CompositionPrincipes actifs
Acétate de cyprotérone, éthinylestradiol.
Excipients
Lactose monohydrate 47.437 mg, amidon de maïs, maltodextrine, stéarate de magnésium (Ph.Eur.), hypromellose, macrogol 400, macrogol 4000, citrate de sodium (Ph.Eur.), dioxyde de titane (E 171), oxyde de fer rouge, jaune et noir (E172), jaune de quinoléine (E 104), hydroxyde d'aluminium.
1 dragée de Cyproderm contient au maximum 0.0071 mg de sodium.
Indications/Possibilités d’emploiAcné modérée à sévère liée à une sensibilité aux androgènes (associée ou non à une séborrhée) et/ou hirsutisme chez les patientes en âge de procréer.
Pour le traitement de l'acné, Cyproderm ne doit être utilisé qu'après l'échec d'un traitement topique ou de traitements antibiotiques systémiques.
Dans la mesure où Cyproderm est également un contraceptif hormonal, il ne doit pas être pris en association avec d'autres contraceptifs hormonaux (voir chapitre «Contre-indications»).
Si l’hirsutisme n’est apparu que depuis peu ou s’il s’est considérablement aggravé récemment, les causes (tumeur sécrétant des androgènes ou déficit enzymatique d’origine surrénalienne) devront être recherchées par un diagnostic différentiel.
Posologie/Mode d’emploiCyproderm contient de l'acétate de cyprotérone. L'acétate de cyprotérone ne doit par principe être utilisé chez les femmes en âge de procréer que si elles utilisent une protection anticonceptionnelle efficace. Il est donc impératif que Cyproderm soit pris régulièrement et conformément aux recommandations posologiques ci-dessous, afin de garantir une efficacité contraceptive adéquate.
Les dragées seront prises dans l’ordre indiqué sur l’emballage, si possible au même moment de la journée et de préférence avec du liquide. Les contraceptifs hormonaux utilisés précédemment doivent être arrêtés. Pendant 21 jours consécutifs, on prend une dragée par jour. Puis on observe une pause de 7 jours sans prise de dragée avant d’entamer la plaquette suivante. Pendant ces 7 jours, il se produit généralement une hémorragie de privation, qui débute normalement 2–3 jours après la prise de la dernière dragée et qui peut se poursuivre jusqu’à ce que la plaquette suivante soit entamée.
La prise irrégulière de Cyproderm peut entraîner des saignements intermenstruels et diminuer la sécurité thérapeutique et contraceptive.
Durée du traitement
Trois mois au moins sont nécessaires pour obtenir un soulagement des symptômes. La durée du traitement est fonction du degré de gravité des manifestations d'androgénisation et de leur réponse au traitement; en général, elle est de plusieurs mois. Le médecin traitant doit vérifier régulièrement si la poursuite du traitement est indiquée.
En cas de survenue de récidives plusieurs semaines ou mois après l'arrêt, le traitement par Cyproderm peut être repris.
En cas de reprise de Cyproderm (après un intervalle sans pilule de 4 semaines ou plus), il convient de tenir compte du risque accru de thromboembolies veineuses (TEV) (voir aussi le chapitre «Mises en garde et précautions»).
Début de la prise
Femmes n’ayant pas utilisé de contraceptif hormonal le mois précédent
Commencer la prise le 1er jour du cycle (= 1er jour des règles). Il est également possible de commencer entre le 2e et le 5e jour du cycle; il est alors recommandé, lors du premier cycle, de recourir durant les 7 premiers jours de la prise de la dragée, à des méthodes contraceptives supplémentaires non hormonales (p.ex. des préservatifs; mais pas la méthode d’abstinence périodique selon Ogino-Knaus ou la méthode des températures).
Remplacement d’un contraceptif hormonal combiné (CHC); y compris d’un patch transdermique ou d’un anneau vaginal
La prise de Cyproderm doit être commencée le jour suivant la prise de la dernière dragée active du CHC précédent, mais au plus tard le jour suivant la prise du dernier comprimé sans principe actif (placebo) du CHC pris jusque-là. En cas de patch transdermique ou d'anneau vaginal, il faut commencer la prise de Cyproderm le jour du retrait du dernier anneau ou du dernier patch et au plus tard le jour où le patch ou l'anneau vaginal suivants devrait être utilisé.
Remplacement par Cyproderm d’une préparation progestative pure (minipilule, injection, implant, DIU diffuseur de progestatif)
Le passage de la minipilule à Cyproderm peut se faire n’importe quel jour; le remplacement de l’implant ou d'un DIU diffuseur de progestatif interviendra au plus tôt le jour de leur retrait; s’il s’agit d’une préparation injectable, son remplacement par Cyproderm aura lieu le jour où était prévue l’injection suivante. Dans tous ces cas, il faudra utiliser en plus, durant les 7 premiers jours de la prise de la dragée, une méthode contraceptive non hormonale.
Après un avortement au 1er trimestre
La prise de Cyproderm peut débuter immédiatement. Des mesures contraceptives supplémentaires ne sont pas nécessaires dans ce cas.
Après un avortement au 2e trimestre ou un accouchement
Le choix de la date à laquelle l'utilisation de Cyproderm peut être (re)commencée après un accouchement ou un avortement au 2e trimestre de la grossesse doit tenir compte du fait que le risque d'événements thromboemboliques est accru dans le post-partum (pendant 12 semaines au maximum: cf. «Mises en garde et précautions»).
Dans tous les cas, après un accouchement ou un avortement au 2e trimestre de la grossesse, l'utilisation de Cyproderm devrait débuter au plus tôt entre le 21e et le 28e jour. Si le traitement débute plus tard, il est recommandé d'appliquer des méthodes contraceptives supplémentaires, non hormonales, durant les sept premiers jours de l'utilisation. Si, entre-temps, il y a eu des rapports sexuels, il faudra exclure l'éventualité d'une grossesse ou attendre les premières règles avant de débuter la prise de Cyproderm.
Conduite à tenir en cas d’oubli de prise de la dragée
Si la patiente a oublié de prendre sa dragée quotidienne à l’heure habituelle et qu’elle s’en rend compte dans les 12 heures, elle devra prendre la dragée immédiatement. Les dragées suivantes seront à nouveau prises à l’heure habituelle. L’efficacité du contraceptif n’est alors pas altérée.
Si l’heure de prise habituelle est dépassée de plus de 12 heures, l’efficacité du contraceptif oral pourra être réduite.
Les deux règles de base suivantes sont applicables dans les oublis de prise du médicament:
1.La prise du contraceptif ne doit pas être interrompue pendant plus de 7 jours.
2.Une prise régulière sur au moins 7 jours est nécessaire pour freiner efficacement l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien.
Selon la semaine de prise, on procédera donc de la manière suivante:
1re semaine de prise
La patiente devra prendre la dragée oubliée sitôt qu’elle se rend compte de son oubli, même si elle doit, de ce fait, prendre 2 dragées le même jour. Elle devra continuer à prendre quotidiennement les dragées suivantes à l’heure habituelle. Pendant les 7 jours suivants, il lui faudra recourir en plus à une méthode de contraception non hormonale. S’il y a eu des rapports sexuels dans les 7 jours précédents, il faudra prendre en considération l’éventualité d’une grossesse. Plus le nombre de dragées oubliées est important et plus ces oublis sont proches de l’intervalle sans prise de dragées, plus le risque d’une grossesse est grand.
2e semaine de prise
La patiente devra prendre la dragée oubliée sitôt qu’elle se rend compte de son oubli, même si elle doit, de ce fait, prendre 2 dragées le même jour. Elle devra continuer à prendre quotidiennement les dragées suivantes à l’heure habituelle. Aucune mesure contraceptive supplémentaire n’est nécessaire, à condition que la prise ait été régulière pendant les 7 jours précédents. Dans le cas contraire ou si plus d’une dragée a été oubliée, il lui faudra utiliser en plus une méthode contraceptive non hormonale durant les 7 jours suivants.
