Posologie/mode d’emploiPosologie usuelle
Chez l’adulte d’un poids corporel moyen de 70 kg, la dose recommandée est de 3 MBq/kg de masse corporelle avec un maximum de 210 MBq par dose (cela correspond au niveau de référence diagnostique (NRD) et à la directive OFSP L-08-01 du 30.01.2006). La majorité des études effectuées avec la 18Ffluorocholine ont été réalisées avec un dosage de 3-4 MBq/kg de masse corporelle.
Patients présentant des troubles de la fonction hépatique
Compte tenu de l’inhérente exposition du patient au rayonnement, il est important que l’activité administrée à celui-ci soit mesurée avec une particulière attention.
La pharmacocinétique de la 18F-fluorocholine chez les patients atteints de troubles de la fonction hépatique n'a pas été étudiée.
Patients présentant des troubles de la fonction rénale
Compte tenu de l’inhérente exposition du patient au rayonnement, il est important que l’activité administrée à celui-ci soit mesurée avec une particulière attention.
La pharmacocinétique de la 18F-fluorocholine chez les patients atteints de troubles de la fonction rénale n'a pas été étudiée.
Enfants et adolescents
Il n'y a pas de données cliniques sur la sécurité et l'efficacité diagnostique de la 18F-fluorocholine chez les patients de moins de 18 ans. La 18F-fluorocholine n'est donc pas recommandée chez les enfants et adolescents.
Mode d’administration
Préparation du patient
Afin de réduire l’exposition de la vessie aux rayonnements, une hydratation adéquate du patient doit être recherchée. Pour cela, il est recommandé d’administrer au moins 250 ml d’eau au patient avant l’examen et de le prier de se vider la vessie immédiatement après l’examen de TEP (dans l’heure suivant l’injection) ainsi que les heures suivantes tout au long de la journée.
Réalisation de l’examen
Le médicament radiopharmaceutique est administré une seule fois en injection intraveineuse. L’activité de la solution est déterminée avant l‘utilisation. Le volume d’application dépend du laps de temps compris entre le premier calibrage et le moment de l‘application ; il faut prendre en compte les facteurs de décroissance radioactive et mesurer l’activité de la solution avec un activimètre avant l’injection. Lors de l’injection, il faut veiller à ne pas injecter le médicament radiopharmaceutique en para veineux. L’injection se fait dans la mesure du possible par un cathéter veineux posé au préalable, auquel est directement connecté un robinet à 3 voies. Les longs raccords de tubulure sont à éviter (éventuelle activité résiduelle dérangeante dans le système de raccordement même après rinçage du système avec une solution saline parentérale à 0.9%).
L’accumulation de la 18F-fluorocholine dans les foyers tumoraux s’effectue très rapidement et peut déjà être démontrée 1-3 minutes après injection à l’aide d’une TEP. Elle augmente encore dans les lésions tumorales en particulier durant les quinze premières minutes suivant l‘injection. Il est recommandé de réaliser une acquisition statique ou dynamique de TEP au niveau du petit bassin (région de la prostate) ou d’effectuer une TEP de l’hémicorps en commençant sur la région du bassin 1-3 minutes après l’injection. Cela permet une meilleure différenciation entre l’accumulation au niveau des tumeurs proches de la vessie et l’accumulation de la vessie elle-même ou de l’urètre suite à l’élimination physiologique du produit radioactif. Durant cette phase précoce, l’activité éliminée par les reins n’a pas encore atteint la vessie. Selon les cas, une autre TEP peut être réalisée 20 à 60 minutes après l’injection afin d’obtenir une meilleure interprétation des éventuelles accumulations ambigües. L’élimination de la 18F-fluorocholine peut être favorisée par l’administration optionnelle de 20 mg de furosémide par voie veineuse 10 minutes après l’injection de 18F-fluorocholine ainsi que par une hydratation intraveineuse de 500 ml de NaCl 0,9%. Cela peut améliorer la qualité de la seconde TEP après une miction spontanée. Ces mesures ne garantissent pas qu’une accumulation plus intensive soit exclusivement liée à des foyers tumoraux. Pour chaque cas, il faut toujours penser à une accumulation physiologique dans l‘urine. Si nécessaire, un autre examen peut être répété dans un court laps de temps.
Dans le cas de l'hyperparathyroïdie, habituellement des images uniques sont acquises de la base du crâne à la base du cœur environ 50-90 min. après injection.
Interprétation des contrôles de TEP du 18F-fluorocholine
La connaissance de la distribution normale du médicament radiopharmaceutique est importante pour l’interprétation correcte des acquisitions de TEP à la 18F-fluorocholine : le foie, la rate, les reins et les voies urinaires, le pancréas, l’intestin grêle, le gros intestin, les glandes salivaires ainsi que l’hypophyse présentent une accumulation physiologique en 18Ffluorocholine. Une faible et diffuse accumulation au niveau de la moelle osseuse est également normale et se laisse dans la plupart des cas bien différencier de celle des tumeurs. Comme les métastases d’un carcinome de la prostate sont en premier lieu attendues dans les ganglions lymphatiques pelviens et rétropéritonéaux ainsi que dans le squelette, l’interprétation des images de TEP n’est en général pas restreinte par les accumulations listées ci-dessus.
