Alendronate comprimés était indépendante de l’âge, de la race, de la fonction des gonades ou du taux initial de la densité osseuse (fémur et colonne lombaire).
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