Propriétés/EffetsCode ATC
L01XL08
Mécanisme d'action
Breyanzi est une immunothérapie cellulaire anti-CD19 génétiquement modifiée et autologue administrée sous la forme d'un composé défini constitué de cellules T CD8+ et CD4+. La liaison CAR au CD19, exprimé à la surface des cellules tumorales et des cellules B normales, induit l'activation et la prolifération des cellules CAR-T, la libération de cytokines pro-inflammatoires et la destruction cytotoxique des cellules cibles. Le CAR se compose d'un fragment variable à chaîne unique (scFv) dérivé de l'anticorps monoclonal FMC63, d'une région charnière IgG4, d'un domaine transmembranaire CD28, d'un domaine co-stimulant 4-1BB (CD137) et d'un domaine d'activation CD3-Zeta. La cascade de signalisation intracellulaire médiée par CD3-Zeta est décisive pour l'activation des cellules T et l'activité antitumorale, tandis que la co-stimulation par 4-1BB (CD137) renforce l'expansion et la persistance des cellules CAR-T.
Pharmacodynamique
Après la perfusion de Breyanzi, les réactions pharmacodynamiques ont été évaluées sur une période de quatre semaines en mesurant l'augmentation temporaire des biomarqueurs solubles tels que les cytokines, les chimiokines et d'autres molécules. Les concentrations de cytokines et de chimiokines telles que l'interleukine (IL) IL-6, IL-15, le facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α), l'interféron-gamma (IFN-γ) et la protéine inflammatoire des macrophages de type 1-bêta (MIP-1β) ont été analysées. Une augmentation maximale des biomarqueurs solubles a été observée au cours des 14 premiers jours suivant la perfusion de Breyanzi, puis la valeur a baissé en 28 jours pour retrouver son niveau initial.
L'aplasie des cellules B, définie comme un état dans lequel moins de 3 % des lymphocytes périphériques sont constitués de cellules sanguines B CD19+, est une action ciblée de Breyanzi. Une aplasie des cellules B a été observée chez 56 % des patients de TRANSFORM et 73 % des patients de TRANSCEND un an après la perfusion de Breyanzi.
Efficacité clinique
TRANSFORM
L'efficacité et la sécurité de Breyanzi ont été comparées au traitement standard (SOC) dans une étude randomisée, contrôlée, en ouvert, multicentrique de phase 3, TRANSFORM (BCM-003), réalisée chez des patients adultes atteints de lymphome non hodgkinien à grandes cellules B initialement réfractaires au traitement de première ligne ou en rechute dans les 12 mois suivant la thérapie initiale et qui étaient éligibles à une HSCT. Le SOC consistait en une chimiothérapie de sauvetage, suivie d'une chimiothérapie à haute dose (HDCT) et d'une HSCT autologue. Les patients éligibles à l'étude présentant un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB), (non spécifié autrement [NOS], de novo ou NHL indolent transformé), un lymphome à cellules B à haute malignité avec histologie LDGCB et MYC et BCL2 et/ou des réarrangements BCL6 (Double/Triple Hit Lymphoma [DHL/THL]), lymphome médiastinal primaire (LBPM), lymphome B riche en lymphocytes T/histiocytes (THRBCL) ou lymphome folliculaire de grade 3B (FL3B). L'étude incluait des patients avec un statut de performance ECOG ≤1 et une atteinte secondaire de lymphome du SNC. Les critères d'inclusion et d'exclusion ont été choisis de manière à garantir une fonction suffisante des organes et une hémographie compatible avec une HSCT. Les critères d'exclusion étaient une clairance de la créatinine inférieure à 45 ml/min, une alanine aminotransférase (ALAT) > 5 fois la limite supérieure de la normale (LSN), une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) < 40 % et un nombre absolu de neutrophiles (ANC) < 1,0 x 109 cellules/L et un nombre de plaquettes < 50 x 109 cellules/L. Les patients ayant présenté un événement cardiovasculaire cliniquement significatif au cours des 6 derniers mois précédant l'étude, ainsi que les patients atteints d'hépatite B ou C active et les patients séropositifs étaient également exclus.
