Propriétés/EffetsCode ATC
M05BA06
Mécanisme d'action
L'acide ibandronique fait partie du groupe des bisphosphonates azotés, qui agissent sur le tissu osseux. Son effet sélectif repose sur sa haute affinité pour la substance minérale de l'os. Il inhibe l'activité des ostéoclastes sans toutefois compromettre leur recrutement.
L'acide ibandronique réduit la résorption osseuse sans avoir d'action directe sur la formation des os.
Pharmacodynamique
Chez l'animal, les marqueurs biochimiques du remodelage osseux (désoxypyridinoline ainsi que télopeptides C et N du collagène de type I, par exemple) dans le sérum et l'urine diminuent, la densité minérale osseuse (DMO) augmente et la fréquence des fractures baisse.
L'injection intraveineuse d'ibandronate a entraîné une baisse du taux sérique de télopeptide C de la chaîne alpha du collagène de type 1 (CTX) en l'espace de 3-7 jours à partir du début du traitement et a abaissé la concentration d'ostéocalcine en l'espace de trois mois.
Après l'arrêt du traitement, le taux de résorption osseuse est remonté à des valeurs pathologiques, telles qu'elles existaient avant le traitement et telles qu'elles sont typiquement observées lors d'ostéoporose postménopausique.
L'analyse histologique de matériel osseux prélevé par biopsie chez des femmes ménopausées traitées pendant deux à trois ans par des doses orales quotidiennes de 2,5 mg d'ibandronate ou par des injections intraveineuses pouvant atteindre 1 mg tous les trois mois a mis en évidence une qualité normale des os et n'a fourni aucun élément évoquant un trouble de la minéralisation.
Efficacité clinique
Injection intraveineuse de 3 mg d'Ibandronat Zentiva Osteo tous les trois mois
Une étude multicentrique randomisée de deux ans (BM16550), menée en double insu chez 1386 femmes âgées de 55 à 80 ans, souffrant d'ostéoporose postménopausique, a montré que l'injection intraveineuse de 3 mg d'ibandronate tous les trois mois ou de 2 mg tous les deux mois était, en termes de DMO, aussi efficace que la prise d'une dose orale quotidienne de 2,5 mg d'ibandronate. Le paramètre primaire d'efficacité était l'augmentation de la DMO au niveau de la colonne lombaire avec comparaison entre l'injection i.v. et le traitement oral.
Après un an, l'augmentation de la DMO lombaire dans le groupe sous injection intraveineuse de 3 mg tous les trois mois (n=365) était de 4,8% (IC à 95%: 4,5%-5,2%;) par rapport à la valeur initiale, contre 3,8% (IC à 95%: 3,4%-4,2%) dans le groupe sous 2,5 mg par jour par voie orale (n=377).
En termes de DMO lombaire, la différence entre les deux traitements était de 1,05% (IC à 95%: 0,53%-1,57%; p<0,001). L'augmentation moyenne de la DMO au niveau de la hanche était de 2,1% sous traitement i.v. et de 1,5% sous traitement oral. En ce qui concerne la DMO au niveau du col du fémur et du trochanter, les résultats étaient également meilleurs sous traitement i.v.
L'analyse après deux ans a démontré une poursuite au cours de la deuxième année, de l'augmentation significative de la DMO au niveau de la colonne lombaire (6,3%), de la hanche totale (3,1%) et du col du fémur (2,8%) et du trochanter (4,9%) dans le groupe qui recevait une injection intraveineuse de 3 mg tous les mois (n=334).
En ce qui concerne le télopeptide C-terminal du collagène de type 1 (CTX), la modification médiane après 12 mois était de -58,6% par rapport à la valeur initiale.
Administration orale quotidienne de 2,5 mg d'ibandronate
Une étude randomisée menée en double insu pendant 3 ans, contrôlée contre placebo, a mis en évidence, au niveau de la colonne lombaire, une diminution statistiquement significative du nombre de nouvelles fractures vertébrales cliniques et de nouvelles fractures attestées par radiographie et morphométrie. Ont été incluses dans l'étude des femmes âgées de 55 à 80 ans, ménopausées depuis au moins 5 ans, présentant une densité minérale osseuse (DMO) lombaire inférieure de 2 à 5 ET à la valeur moyenne préménopausique (score T) dans au moins une vertèbre (L1-L4) et ayant déjà eu une à quatre fractures vertébrales. Toutes les patientes ont reçu 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D par jour. L'efficacité du traitement a été analysée chez 2929 patientes.
L'ibandronate 2,5 mg a entraîné une baisse statistiquement significative, de 62%, du risque relatif de nouvelles fractures vertébrales attestées par radiographie. Les fractures vertébrales cliniques, elles aussi, ont significativement diminué de 49%.
Une réduction statistiquement significative de la diminution de la taille corporelle a également été enregistrée par rapport au groupe placebo.
Lors d'administration quotidienne, on a observé au bout de trois ans une augmentation de 5,3% de la DMO lombaire par rapport au groupe placebo (plus calcium et vitamine D) et de 6,5% par rapport à la valeur initiale.
Après un arrêt du traitement, la résorption osseuse retrouve les valeurs qui étaient les siennes avant l'instauration du traitement.
L'analyse histologique des biopsies osseuses effectuées chez des femmes ménopausées après 2 et 3 ans de traitement a mis en évidence une qualité normale des os et n'a fourni aucun élément évoquant un trouble de la minéralisation.
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