En plus des accumulations tumorales, des modifications inflammatoires ou des ganglions lymphatiques réactifs peuvent également accumuler la 18F-fluorocholine. Afin de différencier une accumulation inflammatoire et tumorale, il peut être utile d’effectuer des acquisitions tardives : alors que les accumulations tumorales augmentent légèrement d’intensité entre la phase précoce et tardive, les modifications inflammatoires montrent souvent une accumulation régressive.
À côté de l’accumulation tumorale dans la prostate, la 18Ffluorocholine peut aussi s’accumuler dans les tissus inflammatoires (prostatite) ou hyperplasiques (hyperplasie bénigne de la prostate) de la prostate. 18F-Fluorocholine ZRP ne peut pas servir à exclure un carcinome de la prostate, par exemple chez des patients ayant un taux élevé d’antigènes prostatiques spécifiques (APS).
En cas de carcinome hépatocellulaire (CHC), des foyers tumoraux apparaissent dans le foie et les parties molles, y compris les ganglions lymphatiques. Alors que la TEP au 18F-fluorocholine ne fournit généralement pas d'informations supplémentaires par rapport aux autres méthodes d'imagerie pour l'identification des foyers hépatiques, la 18F-fluorocholine est la meilleure méthode pour détecter les manifestations extra-hépatiques d'un CHC. La détection de matastases extrahépatiques est critique pour une bonne planification du traitement, en particulier si des traitements chirurgicaux ou radiothérapeutiques sont prévus.
Dans le cas de l'hyperparathyroïdie, des accumulations pathologiques focales dans les tissus parathyroïdiens agrandis sont à prévoir. Le tissu parathyroïdien peut présenter une localisation othotope autour de la glande thyroïde, moins souvent aussi une ectopie dans le cou ou le médiastin.
Exposition aux rayonnements
Les données listées ci-dessous proviennent de la publication n°128 de l’ICRP (International Commission on Radiological Protection) (Radiation Dose to Patients from Radiopharmaceuticals, SAGE Publications, 2015):
Dose absorbée par unité d’activité administrée (mGy/MBq)
|
Organe
|
Adulte
|
15 ans
|
10 ans
|
5 ans
|
1 an
|
Glandes surrénales
|
0.020
|
0.024
|
0.038
|
0.059
|
0.1
|
Surfaces osseuses
|
0.012
|
0.015
|
0.023
|
0.037
|
0.07
|
Cerveau
|
0.0087
|
0.011
|
0.018
|
0.03
|
0.056
|
Seins
|
0.009
|
0.011
|
0.018
|
0.028
|
0.054
|
Vésicule biliaire
|
0.021
|
0.025
|
0.035
|
0.054
|
0.1
|
Tractus gastro-intestinal
|
|
Estomac
|
0.013
|
0.016
|
0.025
|
0.04
|
0.076
|
Intestin grêle
|
0.013
|
0.017
|
0.027
|
0.042
|
0.077
|
Côlon
|
0.013
|
0.016
|
0.026
|
0.04
|
0.072
|
Partie supérieure du gros intestin
|
0.014
|
0.017
|
0.027
|
0.043
|
0.078
|
Partie inférieure du gros intestin
|
0.012
|
0.015
|
0.024
|
0.037
|
0.064
|
Cœur
|
0.02
|
0.026
|
0.041
|
0.063
|
0.11
|
Reins
|
0.097
|
0.12
|
0.16
|
0.24
|
0.43
|
Foie
|
0.061
|
0.08
|
0.12
|
0.18
|
0.33
|
Poumons
|
0.017
|
0.022
|
0.035
|
0.056
|
0.11
|
Muscles
|
0.011
|
0.013
|
0.021
|
0.033
|
0.061
|
Œsophage
|
0.011
|
0.014
|
0.021
|
0.033
|
0.062
|
Ovaires
|
0.013
|
0.016
|
0.026
|
0.04
|
0.072
|
Pancréas
|
0.017
|
0.022
|
0.034
|
0.052
|
0.093
|
Moelle osseuse rouge
|
0.013
|
0.016
|
0.024
|
0.036
|
0.066
|
Peau
|
0.008
|
0.0098
|
0.016
|
0.025
|
0.049
|
Rate
|
0.036
|
0.05
|
0.077
|
0.12
|
0.22
|
Testicules
|
0.0098
|
0.013
|
0.02
|
0.031
|
0.057
|
Thymus
|
0.011
|
0.014
|
0.021
|
0.033
|
0.062
|
Thyroïde
|
0.011
|
0.014
|
0.022
|
0.037
|
0.07
|
Vessie
|
0.059
|
0.075
|
0.11
|
0.16
|
0.22
|
Utérus
|
0.015
|
0.018
|
0.029
|
0.044
|
0.076
|
Autres organes
|
0.011
|
0.014
|
0.021
|
0.034
|
0.062
|
Dose effective (mSv/MBq) ICRP 128
|
0.020
|
0.024
|
0.037
|
0.057
|
0.100
|
Lors de l’administration d’une activité de 210 MBq, l’exposition aux rayonnements est d’environ 5.2 mSv chez un homme adulte. Les organes les plus exposés sont les reins (environ 31 mGy) et la paroi vésicale (environ 21 mGy) d’où la nécessité d’une miction fréquente.
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