Les patients ont été randomisés dans un rapport de 1:1 et ont reçu soit Breyanzi soit le SOC. La randomisation était stratifiée d'après la réponse au traitement de première ligne et l'indice de pronostic international secondaire ajusté à l'âge (sAAIPI) (0/1 vs 2/3). Les patients du bras de l'étude Breyanzi ont reçu une chimiothérapie lymphodéplétive de fludarabine à 30 mg/m2/jour et de cyclophosphamide à 300 mg/m2/jour pendant 3 jours, suivie d'une perfusion de Breyanzi (dose cible de 100 x 106 cellules CAR+ viables) 2 à 7 jours après la fin de la chimiothérapie lymphodéplétive. Dans le bras Breyanzi, une chimiothérapie relais avec un cycle d'immunochimiothérapie entre la leucaphérèse et le début de la chimiothérapie lymphodéplétive (c.-à-d. rituximab, dexaméthasone, cytarabine et cisplatine [R-DHAP], rituximab, ifosfamide, carboplatine et étoposide [R-ICE] ou rituximab, gemcitabine, dexaméthasone et cisplatine [R-GDP]) était autorisée. Trois cycles d'immunochimiothérapie de sauvetage étaient prévus (c.-à-d. R-DHAP, R-ICE ou R-GDP) pour tous les patients randomisés dans le bras SOC. Les patients ayant répondu après 3 cycles (réponse complète [RC] ou réponse partielle [RP]) étaient admissibles à une HDCT et à une HSCT autologue. Les patients ayant reçu un traitement SOC pouvaient recevoir Breyanzi (cross-over) s'ils n'atteignaient pas de RC ou de RP après trois cycles de chimiothérapie de sauvetage, si leur maladie avait progressé à un moment quelconque ou si le patient avait dû commencer un nouveau traitement en raison de problèmes d'efficacité.
Sur 92 patients randomisés dans le bras Breyanzi, 89 (97 %) ont reçu Breyanzi et 1 (1 %) patient a reçu un produit non conforme. Deux patients n'ont pas reçu Breyanzi. De ces 2 patients, 1 (1 %) n'a pas reçu Breyanzi en raison d'un défaut de fabrication et 1 (1 %) patient a retiré son consentement avant le traitement. Breyanzi était administré dans un centre de traitement Breyanzi qualifié dans un cadre hospitalier ou ambulatoire. 70 (79 %) patients ont reçu Breyanzi en hospitalisation et 19 (21 %) patients en ambulatoire. La dose médiane de Breyanzi était de 99,9 x 106 cellules T CAR+ viables (plage: 97-103 x 106 cellules T CAR+ viables). Sur les 92 patients randomisés dans le bras SOC, 91 (99 %) patients ont commencé le traitement. Un patient (1 %) a retiré son consentement avant le début du traitement. 43 (47 %) patients ont terminé l'immunochimiothérapie, le traitement HDCT et le traitement HSCT. 48 (53 %) patients ont reçu une immunochimiothérapie de sauvetage, mais pas de HDCT ni de HSCT. 58 (63 %) patients ont reçu Breyanzi après l'échec du traitement SOC (cross-over).
Les analyses d'efficacité étaient basées sur le groupe d'analyse ITT (n=184), défini comme tous les patients randomisés dans un bras de traitement. Le délai médian entre la leucaphérèse et la disponibilité du produit était de 26 jours (intervalle de 19 à 84 jours) et le délai médian entre la leucaphérèse et la perfusion était de 36 jours (intervalle de 25 à 91 jours).
Le tableau 3 donne un aperçu des patients à l'inclusion et des caractéristiques de la maladie dans l'étude TRANSFORM.
Tableau 3: caractéristiques démographiques et de la maladie à l'inclusion pour TRANSFORM (Intention-to-treat [ITT])
Caractéristiques
|
SOC (N=92)
|
Breyanzi (N=92)
|
Âge médian, ans (plage)
|
58,0 (26, 75)
|
60,0 (20, 74)
|
≥65 ans, n (%)
|
23 (25,0)
|
36 (39,1)
|
≥75 ans, n (%)
|
2 (2,2)
|
0
|
Sexe, n (%)
|
|
|
Homme Femme
|
61 (66,3) 31 (33,7)
|
44 (47,8) 48 (52,2)
|
Statut de performance ECOG (à la sélection)
|
|
|
ECOG 0, n (%) ECOG 1, n (%)
|
57 (62,0) 35 (38,0)
|
48 (52,2) 44 (47,8)
|
Sous-type du lymphome à grandes cellules B, n (%)
|
LDGCB, NOS
|
50 (54,3)
|
53 (57,6)
|
LDGCB transformé secondaire à un lymphome indolent
|
8 (8,7)
|
7 (7,6)
|
LHGCB
|
21 (22,8)
|
22 (23,9)
|
LBPM
|
9 (9,8)
|
8 (8,7)
|
Lymphome à grandes cellules B riche en lymphocytes T/histiocytes
|
4 (4,3)
|
1 (1,1)
|
Réfractaire à la chimiothérapiea, n (%)
|
18 (19,6)
|
25 (27,2)
|
Réfractaireb, n (%)
|
68 (73,9)
|
67 (72,8)
|
Récidivantc, n (%)
|
24 (26,1)
|
25 (27,2)
|
Atteinte confirmée du SNC, n (%)
|
3 (3,3)
|
1 (1,1)
|
Pas de RC avec les traitements antérieurs, n (%)
|
|
62 (67,4)
|
a La notion de réfractaire à la chimiothérapie est définie comme une maladie stable (stable disease, SD) ou une maladie progressive (progressive disease, PD) après la dernière chimiothérapie.
