InteractionsLe risque de myopathie sous inhibiteur de l’HMG-CoA-réductase est augmenté en cas de traitement simultané par la ciclosporine et d’autres immunosuppresseurs, les fibrates, l’acide nicotinique (niacine), des inhibiteurs du cytochrome P450 3A4/des transporteurs ou les antifongiques azolés (voir «Mises en garde et précautions - Effets sur la musculature» et «Pharmacocinétique»).
Inhibiteurs du cytochrome P450 3A4: l’atorvastatine est métabolisée par le CYP3A4. L’administration simultanée d’atorvastatine et d’inhibiteurs du CYP3A4 peut entraîner une augmentation des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine. L’importance de l’interaction et de la potentialisation des effets dépend de la variabilité des effets sur le CYP3A4.
§Erythromycine/clarithromycine: chez les sujets sains, la prise simultanée d’érythromycine 500 mg 4× par jour a entraîné une augmentation des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine. L’AUC de l’atorvastatine après administration simultanée de 80 mg d’atorvastatine et de clarithromycine 500 mg 2×/jr était augmentée de manière significative (cf. «Pharmacocinétique - Tableau 2»). Chez les patients qui reçoivent l’association, la plus faible dose d’atorvastatine nécessaire doit être utilisée, et ce, avec prudence. En cas de doses d’atorvastatine supérieures à 20 mg, une surveillance clinique des patients est recommandée.
§Inhibiteurs de la protéase: l’administration simultanée d’atorvastatine 10–40 mg et (d’associations) d’inhibiteurs de la protéase du VIH (p.ex. lopinavir, nelfinavir, ritonavir, saquinavir) ou d’inhibiteurs de la protéase de l’hépatite C (p.ex. télaprévir, glécaprévir/pibrentasvir) a entraîné une augmentation significative des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»). Pour cette raison, chez les patients traités par l’association d’inhibiteurs de la protéase du VIH tipranavir/ritonavir ou par le télaprévir, un inhibiteur de la protéase de l’hépatite C, la dose quotidienne de 10 mg d'atorvastatine ne doit pas être dépassée. L'utilisation simultanée de préparations contenant du glécaprévir ou du pibrentasvir est contreindiquée (voir «Contre-indications»). Les patients qui prennent les inhibiteurs de la protéase du VIH lopinavir/ritonavir, saquinavir/ritonavir, darunavir/ritonavir, fosamprénavir, fosamprénavir/ritonavir, nelfinavir ou les inhibiteurs de la protéase de l'hépatite C bocéprévir, elbasvir/grazoprévir ou siméprévir (non autorisé en Suisse) doivent être traités avec prudence et à la plus faible dose d'atorvastatine nécessaire. Les patients doivent faire l'objet d'une étroite surveillance.
§Cimétidine: aucune interaction cliniquement significative n’a été rapportée dans une étude des interactions entre l’atorvastatine et la cimétidine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»).
§Diltiazem: lors de l’administration simultanée d’une dose unique d’atorvastatine (40 mg) et de diltiazem (240 mg par jour à l’état d’équilibre [steady state]), on a observé une augmentation des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»).
§Itraconazole: l’administration concomitante d’atorvastatine (20-40 mg) et d’itraconazole (200 mg) était associée à une augmentation de l’AUC, de l’atorvastatine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»). Les patients recevant cette association doivent être traités avec prudence et à la plus faible dose d’atorvastatine nécessaire.
§Jus de pamplemousse: le jus de pamplemousse contient une ou plusieurs substances inhibitrices du CYP3A4; il peut donc entraîner une élévation du taux plasmatique de médicaments métabolisés via le CYP3A4, en particulier lors d’une consommation excessive (>1,2 l/jr) (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»).
La prudence est par conséquent de mise lors de la prise simultanée d’inhibiteurs du CYP3A4 (antibiotiques macrolides, y compris l’érythromycine et la clarithromycine, le kétoconazole, l’itraconazole, le voriconazole, les inhibiteurs de la protéase, le diltiazem et la ciclosporine). Voir «Mises en garde et précautions - Effets sur la musculature».