3e semaine de prise
Il y a un risque accru de grossesse dû à l’intervalle à venir sans prise de dragée. Pour autant que la prise de Cyproderm ait été régulière pendant les 7 jours précédents, la femme pourra choisir une des deux possibilités suivantes sans avoir à utiliser de méthode contraceptive supplémentaire. Sinon, elle devra suivre la première des deux possibilités et utiliser une méthode contraceptive supplémentaire non hormonale pendant les 7 jours suivants.
a.La patiente devra prendre la dragée oubliée sitôt qu’elle se rend compte de son oubli, même si elle doit, de ce fait, prendre 2 dragées le même jour. Elle devra continuer à prendre quotidiennement les dragées suivantes à l’heure habituelle. Elle commencera la prise des dragées de la plaquette suivante immédiatement après la fin de la dernière plaquette, c.-à-d. sans observer la pause de 7 jours. Il est improbable qu’une hémorragie de privation se produise avant la fin de la 2ème plaquette, mais de petites pertes sanglantes (spotting) ou des métrorragies pourront se produire fréquemment.
b.La patiente cessera de prendre les dragées de la plaquette en cours. Après une pause de 7 jours au maximum (le jour de l’oubli de la dragée compris), la patiente commencera la plaquette suivante.
Si l’hémorragie de privation ne se produit pas lors de la prochaine pause sans dragée, il faudra prendre en compte I’éventualité d’une grossesse.
Conduite à tenir en cas de troubles gastro-intestinaux
Des troubles gastro-intestinaux sévères peuvent entraver la résorption du médicament et rendre nécessaire la prise de mesures contraceptives supplémentaires.
En cas de vomissements dans les 3–4 heures après la prise de la dragée se conformer aux règles de base mentionnées au paragraphe «Conduite à tenir en cas d’oubli de prise de la dragée». Afin que le schéma habituel de la prise puisse être conservé, la patiente devra prendre la dragée supplémentaire d’une plaquette de réserve.
Décalage de la menstruation
Report de la menstruation à une date ultérieure
La patiente prendra les dragées de la plaquette suivante sans observer de pause sans dragée. Elle pourra retarder ainsi la menstruation aussi longtemps qu’elle le désire (mais au maximum jusqu’à la fin de cette deuxième plaquette). Pendant cette période, des petites pertes sanglantes (spotting) ou des métrorragies pourront se produire. La prise régulière de Cyproderm sera ensuite poursuivie à l’issue de la pause habituelle de 7 jours.
Avance de la date des menstruation
La patiente peut avancer le début de la menstruation à un autre jour de la semaine en abrégeant, selon son désir, la pause sans prise de dragée. Plus cette pause sera courte, moins une hémorragie de privation sera probable et plus les petites pertes sanglantes (spotting) ou les métrorragies pendant la prise de la plaquette suivante seront fréquentes (comme lors d’un report de la menstruation).
Conduite à tenir en cas d’irrégularité des saignements
Comme c’est le cas pour toutes les associations œstroprogestatives, des saignements irréguliers (spotting ou métrorragies) pourront se produire sous Cyproderm, surtout pendant les premiers mois de prise. C’est pourquoi un bilan diagnostique visant à rechercher la cause de saignements irréguliers ne se justifie qu’après une période d’adaptation de 3 cycles environ.
Si ces irrégularités se poursuivent ou si des saignements irréguliers apparaissent pour la première fois après plusieurs cycles de saignements réguliers, il faudrait également prendre en considération des causes non hormonales. Il est recommandé de recourir à des méthodes diagnostiques appropriées en vue d’exclure la possibilité d’une grossesse ou d’une affection maligne. Ces examens peuvent inclure un curetage.
L’hémorragie de privation pourra faire défaut au cours de la pause sans prise de dragées. Une grossesse est improbable si Cyproderm a été pris selon la posologie prescrite. Si toutefois Cyproderm n’a pas été pris conformément aux prescriptions avant l’absence de la première hémorragie de privation, ou en l’absence de deux hémorragies de privation, il faudra exclure l’éventualité d’une grossesse avant de poursuivre la prise de Cyproderm.
Instructions posologiques particulières
Enfants et adolescentes
La sécurité et l'efficacité de 35 μg d'éthinylestradiol (EE2) avec 2 mg d’acétate de cyprotérone (ACP) ont essentiellement été examinées chez des patientes adultes. Il n'existe que des données limitées chez les patientes âgées notamment de moins de 16 ans. Chez les adolescentes (lorsqu'il est indiqué), la posologie recommandée de Cyproderm est la même que chez les adultes. Il n'existe aucune indication chez les jeunes filles avant la puberté.
Patientes âgées
Cyproderm n’est pas recommandée après la ménopause.
Patients présentant des troubles de la fonction hépatique
Cyproderm ne doit pas être utilisée chez les patientes atteintes d’insuffisance hépatique sévère.
Patients présentant des troubles de la fonction rénale
Cyproderm n’a pas été étudié chez les patientes atteintes d’insuffisance rénale et aucune recommandation posologique ne peut être formulée pour ces patientes.
Contre-indications·antécédents ou existence d'événements thromboemboliques artériels ou veineux (p.ex. thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, angine de poitrine, accident ischémique transitoire, accident vasculaire cérébral);
·prédisposition héréditaire ou acquise à des événements thromboemboliques veineux ou artériels, telle que résistance à la protéine C activée (résistance à la PCA, p.ex. en cas de mutation du facteur V de Leiden), déficit en antithrombine III, déficit en protéine C, déficit en protéine S, hyperhomocystéinémie et anticorps anti-phospholipides (anticorps anticardiolipine, anticoagulant lupique);
·antécédents familiaux de thromboembolie veineuse (TEV) idiopathique connus dans la fratrie ou chez un parent à un âge relativement jeune (environ avant l'âge de 50 ans) (cf. «Mises en garde et précautions»/paragraphe «Facteurs de risque de TEV»);
·présence de facteurs de risque sévères ou présence simultanée de plusieurs facteurs de risque d'événements thromboemboliques veineux ou artériels, tels que décrits dans la rubrique «Mises en garde et précautions»);
·diabète avec complications vasculaires;
·hypertension artérielle sévère;
·dyslipoprotéinémie sévère;
·migraine avec signes neurologiques focaux (également dans les antécédents);
·atteintes malignes connues ou suspectées de l'appareil génital ou des seins; dépendantes des hormones sexuelles;
·hémorragies vaginales non expliquées;
·existence ou antécédent de tumeurs hépatiques bénignes ou malignes;
·existence ou antécédent de maladie hépatique grave, aussi longtemps que persistent des paramètres anormaux de la fonction hépatique;
·administration concomitante d'associations à base des principes actifs ombitasvir/paritaprévir/ritonavir utilisés avec ou sans dasabuvir, glécaprévir/pibrentasvir et sofosbuvir/velpatasvir/voxilaprévir (médicaments utilisés dans le traitement de l'hépatite C) (voir «Mises en garde et précautions» et «Interactions»);
·grossesse présumée ou établie;
·allaitement;
·utilisation concomitante d'un autre contraceptif hormonal;
·hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients de Cyproderm;
·méningiome ou antécédents de méningiome.
Cyproderm n’est pas indiqué pour le traitement de l’homme.
Mises en garde et précautionsCyproderm ne doit être utilisé que pour le traitement de l'acné modérée à sévère, étant donné ses risques (voir notamment les paragraphes «Risque de thromboembolies veineuses» et «Risque de thromboembolies artérielles»).
Cyproderm est composé d'un progestatif, l'acétate de cyprotérone, et d'un œstrogène, l'éthinylestradiol, et est pris pendant 21 jours du cycle menstruel. Bien que Cyproderm ait une composition similaire à celle d'un contraceptif hormonal combiné (CHC), l'utilisation exclusivement comme contraceptif n'est pas indiquée. Les mises en garde et précautions sont cependant les mêmes que celles des CHC et sont décrites ci-dessous.
