Mises en garde et précautions
Remarque importante: après l'arrêt du traitement par Prolia, des fractures vertébrales multiples (FVM) ainsi qu'une perte de densité minérale osseuse (DMO) peuvent se produire jusqu'à un niveau même inférieur à celui constaté avant le début du traitement. Etant donné ces risques, une évaluation individuelle du rapport bénéfice-risque devrait avoir lieu avant l'instauration et l'arrêt du traitement par Prolia. Il doit être conseillé au patient de ne pas interrompre le traitement par Prolia sans l'avis du médecin.
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Supplémentation en calcium et vitamine D
Il convient de s'assurer que tous les patients aient un apport suffisant en calcium et en vitamine D.
Hypocalcémie
Après l'autorisation de mise sur le marché, des cas d'hypocalcémie symptomatique sévère, y compris des cas d'issue fatale, ont été rapportés. La plupart des patients concernés présentaient un risque accru de développer une hypocalcémie, en particulier en raison d'une insuffisance rénale sévère ou d'une nécessité de dialyse (clairance de la créatinine < 30 ml/min) et d'un traitement concomitant par d'autres médicaments hypocalcémiants. Ces cas sont survenus dans leur majorité durant les premières semaines après le début du traitement, mais une manifestation ultérieure est également possible.
Avant l'instauration du traitement, toute hypocalcémie devra être corrigée par un apport adapté en calcium et en vitamine D. Une surveillance des taux de calcium est donc recommandée avant toute utilisation.
Le risque d'hypocalcémie et d'augmentation de la parathormone secondaire à celle-ci augmente parallèlement à une insuffisance rénale. Chez de tels patients ou en présence d’autres facteurs de risque de développement d'une hypocalcémie, il est recommandé de contrôler les taux de calcium avant chaque dose et dans un délai de deux semaines après la dose initiale, ainsi qu'à l'apparition de symptômes pouvant indiquer une hypocalcémie. Ces symptômes comprennent par exemple: paresthésies, contractions, crampes musculaires, tétanie, convulsions, allongement de l'intervalle QT et altérations de l'état mental. Les patients doivent être informés des symptômes possibles d'hypocalcémie et doivent être invités à signaler immédiatement à leur médecin toute apparition de tels symptômes.
Ostéonécroses de la mâchoire
Des ostéonécroses de la mâchoire ont été rapportées chez des patients traités par le denosumab ou par des bisphosphonates. La majorité des cas est survenue chez des patients atteints de tumeurs malignes, mais quelques cas ont aussi été décrits chez des patients atteints d'ostéoporose.
Parmi les facteurs de risque connus d'ostéonécrose de la mâchoire figurent un diagnostic de cancer avec lésions osseuses, certains traitements concomitants (p.ex. chimiothérapie, agents biologiques anti-angiogéniques, corticostéroïdes, radiothérapie de la tête ou du cou), une mauvaise hygiène buccale, un traitement antérieur par bisphosphonates, un âge avancé, un tabagisme, des interventions dentaires invasives (p.ex. extractions dentaires, implants dentaires, opérations dans la cavité buccale) et autres comorbidités (p.ex. maladies dentaires préexistantes, anémie, coagulopathie, infections). Le risque d'ostéonécrose de la mâchoire augmente avec la durée de l'exposition au denosumab.
Les facteurs de risque potentiels d'ostéonécrose de la mâchoire des patients avant le début du traitement doivent être examinés. Chez les patients présentant des facteurs de risque préexistants d'ostéonécrose de la mâchoire, un examen dentaire ainsi que des mesures prophylactiques adaptées sont recommandés avant d'instaurer le traitement par Prolia.
Tous les patients doivent être encouragés à maintenir une bonne hygiène buccale, à faire des bilans dentaires réguliers et à signaler immédiatement à leur médecin tout symptôme oral tel que douleur, gonflement ou dent qui bouge au cours du traitement par Prolia.
Au cours du traitement, les patients doivent éviter si possible toute intervention dentaire invasive. Pour les patients chez qui une intervention de chirurgie dentaire invasive ne peut être évitée, le rapport bénéfice-risque doit être réévalué individuellement.
Chez les patients développant une ostéonécrose de la mâchoire lors d'un traitement par Prolia, une chirurgie dentaire peut exacerber cette situation. La prise en charge d'un patient qui développe une telle ostéonécrose nécessite une collaboration étroite entre le médecin traitant et un dentiste ou un chirurgien-dentiste expert de cette maladie. Une interruption temporaire du traitement doit être envisagée, jusqu'à l'amélioration de l'état et au contrôle des facteurs de risque lorsque cela est possible.