Inhibiteurs des transporteurs: l'atorvastatine est un substrat des transporteurs hépatiques (voir «Pharmacocinétique – Tableau 2»). L'administration concomitante de 10 mg d'atorvastatine et de 5.2 mg/kg/jr de ciclosporine a entraîné une augmentation de l'exposition à l'atorvastatine (rapport AUC: 8.7, voir «Pharmacocinétique»). La ciclosporine est un inhibiteur du polypeptide transporteur d'anions organiques 1B1 (OATP1B1), de l'OATP1B3, de la Multidrug Resistance Protein 1 (MDR1) et de la protéine de résistance du cancer du sein (breast cancer resistance protein, BCRP) ainsi que du CYP3A4, c'est pourquoi elle augmente l'exposition à l'atorvastatine. La dose quotidienne de 10 mg d'atorvastatine ne doit pas être dépassée (voir «Mises en garde et précautions - Tableau 1»). Une surveillance clinique de ces patients est recommandée.
Le glécaprévir et le pibrentasvir sont des inhibiteurs de l'OATP1B1, de l'OATP1B3, de la MDR1 et de la BCRP, c'est pourquoi ils augmentent l'exposition à l'atorvastatine. L'utilisation simultanée de préparations contenant du glécaprévir ou du pibrentasvir est contre-indiquée (voir «Contre-indications»).
L'utilisation simultanée d'atorvastatine 20 mg et de letermovir (480 mg par jour) a entraîné une augmentation de la concentration plasmatique d'atorvastatine (rapport AUC: 3.29; voir «Pharmacocinétique – Tableau 2»). Le letermovir inhibe les transporteurs d'efflux que sont la P-gp, la BCRP, la MRP2, l'OAT2 et les transporteurs hépatiques que sont l'OATP1B1 et l'OATP1B3, ce qui entraîne une augmentation de la concentration plasmatique d'atorvastatine. La dose quotidienne de 20 mg d'atorvastatine ne doit pas être dépassée (voir «Mises en garde et précautions – Tableau 1»). L'ampleur des interactions induites par le CYP3A et l'OATP1B1/1B3 peut varier en cas d'utilisation simultanée de letermovir et de ciclosporine. De ce fait, l'utilisation d'atorvastatine n'est pas recommandée chez les patients traités avec l'association letermovir/ciclosporine.
L'elbasvir et le grazoprévir sont des inhibiteurs de l'OATP1B1, de l'OATP1B3, de la MDR1 et de la BCRP, c'est pourquoi ils augmentent l'exposition à l'atorvastatine. Les patients qui reçoivent cette association doivent être traités avec prudence et à la plus faible dose d'atorvastatine nécessaire (voir «Mises en garde et précautions - Tableau 1»). La dose quotidienne d'atorvastatine ne doit pas dépasser 20 mg.
Inducteurs du cytochrome P450 3A4: l’administration simultanée d’atorvastatine et d’inducteurs du CYP3A4 (p. ex. éfavirenz, rifampicine) peut entraîner une diminution d’importance variable des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine. En raison du double mécanisme d’interaction de la rifampicine (induction du CYP3A4 et inhibition du transporteur de la captation hépatique OATP1B1), il est conseillé de prendre l’atorvastatine et la rifampicine simultanément, car la prise de l’atorvastatine à distance de la rifampicine a été associée à une réduction significative des concentrations plasmatiques de l’atorvastatine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»).
Digoxine: la prise concomitante de doses multiples de digoxine et de 10 mg d’atorvastatine n’a entraîné aucune élévation de la concentration plasmatique de digoxine à l'état d'équilibre. En revanche, la concentration plasmatique de digoxine a augmenté après la prise concomitante de digoxine et de 80 mg d’atorvastatine par jour (rapport AUC: 1.15; voir «Pharmacocinétique - Tableau 3»). Les patients sous digoxine doivent donc être surveillés en conséquence.
Gemfibrozil/fibrates: la prise simultanée de fibrates peut augmenter le risque de survenue d’une myopathie déclenchée par l’atorvastatine. Selon les résultats d’études in vitro, le gemfibrozil inhibe la glucuronidation de l’atorvastatine. Ceci peut éventuellement conduire à une augmentation des taux plasmatiques d’atorvastatine (voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»). L’utilisation simultanée de gemfibrozil et d’atorvastatine doit être évitée. L’utilisation simultanée d’autres fibrates et d’atorvastatine doit être effectuée avec prudence (voir «Mises en garde et précautions - Effets sur la musculature»).