b L'état était dit réfractaire lorsqu'un patient SD, PD, RP ou RC faisait une récidive dans les 3 mois.
c L'état était dit récidivant lorsqu'un patient avec une RC faisait une récidive au cours d'une période entre 3 et 12 mois après la RC.
Cette étude a montré des améliorations statistiquement significatives du critère principal d'évaluation de la survie sans événement (EFS) et des principaux critères secondaires, du taux de réponse complète (RC) et de la survie sans progression (SSP) chez les patients randomisés avec Breyanzi par rapport au SOC. L'efficacité était basée sur l'EFS déterminée par une commission d'examen indépendante (Independent Review Committee, IRC) sur la base des critères de Lugano de 2014 (tableau 4). L'EFS a été défini comme la période allant de la randomisation jusqu'au décès toutes causes, la progression de la maladie, l'absence de RC ou de RP jusqu'à 9 semaines après la randomisation (c.-à-d. après trois cycles de chimiothérapie de sauvetage et 5 semaines après la perfusion de Breyanzi) ou le début d'un nouveau traitement antinéoplasique en raison de problèmes d'efficacité, selon la première éventualité.
Dans une analyse intermédiaire prédéfinie de 80 % de la fraction de l'information avec une durée de suivi médiane de 6,2 mois (intervalle de 0,9 à 20 mois), Breyanzi a montré une amélioration statistiquement significative de l'EFS par rapport au groupe SOC (HR = 0,349 [IC à 95 %: 0,229, 0,530], valeur-p unilatérale <0,0001). La valeur-p a été comparée à 0,012 de la valeur alpha attribuée pour l'analyse intermédiaire prédéfinie.
Les résultats de l'analyse primaire consécutive (voir tableau 4) avec une durée de suivi médiane de 17,5 mois (intervalle de 0,9 à 37 mois) concordaient avec les résultats de l'analyse intermédiaire. Sur les 92 patients du bras Breyanzi, 80 (68 RC, 12 RP) ont répondu au traitement, ce qui correspond à un taux de réponse global de 87 %.
La figure 1 montre le diagramme Kaplan-Meier de la SG sur la base de l'évaluation du CRI au moment de l'analyse primaire et comprend 58 (63 %) patients du bras SOC ayant reçu Breyanzi après l'échec du traitement SOC.
Tableau 4: Étude TRANSFORM: taux de réponse, survie sans événements, survie sans progression (ensemble d'analyse ITT)
|
Bras SOC (N=92)
|
Bras Breyanzi (N=92)
|
Survie sans événements,a (mois)
|
|
|
Médiane (mois)b [IC à 95 %] Hazard ratio [IC à 95 %]c
|
2,4 (2,2, 4,9) -
|
NR (9,5, NR) 0,356 [0,243, 0,522]
|
Réponse complète,a n (%) [IC à 95 %]] Valeur-p unilatéraled,e
|
40 (43,5) [33,2, 54,2] -
|
68 (73,9) [63,7, 82,5] <0,0001
|
Survie sans progression,a (mois)
|
|
|
Médiane (mois)b [IC à 95 %] Hazard ratio [IC à 95 %]c Valeur-p unilatérale d
|
6,2 (4,3, 8,6) - -
|
NR (12,6, NR) 0,400 [0,261, 0,615] <0,0001
|
Survie globale (OS), (mois)
|
|
|
Médiane b [IC à 95 %] Hazard ratio [IC à 95 %]c Valeur-p unilatéraled
|
29,9 (17,9, NR) - -
|
NR (29,5, NR) 0,724 [0,443, 1,183] 0,0987
|
NR= non atteint (not reached) ; IC = intervalle de confiance.
a Selon les critères de Lugano de 2014, évalués par l'IRC
b Évaluation Kaplan-Meier
c Basé sur un modèle de risque proportionnel de Cox stratifié.
d La valeur-p est comparée à 0,021 de la valeur alpha attribuée à cette analyse intermédiaire prédéterminée.
e Test de Cochran-Mantel-Haenszel.
