Mises en garde et précautionsTout traitement hormonal substitutif (THS) doit être précédé d’un examen de l’état clinique général et d’un examen gynécologique approfondi. Ceux-ci doivent être répétés au moins une fois par an. Les antécédents personnels et familiaux doivent également être pris en compte. Pour chaque patiente, le rapport bénéfice/risque doit être soigneusement évalué avant tout THS.
Chez les femmes sous THS, une évaluation minutieuse des risques doit être effectuée à intervalles réguliers afin de pouvoir réévaluer la nécessité du traitement hormonal substitutif. Il convient de toujours choisir la dose efficace la plus faible et la durée de traitement la plus courte possible.
Motifs d’arrêt immédiat du traitement:
Le traitement doit être arrêté en présence de toute contre-indication ainsi que dans les situations suivantes:
·Symptômes d’un événement thromboembolique veineux ou artériel ou suspicion d’un tel événement, incluant:
première apparition de céphalées de type migraineux ou survenue plus fréquente de céphalées d’une intensité inhabituelle,
perte soudaine, partielle ou totale, de la vision,
troubles auditifs soudains,
·augmentation cliniquement significative de la pression artérielle;
·détérioration des paramètres de la fonction hépatique, apparition d’une hépatite ou d’un ictère;
·croissance manifeste de myomes;
·augmentation des crises d’épilepsie;
·grossesse.
Situations nécessitant une surveillance particulière:
Si l’une des situations ou maladies suivantes est ou était par le passé présente et/ou s’est aggravée pendant une grossesse ou un traitement hormonal antérieur, la patiente doit faire l’objet d’une surveillance particulièrement étroite, car ces symptômes sont susceptibles de réapparaître ou de s’aggraver pendant le traitement par Lenzetto:
- modifications bénignes du sein,
- antécédents d’hyperplasie de l’endomètre,
- facteurs de risque de tumeurs œstrogéno-dépendantes (p. ex. cancer du sein chez des parents du premier degré),
- léiomyome utérin ou endométriose,
- facteurs de risque de maladies thromboemboliques,
- hypertension,
- migraine,
- diabète avec ou sans atteinte vasculaire,
- maladies du foie ou de la vésicule biliaire,
- lupus érythémateux systémique,
- asthme,
- épilepsie,
- dépression chronique sévère,
- chorée de Sydenham,
- otosclérose.
En cas d’aggravation ou de première apparition des maladies ou des facteurs de risque mentionnés ci-dessous, le rapport bénéfice/risque individuel doit être réévalué et le traitement éventuellement arrêté.
Affections tumorales:
Cancer du sein
Des études randomisées et contrôlées ainsi que des études épidémiologiques ont révélé un risque accru de cancer du sein chez les femmes ayant utilisé un THS pendant plusieurs années. Le risque est notamment accru lors d’une utilisation durant plus de 5 ans. Dans le cadre d’une méta-analyse d’études épidémiologiques, le risque relatif (RR) était de 1.35 (IC à 95%: 1.21-1.49) chez les femmes ayant utilisé un THS pendant 5 ans ou plus. Dans certaines études, une augmentation du risque a toutefois déjà été observée même après une durée de traitement plus courte (1 à 4 ans). En général, l’augmentation du risque était plus importante sous traitement œstroprogestatif combiné que sous œstrogènes en monothérapie.
Toutes les patientes devraient donc se soumettre à un examen annuel des seins réalisé par le médecin avant de débuter un THS, puis une fois par an, et procéder à un examen des seins par autopalpation une fois par mois. Les utilisatrices doivent être informées des modifications des seins à signaler à leur médecin. En fonction de l’âge et des facteurs de risque respectifs, une mammographie peut également être indiquée.
Deux importantes méta-analyses d’études épidémiologiques ont montré que le risque de développer un cancer du sein augmente avec la durée du THS et diminue après l’arrêt du THS.
Le délai nécessaire pour revenir au risque de base correspondant à l’âge dépend de la durée de l’utilisation précédente du THS. Pour une durée d’utilisation supérieure à 5 ans, le risque peut encore être accru pendant 10 ans ou plus après l’arrêt du traitement.