La prise de Cyproderm augmente le risque de thromboembolies veineuses (TEV) et de thromboembolies artérielles (TEA) par rapport à la non-utilisation. Avant chaque prescription, il convient de tenir compte des mises en garde et précautions décrites ci-dessous (cf. «Risque de thromboembolies veineuses [TEV]» et «Risque de thromboembolies artérielles [TEA]»). Il est important d'attirer l'attention de la patiente sur les informations relatives aux événements thromboemboliques veineux et artériels, notamment sur les symptômes possibles de TEV et TEA, les facteurs de risque vasculaire connus et la conduite à tenir en cas de suspicion d'une thrombose (cf. «Symptômes d'une TEV [thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire]» et «Symptômes d'une TEA»).
Avant de décider de la prise de Cyproderm (voir aussi «Contre-indications»), il faut évaluer le rapport entre le bénéfice résultant de la prise de Cyproderm et les risques/maladies cités ci-après, tout en considérant la gravité de chaque facteur pris isolément ou de la coïncidence de plusieurs facteurs. Les résultats de cette évaluation seront discutés avec la patiente. Il faut en outre demander à la patiente de lire attentivement la notice d'emballage et de suivre les conseils qui y sont indiqués.
Avant l'instauration ou la reprise du traitement par Cyproderm, il est nécessaire de procéder à une anamnèse personnelle et familiale minutieuse ainsi que, en tenant compte des contre-indications et des mises en garde/précautions, à un examen général et gynécologique approfondi afin de dépister des affections nécessitant un traitement ainsi que les états à risque, et de pouvoir exclure l'éventualité d'une grossesse. Durant la prise d'un contraceptif, il est recommandé de procéder à des examens de contrôle tous les six à douze mois environ et de réévaluer à cette occasion les contre-indications (p.ex. accident ischémique transitoire) et les facteurs de risque, p.ex. une anamnèse familiale de thromboses veineuses (TEV) ou artérielles (TEA) (voir «Facteurs de risque de TEV» et «Facteurs de risque de TEA»), du fait que ceux-ci peuvent survenir pour la première fois pendant la prise d'un contraceptif oral.
Ces examens comprennent généralement une mesure de la tension artérielle, un examen des seins, de l'abdomen et des organes pelviens (y compris cytologie cervicale), ainsi que des examens de laboratoire appropriés.
La fréquence et le type des examens dépendent des directives en vigueur et de la situation individuelle de chaque femme.
Motifs imposant l'arrêt immédiat
L'utilisatrice doit être informée de la nécessité de consulter le plus rapidement possible un médecin en cas de survenue de l'une des contre-indications susmentionnées ainsi qu'en cas d'apparition de l'une des situations suivantes, afin que celui-ci décide si la prise de Cyproderm peut être poursuivie:
·Première manifestation ou exacerbation d'une migraine ou épisodes plus fréquents de céphalées inhabituellement intenses;
·troubles visuels, auditifs ou de la parole ou autres troubles sensoriels d'apparition soudaine;
·premiers signes d'événements thromboemboliques (cf. «Symptômes d'une TEV (thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire)» et «Symptômes d'une TEA»);
·au moins 4 semaines avant une opération programmée et pendant une immobilisation (p.ex. après un accident ou une opération);
·augmentation cliniquement significative de la pression artérielle (lors de mesures répétées);
·apparition d'un ictère, d'une hépatite ou d'un prurit généralisé;
·fortes douleurs épigastriques ou hépatomégalie;
·états dépressifs sévères;
·grossesse ou suspicion de grossesse.
Risque de thromboembolies veineuses (TEV)
La prise de Cyproderm augmente le risque de TEV par rapport à la non-utilisation. La décision de prendre ce médicament ne devra être prise qu'après un entretien avec la patiente permettant de s'assurer qu'elle comprend les points suivants:
·Le risque de TEV associé à la prise de Cyproderm.
·L'impact de ses facteurs de risque personnels préexistants sur ce risque.
·Le risque de TEV est maximal pendant la première année de la prise (en particulier pendant les 3 premiers mois).
·Des données indiquent en outre que le risque de TEV est augmenté lorsque l'utilisation de Cyproderm est reprise après une interruption de 4 semaines ou plus.
·En cas d'accident ou d'intervention chirurgicale, l'utilisatrice doit informer les médecins traitants de la prise de Cyproderm.
Sur 10'000 femmes qui n'utilisent pas de CHC et ne sont pas enceintes, environ 2 souffrent d'une TEV sur une période d'un an. Mais ce risque peut être beaucoup plus élevé chez une patiente donnée, en fonction de ses facteurs de risque sous-jacents (voir ci-dessous).
Les études épidémiologiques réalisées chez des femmes utilisant des CHC faiblement dosés (<50 μg d'éthinylestradiol) ont montré qu'env. 5 à 12 femmes sur 10'000 développent une TEV sur une période d'un an.
Les études épidémiologiques ont montré que l'incidence des TEV est 1,5 à 2 fois plus élevée chez les utilisatrices de 35 μg d'éthinylestradiol avec 2 mg d’acétate de cyprotérone, comme contenu dans Cyproderm, que chez les utilisatrices de CHC contenant du lévonorgestrel et pourrait être similaire au risque observé avec les CHC contenant du désogestrel/du gestodène/de la drospirénone.
Une thromboembolie veineuse peut être fatale dans 1-2% des cas.
Chez les utilisatrices de 35 μg d'éthinylestradiol avec 2 mg d’acétate de cyprotérone, comme contenu dans Cyproderm, des cas extrêmement rares de thromboses veineuses ont été rapportés en dehors des extrémités, p.ex. thromboses des veines sinusales ou thromboses des veines hépatiques, mésentériques, rénales ou rétiniennes.
Facteurs de risque de TEV
Chez les utilisatrices de Cyproderm, le risque de complications thromboemboliques veineuses peut augmenter considérablement si la patiente présente des facteurs de risque supplémentaires, surtout en présence de plusieurs facteurs de risque (voir tableau). Lors de l'évaluation du rapport bénéfice/risque, il faut notamment tenir compte du fait que le risque d'événements thromboemboliques veineux peut être plus élevé que la somme des risques individuels, lorsque plusieurs facteurs de risque sont associés. Dans ce cas, il convient de prendre en considération le risque global de TEV. Cyproderm est contre-indiqué si la patiente présente simultanément plusieurs facteurs de risque l'exposant globalement à un risque accru de thrombose veineuse.
Tableau: Facteurs de risque de TEV
Facteur de risque
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Remarque
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Obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2)
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Le risque augmente considérablement avec l'IMC. Particulièrement important en présence d'autres facteurs de risque.
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Immobilisation prolongée, opérations majeures, toute intervention chirurgicale au niveau des jambes ou de la hanche, opération neurochirurgicale ou traumatisme sévère
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Dans ces cas, il est conseillé d'interrompre la prise de Cyproderm (au moins quatre semaines avant une opération programmée) et de ne la reprendre que deux semaines après reprise d'une mobilisation complète. Si souhaité, une autre méthode contraceptive doit être utilisée afin d'éviter une grossesse non désirée. Une prophylaxie antithrombotique médicamenteuse doit être envisagée si Cyproderm n'a pas été arrêté au préalable.
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Antécédents familiaux positifs (toute thromboembolie veineuse dans la fratrie ou chez un parent, notamment à un âge relativement jeune, p.ex. avant 50 ans)
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En cas de suspicion d'une prédisposition génétique, il convient d'adresser la patiente à un spécialiste pour un avis avant de prendre une décision concernant la prise de Cyproderm. La prise de Cyproderm est contre-indiquée si l'examen montre des indices de thrombophilie.
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Autres maladies associées à un risque accru de TEV
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Lupus érythémateux disséminé, syndrome hémolytique et urémique, maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse), drépanocytose, affections malignes
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Âge
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En particulier au-delà de 35 ans
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Remarque: Une immobilisation temporaire, comme un voyage en avion d'une durée >4 heures peut également constituer un facteur de risque de TEV, en particulier chez les patientes présentant d'autres facteurs de risque.