Figure 1: étude TRANSFORM: courbe de survie globale (OS) de Kaplan-Meier basée sur l'évaluation de l'IRC (Analyse ITT)

Abréviations: Arm A = patients du bras SOC ; Arm B = patients du bras Breyanzi ; IC = intervalle de confiance ; HR = Hazard Ratio ; ITT = intent-to-treat; OS = survie globale
PILOT
L'efficacité et la sécurité de Breyanzi n'ont pas été autrement spécifiées dans une étude en ouvert, multicentrique, de phase 2 à un bras PILOT (017006) portant sur des patients adultes atteints de lymphome à grandes cellules B diffus (LDGCB) r/r (NOS ; de novo ou transformé à partir de lymphome folliculaire [tFL]), de lymphome à cellules B de haut grade avec MYC et réarrangements BCL2 et/ou BCL6 avec histologie LDGCB (DHL/THL) ou FL3B selon la classification 2016 de l'OMS) après une première ligne de chimiothérapie, chez lesquels une transplantation n'était pas envisagée. L'étude comprenait des patients répondant à au moins un des critères suivants: âge ≥70 ans, capacité de diffusion pulmonaire du monoxyde de carbone (DLCO) ≤60 %, FEVG < 50 %, clairance de la créatinine < 60 ml/min, aspartate ou alanine aminotransférase (ASAT/ALAT) > 2 LSN ou ECOG = 2. Les patients atteints de lymphome secondaire du SNC étaient également éligibles. L'étude excluait les patients avec HSCT antérieure, un statut de performance ECOG de 3, une clairance de la créatinine de 30 ml/min, ASAT/ALAT > 5 fois la limite supérieure de la valeur normale (LSN) ou une fraction d'éjection ventriculaire gauche (FEVG) < 40 %. Il n'y avait pas de seuil préétabli pour la numération sanguine ; les patients étaient éligibles s'ils présentaient une fonction adéquate de la moelle osseuse pour une chimiothérapie lymphodéplétive selon l'évaluation de l'investigateur.
Entre l'aphérèse et le début de la chimiothérapie lymphodéplétive, un traitement anticancéreux de relais pour contrôler la maladie était autorisé. Sur les 61 patients traités avec Breyanzi, 32 (53 %) ont reçu un traitement anticancéreux de relais pour contrôler la maladie.
Le traitement consistait en une chimiothérapie lymphodéplétive de fludarabine à 30 mg/m2/jour et de cyclophosphamide 300 mg/m2/jour pendant 3 jours, suivie d'une administration de Breyanzi 2 à 7 jours plus tard. La dose cible de Breyanzi était de 100 x 106 lymphocytes T viables CAR-positifs. La dose médiane de Breyanzi était de 99,9 x 106 lymphocytes T viables CAR-positifs (plage: 64-103 x 106 lymphocytes T viables CAR-positifs).
Sur 74 patients soumis à une leucaphérèse, 61 (82 %) ont reçu Breyanzi et 1 (1 %) a reçu un produit non conforme. 12 (16 %) n'ont pas reçu Breyanzi. Sur ces 12 patients, 5 sont décédés, 1 a eu des complications, 5 n'ont plus rempli les critères d'éligibilité et 1 n'a pas reçu Breyanzi pour d'autres raisons. Breyanzi a été administré en milieu hospitalier (67 %) ainsi qu'en ambulatoire (33 %). La sécurité et l'efficacité chez les patients traités en ambulatoire étaient cohérentes avec la population globale. Le nombre de patients évaluables en termes d'efficacité était de 61. Chez ces patients, un IRC a confirmé qu'ils avaient une maladie PET positive au début de l'étude, même après un traitement anticancéreux de relais. Le délai médian entre la leucaphérèse et la disponibilité du produit était de 35 jours (intervalle de 25 à 187 jours) et le délai médian entre la leucaphérèse et la perfusion était de 36 jours (plage: 25 à 188 jours).
Les caractéristiques de base des patients et de la maladie dans l'étude PILOT sont résumées dans le tableau 5.