L’étude Women’s Health Initiative (WHI), une vaste étude prospective, randomisée et contrôlée contre placebo, a montré, sous THS combiné par œstrogènes conjugués (CEE, Conjugated Equine Estrogen) et par l’acétate de médroxyprogestérone (MPA, Medroxyprogesterone Acetate), une augmentation des cancers invasifs du sein dans le groupe sous œstrogènes/progestatif par rapport au groupe sous placebo après une durée moyenne de traitement de 5.6 ans (RR: 1.24 [IC à 95%: 1.02–1.50]). En revanche, le risque n’était pas augmenté sous monothérapie (RR: 0.77 [IC à 95%: 0.59–1.01]).
Million Women Study, une étude de cohorte non randomisée, a recruté 1 084 110 femmes. L’âge moyen des femmes à l’inclusion dans l’étude était de 55.9 ans. La moitié des femmes recevaient un THS avant ou au moment de l’inclusion dans l’étude, tandis que les autres n’avaient jamais reçu de THS. Après une période d’observation moyenne de respectivement 2.6 et 4.1 ans, 9364 cas de cancer invasif du sein et 637 décès dus à un cancer du sein ont été enregistrés. Les femmes qui suivaient un THS à l’inclusion dans l’étude ont présenté un risque accru en termes de morbidité (RR: 1.66 [IC à 95%: 1.58–1.75]) et éventuellement aussi, dans une moindre mesure, en termes de mortalité consécutive à un cancer du sein (RR: 1.22 [IC à 95%: 1.00–1.48]) par rapport aux femmes qui n’avaient jamais suivi un tel traitement. Le risque le plus élevé a été observé sous traitement œstroprogestatif combiné (RR: 2.00 [IC à 95%: 1.88–2.12]). Avec les œstrogènes en monothérapie, le risque relatif était de 1.30 [IC à 95%: 1.21–1.40].
Les résultats étaient similaires pour différents œstrogènes et progestatifs, pour différentes posologies et voies d’administration, ainsi que pour le traitement en continu et séquentiel. Le risque augmentait avec la durée d’utilisation pour tous les types de THS.
Un THS, en particulier un traitement œstroprogestatif combiné, augmente la densité des images à la mammographie, ce qui peut dans certains cas compromettre la détection radiologique des cancers du sein.
Cancer de l’endomètre
Chez les femmes non hystérectomisées, le risque de cancer de l’endomètre sous œstrogènes en monothérapie est plus élevé que chez les femmes non traitées et semble dépendre de la durée du traitement et de la dose d’œstrogènes. Le risque le plus important semble être associé à une utilisation prolongée. Après l’arrêt du traitement, le risque pourrait rester élevé pendant au moins 10 ans.
Il a été démontré que l’adjonction d’un progestatif à une dose adéquate pendant au moins 12 jours par mois permettait de réduire l’incidence de l’hyperplasie de l’endomètre, considérée comme un précurseur du cancer de l’endomètre.
Une surveillance médicale de toutes les femmes utilisant un THS est importante. En cas de saignements anormaux persistants ou récurrents, il convient de recourir à des méthodes de diagnostic appropriées, y compris une biopsie de l’endomètre, afin d’exclure une éventuelle tumeur maligne.
Une exposition à des œstrogènes en monothérapie peut entraîner des modifications prémalignes ou malignes de foyers résiduels d’endométriose. Par conséquent, il convient d’envisager l’association d’un traitement œstrogénique et d’un progestatif chez les patientes qui ont subi une hystérectomie en raison d’une endométriose et chez lesquelles on soupçonne l’existence de foyers résiduels d’endométriose.
Cancer de l’ovaire
Plusieurs études épidémiologiques indiquent que le THS pourrait être associé à un risque accru de développer un carcinome épithélial de l’ovaire. Une augmentation du risque a été constatée aussi bien avec les œstrogènes en monothérapie qu’avec un THS combiné. Alors que la plupart des études n’ont montré une augmentation du risque qu’en cas d’utilisation à long terme (c’est-à-dire pendant au moins 5 ans), une méta-analyse publiée en 2015 (prenant en compte un total de 17 études prospectives et 35 études rétrospectives) n’a pas révélé un tel lien avec la durée d’utilisation.
Dans le cadre de l’étude WHI prospective, randomisée et contrôlée contre placebo, une augmentation du risque statistiquement non significative a été constatée (HR: 1.41 [IC à 95%: 0.75–2.66]).