Il n'est pas clairement établi s'il existe un lien éventuel entre des varices ou une thrombophlébite superficielle d'apparition spontanée et une thrombose veineuse profonde.
Le risque accru de TEV dans les suites de couches doit notamment être pris en considération lorsque la prise de Cyproderm doit être (re)commencée après un accouchement (cf. «Grossesse, allaitement»). Des données récentes indiquent que le risque peut être accru pendant 12 semaines au maximum après l'accouchement.
Symptômes d'une TEV (thrombose veineuse profonde et embolie pulmonaire)
Il faut conseiller à la patiente de contacter immédiatement un médecin et d'informer le personnel médical qu'elle prend Cyproderm, en cas de survenue d'un ou de plusieurs des symptômes suivants.
·Les symptômes d'une thrombose veineuse de la jambe peuvent être:
·tuméfaction unilatérale d'une jambe et/ou d'un pied ou le long d'une veine de la jambe;
·sensation de tension ou douleurs au niveau d'une jambe, même si ces douleurs apparaissent uniquement en station debout ou à la marche;
·sensation de chaleur excessive, rougeur ou coloration de la peau de la jambe concernée;
·Les symptômes d'une embolie pulmonaire peuvent être:
·difficulté respiratoire subite et inexpliquée, respiration rapide ou détresse respiratoire, intolérance à l'effort;
·toux d'apparition soudaine, éventuellement accompagnée d'expectorations sanglantes;
·douleur aiguë et soudaine dans la poitrine pouvant être amplifiée à la respiration profonde;
·obnubilation sévère, vertiges, sentiment d'angoisse;
·tachycardie ou arythmies.
Certains de ces symptômes (p.ex. essoufflement ou toux) ne sont pas spécifiques et peuvent être interprétés à tort comme des signes de maladies plus fréquentes ou moins sévères (p.ex. infections des voies respiratoires).
Risque de thromboembolies artérielles (TEA)
Des études épidémiologiques ont par ailleurs associé la prise de 35 μg d'éthinylestradiol avec 2 mg d’acétate de cyprotérone, comme contenu dans Cyproderm, à un risque accru d'événements thromboemboliques artériels (tels qu'infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou accidents ischémiques transitoires). Avant de décider de prescrire Cyproderm, il faut informer la patiente de ce risque et lui expliquer en particulier que la préexistence éventuelle de facteurs de risque personnels peut encore augmenter ce risque.
Chez les utilisatrices de 35 μg d'éthinylestradiol avec 2 mg d’acétate de cyprotérone comme contenu dans Cyproderm, des cas extrêmement rares de thromboses artérielles ont été rapportés au niveau d'autres vaisseaux sanguins (p.ex. artères hépatiques, mésentériques, rénales ou rétiniennes).
Facteurs de risque de TEA
Le risque d'accident vasculaire cérébral ou d'autres complications thromboemboliques artérielles est augmenté chez les utilisatrices de Cyproderm, notamment chez les patientes présentant déjà des facteurs de risque pour ce type de maladies (voir tableau). Lors de l'évaluation du rapport bénéfice/risque, il faut notamment tenir compte du fait que le risque d'événements thromboemboliques artériels peut être plus élevé que la somme des risques individuels, lorsque plusieurs facteurs de risque sont associés. Dans ce cas, il convient de prendre en considération le risque global de TEA. Cyproderm est contre-indiqué chez les patientes présentant un risque élevé de TEA en raison d'un facteur de risque sévère ou de la présence de plusieurs facteurs de risque.
Tableau: Facteurs de risque de TEA
Facteur de risque
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Remarque
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Âge
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Notamment au-delà de 35 ans
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Tabagisme
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Il faut conseiller aux patientes de ne pas fumer si elles désirent prendre Cyproderm. Cyproderm est contre-indiqué chez les patientes de plus de 35 ans continuant de fumer.
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Hypertension artérielle
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Diabète
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L'utilisation de CHC est contre-indiquée chez les diabétiques présentant déjà des complications vasculaires.
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Dyslipoprotéinémie
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Obésité (indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2)
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Le risque augmente nettement avec l'IMC. Particulièrement important chez les patientes présentant des facteurs de risque supplémentaires.
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Antécédents familiaux positifs (toute thromboembolie artérielle dans la fratrie ou chez un parent, notamment à un âge relativement jeune, p.ex. avant 50 ans)
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En cas de suspicion d'une prédisposition génétique, il convient d'adresser la patiente à un spécialiste pour un avis avant de prendre une décision concernant la prise de Cyproderm. L'utilisation de Cyproderm est contre-indiquée si l'examen montre des indices de thrombophilie.
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Migraine
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Une augmentation de la fréquence ou de la sévérité d'une migraine pendant la prise de Cyproderm peut être un prodrome d'accident vasculaire cérébral et constituer un motif d'arrêt immédiat.
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Autres maladies associées à un risque accru de TEA
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Hyperhomocystéinémie, valvulopathies cardiaques, fibrillation auriculaire, lupus érythémateux disséminé, drépanocytose, affections malignes.
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Symptômes d'une TEA
Il faut conseiller à la patiente de contacter immédiatement un médecin et d'informer le personnel médical qu'elle prend Cyproderm, en cas de survenue d'un ou de plusieurs des symptômes suivants.
·Les symptômes d'un accident vasculaire cérébral peuvent être:
·perte de sensibilité ou faiblesse subite au niveau du visage, d'un bras ou d'une jambe, en particulier d'une moitié du corps;
·confusion subite;
·difficulté de compréhension ou d'élocution (pouvant aller jusqu'à une aphasie);
·troubles visuels subits, d'un côté ou des deux côtés (p.ex. diplopie);
·troubles subits de la marche;
·vertiges;
·troubles de l'équilibre ou de la coordination;
·céphalées sévères soudaines ou persistantes, d'origine inconnue;
·perte de connaissance ou évanouissement avec ou sans convulsions;
·Les symptômes d'un infarctus du myocarde peuvent être:
·douleurs, sentiment de malaise, sentiment d'oppression, de pesanteur, sensation d'étau ou de tension dans le thorax, dans le bras ou derrière le sternum;
·douleurs irradiant dans le dos, la mâchoire, le cou, le bras ou l'estomac;
·lourdeur d'estomac, douleurs gastriques, ou sensation d'étranglement;
·sueurs, nausées, vomissements ou vertiges;
·sentiment de grande faiblesse ou d'angoisse ou essoufflement;
·tachycardie ou arythmies.
·Une obstruction vasculaire peut encore se manifester par d'autres symptômes tels que:
·douleur soudaine, tuméfaction ou légère cyanose d'une extrémité,
·abdomen aigu.
Suspicion de prédisposition héréditaire ou acquise à des complications thromboemboliques
En cas de suspicion de prédisposition héréditaire ou acquise à des complications thromboemboliques, un bilan de la coagulation doit être réalisé par un spécialiste qui demandera le cas échéant le dosage de certains paramètres de l'hémostase.
Autres remarques sur les risques de TEV et TEA
Il convient de noter que la population de patientes chez lesquelles la prise de Cyproderm est indiquée compte vraisemblablement aussi des patientes présentant déjà un risque cardiovasculaire accru dû, p.ex., à la présence d'un syndrome des ovaires polykystiques.
Maladies tumorales
Quelques études épidémiologiques font état d'un risque accru de cancer du col à la suite de l'utilisation prolongée de CHC.
Le facteur de risque le plus important du cancer du col est l'infection persistante au papillomavirus humain (PVH). Quelques études épidémiologiques ont indiqué que l'utilisation prolongée de CHC pourrait contribuer à cette augmentation du risque. On ignore cependant dans quelle mesure d'autres facteurs contribuent également à cette augmentation du risque, p.ex. le dépistage cervical et le comportement sexuel y compris l'utilisation de contraceptifs de barrière.
