Propriétés/EffetsCode ATC
G04BE09
Mécanisme d'action
Le vardénafil est un traitement oral pour améliorer la fonction érectile chez les hommes atteints de dysfonction érectile. En présence d'une stimulation sexuelle, il rétablit la faculté d'érection défaillante en augmentant l'afflux de sang dans le pénis.
L'érection du pénis repose sur un processus hémodynamique provoqué par une relaxation des muscles lisses dans les corps caverneux et les artérioles avoisinantes. Pendant la stimulation sexuelle, le monoxyde d'azote (NO) est libéré au niveau des terminaisons nerveuses situées dans les corps caverneux. Le monoxyde d'azote active une enzyme, la guanylate cyclase, ce qui entraîne une augmentation des concentrations de guanosine-monophosphate cyclique (cGMP) dans les corps caverneux. Il en résulte une relaxation des muscles lisses dans les corps caverneux, ce qui favorise l'afflux de sang dans le pénis. La concentration de cGMP est régulée par le taux de synthèse contrôlé par la guanylate cyclase et par le taux de dégradation contrôlé par les phosphodiestérases (PDE) hydrolysant le cGMP.
Le vardénafil est un inhibiteur efficace et sélectif de la phosphodiestérase de type 5 (PDE-5) spécifique du cGMP, la principale PDE présente dans les corps caverneux de l'homme. Le vardénafil potentialise l'effet du monoxyde d'azote endogène dans les corps caverneux, en inhibant la PDE-5. Lorsque le monoxyde d'azote est libéré en réponse à une stimulation sexuelle, l'inhibition de la PDE-5 par le vardénafil provoque une augmentation des taux de cGMP dans les corps caverneux. C'est pourquoi, une stimulation sexuelle est nécessaire pour que le vardénafil développe l'effet thérapeutique bénéfique voulu.
Des études in vitro ont montré que le vardénafil agit plus fortement sur la PDE-5 que sur d'autres phosphodiestérases connues (15 fois plus que sur la PDE-6, 130 fois plus que sur la PDE-1, 300 fois plus que sur la PDE-11 et 1000 fois plus que sur les PDE-2, PDE-3, PDE-4, PDE-7, PDE-8, PDE-9 et PDE-10).
Une étude ayant utilisé la pléthysmographie pénienne (RigiScan®) a montré que certains patients avaient, dès la 15e minute après la prise de 20 mg de vardénafil, des érections suffisantes pour permettre un rapport sexuel (60% de rigidité au niveau de la racine du pénis, mesurée avec RigiScan®). Globalement, le vardénafil s'est avéré avoir une action statistiquement significative par rapport au placebo, dans les 25 minutes après la prise.
Pharmacodynamique
Voir aussi sous «Mécanisme d'action».
Efficacité clinique
L'efficacité et l'innocuité des comprimés orodispersibles de Levitra 10 mg ont été démontrées dans deux études randomisées menées avec un total de 701 patients atteints de dysfonction érectile, traités pendant une durée allant jusqu'à 12 semaines. Les groupes de patients suivants ont été inclus dans l'étude: patients âgés (≥65 ans, 51%); patients diabétiques (29%), patients présentant une dyslipidémie (39%) ou des antécédents d'hypertension (40%). N'ont pas été inclus les patients ayant présenté au cours des 6 derniers mois des arythmies potentiellement mortelles, des syncopes ou une hypotension orthostatique symptomatique. Par ailleurs ont été exclus de la participation à l'étude également les patients atteints d'un syndrome QT congénital ou d'une pression systolique RR au repos de ≥170 mmHg et ceux présentant des troubles de la coagulation ou des ulcères peptiques évolutifs.
Selon les données regroupées des deux études, une pénétration réussie s'est produite dans 71% de toutes les tentatives de rapports sexuels en comparaison à 44% de toutes les tentatives dans le groupe placebo. Ces résultats ont été confirmés également dans les sous-groupes (entre parenthèses la proportion des rapports sexuels avec pénétration réussie sous vardénafil): patients âgés (65%), patients diabétiques (63%), patients avec dyslipidémie (66%), patients hypertendus (70%).