Le cancer de l’ovaire étant beaucoup plus rare que le cancer du sein, l’augmentation du risque absolu est faible chez les femmes qui utilisent ou ont récemment utilisé un THS.
Tumeurs hépatiques
Dans de rares cas, des modifications hépatiques bénignes, plus rarement encore des modifications malignes, ont été observées en cas d’utilisation d’hormones sexuelles; ces modifications ont provoqué des hémorragies intra-abdominales potentiellement mortelles dans des cas isolés. En cas de survenue de fortes douleurs dans la partie supérieure de l’abdomen, d’augmentation de la taille du foie ou de signes d’hémorragie intra-abdominale, il convient d’inclure une tumeur hépatique dans les considérations de diagnostic différentiel et de mettre en place un traitement approprié.
Maladies thromboemboliques:
Maladie coronarienne et événements cérébrovasculaires
Un THS ne doit pas être utilisé pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
Des études cliniques de grande envergure n’ont pas montré d’effet favorable dans la prophylaxie primaire (étude WHI) ou secondaire (étude HERS II) des maladies cardiovasculaires.
L’étude WHI a montré un risque accru d’événements cardiovasculaires par rapport au placebo (RR: 1.24 [IC à 95%: 1.00–1.54], augmentation du risque absolu de 6 cas pour 10 000 années-femmes) chez plus de 8000 femmes post-ménopausées (âge à l’inclusion dans l’étude compris entre 50 et 79 ans, âge moyen: 63 ans) ayant reçu un THS oral à base d’œstrogènes conjugués et de MPA pendant 5.2 ans en moyenne. Le risque était le plus élevé au cours de la première année suivant le début du THS (RR: 1.81 [IC à 95%: 1.09–3.01]). Le risque augmentait avec le temps écoulé depuis la ménopause (ménopause depuis < 10 ans, RR: 0.89; ménopause depuis 10 à 19 ans, RR: 1.22; ménopause depuis ≥ 20 ans, RR: 1.71). De même, dans l’étude WHI, le risque cérébrovasculaire était plus élevé sous traitement œstroprogestatif combiné (RR: 1.31 [IC à 95%: 1.02–1.68]).
Dans le bras sous œstrogènes en monothérapie de l’étude WHI, des femmes hystérectomisées âgées de 50 à 79 ans ont été traitées par des œstrogènes conjugués équins (0.625 mg par jour) ou par un placebo (n = 10 739). La période d’observation moyenne était de 6.8 ans. Dans le bras sous œstrogènes en monothérapie, aucun effet significatif sur le risque cardiovasculaire n’a été observé (RR: 0.91 [IC à 95%: 0.75–1.12]). En revanche, le risque d’accidents vasculaires cérébraux était plus élevé (RR: 1.39 [IC à 95%: 1.10–1.77]).
Heart and Estrogen/Progestin Replacement Study (HERS et HERS II), une étude prospective, randomisée et contrôlée contre placebo, n’a montré aucune réduction du risque cardiovasculaire chez plus de 1300 femmes post-ménopausées atteintes d’une maladie coronarienne préexistante (âge moyen à l’inclusion dans l’étude: 67 ans, écart-type (ET): 7 ans), ayant reçu un THS oral à base d’œstrogènes conjugués et de MPA pendant une durée moyenne de respectivement 4.1 ans (HERS) et 2.7 ans (HERS II). Le risque relatif était de 0.99 (IC à 95%: 0.84–1.17). Le risque était le plus élevé au cours de la première année suivant le début du THS (RR: 1.52 [IC à 95%: 1.01–2.29]).
Il n’existe que des données limitées en ce qui concerne l’instauration d’un THS à un âge relativement jeune (par exemple avant 55 ans). Celles-ci indiquent que l’augmentation du risque cardiovasculaire sous THS pourrait être plus faible chez les patientes plus jeunes et ménopausées récemment que dans la population (généralement plus âgée) évaluée dans le cadre des études susmentionnées. Cela ne s’applique toutefois pas aux événements cérébrovasculaires.
Bien que l’on ignore dans quelle mesure les résultats de ces deux études peuvent être extrapolés à une population plus jeune ou à des préparations de THS contenant d’autres principes actifs et/ou administrées selon un mode différent, le médecin doit en tenir compte lors de la prescription d’un THS. Chez les patientes présentant déjà des facteurs de risque de survenue d’événements cérébrovasculaires ou cardiovasculaires, il convient, dans la mesure du possible, d’envisager des traitements alternatifs.