Une méta-analyse de 54 études épidémiologiques a montré que le risque relatif (RR) de diagnostiquer un carcinome mammaire chez les femmes utilisant un CHC était faiblement augmenté (RR = 1,24). Ce risque accru diminue de manière continue après l'arrêt du CHC et n'est plus décelable après 10 ans. Le cancer du sein étant rare avant l'âge de 40 ans, le nombre supplémentaire de cancers du sein diagnostiqués chez les femmes qui utilisent, ou ont utilisé jusqu'à récemment, un CHC est faible par rapport au risque total de cancer du sein. Ces études ne fournissent aucun indice sur une éventuelle causalité. La hausse observée du risque peut être attribuée soit à un diagnostic plus précoce chez les utilisatrices de CHC, soit aux effets biologiques des CHC, soit à la combinaison de ces deux facteurs. Les cancers du sein avaient tendance à être moins avancés au moment du diagnostic chez les femmes sous CHC que chez celles qui n'avaient jamais utilisé de CHC.
Dans de rares cas, on a observé, suite à l'utilisation de principes actifs hormonaux tels que ceux contenus dans Cyproderm, des modifications hépatiques bénignes, plus rarement malignes, qui ont conduit dans des cas isolés à des hémorragies intra-abdominales mettant la vie en danger. Si des douleurs épigastriques intenses, une hépatomégalie ou des symptômes d'hémorragie intra-abdominale apparaissent, il faudra inclure I'éventualité d'un hépatome dans le diagnostic différentiel et, le cas échéant, envisager l'arrêt de la préparation et instaurer un traitement approprié.
Troubles dépressifs
Les dépressions ou humeurs dépressives sont des effets indésirables potentiels connus survenant lors de l'utilisation d'hormones sexuelles, y compris les contraceptifs hormonaux (voir également rubrique «Effets indésirables»). Ces troubles peuvent apparaître peu de temps après le début du traitement. Une dépression peut avoir une évolution grave et représente un facteur de risque de suicide ou de comportement suicidaire. Les utilisatrices de contraceptifs hormonaux doivent donc être informées des symptômes possibles des troubles dépressifs. Il est vivement conseillé d'aviser les utilisatrices de s'adresser immédiatement à un médecin si elles remarquent des variations d'humeur ou autres symptômes de dépression lors de l'utilisation du contraceptif.
Les patientes présentant des antécédents de dépression sévère doivent être attentivement surveillées. Si des états dépressifs sévères réapparaissent lors de l'utilisation de Cyproderm, la prise du médicament doit être arrêtée.
Méningiome
Des méningiomes (simples et multiples) ont été rapportés lors de l'utilisation d'acétate de cyprotérone, en particulier à de fortes doses à 25 mg par jour et plus, ainsi que pendant une utilisation prolongée (voir rubrique «Propriétés/Effets»).
Si un méningiome est diagnostiqué chez une patiente, tout médicament contenant de l'acétate de cyprotérone, y compris Cyproderm, doit être arrêté par mesure de précaution.
Autres précautions
Les patientes prenant Cyproderm ne doivent pas être traitées simultanément par des préparations à base de millepertuis (Hypericum), car celui-ci peut diminuer l'efficacité. Des saignements intermenstruels et des cas isolés de grossesses non désirées ont été rapportés (voir aussi «Interactions»).
Chez les patientes souffrant d'hypertriglycéridémie ou chez qui une hypertriglycéridémie familiale est connue, la prise de Cyproderm peut augmenter le risque de pancréatite.
Bien que l'on ait signalé assez fréquemment une légère augmentation de la tension artérielle pendant l'utilisation de CHC, des valeurs élevées ayant une signification clinique sont rares. Si la prise de Cyproderm produit une augmentation cliniquement pertinente de la tension artérielle (lors de mesures répétées), la préparation devra être arrêtée. Dans les cas où l'indication semble justifiée, on pourra envisager la reprise de Cyproderm, pour autant que la tension artérielle se soit normalisée (sous traitement).
Une réduction de la tolérance au glucose a été rapportée lors de l'utilisation de CHC. Les diabétiques ainsi que les femmes présentant une réduction de la tolérance au glucose doivent donc être étroitement surveillées pendant la prise de Cyproderm. Mais un ajustement du traitement antidiabétique n'est généralement pas nécessaire.
Des troubles aigus ou chroniques de la fonction hépatique peuvent imposer un arrêt de la prise de Cyproderm jusqu'à ce que les valeurs hépatiques se soient normalisées (voir «Posologie/Mode d'emploi» et «Contre-indications»).
En cas de nouvelle survenue d'un ictère cholestatique étant apparu pour la première fois pendant une grossesse ou lors d'une utilisation antérieure d'hormones sexuelles, la prise de Cyproderm doit être arrêtée.
Chez les patientes atteintes d'hépatite C, qui utilisaient un CHC contenant de l'éthinylestradiol et une association à base des principes actifs ombitasvir/paritaprévir/ritonavir utilisée avec ou sans dasabuvir, une augmentation des ALAT (y compris les cas d'une augmentation dépassant de cinq fois la limite supérieure de la normale, dans des cas isolés dépassant de 20 fois la limite supérieure de la normale) a été observée à une fréquence significativement plus élevée que chez les patientes qui étaient traitées uniquement par des antiviraux (voir «Interactions»). Des augmentations de l'ALAT similaires ont également été observées sous les médicaments anti-VHC qui contenaient du glécaprévir/pibrentasvir ou du sofosbuvir/velpatasvir/voxilaprévir. La prise de Cyproderm doit donc être arrêtée avant l'instauration d'un traitement par ces associations de principes actifs. À condition que les valeurs hépatiques se soient normalisées, il est possible de recommencer à prendre Cyproderm au plus tôt 2 semaines, mais de préférence 4 semaines après l'arrêt des associations de principes actifs ombitasvir/paritaprévir/ritonavir utilisée avec ou sans dasabuvir, glécaprévir/pibrentasvir ou sofosbuvir/velpatasvir/voxilaprévir. Il faut toutefois tenir compte du fait qu'en cas d'intervalle inférieur à 4 semaines, l'efficacité contraceptive de Cyproderm peut être diminuée en raison des propriétés d'induction enzymatique du ritonavir et qu'une méthode barrière doit donc être utilisée provisoirement en complément afin de garantir une protection anticonceptionnelle suffisante (voir «Interactions/Inducteurs enzymatiques»).
Les œstrogènes peuvent augmenter la lithogénicité de la bile. Une cholélithiase et d'autres affections de la vésicule biliaire (p.ex. cholécystite) ont été rapportées en association avec l'utilisation de contraceptifs hormonaux.
Chez certaines patientes, une aménorrhée ou une oligoménorrhée peuvent succéder à l'arrêt de Cyproderm, surtout si cet état existait déjà avant le début de la prise. La patiente doit être informée de cette possibilité.
Les affections suivantes sont susceptibles d'apparaître ou de s'aggraver pendant la grossesse ou sous traitement par un CHC; cependant, les données actuellement disponibles ne permettent pas de déduire clairement une relation de causalité avec l'utilisation d'un CHC: ictère et/ou prurit cholestatique, cholélithiase, porphyrie, lupus érythémateux disséminé, syndrome hémolytique et urémique, chorée de Sydenham, herpes gestationis, surdité provoquée par l'otosclérose. L'utilisation de CHC a en outre été associée à la survenue d'une maladie de Crohn (entérite régionale) ainsi que d'une colite ulcéreuse.
Chez les patientes avec un angio-œdème héréditaire, un apport exogène d'œstrogènes peut déclencher ou péjorer des symptômes d'angio-œdème.
Chez les patientes prédisposées, la prise de Cyproderm peut occasionnellement provoquer un chloasma, qui est encore renforcé par une exposition intense aux rayons du soleil. Les patientes qui présentent une tendance au chloasma ne devraient donc pas trop s'exposer au rayonnement UV.
Il faut informer les patientes que les contraceptifs hormonaux ne protègent pas des infections par le VIH (SIDA) ni d'autres maladies sexuellement transmissibles.
Chaque dragée de Cyproderm contient 47 mg de lactose.