En ce qui concerne le maintien de l'érection, environ 63% de toutes les tentatives de rapports sexuels indiqués ont été concluants par rapport à environ 26% de toutes les tentatives dans le groupe placebo. Dans les sous-groupes mentionnés ci-dessus traités par le vardénafil, la proportion de patients ayant rapporté un maintien suffisant de l'érection pour permettre un rapport sexuel était la suivante: 57% (patients âgés), 56% (patients diabétiques), 59% (patients avec dyslipidémie) et 60% (patients hypertendus).
Autres informations sur les études cliniques menées avec le vardénafil
Pour les détails se référer à l'Information professionnelle des comprimés filmés de Levitra. Dans les études cliniques, le vardénafil a été administré à plus de 17'000 patients atteints de dysfonction érectile (DE), âgés de 18 à 89 ans, dont beaucoup présentaient des affections associées multiples. Plus de 2500 patients ont été traités par Levitra pendant 6 mois ou plus. Parmi eux, plus de 900 ont été traités pendant un an ou plus. Les groupes de patients suivants ont été représentés: patients âgés (≥65 ans) (22%), patients atteints d'hypertension (35%), de diabète (29%), de cardiopathie coronarienne ou d'autres affections cardio-vasculaires (7%), de pneumopathies chroniques (5%), d'hyperlipidémie (22%), de dépression (5%) et de prostatectomie radicale (9%). En revanche, les groupes suivants n'ont été qu'insuffisamment représentés: patients âgés de plus de 75 ans (2,4%) et patients présentant certaines maladies cardio-vasculaires. Aucune étude n'a été effectuée chez des patients ayant subi une opération du bassin (à l'exception d'une prostatectomie avec conservation des nerfs), un traumatisme du bassin ou une radiothérapie, chez des patients souffrant d'affections du SNC (à l'exception de lésions médullaires, voir ci-dessous), d'insuffisance hépatique ou rénale sévère, de malformations anatomiques du pénis ainsi que chez les patients avec une diminution de la libido.
Dans toutes les études importantes, le traitement par le vardénafil a entraîné une amélioration de la fonction érectile comparativement au placebo.
L'efficacité du vardénafil était indépendante de l'origine de la dysfonction érectile (organique, psychogène, mixte) et comparable dans les sous-groupes de patients présentant des affections concomitantes (voir ci-dessus) et dans la population totale.
La sécurité d'emploi et l'efficacité du vardénafil ont été confirmées dans les études à long terme.
Dans une étude clinique menée avec une dose flexible chez des patients présentant des lésions médullaires, le vardénafil a significativement amélioré la fonction érectile, la faculté de maintenir une érection suffisamment longue pour permettre un rapport sexuel, ainsi que la rigidité du pénis, comparativement au placebo (p <0,001). Le nombre de patients avec une fonction érectile normale (score IIEF-Domain ≥26) était de 53% après le traitement par le vardénafil par rapport à 9% sous placebo. Le taux de réponse pour la capacité d'obtenir et de maintenir une érection était respectivement de 76% et de 59% chez les patients traités pendant trois mois par le vardénafil, par rapport à respectivement 41% et 22% sous placebo.
Pharmacodynamie de sécurité
Tension artérielle
Le vardénafil provoque des baisses légères et transitoires de la tension artérielle qui, dans la majorité des cas, ne sont pas cliniquement significatives. Comparativement au placebo, la baisse maximale moyenne de la tension systolique en décubitus dorsal a été de 6,9 mmHg après une prise de 20 mg de vardénafil et de 4,3 mmHg après une prise de 40 mg. Des doses orales uniques et multiples allant jusqu'à 40 mg de vardénafil n'ont pas entraîné de modifications cliniquement significatives de l'ECG.