Thromboembolies veineuses
Les traitements hormonaux substitutifs à base d’œstrogènes ou d’une association œstrogène/progestatif sont associés à un risque accru de thromboembolies veineuses (TEV), telles que les thromboses veineuses profondes ou les embolies pulmonaires.
Deux études randomisées contrôlées (WHI et HERS) ainsi que plusieurs études épidémiologiques ont révélé un risque 2 à 3 fois plus élevé chez les femmes ayant utilisé un THS que chez les femmes n’ayant jamais reçu un tel traitement.
Pour les non-utilisatrices, le nombre de cas de TEV sur une période de 5 ans est estimé à environ 3 pour 1000 femmes dans le groupe d’âge des 50-59 ans et à environ 8 pour 1000 femmes dans le groupe d’âge des 60-69 ans. Chez les femmes en bonne santé suivant un THS pendant 5 ans, on estime qu’il y a environ 2 à 6 cas de TEV supplémentaires pour 1000 femmes dans le groupe d’âge des 50-59 ans et environ 5 à 15 cas de TEV supplémentaires pour 1000 femmes dans le groupe d’âge des 60-69 ans.
L’étude WHI a montré une augmentation de l’incidence des embolies pulmonaires. Le risque absolu supplémentaire chez les femmes traitées par un traitement hormonal combiné était de 8 cas pour 10 000 années-patientes (15 contre 7), le risque relatif étant de 2.13 (IC à 95%: 1.39–3.25).
Cette augmentation du risque n’a été observée que chez les femmes sous THS et n’était pas présente chez les anciennes utilisatrices. Le risque semble être le plus élevé au cours des premières années d’utilisation du traitement.
Le risque de thromboembolie veineuse avait également tendance à augmenter dans le bras recevant les œstrogènes en monothérapie de l’étude WHI. Le risque relatif de thrombose veineuse profonde était de 1.47 [IC à 95%: 0.87–2.47], celui d’embolie pulmonaire de 1.34 [IC à 95%: 0.70–2.55].
En cas d’apparition de symptômes correspondants ou de suspicion de maladie thromboembolique, la préparation doit être immédiatement arrêtée. Il convient de surveiller attentivement les patientes présentant des facteurs de risque d’événements thromboemboliques. Si possible, d’autres traitements doivent être envisagés.
Les facteurs de risque de thromboembolies veineuses comprennent des antécédents personnels ou familiaux de maladies thromboemboliques, le tabagisme, l’obésité (indice de masse corporelle > 30 kg/m²), le lupus érythémateux systémique et les affections malignes. Le risque de thromboembolies veineuses augmente également avec l’âge.
Il n’existe pas de consensus sur le rôle éventuel des varices dans le développement de thromboembolies veineuses.
Des antécédents d’avortements spontanés répétés doivent être élucidés afin d’exclure toute prédisposition à la thrombophilie. Un THS est contre-indiqué chez les femmes présentant ce diagnostic.
Chez les femmes présentant une combinaison de facteurs de risque ou un seul facteur de risque à un grade de sévérité élevé, il convient de tenir compte du fait que l’augmentation du risque peut être supérieure à la somme des risques individuels, ce qui peut aboutir à une contre-indication au THS dans certaines circonstances.
Le risque de thromboembolies veineuses peut être temporairement accru lors d’une immobilisation prolongée, d’une intervention chirurgicale majeure ou après un traumatisme sévère. Chez les femmes sous THS, la plus grande attention doit être accordée aux mesures prophylactiques afin d’éviter toute thromboembolie veineuse après une intervention chirurgicale. Une interruption temporaire du THS doit être envisagée en fonction du type d’intervention et de la durée de l’immobilisation, si possible déjà quelques semaines avant l’intervention. Le traitement ne doit être repris que lorsque la patiente est complètement mobile.
Démence:
Dans la Women’s Health Initiative Memory Study (WHIMS), une étude randomisée, contrôlée contre placebo et subordonnée à la WHI, 2000 femmes âgées de > 65 ans (âge moyen: 71 ans) ont été traitées par des œstrogènes conjugués équins oraux et du MPA et suivies pendant 4 ans en moyenne. Par ailleurs, 1464 femmes hystérectomisées âgées de 65 à 79 ans ont été traitées exclusivement par des œstrogènes conjugués équins oraux et suivies pendant 5.2 ans en moyenne.