Les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit total en lactase ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares) ne doivent pas prendre ce médicament.
Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par dragée, c.-à-d. qu’il est essentiellement «sans sodium».
InteractionsAfin de détecter un éventuel potentiel d'interactions, il convient également de consulter l'information professionnelle des médicaments administrés simultanément.
Influence d'autres médicaments sur la pharmacocinétique de Cyproderm
Inducteurs enzymatiques
Des interactions avec des médicaments induisant des enzymes microsomales (p.ex. le CYP3A4) et pouvant donc augmenter la clairance des hormones sexuelles peuvent réduire l'effet antiandrogène de Cyproderm et provoquer des métrorragies et/ou entraver l'efficacité du contraceptif. Ceci s'applique p.ex. aux médicaments suivants: barbituriques, bosentan, carbamazépine, felbamate, griséofulvine, modafinil, oxcarbazépine, phénytoïne, primidone, rifabutine, rifampicine et topiramate, ainsi que médicaments contenant du millepertuis (Hypericum perforatum).
Une induction enzymatique peut déjà être observée après quelques jours. L'induction enzymatique maximale est atteinte généralement après 2 à 3 semaines et peut persister pendant 4 semaines ou plus après l'arrêt de ces médicaments. Les patientes traitées par l'un de ces médicaments doivent utiliser provisoirement une méthode contraceptive non hormonale supplémentaire. La méthode barrière doit être utilisée pendant l'utilisation concomitante du médicament et les 28 jours suivant l'arrêt du traitement. Si le traitement médicamenteux concomitant est poursuivi au-delà de la fin du cycle actuel de Cyproderm, le cycle de prise suivant doit être commencé sans interruption, c.-à-d. sans observer l'intervalle habituel sans prise de dragées.
En outre, on sait que différents inhibiteurs des protéases du VIH/VHC et différents inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse peuvent diminuer ou augmenter les concentrations plasmatiques d'œstrogènes ou de progestatifs. Ces modifications peuvent être cliniquement importantes dans certains cas.
Inhibiteurs enzymatiques
Les inhibiteurs puissants et modérés du CYP3A4 tels que les antimycosiques azolés, (p.ex. itraconazole, voriconazole, fluconazole), les antibiotiques du groupe des macrolides (clarithromycine, érythromycine), le diltiazem, le vérapamil et le jus de pamplemousse peuvent augmenter la concentration plasmatique d'œstrogènes et/ou de progestatifs et ainsi augmenter la fréquence des effets indésirables.
Lorsqu'elles étaient administrées en même temps qu'un contraceptif hormonal combiné contenant 0,035 mg d'éthinylestradiol, des doses d'étoricoxib comprises entre 60 et 120 mg/jour ont entraîné une multiplication des concentrations plasmatiques d'éthinylestradiol par un facteur situé entre 1,4 et 1,6.
La pertinence clinique de cette modification n'est pas connue.
Les inhibiteurs de l'HMG-CoA-réductase atorvastatine et rosuvastatine sont eux aussi susceptibles d'augmenter les concentrations plasmatiques des hormones sexuelles (augmentation d'environ 20 à 30% de l'AUC des composantes œstrogénique et progestative) et, dans certaines circonstances, d'accroître ainsi la survenue des effets indésirables.
Interférence avec la circulation entéro-hépatique
Aucune interaction pharmacocinétique n'est attendue en cas d'utilisation concomitante sur une courte durée (jusqu'à 10 jours) d'antibiotiques ne présentant pas d'interactions avec le système enzymatique du CYP3A4. Dans le cadre du conseil de la patiente, il faut toutefois tenir compte du fait que la maladie de fond (p.ex. maladies sexuellement transmissibles) contre laquelle l'antibiotique est utilisé, peut, éventuellement, nécessiter l'utilisation supplémentaire d'une méthode barrière. En cas d'apparition de diarrhées et/ou de vomissements au cours du traitement antibiotique, il convient en outre de respecter les indications figurant au paragraphe «Conduite à tenir en cas de troubles gastro-intestinaux» dans la rubrique «Posologie/Mode d'emploi».
On ne dispose pas de données suffisantes sur les éventuelles interactions en cas de co-administration prolongée avec des antibiotiques (p.ex. traitement d'une borréliose ou d'une ostéomyélite; tétracyclines pour le traitement de l'acné). Dans ce cas, l'utilisation supplémentaire d'une méthode barrière est recommandée pendant l'antibiothérapie ainsi que pendant les 7 jours suivant son arrêt.
Influence de Cyproderm sur la pharmacocinétique d'autres médicaments
Les associations œstroprogestatives peuvent inhiber les enzymes microsomales hépatiques ou induire la conjugaison hépatique, la glucuronidation notamment. Les concentrations plasmatiques ou tissulaires d'autres médicaments peuvent alors soit augmenter (ciclosporine p. ex.), soit baisser (lamotrigine p. ex., voir ci-dessous). Les contraceptifs oraux peuvent aussi influencer l'effet pharmacologique de certains médicaments comme les analgésiques, les antidépresseurs, les antidiabétiques, les antipaludéens, les benzodiazépines, les β-bloquants, les corticostéroïdes et les anticoagulants oraux.
In vitro, l'éthinylestradiol a révélé une inhibition des CYP1A1, CYP1A2, CYP2C19, CYP3A4/5, CYP2C8 et CYP2J2. Dans des études cliniques, l'utilisation d'un contraceptif hormonal contenant de l'éthinylestradiol a entraîné une augmentation modérée (p.ex. mélatonine et tizanidine) ou légère (p.ex. théophylline) des concentrations plasmatiques de substrats du CYP1A2, ainsi qu'une augmentation uniquement minime ou absente des concentrations plasmatiques de substrats du CYP3A4 (p.ex. midazolam).
Lamotrigine
Une étude d'interactions menée avec l'antiépileptique lamotrigine et un contraceptif oral combiné (30 μg d'éthinylestradiol/150 μg de lévonorgestrel) a révélé une augmentation cliniquement significative de la clairance de la lamotrigine et, par conséquent, une baisse significative de la concentration plasmatique de la lamotrigine, lors de l'administration simultanée de ces médicaments. Une telle baisse des concentrations plasmatiques peut aller de pair avec une baisse du contrôle des crises. On ignore dans quelle mesure ces résultats sont transposables à d'autres contraceptifs combinés contenant d'autres progestatifs et/ou d'autres doses d'œstrogènes. Il est toutefois probable que ces préparations (y compris Cyproderm) présentent un potentiel d'interactions comparable.
Lorsqu'une patiente prenant de la lamotrigine utilise pour la première fois Cyproderm, un ajustement de la dose de la lamotrigine peut donc s'avérer nécessaire et la concentration de la lamotrigine doit être étroitement surveillée au début du traitement. Il faut également tenir compte du fait que le taux de lamotrigine peut nettement augmenter (le cas échéant dans l'intervalle toxique) à l'arrêt de Cyproderm (et éventuellement pendant les intervalles de 7 jours sans prise de dragées).
Interactions au mécanisme inconnu
Dans des études cliniques, l'administration concomitante de CHC contenant de l'éthinylestradiol et d'associations à base des principes actifs ombitasvir/paritaprévir/ritonavir utilisées avec ou sans dasabuvir dans le traitement des infections à VHC a entraîné, à une fréquence significativement plus élevée, une augmentation de des ALAT par rapport aux patientes traitées uniquement avec des agents antiviraux (y compris les cas d'augmentation dépassant de cinq fois la limite supérieure de la normale, dans des cas isolés dépassant de 20 fois la limite supérieure de la normale [LSN]). Des augmentations de l'ALAT similaires ont également été observées sous les médicaments anti-VHC qui contenaient du glécaprévir/pibrentasvir ou du sofosbuvir/velpatasvir/voxilaprévir. La prise de Cyproderm doit donc être arrêtée avant l'instauration d'un traitement par une association d'antiviraux de ce type (voir également «Contre-indications» et «Mises en garde et précautions»).
Grossesse, allaitementGrossesse
La prise de Cyproderm est contre-indiquée au cours de la grossesse.