Intervalle QT
Dans une étude randomisée, en double aveugle, avec permutation, menée auprès de 59 hommes en bonne santé, l'effet d'une dose unique de vardénafil (10 mg et 80 mg), de sildénafil (50 mg et 400 mg) et de placebo sur l'intervalle QT a été analysé. La moxifloxacine (400 mg) a été utilisée comme référence active. L'effet sur l'intervalle QT a été déterminé 1 heure après la prise (Tmax moyen pour le vardénafil). Une heure après la prise (Tmax) de 10 mg ou de 80 mg de vardénafil, les résultats ont montré un allongement de QT respectivement de 8 msec (IC à 90%: 6–9) et de 10 msec (IC à 90%: 8–11) par rapport au placebo. La durée de QT corrigée (QTcI) selon la formule de correction individuelle n'était chez aucun volontaire supérieure à 480 ms.
Dans une autre étude menée auprès de 44 volontaires en bonne santé, une dose unique de 10 mg de vardénafil a été administrée simultanément à 400 mg de gatifloxacine. Le vardénafil a montré un effet comparable à celui de la gatifloxacine sur l'intervalle QT. En association avec la gatifloxacine, le vardénafil a été associé à un effet additif sur la durée de QTc corrigée selon Fridericia. La signification clinique de ce résultat est inconnue (cf. «Mises en garde et précautions»).
Association avec des antihypertenseurs
Dans deux études menées auprès de 30 volontaires sains chacune (n= 30), le vardénafil a été administré à une dose de 10 ou 20 mg après titration forcée de tamsulosine ou térazosine. Le traitement simultané a entraîné une hypotension dont certains cas ont été symptomatiques. Chez les patients traités par la térazosine, une hypotension était plus fréquente lors de la prise simultanée de vardénafil et de térazosine que lorsqu'un intervalle de 6 heures a été respecté entre les prises.
Le vardénafil a été administré dans deux études menées respectivement avec 22 et 41 patients atteints d'une hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) et stables sous une thérapie par la tamsulosine ou la térazosine. L'étude a montré les résultats suivants:
·l'administration simultanée d'une dose de 10 ou 20 mg de vardénafil et de 0,4 ou 0,8 mg de tamsulosine n'a entraîné aucune hypotension symptomatique. 2 patients sur 21 traités par la tamsulosine présentaient momentanément une pression artérielle systolique (en position debout) de <85 mmHg.
·l'administration simultanée de 5 mg de vardénafil et de 5 ou 10 mg de térazosine a provoqué une hypotension orthostatique symptomatique chez 1 patient sur 21. Toutefois, elle ne s'est pas manifestée lorsqu'un intervalle de 6 heures a été respecté entre la prise des deux médicaments.
Une autre étude a examiné l'interaction pharmacodynamique entre le vardénafil et l'alfuzosine (un alphabloquant). Chez n= 22 patients qui présentaient une hyperplasie bénigne de la prostate et étaient traités de façon stable par l'alfuzosine, une dose de vardénafil de 5 ou de 10 mg de vardénafil a été administrée, toujours 4 h après la prise de 10 mg d'alfuzosine à libération prolongée.
Une baisse de >30 mmHg de la tension artérielle systolique en position debout a été observée par rapport à la valeur initiale chez un patient sous 5 mg et un patient sous 10 mg de vardénafil. 14% des patients sous vardénafil et 5% des patients sous placebo ont signalé qu'ils souffraient de vertiges. Il n'a pas été observé d'hypotension orthostatique symptomatique ni de syncope. On ne dispose pas de données correspondantes sur la dose de 20 mg de Levitra ni sur son association avec l'alfuzosine à libération prolongée.
Sur la base de ces résultats, il n'est probablement pas nécessaire de respecter un intervalle entre la prise de Levitra et la prise d'alfuzosine à libération prolongée.
Anomalies visuelles
Dans une étude portant sur l'acuité visuelle avec le double de la dose maximale recommandée de vardénafil, des chromatodysopsies légères et transitoires dans la zone du bleu/vert et pourpre sont survenues une heure après l'administration chez quelques patients. Ces troubles se sont atténués après 6 heures et avaient disparu après 24 heures. La majorité des patients n'ont ressenti aucune dégradation de la vue.
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