Fractures atypiques du fémur
Des fractures fémorales atypiques ont été rapportées lors de l'administration de denosumab. Celles-ci peuvent même survenir après un traumatisme mineur ou sans traumatisme préalable dans les parties sous-trochantérienne et diaphysaire du fémur et peuvent être bilatérales. Ces événements se caractérisent par des signes radiographiques spécifiques. Des cas de fractures fémorales atypiques ont également été rapportés chez des patients souffrant de certaines maladies concomitantes (p.ex. carence en vitamine D, polyarthrite rhumatoïde, hypophosphatémie) ou dans le cadre de certaines administrations concomitantes (p.ex. des bisphosphonates, des glucocorticoïdes, des inhibiteurs de la pompe à protons). Ces événements sont également survenus sans traitement antirésorptif. Les patients sont encouragés à signaler à leur médecin toute douleur inhabituelle ou d'apparition récente au niveau de la cuisse, de la hanche ou de l'aine. Dans le cas d'un tel symptôme, une fracture fémorale incomplète doit être écartée; le fémur controlatéral doit également être examiné.
Fractures vertébrales multiples (FVM) après l'arrêt de Prolia
Etant donné les risques présentés ci-dessous, une évaluation individuelle du rapport bénéfice-risque devrait avoir lieu avant l'instauration du traitement par Prolia. C'est également le cas à l'arrêt du traitement par Prolia. Un suivi attentif des patients doit être garanti après l'arrêt de Prolia, par exemple par une mesure de la densité minérale osseuse (DMO).
Après l'arrêt d'un traitement par denosumab, des fractures vertébrales multiples (FVM) peuvent se produire: il existe un risque accru chez les patients présentant des antécédents de fractures vertébrales. Ces fractures sont liées à la perte de DMO qui se produit après l'arrêt du denosumab, parfois jusqu'à atteindre une valeur inférieure au niveau initialement constaté. Les effets du denosumab sur la DMO et le remodelage osseux sont donc réversibles à l'arrêt du traitement. Des études cliniques ont montré qu'après l'arrêt du denosumab, la DMO revenait aux valeurs mesurées avant le traitement. Toutefois, chez certains patients, la DMO baissait jusqu'à un niveau inférieur à la valeur initiale constatée avant le début du traitement.
Des données d'études cliniques limitées indiquent que la réduction de la DMO peut être atténuée jusqu'à un certain degré en passant du denosumab à un autre traitement antirésorptif (p.ex. un bisphosphonate). Cependant, chez certains patients, le passage à un autre traitement antirésorptif n'a pas suffisamment empêché la perte de DMO survenue après l'arrêt du traitement par Prolia. Le rapport bénéfice-risque propre à chaque patient doit donc être pris en compte lors de toute prescription de Prolia.
Infections cutanées
Lors de l'administration de denosumab, des infections cutanées peuvent survenir, pouvant (en cas de cellulite) nécessiter une hospitalisation. Les patients doivent être informés de la nécessité de consulter rapidement un médecin s'ils remarquent des signes d'une inflammation cutanée.
Autres précautions
Prolia contient le même principe actif que XGEVA (denosumab), un médicament utilisé pour le traitement des patients atteints de tumeurs solides présentant des métastases osseuses. Les patients traités par Prolia ne doivent pas être traités simultanément par XGEVA.
Risque d'hypercalcémie chez les patients pédiatriques
Dans des études cliniques réalisées chez des patients pédiatriques atteints d'ostéogenèse imparfaite, une hypercalcémie a très souvent été rapportée lors du traitement par denosumab. Dans certains cas, une hospitalisation a été nécessaire et des cas de complication supplémentaire en raison d'une insuffisance rénale aiguë ont été observés. L'utilisation de Prolia chez les patients de moins de 18 ans est donc déconseillée.
Excipients
Ce médicament contient 47 mg de sorbitol par ml de solution. L'effet additif des produits administrés concomitamment contenant du sorbitol (ou du fructose) et l'apport alimentaire de sorbitol (ou de fructose) doit être pris en compte. Les patients présentant une intolérance héréditaire au fructose (IHF) ne doivent pas recevoir ce médicament.
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par ml, c.-à-d. qu'il est essentiellement «sans sodium».
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