Il convient d’exclure une grossesse avant le début de la prise. Si une grossesse survient ou est suspectée lors de la prise de Cyproderm, la prise du médicament doit être arrêtée immédiatement et le médecin consulté.
Dans des expérimentations animales, l'administration d'acétate de cyprotérone pendant la phase hormonosensible de différenciation des organes génitaux (environ à partir du 45e jour de la gestation) a entraîné des manifestations de féminisation chez les fœtus mâles (voir «Données cliniques»). Chez les nouveau-nés mâles, exposés in utero à l'acétate de cyprotérone, aucun signe de féminisation n'a cependant été observé.
Allaitement
La prise de Cyproderm est contre-indiquée pendant l’allaitement. L’acétate de cyprotérone passe dans le lait maternel. Le nouveau-né est exposé via le lait à environ 0,2% de la dose maternelle, ce qui correspond à env. 1 μg/kg. 0,02% de la dose maternelle quotidienne d’éthinylestradiol peut parvenir au nouveau-né via le lait.
Concernant le risque maternel d'événements thromboemboliques dans le post-partum, voir «Mises en garde et précautions».
Effet sur l’aptitude à la conduite et l’utilisation de machinesAucune étude correspondante n’a été effectuée.
Effets indésirablesLes effets indésirables les plus graves en relation avec la prise de Cyproderm sont décrits dans la rubrique «Mises en garde et précautions» (cf. ce chapitre). Les effets indésirables graves sont notamment les thromboembolies veineuses et artérielles.
Les effets indésirables observés lors de la prise de Cyproderm dans le cadre des études cliniques et de la surveillance postcommercialisation sont résumés ci-dessous par systèmes d'organes et par fréquence. Les fréquences sont définies comme suit: fréquents (≥1/100 à <1/10); occasionnels (≥1/1000 à <1/100); rares (≥1/10'000 à <1/1000); très rares (<1/10'000).
Infections et infestations
Rares: augmentation des infections vaginales (notamment à Candida albicans).
Affections du système immunitaire
Rares: réactions d’hypersensibilité.
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Fréquents: prise pondérale.
Occasionnels: rétention de sodium et de liquide.
Rares: perte pondérale, diminution de la tolérance au glucose.
Affections psychiatriques
Fréquents: états dépressifs, altération de l’humeur.
Occasionnels: diminution de la libido.
Rares: augmentation de la libido.
Affections du système nerveux
Fréquents: céphalées.
Occasionnels: migraine.
Rares: vertiges, augmentation des crises d’épilepsie.
Affections oculaires
Rares: mauvaise tolérance des lentilles de contact.
Affections de l’oreille et du labyrinthe
Très rares: troubles auditifs.
Affections cardiaques/vasculaires
Rares: hausse de la tension artérielle, événements thromboemboliques veineux (p.ex. thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire), événements thromboemboliques artériels (p.ex. accidents ischémiques transitoires, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde).
Affections gastro-intestinales
Fréquents: troubles gastro-intestinaux, nausées.
Occasionnels: vomissements, diarrhées.
Affections hépatobiliaires
Rares: ictère cholestatique, hépatite anictérique, aggravation d'une porphyrie, tumeurs hépatiques.
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Fréquents: éruptions cutanées.
Occasionnels: urticaire, chloasma.
Rares: prurit, érythème noueux, érythème polymorphe.
Affections musculosquelettiques et du tissu conjonctif
Rares: crampes aux mollets.
Affections des organes de reproduction et du sein
Fréquents: sentiment de tension ou douleurs dans les seins.
Occasionnels: augmentation de volume du sein, saignements intermenstruels, aménorrhée.
Rares: galactorrhée, sécrétions vaginales accrues.
Les effets indésirables suivants ont en outre été rapportés chez les femmes qui utilisaient des CHC: herpès simplex, modifications fibrokystiques des seins, carcinome mammaire, dysplasie cervicale, carcinome du col de l'utérus, hypertriglycéridémie, surdité sur otosclérose, hyperplasie nodulaire focale du foie, acné, alopécie, dysménorrhée, vaginite, augmentation du volume de myomes utérins, œdèmes.
L'annonce d'effets secondaires présumés après l'autorisation est d'une grande importance. Elle permet un suivi continu du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé sont tenus de déclarer toute suspicion d'effet secondaire nouveau ou grave via le portail d'annonce en ligne ElViS (Electronic Vigilance System). Vous trouverez des informations à ce sujet sur www.swissmedic.ch.
SurdosageOn ne dispose pas de rapports sur des conséquences sévères d'un surdosage. Les symptômes d'un surdosage sont: nausées, vomissements, et saignement vaginal. Un saignement vaginal peut se produire après l'ingestion accidentelle du médicament également chez les jeunes filles avant la ménarche.
Il n'existe aucun antidote spécifique. Un traitement symptomatique est éventuellement requis.
Propriétés/EffetsCode ATC
G03HB01
Mécanisme d’action
Cyproderm contient une association d’éthinylestradiol et d’acétate de cyprotérone. Cette dernière hormone possède une action progestative et antiandrogène.
L’inhibition compétitive des androgènes exercée par l’acétate de cyprotérone sur les récepteurs des organes-cibles a pour conséquence une régression progressive des manifestations d’androgénisation, que ce trouble ait pour cause un accroissement des taux d’androgènes ou une hypersensibilité périphérique. Cet effet antigonadotrope est renforcé par l’éthinylestradiol, vu que celui-ci provoque une hausse de la concentration plasmatique de la SHGB (sexual hormone-binding globulin). Ceci réduit la quantité d’androgènes libres biodisponibles dans la circulation. Cette baisse de la concentration en androgènes exerce un effet thérapeutique supplémentaire. L’hyperfonctionnement des glandes sébacées que l’on rencontre dans l’acné et la séborrhée, ainsi que la pilosité pathologique caractérisant l’hirsutisme, sont influencés de façon favorable.
L’action contraceptive de Cyproderm repose sur l’intervention de divers facteurs dont les plus importants sont le blocage de l’ovulation et la modification de la glaire cervicale. En outre, les conditions nécessaires à la nidation se détériorent en raison des altérations morphologiques et enzymatiques de l’endomètre.
Pharmacodynamique
Voir rubrique «Mécanisme d'action».
Efficacité clinique
Voir rubrique «Mécanisme d'action».
Méningiome
D'après les résultats d'une étude de cohorte épidémiologique française, une relation dose-dépendante cumulative a été observée entre l'acétate de cyprotérone et le méningiome. Cette étude était basée sur les données de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (CNAM) et a porté sur une population de 253'777 femmes prenant des comprimés contenant 50 à 100 mg d'acétate de cyprotérone. L'incidence d'un méningiome traité par chirurgie ou radiothérapie a été comparée entre les femmes exposées à de fortes doses d'acétate de cyprotérone (dose cumulée ≥3 g) et celles qui ont uniquement été exposées à de faibles doses d'acétate de cyprotérone (dose cumulée <3 g). Une relation a été démontrée entre la dose cumulée et l'incidence (voir tableau).
Une dose cumulée de 12 g, par exemple, peut correspondre à une année de traitement à 50 mg/jour pendant 20 jours chaque mois.
Dose cumulée d'acétate de cyprotérone
|
Taux d'incidence (en patientes-années)
|
RRadapté (IC à 95%)a
|
Faible exposition (<3 g)
|
4,5/100'000
|
Réf.
|
Exposition à une dose ≥3 g
|
23,8/100'000
|
6,6 [4,0 – 11,1]
|
De 12 à 36 g
|
26/100'000
|
6,4 [3,6 – 11,5]
|
De 36 à 60 g
|
54,4/100'000
|
11,3 [5,8 – 22,2]
|
Plus de 60 g
|
129,1/100'000
|
21,7 [10,8 – 43,5]
|
a Adapté en fonction de l'âge comme variable dépendant du temps et des œstrogènes au début de l'administration
PharmacocinétiqueAcétate de cyprotérone (ACP)
Absorption
Après administration orale, l’ACP est résorbé rapidement et complètement. Des taux plasmatiques maximaux de 15 ng/ml sont atteints 1.6 heure après la prise de 2 mg d’ACP avec 35 µg d’EE2. La biodisponibilité absolue de l’ACP est de 88 %.
