InteractionsLe midazolam est métabolisé par le CYP3A4. Les inhibiteurs et les inducteurs du CYP3A4 ont la capacité respectivement d'augmenter ou de diminuer les concentrations plasmatiques et de ce fait les effets du midazolam, ce qui nécessite en conséquence des adaptations de la dose. Les interactions pharmacocinétiques des inhibiteurs ou des inducteurs du CYP3A4 sont plus prononcées avec l'administration orale du midazolam qu'avec l'administration buccale ou parentérale, car les enzymes CYP3A4 sont également présentes dans les voies digestives supérieures. Après une administration buccale, seule la clairance systémique est affectée. Après l'administration d'une dose unique de midazolam par voie buccale, l'inhibition du CYP3A4 n'a qu'un retentissement mineur sur l'effet clinique maximal tandis que la durée de l'effet peut être prolongée. C'est pourquoi une surveillance étroite des effets cliniques et des signes vitaux est recommandée en cas d'administration de midazolam (même après un usage unique) conjointement avec un inhibiteur du CYP3A4.
Anesthésiques et analgosédatifs: Le fentanyl peut diminuer la clairance du midazolam.
Anti-épileptiques: L'administration conjointe avec du midazolam peut majorer la sédation ou la dépression respiratoire ou cardiovasculaire. Le midazolam peut interagir avec d'autres médicaments métabolisés dans le foie, par ex. la phénytoïne, et entraîner une potentialisation des effets.
Pour les patients traités par carbamazépine, les doses recommandées n'agissent pas suffisamment.
Un traitement simultané avec des médicaments alternatifs comme par ex. le diazépam par voie rectale n'est pas recommandé en raison de l'action sédative supplémentaire.
Inhibiteurs calciques: Le diltiazem et le vérapamil diminuent de manière avérée la clairance du midazolam et des autres benzodiazépines et peuvent potentialiser leurs effets.
Agents dopaminergiques: Le midazolam peut entraîner une inhibition de la lévopoda.
Myorelaxants: par ex. le baclofène. Le midazolam peut entraîner une potentialisation des myorelaxants, avec une majoration des effets dépresseurs du SNC.
Nabilone: L'administration conjointe avec du midazolam peut majorer la sédation ou la dépression respiratoire et cardiovasculaire.
Médicaments anti-ulcéreux: La cimétidine, la ranitidine et l'oméprazole diminuent de manière avérée la clairance du midazolam et des autres benzodiazépines et peuvent potentialiser leurs effets.
Xanthines: Les xanthines accélèrent le métabolisme du midazolam et des autres benzodiazépines.
Médicaments inhibiteurs du CYP3A4
Après administration de midazolam par voie buccale, les interactions médicamenteuses sont vraisemblablement similaires à celles observées avec le midazolam administré par voie intraveineuse plutôt que par voie orale.
Aliments
Jus de pamplemousse: il diminue la clairance du midazolam et potentialise son action.
Antifongiques azolés
Le kétoconazole a multiplié par 5 les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse tandis que la demi-vie terminale a été multipliée par 3 environ.
Le voriconazole a multiplié par 3 l'exposition par rapport au midazolam administré par voie intraveineuse tandis que la demi-vie d'élimination a été multipliée par 3 environ.
Le fluconazole et l'itraconazole ont multiplié par 2 à 3 les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse, la demi-vie terminale a été multipliée par 2.4 pour l'itraconazole et par 1.5 pour le fluconazole.
Le posaconazole a multiplié par 2 environ les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse.
Antibiotiques macrolides
L'érythromycine a multiplié par 1.6 à 2 environ les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse et par 1.5 à 1.8 sa demi-vie terminale.
La clarithromycine a multiplié par jusqu'à 2.5 les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse et par 1.5 à 2 sa demi-vie terminale.
Inhibiteurs de la protéase du VIH
Le saquinavir et autres inhibiteurs de la protéase du VIH: L'association avec des inhibiteurs de la protéase peut entraîner une augmentation importante de la concentration de midazolam. Après administration concomitante avec le lopinavir amplifié par le ritonavir, les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse ont été multipliées par 5.4, avec une augmentation similaire de la demi-vie terminale.
Inhibiteurs calciques
Diltiazem: Une dose unique de diltiazem a augmenté de 25% environ les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse et prolongé de 43% la demi-vie terminale.
Autres médicaments
L'atorvastatine a multiplié par 1.4 les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse comparativement au groupe témoin.
Médicaments inducteurs du CYP3A4
La rifampicine (600 mg une fois par jour pendant 7 jours) a diminué d'environ 60% les concentrations plasmatiques de midazolam administré par voie intraveineuse. La demi-vie terminale a diminué d'environ 50-60%.
Médicaments à base de plantes
Le millepertuis a diminué d'environ 20-40% les concentrations plasmatiques de midazolam, avec une réduction d'environ 15-17% de la demi-vie terminale. L'effet inducteur sur le CYP3A4 peut varier en fonction de l'extrait de millepertuis utilisé.
Interactions médicamenteuses pharmacodynamiques
La co-administration de midazolam avec d'autres agents sédatifs/hypnotiques et dépresseurs du SNC, dont l'alcool, peut conduire à la sédation profonde, la dépression respiratoire, le coma et la mort (voir «Mises en garde et précautions»).
Ces médicaments incluent par exemple les opiacés (utilisés comme analgésiques, antitussifs ou dans le cadre de traitements substitutifs), les antipsychotiques, les autres benzodiazépines utilisées comme anxiolytiques ou hypnotiques, les barbituriques, le propofol, la kétamine, l'étomidate, les antidépresseurs sédatifs, les anti-histaminiques H1 de première génération et les antihypertenseurs centraux.
L'alcool (y compris les médicaments contenant de l'alcool) peut renforcer de façon importante l'effet sédatif du midazolam. La consommation d'alcool doit être strictement évitée en cas d'administration de midazolam (voir «Mises en garde et précautions»).
Le midazolam diminue la concentration alvéolaire minimale (CAM) d'anesthésiques inhalés.
L'effet des inhibiteurs du CYP3A4 peut être plus important chez les nourrissons du fait qu'une partie de la dose administrée par voie buccale est vraisemblablement avalée et absorbée au niveau du tractus gastro-intestinal.
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