Ni le traitement combiné par œstrogènes conjugués et MPA ni les œstrogènes en monothérapie n’ont montré d’effet favorable sur la fonction cognitive. Le risque de survenue d’une démence présumée était même plus élevé avec le THS combiné (RR: 2.05 [IC à 95%: 1.21–3.48]). En chiffres absolus, cela représente chaque année 23 cas supplémentaires pour 10 000 femmes traitées.
Bien que l’on ignore dans quelle mesure ces résultats peuvent être extrapolés à une population plus jeune ou à des préparations de THS contenant d’autres principes actifs et/ou administrés selon un mode différent, le médecin doit en tenir compte lors de l’évaluation du rapport bénéfice/risque d’un THS.
Autres mesures de précaution:
Les œstrogènes peuvent provoquer une rétention liquidienne. Par conséquent, les patientes présentant des troubles de la fonction cardiaque ou rénale doivent être surveillées de près.
Un lien manifeste entre l’utilisation d’un THS et le développement d’une hypertension artérielle clinique n’a pas été documenté jusqu’à présent. Une légère augmentation de la pression artérielle a été observée chez les femmes sous THS, bien qu’une augmentation cliniquement significative soit rare. Si la pression artérielle est durablement élevée pendant le THS, il convient d’envisager un arrêt du THS. Chez les patientes qui utilisent des antihypertenseurs en plus de Lenzetto, une surveillance régulière de la pression artérielle est nécessaire.
Des études cliniques ont démontré l’influence d’un THS sur la résistance périphérique à l’insuline et la tolérance au glucose. En général, il n’est cependant pas nécessaire d’ajuster le traitement antidiabétique. Toutefois, la glycémie des femmes diabétiques sous THS doit être surveillée de près.
Les femmes présentant une hypertriglycéridémie préexistante (en particulier familiale) doivent faire l’objet d’une surveillance étroite pendant un THS, car de rares cas d’augmentation importante des triglycérides ayant entraîné une pancréatite ont été observés sous traitement œstrogénique oral.
Les œstrogènes peuvent augmenter la lithogénicité de la bile. Plusieurs études épidémiologiques ont constaté une augmentation faible mais statistiquement significative du risque de maladies de la vésicule biliaire (surtout lithiase biliaire) ou une augmentation de l’incidence des cholécystectomies sous THS. Il convient d’en tenir compte en particulier chez les patientes qui présentent encore d’autres facteurs de risque de lithiase biliaire (comme l’obésité ou une hyperlipidémie).
Chez les patientes présentant un prolactinome préexistant, une surveillance médicale étroite (comprenant le dosage régulier du taux de prolactine) est nécessaire, car une augmentation de la taille des prolactinomes a été rapportée dans des cas isolés sous traitement œstrogénique.
Au cours d’un THS, certaines patientes peuvent présenter des effets indésirables dus à la stimulation œstrogénique, comme des épisodes de spotting ou des métrorragies. Des saignements irréguliers fréquents et persistants sont le signe d’une activité endométriale et doivent faire l’objet de mesures diagnostiques appropriées afin d’exclure toute maladie organique. La taille des myomes utérins peut augmenter sous traitement œstrogénique. Si ce phénomène est observé, le traitement doit être arrêté.
En cas de réactivation d’une endométriose sous THS, il est recommandé d’arrêter le traitement.
Un apport exogène d’œstrogènes entraîne une augmentation des concentrations sériques de globuline liant la thyroxine (TBG, thyroxine-binding globulin). Chez les femmes dont la fonction thyroïdienne est normale, ce phénomène n’est pas cliniquement pertinent. Des études indiquent que chez les patientes suivant un traitement de substitution par hormones thyroïdiennes, l’administration supplémentaire d’une préparation à base d’œstrogènes (comme Lenzetto) pourrait entraîner une augmentation des besoins en thyroxine. Il convient donc de surveiller régulièrement la fonction thyroïdienne des patientes sous traitement de substitution par hormones thyroïdiennes (par dosage des taux de TSH), en particulier pendant les premiers mois d’un THS.
Chez les femmes atteintes d’angiœdème héréditaire, les œstrogènes exogènes peuvent induire ou aggraver les symptômes d’angiœdème.