Tableau 5: données démographiques et caractéristiques de base de la maladie dans PILOT
Caractéristiques
|
Tous les patients soumis à une leucaphérèse (N=74)
|
Patients traités avec Breyanzi (N=61)
|
Âge médian, ans (plage)
|
72,8 (53, 84)
|
73,1 (53, 84)
|
≥65 ans, n (%)
|
66 (89,2)
|
55 (90,2)
|
≥75 ans, n (%)
|
32 (43,2)
|
28 (45,9)
|
Sexe, n (%)
|
|
|
Homme Femme
|
45 (60,8) 29 (39,2)
|
37 (60,7) 24 (39,3)
|
Statut de performance ECOG (à la sélection)
|
|
|
ECOG 0-1 n (%) ECOG 2 n (%)
|
54 (73,0) 20 (27,0)
|
45 (73,8) 16 (26,2)
|
Sous-type de lymphome à grandes cellules B, n (%)
|
|
LDGCB, NOS
|
41 (55,4)
|
33 (54,1)
|
LDGCB transformé à partir d'un lymphome folliculaire
|
10 (13,5)
|
9 (14,8)
|
LHGCB
|
22 (29,7)
|
18 (29,5)
|
FL3B
|
1 (1,4)
|
1 (1,6)
|
Réfractaire à la chimiothérapiea, n (%)
|
23 (31,1)
|
18 (29,5)
|
Réfractaireb, n (%)
|
40 (54,1)
|
33 (54,1)
|
Récidivantb, n (%)
|
34 (45,9)
|
28 (45,9)
|
Pas de RC obtenue avec les traitements précédents, n (%)
|
40 (54,1)
|
33 (54,1)
|
a La notion de réfractaire à la chimiothérapie est définie comme une maladie stable (stable disease, SD) ou une maladie progressive (progressive disease, PD) après la dernière chimiothérapie
b L'état était dit réfractaire lorsqu'un patient avait obtenu moins d'une RC au traitement antérieur précédent sinon, le statut était récidivant.
L'efficacité a été évaluée sur la base du critère principal, le taux de réponse global (ORR). En outre, les critères secondaires suivants ont été utilisés pour l'évaluation de l'efficacité: la RC (taux de réponse complète), la durée de la réponse (DOR), déterminée par une commission d'examen indépendante (IRC) sur la base des critères de Lugano de 2014, et la survie globale (SG) (Tableau 6). La durée médiane de suivi de l'étude était de 12,3 mois (plage: 1,2 à 26,5 mois). Le délai médian de réponse initiale (RC ou RP) était de 0,95 mois (0,8 à 2,7 mois). La période médiane jusqu'à la première RC était de 0,95 mois (plage: 0,8 à 6,9 mois). La durée de la réponse était plus longue chez les patients avec une RC que chez les patients avec une RP.
Tableau 6: étude PILOT: taux de réponse, durée de réponse et survie globale
|
Tous les patients soumis à une leucaphérèse (N=74)
|
Patients traités avec Breyanzi (N=61)
|
Taux de réponse global (ORR)a, n [IC à 95 %]b
|
50 (67,6 %) [55,7 %, 78,0 %]
|
49 (80,3 %) [68,2 %, 89,4 %]
|
Réponse complète (RC), n [IC à 95 %] b
|
34 (45,9 %) [34,3 %, 57,9 %]
|
33 (54.1 %) [40,8 %, 66,9 %]
|
Réponse partielle (RP), n [IC à 95 %]b
|
16 (21,6 %) [12,9 %, 32,7 %]
|
16 (26,2 %) [15,8 %, 39,1 %]
|
Durée de la réponse (DOR)a (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]c Plage
|
12,1 [5,82, NR] 0,0, 23,0
|
12,1 [6,2, NR] 0,0, 23,0
|
DOR avec RCa (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]c Plage
|
21,7 [12,1, NR] 2,0, 23,0
|
21,7 [12,1, NR] 2,1, 23,0
|
DOR avec RPa (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]c Plage
|
2,1 [1,4, 3,3] 0,0, 8,6
|
2,1 [1,4, 3,3] 0,0, 8,6
|
Survie globale (SG) (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]c Plage
|
NR [14,7, NR] 0,0, 36,5
|
NR [17,3, NR] 1,2, 35,4
|
IC = intervalle de confiance ; KM = Kaplan-Meier ; NR = non atteint (not reached)
a Selon les critères de Lugano de 2014, évalués par l'IRC
b Intervalles de confiance Clopper Pearson bilatéral exacts à 95 %.
c La méthode Kaplan-Meier (KM) est utilisée pour obtenir des intervalles de confiance à 95 % bilatéral.