Azithromycine: l’administration simultanée d’atorvastatine (10 mg 1× par jour) et d’azithromycine (500 mg 1× par jour) n’a pas entraîné de modification des taux plasmatiques de l’atorvastatine.
Contraceptifs oraux: la prise simultanée d’atorvastatine et de contraceptifs oraux contenant de la noréthindrone et de l'éthinylestradiol a entraîné des élévations de l’AUC de la noréthindrone (rapport AUC: 1.28) et de l’éthinylestradiol (rapport AUC: 1.19; voir «Pharmacocinétique - Tableau 3»). Cette information devrait être prise en compte dans le choix de la posologie d'un contraceptif oral.
Inhibiteurs de la glycoprotéine P: l’atorvastatine et certains de ses métabolites sont des substrats de la glycoprotéine P. Les inhibiteurs de la glycoprotéine P (p.ex. la ciclosporine) peuvent augmenter la biodisponibilité de l’atorvastatine.
Colestipol: les concentrations plasmatiques d'atorvastatine ont été abaissées par la prise concomitante de colestipol (rapport des concentrations: 0.74; voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»). Toutefois, après la prise simultanée d’atorvastatine et de colestipol, l'abaissement du taux de lipides a été plus prononcé qu'après la prise unique de l'un ou l'autre des médicaments.
Antiacides: la prise simultanée d'une suspension d'antiacide à base de magnésium et d’hydroxyde d'aluminium comme principes actifs et d’atorvastatine a entraîné un abaissement de la concentration plasmatique de l'atorvastatine (rapport AUC: 0.66; voir «Pharmacocinétique - Tableau 2: AI/Mg hydroxide»). L'abaissement du cholestérol-LDL est resté inchangé.
Phénazone: l'atorvastatine n'a montré aucun effet sur la pharmacocinétique de la phénazone; il n'y a donc pas lieu de s'attendre à la possibilité d'interactions avec des médicaments subissant une dégradation par les mêmes isoenzymes du cytochrome.
Dérivés de la coumarine (warfarine): l'administration simultanée d’atorvastatine et de warfarine a entraîné une légère diminution du temps de prothrombine au début du traitement par atorvastatine; le temps de prothrombine s’est toutefois normalisé en l’espace de 2 semaines. Il n’en demeure pas moins que les patients sous warfarine doivent continuer à être surveillés régulièrement si un traitement par l’atorvastatine est instauré simultanément. Des cas isolés d’allongement du temps de prothrombine et de l’INR ont été rapportés lors de la prise concomitante d’atorvastatine et de warfarine.
Colchicine: des cas de myopathie, y compris de rhabdomyolyse ont été décrits, lors de l’administration simultanée d’atorvastatine et de colchicine. Aussi ces médicaments ne doivent-ils être associés qu’avec prudence.
Sulfonylurées: des cas isolés d’hyperglycémie ont été observés lors de l’administration concomitante d’atorvastatine et de sulfonylurée.
Amlodipine: une étude d’interactions médicamenteuses menée chez des volontaires sains ayant reçu simultanément 80 mg d’atorvastatine et 10 mg d’amlodipine a mis en évidence une augmentation de l’exposition à l’atorvastatine, cliniquement non significative (rapport AUC: 1.18; voir «Pharmacocinétique - Tableau 2»).
Préparations systémiques à base d’acide fusidique: aucune étude d’interaction n’a été effectuée avec l’atorvastatine et l’acide fusidique.
L’association de statines, y compris d’Atorvastax, avec de l’acide fusidique peut entraîner l’apparition d’une rhabdomyolyse à l’issue potentiellement fatale. On a rapporté des cas de rhabdomyolyse (y compris quelques décès) chez des patients ayant reçu des préparations systémiques à base d’acide fusidique en association avec des statines (voir «Mises en garde et précautions»). Le mécanisme de cette interaction demeure inconnu.
Il convient d’arrêter la prise d’Atorvastax pendant tout traitement systémique par acide fusidique qui s’avère indispensable.
Le traitement par Atorvastax peut reprendre sept jours après l’administration de la dernière dose d’acide fusidique.
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