Un chloasma peut se manifester occasionnellement, surtout chez les femmes ayant un antécédent de chloasma gravidique. Les femmes ayant tendance à développer un chloasma ne doivent pas s’exposer au soleil ou à d’autres rayons ultraviolets pendant le THS.
Les risques liés au THS susmentionnés ont été principalement décrits lors du traitement de femmes dont l’âge était ≥ 50 ans. Il n’existe aucune donnée sur la possibilité de transposer ces résultats aux patientes présentant une ménopause précoce (à savoir une suppression de la fonction ovarienne avant l’âge révolu de 40 ans à la suite d’affections endocriniennes ou génétiques, une ovariectomie, un traitement anticancéreux, etc.) jusqu’à ce qu’elles atteignent l’âge normal de la ménopause. Dans ce groupe d’âge, une évaluation spécifique du rapport bénéfice/risque doit être effectuée, en tenant compte également de l’étiologie de la ménopause précoce (chirurgicale ou due à une autre cause). Le diagnostic et l’instauration du traitement chez les patientes présentant une ménopause précoce devraient, dans la mesure du possible, être effectués dans un centre approprié, expérimenté dans le traitement de cette pathologie.
Lenzetto n’a aucun effet contraceptif.
Il est recommandé de ne pas appliquer de crème solaire dans l’heure qui suit l’utilisation de Lenzetto, car cela réduit de 10% l’absorption de l’estradiol (voir «Pharmacocinétique»).
Contamination potentielle par les œstrogènes
Un contact direct de la peau avec le site d’application peut entraîner une contamination par l’estradiol d’autres personnes (p. ex. partenaire, enfants); des contacts répétés peuvent donc provoquer une augmentation de la concentration d’estradiol dans le sérum. Dans le cadre de la surveillance du marché, des cas de gynécomastie chez des garçons et des cas de croissance mammaire précoce ainsi que d’autres signes de puberté chez des filles prépubères ont été observés chez des enfants et des petits-enfants d’utilisatrices de Lenzetto. Dans la plupart des cas, ces symptômes étaient réversibles après l’arrêt de l’exposition à l’estradiol. Des symptômes similaires ont également été observés chez des animaux domestiques.
La patiente doit donc être expressément informée que tout contact entre d’autres personnes et le site d’application doit être absolument évité et que les instructions d’utilisation de Lenzetto doivent être strictement respectées.
Il est notamment recommandé de prendre les précautions suivantes:
- Les autres personnes ne doivent en aucun cas toucher le site d’application pendant au moins 60 minutes après l’application de Lenzetto. Si un tel contact est inévitable, l’utilisatrice doit laisser sécher la solution et couvrir ensuite cette zone avec un vêtement. Si les mains de l’utilisatrice sont entrées en contact avec la solution, elle doit se les laver soigneusement à l’eau et au savon.
- Si un enfant est entré en contact direct avec le site d’application, sa peau doit être immédiatement lavée à l’eau et au savon.
- Les animaux domestiques ne doivent ni lécher ni toucher le bras sur lequel Lenzetto a été appliqué. Les animaux de petite taille sont particulièrement sensibles à l’œstrogène contenu dans ce produit.
La patiente doit être informée qu’il convient de consulter immédiatement un médecin et de l’informer de l’utilisation de Lenzetto en cas d’apparition d’une croissance mammaire ou d’autres signes de puberté précoce chez des enfants prépubères.
Les utilisatrices doivent également être informées de la nécessité d’éliminer les flacons vides de manière appropriée afin d’éviter que les enfants ne jouent avec. Lenzetto ne doit pas être prescrit aux patientes présentant un risque accru de non-respect de ces règles de sécurité. Si des personnes de l’entourage de la patiente présentent des symptômes de concentration élevée d’œstrogènes et qu’un contact avec le site d’application ne peut être strictement évité, le traitement par Lenzetto doit, le cas échéant, être arrêté.
Lenzetto, solution pour pulvérisation transdermique contient 65.47 mg d’alcool à 96% par pulvérisation (90 µl de solution), équivalant à 727.4 mg/ml (72.74% p/v).
Cela peut provoquer une sensation de brûlure sur une peau endommagée.
Lenzetto contient de l’éthanol et est inflammable. Lors de l’application du produit, il convient de se tenir à distance des sources de chaleur/flammes nues jusqu’à ce que la solution ait séché sur la peau.
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