Propriétés/EffetsCode ATC
G03GA10
Groupe pharmacothérapeutique: gonadotrophines
Mécanisme d’action
Rekovelle est une FSH humaine recombinante (follitropine delta), produite à l’aide de la technologie ADN recombinante dans une lignée cellulaire humaine (lignée cellulaire PER.C6@); elle se distingue, sur le plan de certaines caractéristiques, des gonadotrophines qui sont produites dans les lignées cellulaires CHO. Les séquences d'acides aminés des deux sous-unités FSH de la follitropine delta sont pourtant identiques aux séquences de la FSH humaine endogène. Chez les femmes, l’effet principal de la FSH est le développement de follicules de Graaf matures. A mesure que la dose de gonadotrophine augmente et que la concentration sérique d’AMH augmente, le nombre d’ovocytes recueillis augmente également. Inversement, si le poids corporel est plus élevé, un nombre inférieur d’ovocytes peuvent être recueillis (pertinence clinique uniquement pour les doses de Rekovelle <12 μg). La posologie de Rekovelle se base donc, pour les doses inférieures à 12 μg, sur les taux sériques d’AMH et sur le poids corporel.
La follitropine delta se distingue, dans ses propriétés pharmacodynamiques, de la follitropine alfa. En outre, elle est dosée en microgrammes et non en unités internationales. En conséquence, les doses recommandées de Rekovelle en microgrammes ne peuvent être transposées à d’autres préparations recombinantes à base de FSH.
Pharmacodynamique
Voir mécanisme d’action.
Efficacité clinique
L’efficacité et la sécurité de Rekovelle ont été évaluées dans le cadre d’une étude contrôlée randomisée, en aveugle pour l’examinateur (ESTHER-1) sur n = 1326 patientes FIV/ICSI, par comparaison à la follitropine alfa. Ont été exclusivement recrutées dans l’étude des patientes dans leur premier cycle de stimulation. Des patientes âgées de 18-40 ans avec des cycles ovulatoires réguliers ont été incluses. Dans le bras Rekovelle, l’administration a été effectuée de manière individualisée, en suivant le schéma posologique décrit à la rubrique «Posologie / Mode d’emploi», c’est-à-dire en ajustant la dose en fonction du taux d’AMH et du poids corporel. La dose ainsi déterminée une fois pour chaque patiente est restée fixe tout au long du cycle de stimulation. Les doses quotidiennes > 12 µg n’ont pas été étudiées dans le premier cycle de stimulation. Aucune donnée issue d’études cliniques n’est donc disponible concernant une éventuelle différenciation plus poussée de la dose, même chez les patientes dont le taux d’AMH est < 15 pmol/l.
Dans le bras comparateur, les patientes ont reçu, pendant les 5 premiers jours de manière homogène (c’est-à-dire indépendamment du taux d’AMH et du poids corporel) une dose de 11 μg (150 UI) de follitropine alfa. A partir du jour 6, il a été possible d’ajuster la dose en fonction du développement folliculaire.
A l'exception des patientes âgées de 38-40 ans chez lesquelles un double transfert de blastocystes a été réalisé en l'absence de blastocystes de bonne qualité, un seul transfert simple de blastocystes a eu lieu. Les deux co-critères primaires de jugement étaient le taux de grossesse évolutive («ongoing pregnancies») et le taux d'implantation actuelle (défini comme le nombre de fœtus viables dans l'utérus divisé par le nombre de blastocystes transférés), respectivement 10 à 11 semaines après le transfert d’embryon. Pour les deux co-critères primaires de jugement, on a pu démontrer la non-infériorité de Rekovelle par rapport à la follitropine alfa. Ainsi, le taux de grossesse à la semaine 10-11 était de 30,7% sous Rekovelle et de 31,6% sous follitropine alfa. Pour le taux d’implantation, les valeurs correspondantes étaient de 35,2% versus 35,8%.
Les résultats pour les critères de jugement secondaires (par exemple, nombre d’ovocytes recueillis, dose totale de FSH nécessaire, etc.) étaient cohérents. Le nombre de patientes chez lesquelles un nombre moyen d’ovocytes (soit 8 à 14) a pu être recueilli était supérieur sous Rekovelle par rapport au comparateur (41,7% vs 37,4%, p=0,04).
Les patientes, chez lesquelles aucune grossesse n’était intervenue lors de l’étude pivot ont pu poursuivre leur traitement dans le cadre d’une phase d’extension (ESTHER-2) pendant deux autres cycles de stimulation au maximum. 252 patientes ont reçu Rekovelle pendant deux cycles de stimulation, 95 pendant trois cycles. L’ajustement posologique a été réalisé selon ce qui est indiqué à la rubrique «Posologie / Mode d’emploi» (paragraphe «Posologie au cours de cycles de traitement répétés»). Par ailleurs, des données intérimaires pour les taux de grossesse après transfert d’embryons cryoconservés sont disponibles. Ici aussi, les résultats sous Rekovelle étaient respectivement comparables à ceux observés sous follitropine alfa.
Sécurité
Un SHO a été observé tendanciellement plus rarement, sous la posologie individuelle de Rekovelle que sous le comparateur (au cours du premier cycle de stimulation 3,5% vs 4,8%).
Immunogénicité
La formation éventuelle d’anticorps a été examinée dans les études ESTHER-1 et ESTHER-2 pendant trois cycles de traitement au maximum. L’incidence des résultats positifs était très basse, et ne se distinguait pas de manière significative des résultats initiaux. Il n’a pas été observé d’anticorps ayant une capacité neutralisante. Chez les patientes ayant des anticorps anti-FSH, un nouveau cycle de traitement n’a pas été associé à une augmentation du titre d’anticorps, ni à une diminution de la réponse ovarienne, ni à des événements indésirables spécifiques.
|