Propriétés/EffetsCode ATC
B03AC
Classe pharmaceutique: préparation de fer à usage parentéral.
Mécanisme d'action
Dans la formulation de MonoFer, le fer est lié dans un complexe qui permet une libération contrôlée et lente du fer biodisponible vers les protéines de liaison au fer. Le risque d'apparition de fer labile est faible.
La solution injectable de MonoFer est une solution colloïdale dans laquelle le fer est fortement lié dans des particules sphéroïdales de fer-hydrates de carbone.
Chaque particule est constituée d'une matrice d'atomes de fer(III) et de dérisomaltose , avec un poids moléculaire moyen de 1000 Da et un coefficient de variation faible du poids moléculaire, qui est presque entièrement exempt de monosaccharides et disaccharides. Dénomination commune internationale: dérisomaltose ferrique (également connu sous le nom de fer(III)-isomaltoside 1000).
La chélation du fer(III) avec les hydrates de carbone confère aux particules une structure analogue à la ferritine qui doit protéger des effets toxiques du fer(III) inorganique non lié.
Le fer est disponible sous forme hydrosoluble non-ionique dans une solution aqueuse dont le pH est compris entre 5,0 et 7,0.
Pharmacodynamique
Le fer fourni par MonoFer, soumis à un contrôle physiologique, entraîne une augmentation de l'hémoglobine et reconstitue les réserves de fer épuisées. L'efficacité de la réponse thérapeutique peut être observée en peu de jours après l'administration de MonoFer sous forme d'une augmentation du nombre des réticulocytes. En raison de la libération lente du fer biodisponible, la concentration sérique de ferritine atteint sa concentration maximum quelques jours après l'administration d'une dose intraveineuse de MonoFer et revient lentement à la valeur initiale après quelques semaines.
Efficacité clinique
L'efficacité de MonoFer a été étudiée dans plusieurs domaines thérapeutiques nécessitant une administration de fer par voie intraveineuse pour traiter les états de carence martiale. Les principales études sont décrites plus en détail ci-dessous.
Anémie ferriprive sans insuffisance rénale chronique concomitante
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, de non-infériorité, n=511 patients présentant une anémie ferriprive ont été traités soit par MonoFer, soit par du fer-saccharose. 90% des patients recrutés étaient de sexe féminin. Le dosage de MonoFer était conforme au tableau 1 (voir «Posologie/Mode d'emploi») et celui du fer-saccharose a été calculé d'après la formule de Ganzoni et administré par perfusions de 200 mg. Le critère d'efficacité primaire était la proportion de patients présentant une augmentation de l'Hb ≥2 g/dl par rapport à la valeur initiale entre les semaines 1 et 5. Une proportion significativement supérieure de patients traités par MonoFer a atteint le critère d'efficacité primaire par rapport aux patients ayant reçu du fer-saccharose. Le rapport était de 68,5% à 51,6% (FAS, p <0,0001).
Anémie ferriprive en cas d'insuffisance rénale chronique
Insuffisance rénale chronique non dialysée
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, de non-infériorité, n=351 patients insuffisants rénaux chroniques non dialysés présentant une carence martiale ont été traités soit par MonoFer, soit par du sulfate de fer par voie orale (100 mg de fer élémentaire deux fois par jour pendant 8 semaines). Les patients du groupe MonoFer ont été randomisés pour recevoir 1000 mg en dose unique ou en bolus de 500 mg. Le traitement par MonoFer n'était pas inférieur au fer oral à la semaine 4 (p <0,001) et montrait par ailleurs une augmentation plus importante de la valeur de l'Hb que le fer oral à partir de la semaine 3 jusqu'à la fin de l'étude à la semaine 8.
Dans une autre étude chez les patients présentant une insuffisance rénale chronique non dialysés, la non-infériorité de MonoFer par rapport au fer-saccarose (après une dose cumulée de 1000 mg, augmentation de l'Hb jusqu'à la semaine 8 sous MonoFer de 1,22 g/dl par rapport à 1,14 g/dl sous témoin) a pu être démontrée.
Insuffisance rénale chronique dialysée
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, de non-infériorité n=351 patients hémodialysés ont été traités soit par 500 mg de MonoFer (en injection unique ou en doses fractionnées), soit par du fer-saccharose (500 mg en doses fractionnées), la non-infériorité a pu être démontrée. Les deux traitements ont montré une efficacité similaire; plus de 82% des patients avaient une valeur d'Hb située dans la plage cible (non-infériorité, p = 0,01).