Distribution
Dans le sérum, l’ACP se trouve presque exclusivement (96–97 %) sous forme liée à l’albumine. Env. 3.5–4 % se trouvent sous forme libre. La hausse, induite par l’éthinylestradiol, de la concentration de SHBG n’a pas d’effet sur le taux de liaison de l’ACP aux protéines sériques. Le volume de distribution de l’ACP est d’environ 986 ± 437 l.
Etat d’équilibre (steady state)
La pharmacocinétique de l’ACP n’est pas influencée par les concentrations de SHBG. Pris quotidiennement, l’ACP voit ses concentrations sériques multipliées par 2.5 et l’état d’équilibre est atteint dans la deuxième moitié du cycle de traitement.
Métabolisme
L’acétate de cyprotérone est presque complètement métabolisé. Son principal métabolite dans le plasma est l’acétate de 15β-hydroxy-cyprotérone, qui est produit par l’entremise de l’isoenzyme CYP3A4 du cytochrome P450.
Élimination
Les concentrations sériques de l’acétate de cyprotérone diminuent sur un mode biphasique, avec des demi-vies de 0.8 heures et 2.3–3.3 jours. La clairance est de 3.6 ml × min-1 × kg-1. L’acétate de cyprotérone est éliminé principalement sous forme de métabolites par les reins et la bile dans un rapport de 1:2. Leur demi-vie est de 1.8 jour. Une partie de la dose administrée d’ACP est éliminée sous forme inchangée par la bile.
Ethinylestradiol (EE2)
Absorption
L’EE2 est résorbé rapidement et complètement après administration orale. Des taux plasmatiques maximaux de 71 pg/ml d’EE2 sont atteints 1.6 heure après une prise unique de 35 µg d’EE2 avec 2 mg d’ACP.
La biodisponibilité absolue est d’environ 45% (avec des variations de 20–65 %) en raison d’un métabolisme présystémique (effet de premier passage) important.
Distribution
L’éthinylestradiol est lié très fortement, mais de manière non spécifique, à l’albumine sérique (98%) et induit une augmentation de la concentration sérique de la SHBG.
Le volume de distribution de l’EE2 est d’environ 2.8–8.6 l/kg.
Etat d’équilibre (steady state)
La demi-vie terminale variable de l’éthinylestradiol fait que les concentrations sériques à l’état d’équilibre sont atteintes dans la deuxième moitié du cycle. Les concentrations sériques à l’état d’équilibre sont augmentées d’env. 60 % par rapport à celles produites par une dose unique.
Métabolisme
L’éthinylestradiol subit un métabolisme présystémique aussi bien dans la muqueuse du grêle que dans le foie. Le cytochrome 3A4 participe au métabolisme.
Dans la muqueuse intestinale grêle, l’éthinylestradiol est conjugué et dans le foie, il est dégradé par un métabolisme de phase I (métabolites principaux: 2-hydroxyéthinylestradiol et 2-méthoxy-éthinylestradiol) et une conjugaison. Les glucuronoconjugués et sulfoconjugués de l’éthinylestradiol, ainsi que les métabolites de la phase I subissent une circulation entéro-hépatique.
Élimination
Les taux sériques d’éthinylestradiol diminuent de manière biphasique, avec une demi-vie terminale de 10–20 heures. La clairance totale est d’env. 2.3–7 ml/min/kg.
L’éthinylestradiol est entièrement métabolisé et ses métabolites, qui sont éliminés seulement par l’urine et la bile dans un rapport de 4:6, ont une demi-vie d’env. 24 heures.
Cinétique pour certains groupes de patientes
On ne dispose pas de données sur la pharmacocinétique de l'acétate de cyprotérone et de l’éthinylestradiol chez des patientes atteintes d’insuffisance rénale ou hépatique.
Le tabagisme n'a pas eu d'influence sur la pharmacocinétique de l'ACP.
Données précliniquesDes études précliniques sur la toxicité après administration répétée, sur la génotoxicité et sur le potentiel cancérogène des associations œstroprogestatives n’ont pas révélé de risques particuliers pour l’être humain, bien que des études épidémiologiques aient pu démontrer un risque accru de carcinomes hépatiques, surtout observé chez des femmes ne souffrant pas de cirrhose hépatique, VHB et VHC négatives et ayant pris le médicament à long terme (>6 ans).
Ethinylestradiol
Dans l’expérimentation animale, l’éthinylestradiol a déployé à une posologie relativement basse déjà un effet embryolétal considéré comme spécifique à l’espèce; on a observé des malformations du système urogénital et la féminisation des fœtus mâles. Le transfert chez l’être humain de ces résultats issus de l’expérimentation animale est contesté.
Acétate de cyprotérone
Toxicité systémique
Lors des études habituelles de toxicité chronique, les données précliniques n’ont pas révélé de risques particuliers pour l’être humain.
Embryotoxicité/tératogénicité
Les études sur l'embryotoxicité de l'association des deux substances n'ont pas révélé d'effets indiquant un effet tératogène en cas de traitement pendant l'organogenèse avant le développement des organes génitaux externes. L'administration d'acétate de cyprotérone à hautes doses pendant la phase de différentiation hormonosensible a conduit à des signes de féminisation des fœtus mâles. Aucun signe de féminisation n'a été observé chez des nouveau-nés mâles qui avaient été exposés in utero à l'acétate de cyprotérone.
Génotoxicité et carcinogénicité
Des tests reconnus de génotoxicité de première ligne ont donné des résultats négatifs pour l’acétate de cyprotérone. D’autres tests ont cependant montré que cette substance pouvait provoquer dans les hépatocytes de rats et de singes ainsi que dans des hépatocytes humains fraîchement isolés la formation de produits d’addition de l’ADN (ainsi qu’une hausse de l’activité de réparation de l’ADN), le taux de produits d’addition de l’ADN dans les hépatocytes de chiens était extrêmement bas.
Cette formation de produits d’addition de l’ADN est survenue lors d’expositions systémiques qui étaient prévisibles aux schémas posologiques recommandés pour l’acétate de cyprotérone. Les conséquences in vivo du traitement par l’acétate de cyprotérone ont été une fréquence accrue des lésions hépatiques focales, éventuellement prénéoplasiques, comprenant une modification des enzymes cellulaires chez les rattes, ainsi qu’une augmentation de la fréquence de mutation chez les rats transgéniques porteurs d’un gène bactérien comme cible de mutation.
Considérés dans leur ensemble, les résultats ne suscitent aucune objection à l’utilisation de Cyproderm chez l’être humain, pour autant que le médicament soit utilisé conformément aux prescriptions (indication et posologie).
Remarques particulièresInfluence sur les méthodes de diagnostic
Les stéroïdes sexuels peuvent modifier les résultats de certains examens de laboratoire, tels que les paramètres biochimiques hépatiques et thyroïdiens, de la fonction cortico-surrénalienne et rénale, les taux plasmatiques des protéines de transport, p.ex. de la globuline liant les corticostéroïdes, ainsi que des fractions lipidiques ou lipoprotéiniques, les paramètres du métabolisme des glucides et ceux de la coagulation sanguine et de la fibrinolyse. Les modifications restent généralement comprises dans les limites de la normale.
Stabilité
Le médicament ne doit pas être utilisé au-delà de la date figurant après la mention «EXP» sur le récipient.
Remarques particulières concernant le stockage
Conserver à (15–30 °C).
Conserver hors de portée des enfants.
Numéro d’autorisation62428 (Swissmedic).
PrésentationCyproderm: 1× 21 dragées (B)
Cyproderm: 3× 21 dragées (B).
Titulaire de l’autorisationDermapharm AG, Hünenberg.
Mise à jour de l’informationJuin 2024.
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