TRANSCEND
L'efficacité et la sécurité de Breyanzi ont été étudiées dans le cadre de l'étude multicentrique et en ouvert TRANSCEND (CSR 017001), menée chez des patients atteints d'un lymphome non hodgkinien (LNH) à cellules B agressif R/R, défini selon la classification de l'OMS de 2016. Dans l'étude, les patients de ≥18 ans étaient atteints de lymphome diffus R/R à grandes cellules B (LDGCB) non spécifié (not otherwise specified, NOS), LDGCB transformé secondaire à un lymphome indolent (lymphome folliculaire, lymphome de la zone marginale, leucémie lymphocytaire chronique/à petites cellules, macroglobulinémie de Waldenström ou autre), lymphome à cellules B de haut grade (LHGCB), lymphome médiastinal primitif à grandes cellules B (LBPM) et lymphome folliculaire de grade 3B et avaient reçu au moins 2 lignes de traitement (2 lignes de traitement N = 96, 3 lignes de traitement N = 58, 4 lignes de traitement N = 39, 5 lignes de traitement N = 28). L'étude comprenait des patients avec un indice général ECOG ≤2 (ECOG 0 N = 92, ECOG 1 N = 133, ECOG 2 N = 4). Trente-huit pour cent des patients avaient reçu auparavant une greffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH) autologue et/ou allogénique. Les patients ayant déjà reçu un traitement anti-CD19 étaient éligibles si la positivité à CD19 était confirmée par biopsie tumorale à n'importe quel moment après ce traitement anti-CD19 (N = 12). Six patients ont présenté une atteinte secondaire du SNC. Les patients suivants ont été exclus de l'étude: patients présentant un lymphome primitif du SNC, patients présentant une infection systémique active, en particulier une infection active par le VHB, le VHC ou le VIH, patients sous traitement immunosuppresseur, patients présentant une insuffisance rénale (clairance de la créatinine inférieure à 30 ml/min), une insuffisance hépatique (alanine aminotransférase (ALAT) > 5 fois la limite supérieure de la normale), ou présentant une insuffisance cardiaque (fraction d'éjection ventriculaire gauche actuelle ≤40 %, insuffisance cardiaque de classe NYHA III ou IV ou tout autre trouble cliniquement significatif de la fonction cardiaque). Il n'y avait pas de seuil prédéfini pour l'hémogramme. Les patients ont pu être inclus dans l'étude s'ils présentaient une fonction médullaire adéquate selon l'évaluation du médecin de l'étude pour recevoir une chimiothérapie lymphodéplétive.
Le traitement consistait en une chimiothérapie lymphodéplétive (LD), de la fludarabine 30 mg/m²/jour et du cyclophosphamide 300 mg/m²/jour pendant 3 jours, suivis de l'administration de Breyanzi 2 à 7 jours plus tard. La dose médiane de Breyanzi était de 87 x 106 cellules T viables CAR-positives (plage de 44-120 x 106 cellules T viables CAR-positives).
Un traitement anticancéreux pour le contrôle de la maladie (traitement d'attente) entre l'aphérèse et la lymphodéplétion était autorisé à la discrétion du médecin de l'étude. Sur les 229 patients traités par Breyanzi, 60 % ont reçu un traitement anticancéreux pour le contrôle de la maladie.
Parmi les 298 patients ayant subi une leucaphérèse, 229 ont reçu Breyanzi à des doses de 44-120 × 106 cellules T viables CAR-positives. Chez les 69 autres patients, une erreur de fabrication s'est produite 27 fois, 2 patients n'ayant pas reçu Breyanzi et 25 patients ayant été traités par un médicament expérimental qui ne correspondait pas aux spécifications d'autorisation. 42 autres patients n'ont pas été traités par Breyanzi, les raisons principales étant le décès ou des complications de la maladie.
Breyanzi a été administré en milieu hospitalier (214 patients) ou en ambulatoire (17 patients) à la discrétion de l'équipe de traitement. La sécurité et l'efficacité étaient comparables dans les deux groupes.
Le nombre de patients évaluables en ce qui concerne l'efficacité était de 216. Le suivi moyen était de 19,9 mois (entre 0,2 et 45,2 mois). Treize patients n'ont pas pu être évalués en ce qui concerne l'efficacité, dont 10 patients qui ne présentaient pas de maladie TEP-positive à l'inclusion dans l'étude ou pour lesquels une commission d'examen indépendante (Independent Review Committee, IRC) n'a pas pu confirmer une maladie TEP-positive après un traitement anticancéreux (après leucaphérèse et avant la perfusion de Breyanzi), et 3 patients pour d'autres raisons. Le délai médian entre la leucaphérèse et la disponibilité du médicament était de 24 jours (plage de 17 à 51 jours) et le délai médian entre la leucaphérèse et la perfusion de 37 jours (plage de 27 à 224 jours).
Le tableau 7 résume les caractéristiques des patients et de la maladie à l'inclusion dans l'étude TRANSCEND.