Carence martiale chez les patients oncologiques
Anémie tumorale
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, de non-infériorité n=350 patients cancéreux anémiques ont été traités soit par MonoFer, soit par une préparation orale de sulfate de fer (100 mg de fer élémentaire par voie orale deux fois par jour pendant 12 semaines). Les patients du groupe MonoFer ont été randomisés pour recevoir soit une perfusion allant jusqu'à 1000 mg maximum en dose unique sur 15 minutes, soit des injections en bolus de 500 mg sur 2 minutes. Le critère d'efficacité primaire était la variation de l'hémoglobine de la valeur initiale à la semaine 4. MonoFer n'était pas inférieur au fer administré par voie orale à la semaine 4 (p <0,001) et une augmentation plus rapide de l'hémoglobine a été observée lors de la perfusion de MonoFer.
Carence martiale en gastroentérologie
Maladies inflammatoires chroniques intestinales
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, de non-infériorité n=338 patients atteints d'une maladie inflammatoire chronique intestinale ont reçu soit MonoFer, soit une préparation orale de sulfate de fer (deux fois par jour 100 mg de fer élémentaire par voie orale pendant 8 semaines). Les patients présentaient une activité de la maladie faible à modérée. Les patients du groupe MonoFer ont été randomisés pour recevoir soit une perfusion allant jusqu'à 1000 mg maximum en dose unique sur 15 minutes, soit des injections en bolus de 500 mg sur 2 minutes. Les besoins en fer par voie intraveineuse ont été calculés d'après une formule de Ganzoni modifiée avec une Hb cible de 13 g/dl seulement. Le résultat de ce calcul était une dose de fer cumulée moyenne en intraveineux de 884 mg de fer élémentaire contre 11'200 mg de fer oral. Le critère d'efficacité primaire était une modification des concentrations en hémoglobine de la valeur initiale à la semaine 8. La non-infériorité n'a pas pu être prouvée. Le rapport dose-réponse observé dans le groupe MonoFer suggère que les besoins réels en fer intraveineux ont été sous-estimés par la formule de Ganzoni modifiée. Le taux de réponse de l'Hb (défini comme l'augmentation de l'Hb ≥2 g/dl) était de 93% chez les patients ayant reçu >1000 mg de MonoFer.
Indications gynécologiques
Hémorragies du post-partum
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 1:1, monocentrique, n=200 femmes saines présentant une hémorragie du post-partum de plus de 700 ml avec une valeur de l'Hb >6,5 g/dl (mesurée >12 heures après l'accouchement) ont reçu soit une dose unique de 1200 mg de MonoFer, soit le traitement médical standard. Le critère d'efficacité primaire était le changement global de la fatigue physique (Physical Fatigue Score) dans les 12 semaines suivant l'accouchement. La différence thérapeutique dans la variation totale du score de fatigue physique était de -0,97 (p = 0,006) dans les 12 semaines suivant l'accouchement en faveur de MonoFer.
Hémorragies utérines sévères
Dans une étude comparative ouverte, randomisée 2:1, multicentrique, n=511 patients atteints d'anémie ferriprive, dont 248 étaient des patientes gynécologiques (>85% atteintes d'anémie par carence martiale à cause d'hémorragies utérines), ont reçu soit MonoFer, soit du fer-saccharose et ont été suivis pendant 5 semaines. La dose cumulée de MonoFer allait jusqu'à 2000 mg et a été administrée en fonction du poids corporel et de la valeur de l'Hb soit par perfusion de 1000 mg, soit par injection de 500 mg. La dose cumulée de fer-saccharose a été calculée selon Ganzoni et administrée par perfusions répétées de 200 mg.
Le critère d'efficacité primaire était la proportion de patients présentant une augmentation du taux d'Hb ≥2 g/dl par rapport à la valeur initiale à un moment quelconque entre les semaines 1 et 5 (répondeurs). Dans la sous-population gynécologique, MonoFer était significativement supérieur au fer-saccharose, avec un taux de réponse de 70,9% contre 57,0%, p = 0,033) avec un délai nécessaire pour augmenter l'Hb ≥2 g/dl plus court. MonoFer a entraîné des améliorations plus rapides et/ou plus importantes pour tous les paramètres d'efficacité biochimique. Les deux traitements ont été bien tolérés.
|