Tableau 7: données démographiques et caractéristiques de base de la maladie
Caractéristiques
|
Tous les patients ayant subi une leucaphérèse (N = 298)
|
Patients traités par Breyanzi (N = 229)
|
Âge médian, ans (plage)
|
62,0 (18,82)
|
62,0 (18,82)
|
≥65 ans, n (%)
|
116 (38,9)
|
89 (38,9)
|
≥75 ans, n (%)
|
25 (8,4)
|
19 (8,3)
|
Sexe, n (%)
|
|
|
Hommes Femmes
|
197 (66,1) 101 (33,9)
|
153 (66,8) 76 (33,2)
|
GCSH antérieure, n (%) GCSH autologue GCSH allogénique
|
106 (35,6) 100 (33,6) 11 (3,7)
|
87 (38,0) 84 (36,7) 8 (3,5)
|
Statut de performance ECOG
|
|
|
ECOG 0-1, n (%) ECOG 2, n (%)
|
290 (97,3) 8 (2,7)
|
225 (98,3) 4 (1,7)
|
Sous-type du lymphome à grandes cellules B, n (%)
|
LDGCB, NOS
|
142 (47,7)
|
117 (51,1)
|
LDGCB transformé secondaire à un lymphome indolent
|
87 (29,2)
|
60 (26,2)
|
LHGCBa
|
48 (16,1)
|
33 (14,4)
|
LBPM
|
15 (5,0)
|
15 (6,6)
|
FL3B
|
6 (2,0)
|
4 (1,7)
|
Nombre médian de traitements antérieurs (plage)
|
3 (1–12)
|
3 (1–8)
|
Réfractaire à la chimiothérapieb, n (%)
|
212 (71,1)
|
160 (69,9)
|
Réfractairec, n (%)
|
246 (82,6)
|
186 (81,2)
|
Récidivantd, n (%)
|
52 (17,4)
|
43 (18,8)
|
Lymphome secondaire du SNC au moment de la perfusion de Breyanzi, n (%)
|
7 (2,3)
|
6 (2,6)
|
Aucune RC obtenue par des traitements antérieurs, n (%)
|
141 (47,3)
|
103 (45,0)
|
a MYC et réarrangements BCL2 et/ou BCL6 avec histologie LDGCB.
b La notion de réfractaire à la chimiothérapie est définie comme une maladie stable (stable disease, SD) ou une maladie progressive (progressive disease, PD) pendant le dernier protocole de traitement chimiothérapeutique ou une récidive < 12 mois après une greffe de cellules souches autologue.
c L'état était dit réfractaire lorsqu'un patient avait obtenu moins d'une réponse complète (RC) au traitement antérieur précédent.
d L'état était dit récidivant lorsqu'un patient avait atteint une RC au traitement antérieur précédent.
L'efficacité a été évaluée sur la base du critère d'évaluation principal, le taux de réponse global (TRG). En outre, les critères secondaires suivants ont été pris en compte pour l'évaluation de l'efficacité: réponse complète (RC), durée de la réponse (duration of response, DOR) et survie globale (SG) (tableau 8).
Tableau 8: Étude clinique TRANSCEND: taux de réponse, durée de la réponse et survie globale, examen par l'IRC
|
Groupe soumis à une leucaphérèse (N = 298)
|
Patients traités par Breyanzi et évaluables pour l'efficacité (N = 216)
|
Taux de réponse global (TRG)a, n [IC à 95 %]
|
179 (60,1 %) [54,3 %, 65,7 %]
|
157 (72,7 %) [66,2 %, 78,5 %]
|
Réponse complète (RC), n [IC à 95 %]
|
128 (43,0 %) [37,3 %, 48,8 %]
|
115 (53,2 %) [46,4 %, 60,0 %]
|
Réponse partielle (RP), n [IC à 95 %]
|
51 (17,1 %) [13,0 %, 21,9 %]
|
42 (19,4 %) [14,4 %, 25,4 %]
|
DOR (mois)
|
N = 179
|
N = 157
|
Médiane [IC à 95 %]b Plage
|
16,8 [8,0, NR ] 0,0- 27,4
|
20,2 [8,2, NR] 0,0- 27,4
|
Durée de la réponse (DOR) si la meilleure réponse est la RC (mois)
|
N = 128
|
N = 115
|
Médiane [IC à 95 %]b Plage
|
26,1 [23,1, NR] 0,0- 27,4
|
26,1 [23,1, NR] 0,0- 27,4
|
Durée de la réponse (DOR) si la meilleure réponse est la RP (mois)
|
N =51
|
N = 42
|
Médiane [IC à 95 %]b Plage
|
2,1 [1,3-2,6] 0,0, 23,3
|
1,9 [1,1-2,3] 0,0, 23,3
|
Suivi moyen de la DOR (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]c
|
23,0 [23,0, 23,2]
|
23,4 [22,9, 23,2]
|
Survie globale (SG) (mois)
|
|
|
Médiane [IC à 95 %]b Plage
|
13,3 [10,2; 22,6] 0,1+; 56,7+
|
27,3 [12,7; 45,2] 0,2; 53,4+
|
Probabilité de SG, %
|
|
|
≥6 mois [IC à 95 %]b
|
69,2 [63,5–74,1]
|
73,1 [66,6–78,5]
|
≥12 mois [IC à 95 %]b
|
53,0 [47,1–58,5]
|
57,5 [– 50,6 – 63,8]
|
≥24 mois [IC à 95 %]b
|
43,0 [37,2-48,6]
|
50,1 [43,2-56,6]
|
IC = intervalle de confiance; RC = réponse complète; IRC = commission d'examen indépendante (Independent Review Committee); KM = Kaplan-Meier; NA = non disponible (not available); NR = non atteint (not reached)
a Selon les critères de Lugano de 2014, évalués par l'IRC
b La méthode de KM a été utilisée pour obtenir un IC bilatéral à 95 %.
c Une méthode de KM inversée a été utilisée pour obtenir le suivi médian et son IC à 95 %.
+ En cours.
Le délai médian jusqu'à la première réponse (RC ou réponse partielle [RP]) était de 1,0 mois (plage de 0,7 à 8,9 mois). Le délai médian jusqu'à la première RC était de 1,0 mois (plage de 0,8 à 12,5 mois). La durée de la réponse était plus longue chez les patients ayant atteint une RC que chez les patients présentant une RP.
Six patients atteints d'un lymphome secondaire du SNC ont été traités dans le cadre de l'étude TRANSCEND et ont été évaluables en ce qui concerne l'efficacité. Trois patients ont atteint une RC, et la durée de la réponse était de 23 mois chez 2 patients et de 1,9 mois chez le troisième patient.
Onze patients avaient reçu auparavant un traitement anti-CD19 et présentaient des résultats d'efficacité et de sécurité similaires à ceux de la population générale. Tous les patients avaient une expression CD19 avant la perfusion de Breyanzi.
Résultats chez les patients atteints de sous-types histologiques rares.
Dans le groupe de patients évalué en ce qui concerne l'efficacité, les résultats en termes de TRG pour le LBPM et le FL3B étaient respectivement de 79 % (11/14 patients) et 100 % (4/4 patients). Les taux de RC étaient de 50 % pour le LBPM et de 100 % pour le FL3B. Aucun signal de sécurité inattendu n'a été observé.
Dans le groupe d'efficacité, les résultats en termes de TRG chez les patients atteints d'un LDGCB secondaire à un lymphome indolent, à savoir un lymphome folliculaire (LF), un lymphome de la zone marginale (LZM), une leucémie lymphocytaire chronique/à petites cellules (LLC/LPC) ou une macroglobulinémie de Waldenström (MW), étaient respectivement de 86 % (38/44 patients), 43 % (3/7 patients), 50 % (2/4 patients) et 50 % (1/2 patients). Les taux de RC étaient de 61,4 % pour le tLF, de 29 % pour le tLZM, de 25 % pour le tLLC/LPC (syndrome de Richter) et de 0 % pour le tMW. Aucun signal de sécurité inattendu n'a été observé dans ces sous-groupes.
Étude clinique TRANSCEND WORLD (JCAR017-BCM-001)
TRANSCEND WORLD est une étude multicentrique de phase II à un bras et cohortes multiples, encore en cours. La cohorte européenne présente un schéma similaire à celui de l'étude TRANSCEND et son objectif consiste à examiner l'efficacité et la sécurité de Breyanzi dans une cohorte de patients européens adultes pour le traitement du lymphome à cellules B 3L+, dont le LDGCB R/R (LDGCB NOS [de novo]), le LF transformé, le lymphome à cellules B de haut grade et le FL3B. Les patients qui avaient été traités auparavant par un traitement anti-CD19 ont été exclus. À la date de fin de la collecte de données (4 janvier 2021), 45 patients de la cohorte européenne ont été soumis à une leucaphérèse et 36 ont été traités par Breyanzi avec une durée de suivi médiane de 11,6 mois. Le délai médian entre la leucaphérèse et la disponibilité du médicament était de 29 jours (plage de 24 à 38 jours). Dans le groupe traité par Breyanzi, le TRG était de 61,1 % (IC à 95 %: 43,5-76,6) et le taux de RC de 33,3 % (IC à 95 %: 18,6-51,0). Aucun nouveau signal de sécurité n'a été observé. La charge de la maladie et les données démographiques initiales indiquaient des caractéristiques pathologiques agressives avancées.
Patients âgés
Aucune différence cliniquement significative n'a été observée concernant la sécurité ou l'efficacité de Breyanzi entre les patients âgés et les patients plus jeunes.
|